Résumé: Jarod est amnésique et Parker décide d'en profiter pour le ramener au Centre. Seulement c'est Noël et certains sentiments viennent déjouer son plan.
Disclaimer: Le personnage de Sabina est sortie de mon imagination, par contre les autres personnages ne sont pas ma propriété, je ne touche pas d'argent pour ce que je fais, seul votre plaisir est ma récompense, alors pensez aux reviews, même une toute petite, ça fait toujours plaisir :) Merci…
Souvenirs égarés
- Ne m'oublie pas -
Partie 1
À l'instant même où j'ouvris les yeux, une douleur m'élança… je les refermai en espérant que le mal disparaisse mais en vain. Il cognait sur mes tempes et s'étendait jusqu'au crâne. Je me tournai de côté et pris note que j'étais couché. Étrangement je me souvenais plus comment je m'étais retrouvé là. Je m'assis sur le bord du lit et inspectai la chambre. Quatre murs blancs, décorés en aucune façon. Le grand lit occupait la quasi-totalité de l'espace. Dans un coin un lavabo et une chaise où étaient pliés des vêtements. Je remarquai que j'étais très peu vêtu. Encore une fois impossible de me souvenir pourquoi. Ces oublis m'agacèrent de plus en plus. Je me levai et enfilai le jean qui était plié. Une fenêtre éclairait la chambre. Elle donnait sur un grand parc couvert d'une fine couche de neige. Cet agacement se transforma vite en inquiétude. J'enfilai le pull et les chaussures qui étaient là, et j'entrepris de sortir de la chambre à la recherche de réponses.
Il devenait évident qu'il s'était passé quelque chose. Rien de ce que je vis ne me fut familier. L'étage était vide. Intrigué par du bruit plus bas je décidai de descendre. J'entrai dans une grande pièce occupée par une grande table et de grandes tapisseries. Tout ici était luxe. Je notai la présence d'une autre pièce au fond. Celle-ci était plus petite. Un feu dansait dans la cheminée, et tout près trônait un superbe sapin encore nu avec à ses pieds un carton de décoration d'anges, de guirlandes et d'étoiles.
« Bonjour ! Vous avez bien dormi… ? »
Cette intrusion me fit sursauter. Je me retournai, une femme se tenait là, dans une robe de chambre de satin noir, un plateau dans les mains sur lequel des tasses de café et des croissants. Elle posa le tout sur la table basse.
« …oui, enfin c'est que… je ne sais pas vraiment ce que je fais ici…
Vous devriez vous reposer, après ce qu'il vous est arrivé c'est normal d'être un peu perdu… !
Ce mal de tête m'élança à nouveau. Je fouillais dans ma mémoire à la recherche d'indices sur ce qui s'était passé mais en vain. L'inconnue comprenant ma détresse me vint en aide.
« Jarod, vous avez été frappé par la foudre… vous avez été inconscient un long moment et j'avoue que j'ai longtemps douté de votre état… mais voyez vous le ciel vous a sauvé… ! » me dit-elle en me prenant les mains. Ses mains étaient chaudes et rassurantes.
- Vous êtes… enfin je veux dire, je vous connais… ?
- Oui et non en réalité. Vous m'avez permis de revivre, de redécouvrir la vie, et je vous en serais éternellement reconnaissante. À part le fait que vous êtes un être très généreux et que votre prénom est Jarod je ne connais rien de vous. J'ai essayé de rechercher votre famille en contactant diverses organisations mais en vain je suis désolée… »
Ma famille. Bon sang... ! Je n'y avais pas pensé… ! Je ne me souvenais pas d'elle non plus. Je ne me souvenais de plus rien. J'avais tout oublié.
« Je suis amnésique… » dis-je en refoulant des sanglots.
« J'en ai bien peur… mais j'ai fait circuler votre photo sur le Net. Si quelqu'un peut nous donner la moindre information il me contactera… rassurez-vous les amnésies sont souvent temporaires. »
Jarod. C'était bien mince comme indice. J'avais noté que je ne portais pas d'alliance. Je n'avais pas non plus de portefeuille, ni rien qui pouvait m'aider. Il fallait être patient et attendre une éventuelle réponse venant d'Internet.
OoOoO
J'étais assis dans le jardin d'hiver de la villa. Malgré la neige qui s 'accumulait à l'extérieur, il faisait doux et je me sentais en sécurité. Quatre semaines étaient passées et je n'avais obtenu aucun renseignement sur mon identité. Sabina m'avait proposé de rester dans cette grande villa avec elle, villa trop grande à son goût qui lui avait été léguée par son père. Sabina. D'après ce qu'elle me racontait, je l'avais aidé à sortir de sa détresse et lui faire découvrir la beauté de la vie. Je lui aurais montré que la vie valait d'être vécue et la détourner ainsi du funeste sort qu'elle se réservait. Tout cela sans la connaître auparavant. Il m'était assez difficile de l'imaginer dépressive ou suicidaire. La femme que je voyais aujourd'hui était épanouie et sûre d'elle prenant les décisions avec une assurance que j'admirais. Je l'admirais. Elle était d'une beauté féline et sauvage à laquelle on pouvait difficilement résister. Elle me séduisait d'autant plus qu'elle ne faisait rien pour. Son naturel prenait le pas sur tout artifice. Il m'arrivait d'oublier ma situation et de vouloir rester avec elle. Je me sentais bien à ses côtés.
OoOoO
Qu'y a-t-il de plus pathétique que de se rendre à une soirée organisée par le Centre ? Rien. C'était bien ce que je maugréais en enfilant ce soir ce tailleur noir, sobre, parfait pour ce genre d'occasion. Une fête qui se voudrait chaleureuse, unissant les employés du Centre telle une grande famille. Pathétique ! Je n'avais pas encore saisi moi-même pourquoi je m'y rendais. A défaut de rester affalée sur le sofa à ressasser mille et une choses, un verre de scotch à la main, j'avais opté pour cette soirée, pour montrer à Raines que je m'impliquais dans la vie du Centre. A quelques jours des fêtes de Noël qu'avais-je de mieux à faire ? Le petit génie avait décidé de faire profil bas depuis quelques semaines, Lyle se dévouait corps et âme à la recherche des rouleaux me laissant ainsi des jours tranquilles qui pouvaient être associés à des congés…
Ces réflexions m'avaient menée jusqu'au Centre. J'y retrouvai Sydney dans un costume-cravate classique. Parfait pour l'occasion.
« Alors vous non plus n'aviez rien à faire ce soir… ?
- Mademoiselle Parker ! Vous êtes venue… ! vous êtes ravissante…
- Gardez vos compliments Dr Freud, je suis seulement là pour faire acte de présence… Broots s'est défilé lui, non...?!
- Non, regardez il est au buffet. Il parait qu'il a quelque chose de très important, il vous attendait pour nous le dire… »
Je jetai un œil vers le buffet et je vis l'informaticien nagé dans un costume noir. Un pingouin en train de faire des réserves de toasts. Pathétique ! Au regard qu'avait Sydney j'aurais parié qu'on avait la même pensée. Puis Broots nous vit et s'approcha furtivement.
« Oh Mademoiselle… ! Vous voulez une mini pizza, elles sont délicieuses… ?
- Broots ! Qu'aviez-vous à me dire… ?
- Oh… c'est une info concernant Jarod… mais vous ne voulez pas attendre la fin de la fête… ?
- Quelle fête… ? Crétin ! Suivez-moi. Tout de suite. Sydney venait avec nous. »
La soirée pouvait continuer sans nous. Une info sur Jarod après des semaines de silence était trop importante. Nous nous dirigeâmes vers le bureau de Broots. Il se mit à son ordinateur et bafouilla de sempiternelles explications. Il avait trouvé une information sur le Caméléon sur Internet et avait bloqué l'accès de façon à ce que nous soyons les seuls à avoir vent du renseignement. Il lança l'impression et me tendit la feuille. Il y avait une photo de Jarod accompagné d'un texte : « Connaissez-vous cet homme. Si vous pouvez nous apporter une aide quelconque, merci de nous contacter ». Je vis à l'expression du psy que son sang ne fit qu'un tour.
« On dirait que votre protégé à des soucis de mémoire… »
La situation était trop belle. Le Caméléon était amnésique. Les rôles s'inversaient.
