Salut mes p'tits champignons !! (Oui oui, des champignons) Me revoilà dans une nouvelle fanfiction !!!! Je peux vous dire que j'y ai mis mon corps, mon âme, ma sueur et mes larmes pour celle là !! Il s'agit d'un RyuGin, parce que le RyuGin, c'est mon credo !

Concernant le titre : Road Trip of Futari, ba un Road Trip, tout le monde sais ce que c'est, et futari c'est un mot japonais qui signifie "à deux" (#onremercielescoursdejaponais)

Il y aura moins d'une dizaine de chapitres, mais ils seront assez longs. J'ai dessiné la couverture de la fic moi-même (et j'me suis appliquée putain !)

Je vous souhaite une bonne lecture et si ça vous plaît : review (svp?) Ça coûte rien et c'est motivant pour l'auteure !!

Aussi, allez voir le compte de Wonderinn c'est une amie à moi qui écris plein de trucs drôles et de lemon sur Beyblade ! (Surtout du RyuKyo)

Sept ans après le combat contre Némésis. C'était une belle journée de printemps, le soleil brillait haut dans le ciel, le dieu de la destruction n'était plus, Doji avait été vaincu une nouvelle fois, la nouvelle équipe japonaise allait bientôt partir pour un championnat du monde… Bref tout allait bien, le monde du Beyblade se portait à merveille, la passion était revenue dans tout les cœurs et tout allait pour le mieux.

Mais dans ce tableau bien trop parfait, Gingka Hagane, légende vivante du Beyblade et considéré comme le bladeur le plus fort du monde, n'était pas au mieux de sa forme.

Depuis quelques temps déjà,il avait l'impression d'être devenu inutile. Face aux prouesses de la nouvelle génération, des nouveaux bladeurs comme Zyro, Shinobu ou Sakyo, le rouquin avait l'impression d'être devenu un peu obsolète, pas à sa place dans cette nouvelle page de l'histoire du Beyblade qui était en train de s'écrire. La preuve est que la dernière fois que la Nébuleuse Noire avait fait des siennes, le rouquin n'avait servi à rien. Pire ! Il s'était bêtement fait capturer !

Il était célèbre dans le monde entier comme étant l'un des champions du monde, comme celui qui avait vaincu Némésis ou comme le gagnant de l'ultime bataille. Mais que lui apportaient vraiment tous ces titres, à part une admiration sans faille de la part de la nouvelle génération, qui ne le voyaient pas comme un adversaire, mais comme un héros à admirer ? Il ne se sentait plus à sa place.

Parfois, il regrettait le bon vieux temps ; entouré de ses amis, avec un ennemi à abattre, tout était tellement plus simple autrefois. Mais maintenant, ses camarades étaient éparpillés aux quatre coins du globe. Même lui partait souvent dans de longs voyages d'entraînement. Beaucoup de ceux que le rouquin connaissait étaient entrés dans la vie d'adulte à présent, avec les responsabilités que cela entraîne. Il ne les voyait pas souvent, et ça lui pesait.

Mais lui ? Toute sa vie, c'était le Beyblade. Il ne pouvait même pas espérer faire autre chose vu qu'il n'avait aucun diplôme en poche. Alors il se morfondait. Il avait élu domicile au Bey-Pit, comme au bon vieux temps, et passait des journées à regarder la télé et à manger des hamburgers.

Parfois, il se traînait jusqu'au BeyPark, et entraînait les jeunes, mais désormais, même ça l'ennuiyait. Cette inactivité avait des conséquences : il avait légèrement grossi. Un début de poignées d'amour pointait le bout de son nez. Madoka l'avait largué aussi. Elle en avait eu marre de voir Gingka ne rien faire de ses journées. Autant dire que cette rupture brutale n'avait pas arrangé les choses. Maintenant, il cumulait déprime et chagrin d'amour. Génial.

Ses amis s'en inquiètaient, et ne savaient que faire pour remonter le moral du rouquin, où alors ils étaient trop occupés à travailler ou étaient à l'autre bout du monde. Gingka se sentait abandonné de tous.

Cela faisait six mois que ce dernier traînassait, et ça commençait à devenir franchement inquiétant !

XxXxXxX

"Bon ça suffit."

Gingka décréta cela un beau matin. Ça faisait maintenant quelques semaines qu'il se disait que cette situation ne pouvait plus durer, pas après six mois. Une décision folle avait alors germé dans sa tête. Ça faisait quelques jours que le rouquin y pensait, et bien que son projet lui semble complètement fou, il était du genre impulsif et ne réfléchissait jamais beaucoup avant de se décider à faire quelque chose.

C'était un beau matin de printemps, et il avait décidé que cette saison de renouveau serait aussi son renouveau à lui !

Alors sur un coup de tête monumental, le rouquin détacha sa ceinture de bladeur, qui contenait son lanceur et son précieux Pegasus, et la balança sur le comptoir de la boutique de Madoka, comme pour laisser un message : "je suis parti, ne me cherchez pas". Il franchit les portes coulissantes de la boutique, et s'enfonça dans les rues de Metal Bey City. Heureusement que la boutique était vide, sinon il aurait été sûr d'avoir quelqu'un pour lui coller au basques.

Il avait envie d'être seul, de faire un break, d'arrêter le Beyblade pour un moment ; il y reviendrait plus tard ; de faire autre chose. Bien qu'il n'ait aucune idée de ce qu'il pouvait bien faire à présent. Gingka déambula dans les rues pendant plusieurs heures, mais ça n'allait pas du tout : il était reconnu à chaque coin de rue !! Les regards se retournaient sur son passage, les gamins le pointaient du doigts, certains le remerciaient encore d'avoir défait Némésis …"C'était y'a sept ans bordel !!!"

Avec tous ces regards sur lui, pas moyen d'être tranquille. Tous le voyaient comme la légende du Beyblade qu'il était devenu, et non pour lui même. Il détestait ça. Metal Bey City étant le sanctuaire du Beyblade au Japon, il n'aurait pas moyen d'avoir la paix en restant sur place. "Et si j'allais à Koma ?" Ouais, Koma était une bonne idée. Il avait prit avec lui 65 000 yen (environ 500), il avait assez pour se payer un train jusqu'à la préfecture de Nagano, et un bus par la suite.

Sur le coup, cela lui paru une bonne idée, sauf qu'il n'avait pas prévu que le train aurait un disfonctionnement. Du coup, quand il était arrivé, il faisait déjà nuit noire, et comble du malheur : le prochain bus partait le lendemain vers 6h. Le rouquin se trouva donc avec un problème épineux : où passer la nuit ? Sachant qu'il n'avait pas assez pour se permettre une nuit dans un hôtel. La légende vivante du Beyblade, désormais SDF, décida donc de trainer un peu en ville.

XxXxXxX

L'arrivée du rouquin était passée inaperçue pour à peu près tout le monde. Tout le monde, sauf une personne. Cette dernière fut un peu étonnée de voir un de ses anciens rivaux débarquer en ville, vu qu'il pensait que Gingka était à Metal Bey City. L'air abattu du bladeur de l'automne interpella tout de suite notre homme. Pire : il n'était pas accompagné de ses amis, qui formaient d'habitude un petit groupe plutôt bruyant, et ça, c'était anormal.

Curieux, il se mit donc à suivre le rouquin. C'est là qu'il remarqua qu'il ne portait pas sa ceinture qui servait à trimbaler sa panoplie de bladeur. De plus en plus bizarre. Il continua de suivre Gingka sans que se dernier ne se doute de rien, pendant une heure, puis deux… Le rouquin n'avait pas l'air de vouloir se poser quelque part, il déhambulait au hasard dans les rues, les mains dans les poches, personnification même de l'ennui et de la déprime.

Il ne mit pas longtemps à comprendre que c'était cette dernière qui séquestrait la bonne humeur du rouquin. Gingka qui déprimait ! Ça c'était un comble ! Et le contraste était vraiment frappant : lui qui avait d'ordinaire un sourire greffé sur le visage et respirait la bonne humeur et les petites fleurs, arborait actuellement un air des plus blasés, des cernes sous les yeux, et il était plus pâle aussi. Il se tenait le dos voûtés, comme si tout le malheur du monde s'était abattu sur lui d'un seul coup.

Après trois heures à le suivre, la curiosité l'emporta : il ratrappa rapidement le rouquin, et l'appela.

-Gingka.

Ce dernier soupira. Ça faisait même pas un jour qu'il était parti, on l'avait déjà retrouvé ! Il prépara donc une excuse bidon dans sa tête, avant de se retourner lentement. Il s'apprêtait à lancer une réplique cinglante, mais quand il reconnu la personne qui se tenait en face de lui, ses paroles mourrurent dans sa gorge. Il ouvrit plusieurs fois la bouche, la referma, puis finalement un nom sortit :

-Ryuga ?

Car oui, il s'agissait bien de Ryuga, en chair et en os ! Et à ce que Gingka pouvait voir, l'autre avait l'air de se porter plutôt bien. Voire même très bien, il avait l'air aussi frais qu'un gardon malgré l'heure tardive. Le blanc n'avait pas tellement changé en sept ans mis à part qu'il avait abandonné sa couronne, laissant désormais ses cheveux lui tomber dans les yeux. L'ancien bladeur portait une veste en cuir noire, avec de la fourure bordant sa capuche. Par dessous, il avait une chemise blanche dont le col était rouge, fermée par une fermeture éclair. Il portait également son éternel pantalon de cuir ; ça, ça n'avait pas changé. La blancheur de ses cheveux tranchait avec l'obscurité de la nuit et son avec éternelle mèche rouge sang. La lumière des lampadaires se reflétait dans ses yeux dorés, qui étaient bien moins méprisants que dans le souvenir de Gingka.

D'ailleurs seule différence notable qui frappa le bladeur légendaire : l'éclat qui brillait dans le regard du blanc, avait l'air beaucoup moins… Agressif ? Mais aussi beaucoup plus tranquille qu'avant.

-Qu'est-ce que tu fais là ? Demanda alors le nouveau venu.

La question était neutre et n'avait rien d'agressif, c'était juste de la curiosité mais néanmoins, Gingka la contourna :

-Comment ça se fait que tu sois en vie ??

Ryuga se rembrunit, et il répondit un peu sèchement :

-C'est moi qui pose les questions. Qu'est-ce que tu fais ici ?

Après tout, qu'est ce que Gingka risquait à lui dire ?

-Je vais à Koma.

Ça, c'était une demie vérité. Même s'il allait vraiment à son village natal, il n'avait pas prévu d'y rester longtemps. Il n'allait pas dire à Ryuga qu'il laissait tomber le Beyblade pour le moment, c'était bien trop personnel, et l'autre n'était pas son psy. Et puis il n'avait aucune envie de le lui raconter ses problèmes.

-À cette heure là ? Répliqua alors le dragon en haussant un sourcil, qui se voulait soit moqueur soit interrogateur, Gingka n'arriva pas à décider.

-Oui, à cette heure là ! Maintenant laisse moi tranquille ! Rétorqua violemment le rouquin en tournant les talons.

Si aucune émotion ne transparaissait sur le visage du blanc, à l'intérieur de sa tête, c'était tout autre chose : le Gingka en face de lui n'avait rien à voir avec celui qu'il avait affronté maintes fois, ce n'était plus qu'une loque humaine qui ne savait plus où il devait aller. Le blanc décida alors d'un truc : il n'aimait pas ce Gingka là. Le vrai Gingka, c'était le crétin idiot et souriant qui faisait des discours sur l'amitié à longueur de journée.

Ryuga regarda l'autre partir précipitamment, et prit à cet instant une décision, il était hors de question qu'il laisse l'autre là. Ce n'était pas par compassion, il avait simplement envie de comprendre ce qui avait amené Gingka à se morfondre et à être agressif comme ça, alors qu'il était d'habitude souriant et ultra social. Alors sur un coup de tête, il ratrappa le rouquin…

Gingka n'avait même pas fait cent mètres, qu'une main lui saisit le poignet sans ménagement, et l'entraîna dans la direction inverse. Le bladeur légendaire manqua de se casser la figure, avant d'emboîter le pas à … Ryuga ? Il tenta de protester, mais l'autre ne l'ecoutait pas, il ne l'ecoutait pas plus qu'il ne le lâcha quand Gingka se débattit comme un forcené.

Il finit donc par abandonner toute tentative de fuite, se laissant trainer par le blanc, qui le fit marcher pendant une bonne dizaine de minutes dans les rues.

Le blanc finit par lâcher son otage, le plantant là, et lui ordonnant de ne pas bouger. Quelques secondes plus tard, le bladeur de l'automne reçu un gros objet rond dans les mains, qu'il manqua de faire tomber. Se rendant compte qu'il s'agissait d'un casque de moto, il releva les yeux vers Ryuga, qui avait déjà mit le sien et le dévisageait, déjà à califourchon sur le véhicule. Gingka le regarda sans comprendre, puis l'autre déclara :

-Aller grimpe, je t'emmène.

Le rouquin en resta interloqué : comment ça il l'emmenait ?? C'était un kidnapping c'est ça hein ? Ou alors, il y avait des caméra cachés !? Parce le fait qu'un Ryuga censé être mort apparaisse comme par magie et lui propose presque "gentiment" de l'emmener à Koma ; on insistera sur le "gentiment" ; c'était un peu trop gros pour être réel ! Non ? Mais apparemment si, c'était bel et bien réel, puisque l'autre l'interpella une fois de plus :

-Bon tu te magnes le cul, j'ai pas l'éternité devant moi !!

Si le ton n'était plus neutre, il était à présent exaspéré, et eu pour effet de faire réagir le rouquin, qui n'avait aucune envie de se faire frapper. Il enfila le casque, enfourcha la moto derrière Ryuga, qui mettait le moteur en marche. Gingka ne savait pas trop où mettre des bras, il préféra se tenir au coussin du véhicule, mais après une brusque accélération qui manqua de le faire tomber, il entoura de ses bras la taille de son ancien rival.

Ce dernier ne réagit même pas, contrairement au bladeur de l'automne, qui trouvait cela extrêmement perturbant : trop proche. Il n'avait jamais été aussi proche du blanc, à part peut-être une fois, mais l'autre était dans les vapes, après un combat contre le dieu de la destruction. D'ailleurs comment diable avait-il fait pour s'en sortir vivant ?? Il avait vu de ses propres yeux L-Drago et son maître s'évanouir en poussière ! Pourtant, actuellement, il était collé à l'autre, et la chaleur corporelle de se dernier le confortait dans l'idée qu'il n'était pas en train d'halluciner.

Gingka oublia ses interrogations pour se concentrer sur l'instant présent : ils filaient dans la nuit. Ils avaient abandonné le plat de la ville, les montagnes se succédaient les unes après les autres, et la clarté de la lune leur donnait un côté mystique. La route était déserte à cette heure-ci, Ryuga ne respectait même plus les limitations de vitesse affichées, de toute façon, croiser la police sur une route de campagne totalement paumée entre les sapins était plus qu'improbable. Les étoiles brillaient au-dessus d'eux, le vent s'engouffrait dans ses vêtements, mais étrangement, Gingka n'avait pas froid. Il s'était habitué à la proximité du blanc, et étrangement, il se sentait bien. Bien mieux que durant les six mois mornes et ennuyeux qu'il venait de passer. Si à Metal Bey City, il ne faisait que ressasser ses idées noires, là, il ne pensait à rien, il était juste… bien.

Et sur cette réflexion, Morphée le rattrapa et il s'endormit sur l'épaule de Ryuga sans même s'en rendre compte…

XxXxXxX

Le lendemain, Gingka se réveilla, sentant l'herbe lui chatouiller la joue. Il ouvrit lentement les yeux, l'aube pointait à peine, il avait bien dû dormir pendant cinq bonnes heures. Ryuga avait dû s'arrêter faire une pause, d'ailleurs en parlant du loup, le blanc était recroquevillé sur l'herbe, à cinq bons mètres du rouquin, probablement en train de dormir. Le bladeur de l'automne se redressa, s'étira, et se rendit compte qu'il avait mal partout. Okay, donc dormir assis sur une moto, chose à ne pas refaire, nota-t-il dans le coin de son esprit.

Le véhicule était garé sur le bas-côté, et de l'autre côté de la route, un précipice s'étendait, donnant une vue imprenable sur la vallée en contrebas. Pendant que Gingka faisait sa sieste, ils avaient bien avancés. Le rouquin s'approcha du vide, contemplant la vue. S'ils étaient en plein dans les montagnes, ils devaient approcher de Koma. Il se retourna en entendant un grognement derrière lui, Ryuga émergeait lui aussi. Gingka le fixa pendant un moment ; pourquoi le blanc avait-il décidé de le prendre en auto-stop ??

-Pourquoi tu veux retourner à Koma ? Demanda soudainement le dragon.

-Pas tes affaires. Grommela le rouquin.

-Et tout seul en plus. Souligna le blanc.

-Et en quoi c'est étrange ? Rétorqua Gingka en levant un sourcil.

Ryuga se ralongea dans l'herbe, les bras en étoile et les yeux vers le ciel.

-D'habitude tu traines toujours ces gros balourds derrière toi.

-Ce ne sont pas des balourds !! Ce sont mes amis ! Et puis de toute manière, j'avais envie d'être seul, je suis parti sans prévenir !

Il y eu un moment de blanc gênant, Gingka regrettant instantanément de s'être emporté et d'en avoir trop dit, jusqu'à ce que le blanc ajoute :

-Gingka Hagane, tu est un imbécile.

-Pardon ? S'étrangla le rouquin.

Ça ce n'était clairement pas un compliment, surtout que la phrase avait sonné plus comme une affirmation que comme une insulte.

-Tu est un imbécile : tu est parti sans prévenir, en laissant Pegasus derrière si j'ai bien compris… Fit Ryuga en esquissant un geste vers les hanches de Gingka, là où aurait dû se trouver son équipement.

Donc, ils vont s'inquiéter, et le premier endroit où ils vont aller chercher va être ton village paumé (si on peut appeler ce trou un "village" nota Ryuga à voix basse). Et tu viens de dire que tu avais envie d'être seul ! Conclut-il en terminant son raisonnement.

Gingka resta interloqué, mais oui, Ryuga avait totalement raison : à l'heure qu'il était, Madoka et compagnie devaient avoir déjà ratissé tout Metal Bey City et devaient déjà avoir prit un train, puis le bus. Autrement dit, tout son plan tombait à l'eau. Sans compter le savon que lui passerai la mécanicienne, qui avait une grosse tendance à le materner, même s'ils n'étaient plus en couple.

-Et qu'est-ce que tu proposes alors ? Soupira-t-il.

Ryuga planqua sa moto sur le bas-côté, dans des herbes folles qui n'avaient pas dû être tondues depuis une dizaine d'années. Après s'être assuré que son bien était parfaitement camouflé, il se tourna vers le rouquin.

-On va y aller à pied.

-Quoi ?!

Ryuga quittait déjà la route et entrait dans la forêt adjacente lorsqu'il continua ses explications :

-À pied, on doit bien en avoir pour cinq jours, si tu n'est pas trop lent… Et d'ici là, ils auront eu le temps d'arriver à Koma, de tout fouiller, et de repartir.

Puis il se retourna vers le rouquin, avant d'ajouter :

-Et puis ça te fera maigrir…

La phrase était lourde de sous-entendu, et Gingka devint aussi rouge que ses cheveux.

-C... Comment tu sais ça toi !!?

-Parce qu'une certaine légende vivante du Beyblade m'a dormit dessus la nuit dernière !

XxXxXxX

La veille…

Quand Madoka entra dans sa boutique, elle ne remarqua pas tout de suite la ceinture posée sur le comptoir. Elle descendit d'abord se faire un café, puis remonta pour ouvrir le B-Pit. C'est là qu'elle vit le fameux objet. Des sourcils se froncèrent instantanément : Gingka devait encore trainer devant la télé, et avait dû une fois de plus oublier de ranger ses affaires.

-GINGKA, BOUGE TES FESSES ET VIRE MOI ÇA DE MON COMPTOIR AVANT QUE JE JETTE TOUT À LA POUBELLE !

Évidemment, elle ne le ferait jamais, mais les menaces de ce genre avaient tendance à rapidement faire descendre le rouquin. Sauf que dix minutes plus tard, l'objet était toujours au même endroit. La mécanicienne soupira d'exaspération et monta à l'étage. Elle fut surprise de voir que la télévision était éteinte et que que Gingka était absent. Elle le chercha dans toutes les pièces, pour finalement ne le trouver nulle part.

Septique, elle redescendit et se saisit de la ceinture, qu'elle inspecta : le lanceur, et plus étonnant encore : Pegasus, étaient là.

La jeune fille commença à s'inquiéter, Gingka ne serait jamais sortit sans sa précieuse toupie ! Elle commença à imaginer le pire, et referma la boutique qu'elle venait à peine d'ouvrir, mettant à la porte ses premiers clients de la journée. La mécanicienne fouilla d'abord les endroits stratégiques de la ville, et ne trouvant Gingka nulle part, elle appela tout les gens qu'elle connaissait : Tsubasa, Benkei, Kenta, Yuki, Hyoma, ainsi que la nouvelle et prometteuse génération de bladeurs, qui avaient sauvé le rouquin quand la DNA avait fait des siennes. Aucun d'eux n'avait vu le rouquin, mais tous se portèrent volontaires pour fouiller Metal Bey City.

Ils cherchèrent le bladeur de l'automne toute la matinée et toute la nuit, mais ils durent finalement se rendre à l'évidence : Gingka avait bel et bien disparu !

Le jour suivant, ils prirent en urgence le train, puis le bus, et une fois arrivés à Koma, ils retournèrent tout le village. Littéralement. Accompagnés de Hyoma, ils allèrent dans tout les endroits où ils avaient l'habitude d'aller étant petits, mais peine perdue, le rouquin restait introuvable.

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-Comment ça Gingka a disparu ?

-Tu m'as bien entendu Kyoya, on a fouillé tout Metal Bey City et Koma, mais on a rien trouvé. Et comme la Tategami Corp est à Kyoto, je me disais qu'il était peut-être allé te voir…

-J'ai vu personne. Coupa sèchement Kyoya.

Et puis laisse-le un peu : un petit voyage d'entraînement en solitaire, ça n'a jamais fait de mal à personne.

-Il est parti sans Pegasus.

À l'autre bout du fil, le vert resta interloqué pendant plusieurs secondes.

-Ha ouais effectivement, ça doit être grave… finit-il par lâcher, se souvenant que la dernière fois qu'il avait vu le rouquin, ce dernier avait l'air dépressif au possible.

XxXxXxX

Le premier jour fut une torture pour Gingka. Bien qu'il avait rien contre la randonnée, au contraire, ses six mois d'inactivité se faisaient ressentir. Et pas qu'un peu. Le soir venu, il s'écroula dans l'herbe, avala sans même discuter les poissons grillés que Ryuga lui donna ; ne cherchant même pas à comprendre où l'autre avait pêché ses poissons ; puis il s'était écroulé de fatigue et avait dormi comme une brique jusqu'au lendemain matin.

Le deuxième jour, Gingka n'en mena pas large non plus, surtout que les courbatures de la veille se faisaient ressentir. Mais cette fois, il trouva la force de se plaindre et Ryuga dû se retenir de lui taper dessus pour l'assommer et le faire taire au moins une bonne centaine de fois. La soirée se déroula de la même façon. Seule différence : cette fois, ils mangèrent des fruits.

…..

L'obscurité l'entourait. Midi approchait pourtant, mais de gros nuages violets avaient recouvert le ciel, lui donnant un aspect menaçant. Le temple dans lequel il se tenait n'était pas très rassurant lui non plus. À moitié en ruine, et aussi sombre que la nuit.

La seule lumière qui éclairait la salle provenait du stadium en son centre. Entouré par le vide et fait de pierres antiques, c'était la seule chose en bon état du temple. Une toupie tournait en son centre, immobile, violette et luisante d'une énergie maléfique. Autour d'elle, à la circonférence du stadium, cerclait une toupie pourpre, dont le boulon était orné d'une tête de Dragon.

-Tu ne peux pas gagner ! S'éleva une voix, qui résona contre la pierre.

Pourtant, il n'y avait personne de l'autre côté du stadium, pas d'adversaire, juste une voix. Une voix qui s'adressait à lui.

-Tais-toi !!!

Ryuga se plaqua les mains sur les oreilles. Il ne voulait pas entendre une minute de plus les railleries de cette voix ! Comme en écho aux paroles qui s'élevaient dans le temple, la toupie violacée se mit en mouvement, et alla percuter violement la pourpre. Il y eu une explosion, puis cette dernière fut envoyée valser, alla rebondir dans le stadium avant de retrouver son équilibre.

-Arrête !!!

Mais la voix n'arrêtait pas, sa toupie continuait de malmener L-Drago, inlassablement. Ryuga la sentait faiblir en même temps que lui, sa volonté était sur le point d'être brisée. Mais, il fut pris d'un sursaut de combativité, et envoya son dragon à l'assaut.

-L-Drago, repousse-le !!

Mais son élan de brisa net sur Némésis, qui encaissa le coup sans broncher. Un rire moqueur résonna, puis la voix relança sa toupie à l'attaque. Coup par coup, pièce par pièce, emportant à chaque fois un morceau de son âme et le brisant peu à peu, lui et sa toupie.

-Tu vois, tu ne peux pas gagner, tu ne pourras jamais gagner. Tu n'est qu'un vermisseau insignifiant qui ne sait pas rester à sa place, qui ne peut que ramper sur le sol !

Ce n'était plus la même voix, c'était une voix qu'il n'avait côtoyé que trop longtemps, et qu'il détestait au plus haut point

Une silhouette se dessina de l'autre côté du stadium. D'abord brumeuse, elle se solidifia peu à peu, devenant un homme de chair et de sang.

-Doji !

-Alors Ryuga, prêt à ramper aux pieds du dieu de la destruction !?

-Fermes-là !!!

-Tu n'est bon qu'à ça, à ramper ! Tu n'arrives même pas à la cheville de Némésis et tu espères pouvoir vaincre ! Laisse moi rire, tu n'est qu'un vermisseau incapable…

L'homme continua ses railleries, encore et toujours. Ryuga, les épaules voûtées, de plaqua une nouvelle fois les mains contre les oreilles, espérant ne plus entendre l'homme en face de lui. Mais les paroles blessantes ne voulaient pas cesser.

-Tais-toiTais-toiTais-toiTais-toiTais-toi…

Répétant cette phrase en boucle, tentant de se concentrer sur autre chose que les paroles blessantes de Doji. Il ferma les yeux, incapable de regarder ce dernier plus longtemps. Par pitié, qu'il disparaisse !!

La phrase devint murmure, répétée de plus en plus faiblement, au fur et à mesure que sa toupie se faisait réduire en miettes dans le stadium.

Il y eu une dernière raillerie, puis la voix de Némésis s'éleva une nouvelle fois :

-ARMAGEDON !!!!

Puis il se sentit mourir…

Ryuga se redressa brusquement. Effrayé et en sueur. La respiration erratique, il mit de longues secondes à retrouver ses sens et à comprendre qu'il se trouvait en pleine forêt dans la montagne, et non dans le temple humide et froid de son cauchemar.

Ces cauchemars, il en faisait souvent. Une partie de lui n'arrivait pas à tourner la page après Némésis. La destruction de son L-Drago et son humiliation étaient encore bien trop présent dans son esprit. Même après sept ans, il n'arrivait toujours pas à surmonter ce traumatisme. Car oui, on pouvait parler de traumatisme, après avoir passé deux ans dans le coma, se réveiller un beau matin sans savoir ce qu'il s'était passé avec pour dernier souvenir sa toupie réduite en poussière d'étoile et l'Armagedon de Némésis gravé au fer rouge jusque dans les tréfonds de son âme.

Et ça, il n'arrivait pas à s'en débarrasser. Après s'être réveillé, après deux ans, ces cauchemars l'assaillaient toutes les nuit, sans exception. Ils se passaient tous globalement de la même façon, à quelques détails près, Némésis et Doji toujours présents. Puis les cauchemars s'étaient espacés, et à présent, ils se réveillait en sueur et complètement paniqué environ une fois par semaine.

Ryuga baissa les yeux, ses mains tremblaient. Il les crispa sur son débardeur trempé de sueur, essaya de se calmer, prenant de grandes inspirations.

Il ferma les yeux, mais les rouvrit aussitôt. Le spectre de Doji réapparaissait dès qu'il les fermait. Et après ce cauchemar, Ryuga était certain de ne pas pouvoir refermer l'œil de la nuit.

Le blanc jeta un coup d'oeil à Gingka. Ce dernier dormait toujours. En même temps, l'autre devait être épuisé !

Une fois calmé, Ryuga se décida à se lever, une ballade nocturne lui ferait du bien.

XxXxXxX

Gingka s'étira, bâillant à s'en décrocher la mâchoire. Il avait passé une bonne nuit, il n'avait presque plus de courbatures, et le soleil brillait : une belle journée s'annonçait.

Le rouquin se leva, et décida qu'il était temps d'aller faire un brin de toilette. Il s'enfonça dans la forêt, ne s'inquiétant pas pour Ryuga ; ce dernier était parfaitement capable de le retrouver ; il franchit quelques bosquets, contourna quelques arbres, rejoignit une petite pente, qu'il descendit en slalomant entre les conifères.

Il se retrouva face à un torrent. Le courant était trop fort, impossible de se baigner ici. Le bladeur de l'automne sauta sur les grosses pierres qui émergeaient de l'eau. Traversant habilement le cours d'eau. Une fois sur la rive d'en face, il descendit un peu le torrent.

Là. Le courant était bien moins fort. Gingka s'arrêta sur un gros caillou qui surplombait la rivière, cherchant un endroit pour se mettre au niveau de l'eau. Ayant enfin trouvé son bonheur, le rouquin franchit les derniers mètres. Et là, un peu en contrebas, la silhouette de Ryuga se dessinait. Ce dernier était penché au dessus de l'eau, et apparemment, il rincait son tee-shirt.

Gingka s'arrêta net et prit le temps de détailler son homologue. Ce dernier avait perdu un peu de sa masse musculaire, sûrement dû au fait qu'il ne pratiquait plus le Beyblade. Il n'avait plus de L-Drago ; pas de toupie, pas d'entraînement. CQFD. Le rouquin ne put s'empêcher de ressentir un élan de compassion pour le blanc : ça devait être difficile pour lui. Il en savait quelque chose, il avait lui-même perdu son storm Pegasus dans l'ultime bataille.

Ryuga se releva et essora son haut. Il se retrouva alors dos au rouquin, qui écarquilla les yeux, complétement horrifié. Parce qu'il y avait de quoi : une énorme cicatrice barrait le dos du blanc. Une large surface de peau boursouflée et plus claire que le reste se détachait, bien visible. Elle partait de son épaule droite, et lui barrait le dos en diagonale, allant se perdre sur sa hanche gauche, et vraisemblablement, elle avait l'air de se poursuivre sous son pantalon.

Gingka en resta sans voix. Une telle cicatrice, il aurait dû en mourir non !? Le rouquin demeura interdit pendant quelques minutes, puis il se rapprocha de Ryuga. Avec le bruit de la rivière, celui-ci n'avait pas l'air de l'avoir entendu. Il tendit la main vers cette surface de peau abîmée ; mal refaite, comme si on l'avait rafistolé à la va-vite ; et la toucha du bout des doigts.

-C...Comment tu t'es fait ça… ?

Le blanc réagit au quart de tour, se croyant attaqué : il fit volte-face à une vitesse même pas imaginable pour un humain normal, saisit Gingka par le poignet, le lui tordit. Il le jeta ensuite au sol, et ses doigts se refermèrent sur sa gorge, prêt à tuer.

Reconnaissant Gingka, le bladeur déchu desserra sa poigne, sans pour autant enlever sa main de son cou. La terreur se lisait dans les yeux du rouquin, la colère dans ceux du blanc.

-Ne.Touches.Pas.À.Ça. Cracha Ryuga d'un ton cassant.

Le bladeur de l'automne hocha la tête frénétiquement. Le blanc se détacha alors de lui, et déguerpit à grands pas vers la forêt. Une fois qu'il fut hors de vue, le rouquin se redressa en position assise et se massa le cou. Il avait eu peur. Il y réfléchirai à deux fois avant d'aborder le blanc de cette façon la prochaine fois !

Cela dit, la réaction de Ryuga avait été "légèrement" disproportionnée. Ça devait cacher des choses pas très plaisantes. Il avait envie de savoir ce qui était arrivé au blanc maintenant. Manque de bol pour ce dernier, il avait piqué la curiosité du rouquin ! Et quand il voulait quelque chose, il pouvait être très chiant ! Gingka allait lui tirer les vers du nez !

Mais ses ardeurs furent refroidies pendant le reste de la journée et la suivante. Ryuga avait remit son t-shirt, bien qu'encore trempé, sans aucun doute pour que Gingka ne voit pas sa cicatrice. Et il arborait un expression si menaçante, que le rouquin était presque sûr de se faire taper s'il osait lui poser ne serait-ce qu'une seule question. Aussi, le rouquin préféra attendre que les choses se tassent. Le soir, à l'heure du repas, quand il s'était approché de poissons que Ryuga avait pêché, le blanc lui avait arraché des mains la nourriture, en le gratifiant d'un regard noir et d'un "Démerdes-toi !" Du coup, il était allé se chercher des baies, et la journée d'après aussi. Heureusement que c'était la saison. Mais maintenant, il était presque sûr qu'il allait avoir la chiasse !!

Le cinquième jour, les choses s'étaient un peu calmées, alors Gingka avait commencé à assommer Ryuga de questions. Méthode un peu idiote effectivement, mais efficace quand on parlait à des fortes têtes. Il avait déjà plusieurs fois expérimenté cette méthode sur Kyoya ;pour savoir d'où venaient ses cicatrices sous les yeux ; et étant donné que le capital patience du vert n'était pas très élevé, il avait rapidement pété un câble ; et 1-0 pour Gingka, Yay !

Mais malheureusement pour le rouquin, qui se rendit vite compte que contrairement au bladeur du printemps, Ryuga avait une patience à toute épreuve. Le blanc se contentait de l'ignorer royalement en continuant d'avancer. Malgré les questions incessantes du rouquin ; "D'où vient ta cicatrice ?","Qui est-ce qui t'a fait ça ?" ; Ryuga restait désespérément muet comme une carpe. À croire qu'il avait perdu sa langue !

Aux alentours de midi, Gingka finit par laisser tomber, comprenant qu'embêter Ryuga ne servait à rien. Et puis il avait d'autres chats à fouetter ; il commençait à reconnaître le paysage, pour l'avoir exploré pendant si longtemps avec Hyoma. Le village de Koma était proche.

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Gingka se laissa tomber sur son matelas. Enfin un vrai lit !! Cinq jours à dormir par terre sur des cailloux, c'était définitivement pas ce qu'il préférait dans la vie ! Ils étaient enfin arrivés à Koma, et après avoir vérifié que ni Hokuto ni Hyoma ne traînaient dans les parages, les deux avaient rejoint l'ancienne maison du bladeur de l'automne.

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Deux jours passèrent encore. Allongé à l'extérieur, sur une étendue d'herbe fraîche, le rouquin observait le ciel bleu se couvrir peu à peu de nuages. Il se sentait de nouveau vide, avait l'impression de ne servir à rien. Toutes ces idées noires qui l'avaient quittées quand Ryuga et lui marchaient vers Koma, elles étaient revenues, et tournoyaient inlassablement dans sa tête. Gingka soupira. Il était revenu à Koma, mais maintenant ? Il ne savait plus quoi faire. Il pensait que venir ici lui changerai les idées, mais ça lui rappelait juste que sa vie était actuellement un gros bordel. Il avait voulu venir à Koma pour oublier un peu le Beyblade, mais il devait admettre que ça avait été une idée idiote : il avait grandi ici, avait appris à jouer au Beyblade ici, avait mené ses premiers combats ici… Pas vraiment l'idéal pour faire un break.

Quelques mètres plus haut, Ryuga observait le rouquin. Et plus il le regardait, plus il était certain que quelque chose n'allait pas chez l'autre. Il soupirait tout le temps, marchait les épaules voûtées, et depuis deux jours, il regardait le ciel de neuf heures à vingt-deux heures ; c'est-à-dire toute la journée ; sans bouger.

Le blanc grinça des dents : putain, qu'est-ce qu'il avait envie de coller une bonne pêche à Gingka pour lui enlever son air morose du visage !! Le bladeur légendaire de l'automne dont il se souvenait n'avait rien avoir avec cette grosse loque humaine !!

Ryuga finit par craquer, il se leva de son perchoir, et d'un bond agile, sauta à côté de l'autre, qui sursauta.

-Hagane, faut qu'on parle !

Gingka lui rendit un regard interrogateur.

-On peut savoir tu passes tes journées à faire la larve et à broyer du noir ?!

-Je… je broie pas du noir… Répondit le rouquin sans aucune conviction, roulant dans l'herbe pour se mettre dos à Ryuga.

-C'est ça, c'est ça… Dit le blanc en haussant un sourcil.

-Pas tes oignons. Répliqua l'autre.

-Ça l'est devenu à partir du moment où je t'ai embarqué, alors maintenant accouches !!

-Et pourquoi tu veux savoir ?

-Simple curiosité.

À ces mots, Gingka se redressa. Le blanc ne manqua pas la lueur curieuse qui s'était allumée dans le regard de son ancien rival. Ce dernier se redressa, et s'assit en tailleur, en face de Ryuga, qui sentait la merde venir à plein nez.

-Alors tu me dis d'où vient ta cicatrice.

-Ça te concerne pas.

-Simple curiosité. Lui rétorqua le rouquin, reprenant les propres mots du blanc.

Ce dernier eut un sourire crispé, une veine battit sur sa tempe. "Gingka sale connard".

-Prends ça comme un échange de "curiosités". À prendre où à laisser. Reprit le bladeur de l'automne en tapotant l'herbe en face de lui, invitant le blanc à s'asseoir.

Ryuga réfléchit pendant deux secondes, puis finalement, se laissa tomber en tailleur en face de l'autre.

-Toi d'abord. Exigea-t-il.

Gingka fit une moue boudeuse, prit une grande inspiration, puis se lança :

-Bon alors, j'ai l'impression d'être devenu inutile. Mes amis ont tous des boulots et font avancer les choses, mais moi, je passe mon temps à voyager autour du monde sans rien faire de concret. Quand les gens m'affrontent, c'est juste pour combattre leur idole, pas un adversaire à vaincre ; ils m'admirent trop pour ça. Résultat : ça fait six mois que je fais rien, je passe mes journées devant la télé à manger des hamburgers et autres cochonneries. En prime, Madoka m'a largué, ce qui n'a pas arrangé les choses…

-Tu fais un chagrin d'amour en fait. Déclara Ryuga, moqueur.

-Tu me laisses finir oui ou merde !!? Du coup, comme tout mes amis sont occupés, soit au travail, soit à l'autre bout du monde, j'ai personne avec qui passer du temps pour me remonter le moral. Le Beyblade, j'en peux plus d'y jouer si c'est pour ne pas faire de vrais, combats ; m'entraîner sert donc a rien. Donc j'ai décidé de faire un break, j'ai planté tout le monde et je suis parti sans prévenir, la suite, tu la connais…

-Gingka Hagane est dépressif, ça c'est la meilleure !

-Dépressif, j'irai pas jusque là, j'ai pas des envies de suicide non plus, mais en gros, c'est à peu près ça.

Il y eu un moment de silence plutôt gênant. Gingka, qui était au début assez récitent à l'idée de raconter tout ça, devait bien reconnaître que ça lui avait fait du bien de parler à quelqu'un, même si le quelqu'un en question était Ryuga.

-À toi.

À ces mots, Ryuga se referma comme une huître, bordel, il était vraiment obligé de raconter ça !?

-C'était le marché ! Lui rappela le rouquin. Alors dis-moi, ta cicatrice, elle vient d'où ?

-Alleeer !

-Sale lâche ! Balança le rouquin en rigolant.

-Doji.

Gingka perdit immédiatement son sourire et s'étrangla de suprise ; c'était Doji qui lui avait laissé cette marque indélébile sur le dos ??!!! Le rouquin serra les dents, maintenant, il détestait encore plus l'homme à lunettes ! Voir même, il était carrément content qu'il soit mort !

Attends, mais c'était pas logique ! Ryuga avait pourtant travaillé pour Doji à l'époque que la Nébuleuse Noire ! Et sa cicatrice avait l'air d'être sacrément ancienne, à quelle occasion l'avait-il reçue !? À quel moment on infligeait pareille blessure au meilleur élément de sa propre organisation ??

-Je… peux la voir ?

Ryuga était nerveux, Gingka l'avait bien remarqué. Ça devait être difficile pour lui de parler de ça. Le blanc triturait le bas de son t-shirt, et son regard se faisait fuyant, évitant consciencieusement de croiser celui du rouquin. Néanmoins, il finit par céder ; après tout Gingka l'avait déjà vue ; et ôta sa veste et son haut. Le bladeur de l'automne contourna l'autre, et se retrouva face à l'affreuse marque. De près, elle était encore plus horrible ; la peau était bien plus claire que le reste, la chair était boursouflée par endroits, et le reste avait l'air granuleux au toucher. Gingka en frissonna.

Il voulut la toucher, mais fut interrompu par l'autre :

-Pas touche.

-Désolé.

-Et comment il t'a fait ça ? Reprit le rouquin.

-J'en sais rien.

-Comment ça t'en sais rien !?

-J'en sais strictement rien !! J'avais quatre ans, je cherchais juste à sauver ma peau !! Tu crois vraiment que je me suis amusé à me retourner vers le type qui voulait me tuer pour vérifier l'arme qui m'a fait ça, pour pouvoir répondre à tes questions stupides après !!???

Ryuga se releva, passablement énervé et s'éloigna à grandes enjambées. "Merde !" pensa le rouquin, il avait été trop loin. Ça devait être des souvenirs douloureux, et lui, il posait des question sur un passé que l'autre n'avait pas envie de se souvenir ! Décidément, il était vraiment trop con !

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-Hé Gingka, tu vas rester longtemps à Koma ?

À vrai dire, le rouquin songeait déjà à partir, lui qui avait laissé le Beyblade pour le moment, après trois jours, Koma lui sortait par les yeux.

-Non, je ne pense pas, mais je sais pas où aller ensuite.

-Prends des vacances. Lui rétorqua Ryuga, comme si cela lui paraissait évident.

-T'es drôle toi ! Toute ma vie tourne autour du Beyblade, qu'est-ce que tu veux que j'y fasse et où tu veux que j'aille !?

Le blanc ne répliqua rien, parut réfléchir et finalement, demanda au rouquin :

-Tu veux venir avec moi ??

-Pardon ? Demanda Gingka.

-Vois-tu Gingka, ton problème, c'est que tu ne sais pas t'amuser autrement qu'avec ta petite toupie ! Tu as toujours un but, un objectif à atteindre ou une destination ; ça ne t'es jamais arrivé de partir, sans savoir où tu allais ?

-Donc si j'ai bien compris, tu me proposes de voyager avec toi, sans choisir de destination au préalable et de se promener au hasard… ? Répliqua Gingka qui n'était pas sûr de bien comprendre.

-Exactement, par contre décides-toi vite avant que je change d'avis !

-Bon… et bien… c'est d'accord.

-Parfait ! On se fait donc un road trip à deux !!

Voilà c'est tout pour le moment !

Pour ce qui est des lieux qui vont apparaître dans cette fic, je suis pas une spécialiste du Japon, mais je vais essayer de faire au plus réaliste possible.

Metal Bey City est une ville à côté de Tokyo, qui a pour modèle Yokohama. On retrouve souvent ces décors dans pleins d'autres animés (vive les clichés)

Kyoto, la ville où j'ai décidé de placer la Tategami Corp, dont l'emplacement va être important par la suite.

Koma est inspirée de la petite ville de Komagane, qui se situe dans la préfecture de Nagano.

Si vous voulez vous y retrouver géographiquement parlant, consultez une carte tu Japon avec les préfectures et principales villes. Ça se trouve fastoche sur internet (internet ce fabuleux outils). Après c'est pas obligatoire de connaître la géographie du Japon pour lire cette fanfic.

À la prochaine !!!

Review ???

Svp ?

(Non je supplie pas c'est faux !)