Everybody needs a second chance

Kurtofsky

Kurt Hummel apprécia une dernière fois son reflet dans le boudoir de sa chambre. Il tourna sur lui même, vérifiant que sa veste aux couleurs de la Dalton Academy tombait parfaitement sur son corps, puis il sortit de sa chambre en attrapant son sac en bandouillère. Kurt était parmi les Warblers depuis trois mois et il ne s'était jamais senti aussi bien, malgré sa défaite aux Régionals. Il avait Blaine, à présent, et la douceur de ses baisers pour se dire au revoir en sortant du lycée, plus personne ne le bousculait dans les couloirs et il s'était vu attribué plusieurs solos depuis son duo avec Blaine, sur Candles des Hey Monday. C'était leur chanson, la chanson de leur histoire, et rien ne pouvait détruire cette dernière. Il lança un au revoir à son père, avant de sortir de la maison pour rejoindre son petit-ami, l'attendant dans son 4x4 noir. Il l'embrassa chastement, et tous deux commencèrent à bavarder tandis que le plus âgé les conduisait à la Dalton Academy, sur une route glissante.

Trop glissante.

Le 4x4 fit brusquement une ambardée sur la droite, et percuta violemment un arbre à l'orée du bois. Tout c'était passé si vite que Kurt n'avait rien vu. Il avait juste entendu le cri horrifié de Blaine et sentit la carosserie se plier contre l'écorce. L'accident avait causé tellement de bruit que Kurt avait l'impression d'être devenu sourd lorsqu'il n'entendit plus rien. A côté de lui, il n'entendait plus la respiration de Blaine. Un liquide chaud coulait de sa propre épaule et de sa tempe : il saignait abondamment et ça le brûlait atrocement. Sa vue était brouillée par des larmes de douleur et de peur. Sa jambe tordue aurait dû lui faire mal mais il ne sentait plus rien, à part la chaleur de son sang. Dans un mouvement fébrile et désespéré, il tourna sa tête pour voir son petit-ami. Mais ses yeux bruns étaient déjà en train de se voiler et de ternir par le spectre de la mort. Kurt sentit son coeur s'arrêter. Blaine allait mourir. Ses sanglots redoublèrent tandis qu'il porta une main ensanglantée à la joue de son ami. Ce dernier ne réussit qu'à lui sourir faiblement et lâcher quelques mots, la voix cassée.

-« La mort ferme les yeux des morts et ouvre ceux des survivants. »

Et sur ces derniers mots, le coeur de Blaine lâcha et la vie disparut. Kurt hurla de désespoir, triste, mort à l'intérieur mais vivant à l'extérieur, les mains tachées du sang de celui qu'il eut aimé.

Et puis Kurt ne ressentit plus rien. Ses plaies dégoulinantes de sang ne le brûlaient plus. Ses larmes ne l'importaient plus. Il ne sentit même pas son corps être déplacé par les mains rugueuses de l'ambulancier. Il n'entendait pas le bip bip incessant de la machine qui continuait de faire battre son coeur. Il était mort en même temps que Blaine. C'était la seule phrase qu'il arrivait à comprendre.

Blaine était mort.