Les personnages de twilight appartiennent à Stephenie Meyer
Couple: Edward/Carlisle
Auteur: Shini
Bêta: Ketsu
J'étais arrivé dans cet hôpital il y a deux mois. Je venais d'être atteint de la grippe espagnole qui terrassait des milliers de malheureux dans tous les pays du globe, en cette fin de première guerre mondiale. Aussitôt, le docteur Cullen m'avait pris en main et avait tenté de me soigné, mais, malheureusement, quoi qu'il fasse, mon état empirait. Il empirait à un tel point que, maintenant, je passait mes journées à dormir et somnoler. Je ne pouvais plus rien dire de cohérent, il m'était devenu impossible de bouger ne serait-ce qu'un doigt, j'avais perdu l'appétit il y a quelques semaines de cela et ma fièvre atteignait des pics et me faisait délirer.
Cette nuit avait été la première depuis des mois où mon esprit était resté clair et n'avait pas eu de visions ni d'hallucinations. Et malgré l'extrême fatigue que je ressentait, je n'avais pas réussit à fermer l'œil de la nuit. J'étais même éveillé lorsque l'infirmière changea ma perfusion.
Mais je sentais qu'aujourd'hui était un jour différent, exclusif, que je devrais savourer et en profiter au maximum. Aujourd'hui était un jour que l'on ne vit qu'une seule fois dans sa vie. Aujourd'hui était mon dernier jour.
J'avais passé toute la journée à goûter et savourer chaque instant. Je prenait chaque minute comme un don du ciel. Je regardais monter le ciel, pour la dernière fois. Une fois qu'il fut arriver au zénith, le docteur Cullen entra, contrairement à son habitude, dans ma chambre. Normalement, il ne venait que tôt le matin avant le levé du soleil et tard le soir après son couché. Il me rendait parfois visite le midi, mais seulement les jours extrêmement nuageux, pour me remonter le moral, comme il disait.
En entrant dans dans ma chambre, je pressentis que quelque chose n'allait pas. Il avait changé sa mine rassurante et aspirant la confiance contre un air grave , emplit de pitié et compatissant.
Il s'approcha de mon lit et s'assit à mes côtés. Il posa une main glaciale sur mon front. Quelle fièvre je devais avoir! Il fit une moue dubitative et écrivit à une vitesse surhumaine quelques notes sur son calepin. A vrai dire depuis quelques temps, tout me paraissait rapide et j'étais d'une lenteur extrême dans chacune de mes actions. Il me jeta un regard dubitatif, et après une longue hésitation, s'éclaircit la gorge et de sa voix envoûtante, il m'annonça le récent décès de ma mère, qui n'avait pas eu la même chance que moi de finir la nuit. Un profond chagrin se saisit de moi et je m'effondrais dans les bras du docteur, ébranlé et en larmes.
Après de longues minutes passées ainsi, le docteur quitta ma chambre, l'air très absorbé par un dilemme intérieur.
Cet après-midi là, la morphine n'avait plus aucun effet sur moi. Ma douleur allait croissante, me faisant agoniser dans cette pièce toute blanche sentant le désinfectant. La fièvre atteignait des pics et mes hallucinations reprenaient de plus belle. Mon teint virait au verdâtre et je croulais sous les couvertures.
Plus aucun échappatoire n'était possible. La mort arrivait à grands pas avec sa faux. Après m'être apitoyé et angoissé durant tout mon séjour à l'hôpital sur ma mort future, je l'attendait et la sentait m'envahir avec plaisir. Je n'opposait aucune résistance. Je me laissait aller vers l'infini. Je sentais mon esprit glisser vers cette vive lumière vers laquelle aboutissait le long, tortueux et sombre couloir de la vie. Cette inconnue au visage squelettique que l'on appelait la Mort me faisait envie, me rassurait et j'arrivais vers elle, qui m'accueillait bras ouverts. Il ne me restait plus que quelques minutes à vivre et je le savait et j'attendais la mort comme une récompense. Je me laissait aller. Je n'étais déjà plus de ce monde.
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