Bonjour à tou-te-s et bienvenue dans cette nouvelle histoire !

J'ai plusieurs choses à vous en dire et j'espère ne rien oublier...

C'est une longue aventure qui nous attend ici. Cette fanfiction se déroulera en deux temps.

La première partie fera 28 chapitres, répartis de la façon suivante : 2 chapitres Drago/Hermione suivis de 2 chapitres Astoria/Ronald par "an". Nous les accompagnerons donc de 1999 à 2005.

La seconde partie n'est pas encore définie, je préfère être sûre que je serai bien arrivée où je l'espère avant d'en faire le plan mais débutera en 2017, sur la voie 9 3/4. Pour cette partie, l'histoire alternera les points de vue de Drago/Hermione avec ceux de Scorpius/Rose (ce ne sera pas une "Scorose" pour autant. Peut-être que oui, peut-être que non. Mais il y aura clairement de la "Next-Gen").

Je n'ai pas encore décidé non plus de la façon dont j'allais gérer l'entre-deux... J'hésite entre des flash-back ou quelques chapitres en mode "pensine" (pour citer Clodya) comme je l'ai déjà fait... La réponse me viendra sans doute d'elle-même en temps voulu.

Donc, comme vous l'avez sans doute déjà compris, même si cette histoire est bel et bien une Dramione, sans aucun doute possible, il y aura aussi une phase "Drastoria" et "Romione" inévitable, si je veux avoir Scorpius et Rose pour après.

Si vous m'avez déjà lue, vous savez aussi que le respect du canon me tient beaucoup à cœur. Par contre, comme Mery-Alice Gilbert, l'une de mes bêtas, me l'a fait remarquer, j'ai surtout à cœur d'être fidèle aux romans. Donc les choix de carrière, par exemple, ne correspondront pas forcément à ce que Rowling a révélé par après. Ni tous les couples, les caractères des enfants, ce genre de choses... Si je restais fidèle à tout ça, je me retrouverais à réécrire l'Enfant Maudit et je pense que personne ne le souhaite ^^

J'en profite également que les deux premiers chapitres de cette histoire ont déjà été publiés en tant qu'OS, sous le nom de "Just be". Veuillez donc m'excuser pour la répétition pour celleux qui auraient déjà lu ce texte (mais c'est quand même de là que tout le reste part... Donc voilà).

Je vous en souhaite une très bonne lecture et j'espère que ça vous plaira !


Merci à Cailean Charmeleon, Damelith, Deborah Petra, Kar Ine, Keichi et Mery-Alice Gilbert pour leur relecture, leurs conseils, leurs corrections et leur soutien.
Merci à J.K. Rowling pour toute son œuvre. Sans elle, rien de tout cela n'existerait.

Illustration d'Upthehill : upthehillart sur DeviantArt


L'Autre

1999 - Drago/Hermione

Drago errait dans les rues de Clairvent, village sorcier réputé situé dans la Provence française, hésitant entre rentrer à l'hôtel où il avait réservé une chambre et aller à la taverne locale où un verre de la liqueur du coin l'attendrait certainement.

Cela faisait à présent près de deux ans que la Bataille de Poudlard – et par extension la Seconde Guerre des Sorciers – était terminée et quasiment autant qu'il avait été innocenté par le Magenmagot. Enfin, par le Magenmagot officiellement, mais surtout grâce à l'intervention de Potter et ses fichus Inséparables. Et bien que cela fasse dix-huit mois aujourd'hui qu'il était officiellement libre, il n'avait toujours pas l'impression de l'être réellement pour autant.

Il n'était peut-être pas derrière les barreaux d'Azkaban, mais il restait prisonnier du jugement populaire qui ne voyait en lui qu'un ex-Mangemort ayant réussi à s'en sortir grâce à des manipulations louches et quelques pots de vin bien placés. Et pourtant, il n'en était rien.

En effet, lorsque le Seigneur des Ténèbres était tombé, vaincu contre toute attente par un Harry Potter que tout le monde croyait mort, Drago avait été convaincu que ses parents et lui seraient emmenés et enfermés en attendant leur procès. Cependant, tel ne fut pas le cas. Alors que tout le monde fêtait la victoire du Bien sur le Mal, les Malefoy avaient été relativement ignorés.

Ils auraient pu en profiter pour s'enfuir. D'ailleurs, c'était ce que son père avait initialement proposé, mais sa mère s'y était fermement opposé. Il était temps qu'ils assument les conséquences de leurs actes et de leurs choix passés afin de pouvoir tourner la page et aller de l'avant. Évidemment, à ce moment-là, ni Lucius ni lui ne savaient encore qu'elle avait sauvé la vie de Potter quelques heures auparavant.

C'était grâce à cet acte – et à ses propres mensonges lorsque les Rafleurs avaient amené les trois Gryffondor au Manoir Malefoy lors des vacances de Pâques – que Drago et sa mère étaient libres. Son père, quant à lui, avait écopé d'une peine d'emprisonnement de cinq ans, ce qui, compte-tenu de tout ce qui avait été retenu contre lui initialement, n'était pas cher payé, à son humble avis.

Pourtant, le monde sorcier dans son ensemble, mené par la Gazette du Sorcier qui essayait vainement de regagner un peu de crédibilité après avoir collaboré avec les Mangemorts durant l'occupation du Lord, ne cessait de s'acharner sur sa mère et lui. Ils étaient épiés sans cesse, insultés, menacés, juste parce qu'ils n'avaient pas été emprisonnés comme toute autre personne portant la fameuse Marque.

Qu'ils aient sauvé le Saint Sauveur par leurs choix semblait être totalement occulté et Drago avait fini par en avoir ras-le-bol de toute cette aigreur et de cet acharnement.

C'est pourquoi il fuyait l'Angleterre depuis près d'un an à présent. Il était tout d'abord parti en Nouvelle-Zélande, puis en Chine, en Turquie, au Pérou, au Zimbabwe, en Tunisie, … Il en venait à perdre le fil tellement il avait papillonné d'une destination à une autre, sans logique, sans compter. Juste pour fuir cette image tenace qui lui collait à la peau. Le fait qu'il n'était qu'un adolescent lorsque la Marque lui avait été imposée importait peu. Le fait que Voldemort lui-même ait vécu chez lui, humiliant ses parents et faisant pression sur lui pour qu'il obéisse importait peu. Le fait qu'il n'ait ni tué, ni blessé qui que ce soit importait peu. Non, les gens ne voyaient en lui que son nom et ça l'étouffait littéralement.

Aujourd'hui, il se retrouvait donc en France, pas si loin de son pays natal, mais suffisamment pour pouvoir respirer et agir librement.

Drago fut sorti de ses pensées lorsque la cloche de l'église du village résonna, indiquant par son nombre de gongs l'heure qu'il était. Vingt-et-une heure. Beaucoup trop tôt pour rentrer à l'hôtel. Ses pas le menèrent donc naturellement vers le Vivet Doré, taverne locale.

Il poussa la lourde porte de chêne qui en délimitait l'entrée et fut aussitôt assailli par le brouhaha ambiant. Un nuage de fumée s'étirait à travers la pièce principale de l'endroit et Drago choisit rapidement de se rendre vers le bar pour s'installer, la plupart des tables étant déjà prises. De plus, il était seul et ça aurait été idiot de squatter toute une table rien que pour lui.

Il tira un tabouret en fer forgé ouvragé et s'y assit avant de faire signe au barman pour passer commande. Il opta pour un verre de cet alcool local fait à base de lavande et d'anis et laissa son regard se perdre autour de lui en attendant sa commande.

Les clients parlaient en français et bien qu'il eût quelques notions de cette langue, il ne fit aucun effort pour tenter d'en comprendre le sens. Après tout, il ne voyait pas en quoi les discussions d'inconnus auraient pu l'intéresser.

Soudain, un rire clair attira son attention. Il se retourna pour en localiser la provenance et vit qu'il émanait d'une jeune femme brune accompagnée d'un type aux cheveux noirs relativement banal. D'où il était, il ne pouvait pas voir distinctement la jeune femme, d'autant plus qu'elle lui tournait le dos, mais le gars était clairement dans une posture de séducteur.

Il eut un sourire amusé à l'idée qu'elle allait certainement passer à la casserole avant la fin de la soirée et se pencha à nouveau sur son verre. Le breuvage n'était pas mauvais, bien qu'un peu trop sucré pour lui.

Il fut ensuite bousculé lorsqu'une personne voulut atteindre le bar. Un soupir lui échappa et il allait lui dire de faire attention quand une voix féminine s'excusa pour le dérangement. En anglais.

Il se retourna vivement pour voir qui, ici, parlait la même langue que lui et fût plus que surpris de découvrir…

- Granger ?! Mais bordel, qu'est-ce que tu fous ici ?!

Hermione Granger ne répondit rien, visiblement trop surprise de se retrouver face à lui pour prononcer le moindre mot. Ils se dévisagèrent en silence un long moment avant qu'elle ne se décide à prendre la parole :

- Mal… Malefoy ?! Mais… Comment ? Pourquoi ?

- Pourquoi quoi ? releva-t-il en fronçant les sourcils.

- Tu me suis ? Qui t'envoie ? Tu me veux quoi ?

- Quoi ?! Mais n'importe quoi ! Tu divagues, ma pauvre fille !

- Tu veux me faire croire que ta présence ici en même temps que moi est une pure coïncidence, peut-être ?! insista-t-elle.

- Il semblerait, oui…

- Je ne te crois pas, le coupa-t-elle.

- Pas mon problème. Sur ce, fiche-moi la paix et retourne à tes… occupations…, répliqua-t-il en jetant un regard moqueur par-dessus son épaule vers le type banal aux cheveux noirs.

Granger suivit son regard et rougit légèrement quand elle constata sur qui il avait posé ses yeux.

- Ce ne sont pas tes affaires, Malefoy, se défendit-elle alors qu'il n'avait fait aucun commentaire.

- Mais je n'ai rien dit, Granger, tu fais bien ce que tu veux… Même si personnellement, je ne laisserais jamais mon rencard payer pour moi…

- Ça, c'est parce qu'avec tes idées arriérées, tu es resté coincé au siècle dernier !

- Si ça te fait plaisir de le croire…

- Tu es toujours aussi exaspérant, à te croire supérieur !

- Si ça te fait plaisir de le croire…, répéta Drago, non sans lui lancer une œillade moqueuse.

- Espèce de sale petit… Rah ! Tu m'exaspères ! gronda la jeune femme face à lui.

- Certes… Mais alors, Granger, dis-moi un truc ?

- Quoi encore ?!

- Pourquoi tu restes là à me parler au lieu de retourner auprès de ton Chevalier Insipide ?

- Paul n'est pas insipide ! le défendit-elle.

- Si ça te fait plaisir de le croire…

- Connard !

Drago ne put s'empêcher de rire, ce qui sembla l'agacer encore plus. Elle lui tourna alors ostensiblement le dos avant de passer commande auprès du barman et, une fois celle-ci servie, retourna auprès du type banal sans même le regarder.

Le jeune homme se plongea à nouveau dans ses pensées, amusé par l'échange tout à fait imprévu et improvisé qu'il venait de vivre avec Granger. Granger. C'était dingue de penser comme, au final, la guerre et son procès l'avaient radicalement changé.

A l'époque de Poudlard, il ne l'aurait jamais laissée lui parler comme elle venait de le faire. Ses insultes, son petit air supérieur, puis son indifférence… tout ce qu'il fallait pour le mettre tout simplement hors de lui. Mais depuis, les choses avaient changé. Il avait changé. Il avait vu sa famille être humiliée et rabaissée par celui censé les protéger et leur apporter la gloire alors que ceux qui étaient ses ennemis depuis toujours avaient tout simplement pris leur défense, à sa mère et lui.

Sa mère avait tenu à les inviter à prendre le thé pour les remercier pour leurs témoignages et sans vraiment comprendre pourquoi, ils avaient accepté tous les trois de venir les retrouver chez Madame Piedodu. Evidemment, la tension avait été plus que palpable et leur rencontre ne s'était pas éternisée, mais ils avaient pu se parler presque normalement pour la première fois.

Depuis, il avait eu l'occasion de recroiser les Gryffondor à plusieurs reprises et si Weasley se contentait généralement de l'ignorer royalement, Potter ou Granger prenaient la peine de le saluer. Ça ne durait jamais bien longtemps, après tout, ils étaient loin d'être amis, mais ils ne se sautaient plus à la gorge comme ils avaient pu le faire durant toute leur scolarité.

Drago termina son verre et décida, finalement, de rentrer à l'hôtel. Il jeta un œil vers la table où était installée Granger et remarqua que la jeune femme ne s'y trouvait plus. Il ne put s'empêcher de lever les yeux au ciel à l'idée qu'elle s'était éclipsée avec l'espèce de loser qui l'accompagnait.

Il ressortit dans les rues de Clairvent et ajusta son écharpe pour se protéger du vent frais de ce mois de novembre. Il hésita à transplaner directement jusqu'à son hôtel mais décida finalement que marcher un peu lui ferait le plus grand bien.

Les mains dans les poches, il déambulait dans les ruelles du village quand il entendit, non loin de lui, des éclats de voix. Pour la seconde fois de la soirée, il réalisa que c'était de l'anglais, ce qui titilla grandement sa curiosité… Surtout qu'il savait à présent que Granger était dans le coin.

- T'es vraiment qu'une petite allumeuse ! grondait une voix, clairement enivrée.

- Ce n'est pas ma faute si tu t'es fait des idées ! lui répondit la voix de Granger, agacée.

Drago s'approcha de l'origine de la dispute, sans trop savoir pourquoi. Après tout, il était bien placé pour savoir que Granger était parfaitement apte à se défendre.

Cependant, lorsqu'il arriva, quelques secondes plus tard à l'endroit où le « couple » se disputait, Drago ne trouva que Granger.

- Mais quel connard ! ragea-t-elle, se pensant visiblement seule.

- Je suis vexé, intervint Drago, amusé de la voir sursauter. Je pensais que j'étais le seul à avoir droit à cette insulte.

- Merde, Malefoy ! Tu m'as fait peur ! s'exclama-t-elle, une main sur le cœur. Et non, désolée de te décevoir, mais tu es loin d'être le seul connard à avoir croisé ma route.

- Je vois ça, oui. Ça va ? ajouta-t-il sans trop savoir pourquoi.

- Mis à part que je viens de perdre mon temps avec un sombre crétin qui a son cerveau dans sa…

Elle s'arrêta subitement, semblant réaliser ce qu'elle allait dire. Drago devina sa gêne dans la pénombre, ce qui l'amusa malgré lui.

- Tu t'attendais à quoi en passant toute une soirée dans un bar avec lui ? souligna-t-il.

- A simplement passer un bon moment et faire connaissance, pourquoi ?

- Granger, Granger, Granger… Ce que tu peux être naïve !

- Excuse-moi de ne pas penser que les hommes sont tous des animaux dirigés par leur… baguette !

Drago ne put s'empêcher de ricaner à sa remarque.

- C'est le cas, je te rassure, mais il faut apprendre à reconnaître les signes ! J'ai capté direct qu'il voulait te mettre dans son pieu… Avant même de réaliser que c'était toi, son rencard.

- Peut-être, ronchonna-t-elle, visiblement à contre-cœur, avant de laisser échapper un profond soupir.

- Tu regrettes de l'avoir repoussé ?

- Quoi ?! Non, bien sûr que non ! Enfin, à la base, c'était mon logeur ici, je n'aurais jamais dû accepter d'aller boire un verre avec lui. A présent, je ne sais pas du tout où je vais bien pouvoir aller…

- Il y a un hôtel sur la place principale, précisa Drago. Ils devraient avoir encore des chambres libres, il n'y a pas l'air d'y avoir grand monde, en ce moment.

Il s'était suffisamment rapproché de Granger pour voir qu'elle se mordillait la lèvre, nerveuse. Ce qui l'interpella quelque peu.

- Il y a un problème ?

- Je suis déjà passée à l'hôtel, oui… Et… hum… les chambres encore disponibles ne sont pas vraiment dans mon budget.

Drago la regarda sans rien dire. Pourquoi, par Merlin, lui confiait-elle une chose pareille ?! Elle sembla se poser la même question elle-même car elle reprit contenance sous ses yeux avant de déclarer, d'un ton un peu plus sec que précédemment qu'elle allait se débrouiller. Elle lui souhaita une bonne soirée et se détourna de lui, la démarche un peu raide.

Il la regardait s'éloigner quand il fut pris d'une pulsion soudaine.

- Oh, Granger ! Attends !

Elle se retourna, interloquée, et le dévisagea en silence, attendant qu'il prenne la parole.

- J'ai une suite.

- Ah… Tant mieux pour toi, déclara-t-elle, interdite.

- Oui, enfin, ce n'est pas ce que je voulais dire ! Y a un canapé dans le salon de ma suite. Si tu veux, tu peux venir y dormir, en attendant que tu trouves un plan B, pour ton logement.

Mais pourquoi, par Merlin, venait-il de lui proposer un truc pareil ?!

- Je… euh… t'es sûr… ? bredouilla la jeune femme, perplexe.

- Je ne te l'aurais pas proposé, sinon, répondit-il avec un aplomb qu'il ne ressentait pas.

Il n'était sûr de rien, mais hors de question qu'il perde la face devant elle.

- Ok… Alors j'accepte le prêt de ton canapé. Merci, Malefoy.

Il se contenta de grogner en réponse et lui fit un signe de tête en direction de la place principale du village, l'invitant à le suivre.

Drago n'avait aucune idée de ce qui l'avait poussé à lui proposer un truc pareil. Le fait de croiser quelqu'un de sa connaissance après des mois à voyager à travers le monde ? Une non-envie de rester seul ? Un sursaut de gratitude vu que c'était en partie grâce à elle qu'il était libre ? Les effets de cet alcool bizarre qu'il avait bu dans cette taverne ?

Il aurait été incapable de donner une réponse claire à cette question mais, alors que Granger lui emboitait timidement le pas, il se dit que ça n'avait aucune importance.

Hermione suivait Malefoy d'un pas hésitant, tentant tant bien que mal de cacher son trouble. Par Merlin, mais pourquoi avait-elle accepté sa proposition ?! Et pourquoi lui avait-il fait une telle proposition, dans un premier temps ?! S'il ne lui avait rien demandé, elle n'aurait rien eu à accepter !

Mais en même temps, elle n'avait pas vraiment eu le choix… Dire que cet immonde salaud de Paul l'avait plantée en pleine rue juste parce qu'elle l'avait repoussé lorsqu'il avait essayé de l'embrasser. Ils avaient pourtant passé un bon moment, dans cette taverne, mais évidemment, elle avait cru que c'était en pure amitié. Malefoy avait raison, elle avait été totalement naïve sur ce coup… Il fallait dire aussi qu'elle manquait cruellement d'expérience en la matière. Non mais quelle idiote !

Il était vrai en même temps que le prix qu'il lui avait demandé pour la location de la chambre était vraiment dérisoire… Elle aurait dû se douter qu'il y avait strangulot sous roche !

Mais bon, à présent l'autre goujat était parti et elle se retrouvait en plein Clairvent en compagnie de Malefoy. Heureusement qu'elle avait gardé avec elle son fidèle sac en perles qui contenait l'ensemble de ses affaires. Elle pouvait sembler un peu parano à garder tous ses biens ainsi avec elle, mais certaines habitudes étaient dures à perdre.

La jeune femme laissa échapper un soupir, lasse de sa situation. Après la guerre, elle avait tenté de reprendre une vie normale en allant passer ses ASPIC à Poudlard mais, une fois ceux-ci en poche, elle s'était rendu compte qu'elle n'était pas du tout prête à travailler.

Ron avait tout d'abord suivi Harry dans la formation d'Auror, mais avait rapidement abandonné le cursus pour aider son frère à gérer la boutique de farces et attrapes. Il avait alors commencé à noyer son chagrin, se sentant coupable pour la mort de Fred, dans le travail. Hermione le voyait peu mais ça ne semblait leur poser problème ni à l'un ni à l'autre.

Harry, quant à lui, semblait s'épanouir dans sa formation et Hermione en était vraiment heureuse pour lui. Après tout, si quelqu'un méritait d'être heureux, c'était bien lui. Il fallait dire aussi que les Weasley, et Ginny en particulier, le soutenaient du mieux possible. Ils étaient réellement unis et semblaient former une vraie famille. Famille de laquelle Hermione était plus ou moins exclue.

Ce n'était pas qu'ils ne l'aimaient pas, loin de là. Hermione recevait beaucoup d'amour et de soutien de la part des Weasley, mais elle avait encore ses propres parents et ça changeait tout.

Étrangement, c'était grâce à Percy qu'Hermione avait retrouvé la trace de ses parents, en Australie. Il avait fait jouer ses relations au Ministère, tentant probablement par-là de faire oublier son « écart d'allégeance » pendant la guerre. Mais vu les difficultés que les agents ministériels avaient rencontrées pour les retrouver, elle n'allait certainement pas s'en plaindre.

Elle était donc partie, quelques mois auparavant et une fois ses ASPIC obtenus, pour l'Australie afin de rendre leurs souvenirs à ses parents. A sa plus grande surprise, Ron avait proposé de l'accompagner mais elle avait décliné sa proposition. C'était quelque chose qu'elle avait besoin de faire seule.

Une fois sur place, lorsqu'elle avait vu qu'ils avaient refait leur vie et qu'ils semblaient épanouis, elle avait longuement hésité à lever le sort qu'elle leur avait lancé, mais au final, elle s'était résignée. Elle leur avait déjà imposé sa volonté une fois pour les protéger et cette-fois, elle n'avait plus cette excuse. La guerre était finie, ils ne craignaient plus rien.

Hermione avait donc pris son courage à deux mains et leur avait rendu tous leurs souvenirs. Heureusement, ils ne lui en avaient pas tenu rigueur bien longtemps, leur amour pour leur fille et le soulagement de la savoir en bonne santé surpassant leur rancune éventuelle. Cependant, ils avaient choisi de rester en Australie où leur nouvelle vie leur plaisait réellement.

La jeune femme était restée quelques mois avec eux pour profiter de leurs retrouvailles puis avait décidé de rentrer en Angleterre en faisant plusieurs escales. Ses amis lui manquaient mais elle avait besoin d'être un peu seule pour se retrouver.

Son voyage touchait à présent à sa fin, ses économies étant quasiment épuisées, raison pour laquelle elle se trouvait à Clairvent aujourd'hui. Transplaner jusqu'en Grande-Bretagne ne serait pas un problème lorsqu'elle serait déterminée à y remettre les pieds.

Mais pour le moment, elle déambulait dans les rues du village en direction d'un hôtel en compagnie de Drago Malefoy. Si on lui avait dit que son périple se terminerait ainsi, elle ne l'aurait jamais cru !

Comme après être tombée sur lui au bar de cette taverne, elle se demanda ce qu'il pouvait bien faire ici, mais décida de garder sa question pour elle. Le fait qu'ils puissent à présent se parler sans s'écharper ne signifiait pas qu'ils pouvaient faire ami-ami pour autant…

Malefoy ne prononçait pas le moindre mot, se contentant de marcher à ses côtés en silence. Hermione surpris quelques regards en coin mais ne les releva pas. La situation était assez surréaliste comme ça !

Ils pénétrèrent dans l'hôtel, toujours sans prononcer un mot, et prirent les escaliers pour se rendre jusqu'à la suite du jeune homme.

- Bon, eh bien voilà…, grommela Malefoy à ses côtés.

Hermione se contenta de lui retourner un petit sourire gêné pour seule réponse. Elle ne réalisait toujours pas qu'elle venait de pénétrer dans la chambre d'hôtel de Drago Malefoy.

Bon, il était vrai que ce n'était pas une chambre à proprement parler. D'où elle se trouvait, elle pouvait voir une sorte de salon composé d'un large canapé de cuir anthracite et de deux fauteuils assortis entre lesquels se trouvait une table basse en verre noir. De lourdes tentures bleu nuit habillaient les fenêtres à travers desquelles Hermione percevait l'éclat de la lune. Quelques tableaux ornaient les murs et une sorte de garde-manger luxueux, en verre noir également, se trouvait dans un coin de la pièce.

Deux portes se trouvaient de part et d'autre du salon et Malefoy avait dû suivre son regard car il prit la parole pour apporter quelques explications.

- Celle de droite mène à ma chambre, dit-il de sa voix légèrement trainante. Celle de gauche mène à la pièce d'eau… Si tu veux aller te rafraichir. Le meuble noir dans le coin est une sorte de room-service. Tu as la liste de ce que tu peux commander gravée sur la porte. Il suffit de prendre ta baguette et de le demander. Tu peux t'en servir, mais n'abuse pas !

- Euh… Merci…, bredouilla-t-elle, perplexe. Mais ça devrait aller.

- Comme tu veux, se contenta-t-il de répondre.

Elle semblait si miséreuse que ça, qu'il se sente obligé de lui faire la charité, ou quoi ?! Hermione s'abstint cependant de tout commentaire. Il lui offrait l'hospitalité, elle pouvait donc ravaler ses remarques acerbes pour l'occasion.

- Bon… Eh bien, bonne nuit, déclara Malefoy pour mettre fin au silence pesant qui s'était installé.

Hermione le regarda se diriger vers la salle d'eau et réalisa qu'elle n'avait pas bougé lorsqu'il lui lança un regard surpris en en sortant quelques minutes plus tard. Il traversa le salon pour se rendre dans sa chambre et lui fit remarquer qu'elle avait le droit de s'installer sur le canapé avant d'y pénétrer.

Sa remarque sembla secouer la jeune femme qui s'extirpa alors de sa torpeur pour suivre son conseil. Elle dévisagea le meuble dans un premier temps puis décida plutôt de se rendre jusqu'à une fenêtre où elle observa quelques rares passants traverser la place, éclairée par la clarté de la lune.

Au bout d'un temps qu'elle aurait été incapable d'estimer, elle se dirigea vers le canapé et s'y installa.

Néanmoins, elle ne parvint pas à se résigner à s'y allonger. Se trouver ici était vraiment trop bizarre.


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Voilà donc pour ce premier chapitre.

Direct, ils se retrouvent dans la même chambre d'hôtel, ah ah, ça ne traine pas ! (Comme si ça allait être si simple ;) )

Hâte d'avoir vos retours en tout cas, tant sur le chapitre en tant que tel que sur ma note d'autrice concernant les prévisions de cette histoire.

A dimanche prochain pour la suite, toujours avec eux.

Cœurs sur vous,

Lyra