Fans de X-Japan bonjour ! Je commence ici une série de One-shots qui portera sur différents épisodes de l'histoire de X-Japan. Les personnages en présence vont changer, les points de vue aussi et chaque chapitre aura pour titre une citation ou un proverbe populaire.

Attention, homophobes et âmes sensibles s'abstenir car il y aura parfois du lemon et du yaoi !

Ceci dit, commençons par l'arrivée de Toshi et Yoshiki à Tokyo au tout début des années 80.

OS 1 : On n'est pas sérieux quand on a dix-sept ans ( Rimbaud)

Une averse de printemps, fraîche et vivifiante s'abattait sur Tokyo, transformant les gouttières sales en petites cascades glougloutantes et semant sur les trottoirs des éclats de miroirs qui reflétaient les nuages. Deux silhouettes couraient sous la pluie, se balançant sous le poids de deux valises et laissant entendre des rires essoufflés et des exclamations joyeuses :

- Yoshiki, pas si vite !

- Mais grouille-toi ! Quand je pense que c'était toi le sportif au bahut !

- Ma valise est plus lourde que la tienne j'te signale !

- Aaaaah….

Yoshiki, qui courait devant, saisit son ami par le bras et le tira sur cent mètres vers un petit hôtel d'aspect peu engageant dans lequel ils entrèrent. Aussitôt, le jeune homme s'adressa au réceptionniste qui observait leurs pieds crottés avec désapprobation :

- Bonjour, nous avons réservé une semaine au nom de Deyama et Hayashi.

- C'est une chambre pour deux vous savez ? dit l'homme renfrogné en les considérant d'un air soupçonneux.

Il déposa une clé sur le comptoir. Yoshiki s'en empara en lançant :

- Pas grave, nous n'avons pas les moyens de payer deux chambres !

Trempés jusqu'aux os et frissonnants, les deux compères montèrent leurs valises par l'escalier ( l'ascenseur était en panne) jusqu'au premier étage et entrèrent dans une chambre propre mais au confort spartiate. Yoshiki balança sans manière sa valise dans un coin et se jeta sur l'unique lit qui se trouvait là, faisant grincer le sommier d'une façon inquiétante.

- Hé ! protesta Toshi qui, lui, se séchait les cheveux avec une serviette qu'il avait trouvée dans la salle de bain dépouillé qui jouxtait leur chambre. Tu vas mouiller le lit ! Viens pas là plutôt !

Yoshiki se leva en riant et, arrivé près de son ami, il s'ébroua comme un chien, projetant partout des gouttelettes de ses longs cheveux teints en blond. Toshi émit un grognement entre l'exaspération et l'amusement et emprisonna la tête de Yoshiki dans la serviette pour lui frictionner vigoureusement les cheveux et les épaules.

- T'as les lèvres toutes bleues tu sais ? Il vaudrait mieux que tu prennes une douche chaude avant d'attraper la crève.

- Toi aussi – Yoshiki s'échappa de la serviette et fit un pas vers la salle de bain en adressant à Toshi un regard étrange – tu viens avec moi ?

Toshi leva les yeux au ciel et suivit Yoshiki. Tout en lui tournant le dos, Yoshiki se débarrassa du T-shirt trempé qui lui collait à la peau, prenant plaisir au passage à se caresser avec une fausse innocence. Un sourire flottait sur les lèvres parce qu'il sentait sur lui le regard de Toshi, aussi intensément que s'il s'était tenu près de la chaleur d'un feu. A gestes lents, il ôta son jean et son caleçon et, nu, entra dans la cabine de douche. Il faisait mine d'ignorer Toshi mais sa sensualité nouvelle d'adolescent lui faisait désirer impatiemment qu'il le rejoigne.

Toshi était resté cloué sur place durant toute la scène, dévorant des yeux le corps magnifique qui s'était offert à sa vue mais sans oser faire quoi que ce soit. Il savait très bien ce que Yoshiki avait en tête car cela faisait des années que ce petit jeu s'était mêlé à leur amitié. Ils n'étaient pas amoureux non. C'était autre chose.

Enfin, il sourit et déshabilla lui aussi avant de s'approcha de la cabine qui vaporait déjà de l'eau chaude et embaumait le gel douche que Yoshiki faisait mousser sur lui. Sa peau était légèrement hâlée, il avait un corps svelte et délicatement musclé et ses jambes interminables avaient de quoi rendre jalouses bien des femmes. Ses mains corrigeaient ce que son corps pouvait avoir de féminin : grandes et fortes avec de longs doigts agiles sculptés par plus de dix ans de pratique intensive de piano. Enfin, toute sa personne dégageait une séduction ambiguë à mi-chemin entre la grâce d'une diva et le charisme d'un homme de caractère. Cette séduction, même Toshi n'y était pas insensible. Il était un peu plus petit que Yoshiki avec la peau plus claire. Ses cheveux noirs lui descendaient au-dessous des oreilles et son regard vif trahissait une nature ouverte et amicale. Ses dents, un peu de travers, au lieu de l'enlaidir, donnaient à son sourire quelque chose d'attendrissant et de profondément sympathique.

Lorsqu'il entra, Yoshiki sans se retourner lui prit le bras et l'attira si près que Toshi se retrouva à quelques millimètres de son dos sous le jet de la douche.

- Touche-moi…

Avec hésitation, Toshi posa ses mains sur les épaules de Yoshiki et descendit le long de ses bras. Ses paumes glissaient facilement sur la peau savonnée où saillaient des muscles nerveux. Yoshiki se colla à lui et porta les mains de Toshi à son torse. Entre eux deux, toute pudeur avait été abolie depuis longtemps. Amis depuis le bac à sable, ils ne s'étaient jamais séparés et avaient traversé côte à côte toutes les étapes qui mènent de l'enfance à l'âge adulte des plus joyeuses aux plus douloureuses en passant par…la découverte de la sexualité. A l'âge de douze ans déjà, ils s'étaient donnés leur premier baiser. Pour essayer. Pour ne pas risquer le fiasco la première fois qu'ils auraient à le faire sérieusement avec une fille. Ils n'avaient plus recommencé depuis mais d'autres choses avaient suivies. Toshi dormait souvent chez Yoshiki et vice-versa et c'est comme ça qu'étaient venus peu à peu les premières caresses, l'apprentissage du corps de l'autre sous la dissimulation complice des draps. Cela n'avait strictement rien changé à leur amitié. En fait, ils avaient partagé tant de choses qu'il leur semblait que ça aussi, ils devaient le découvrir ensemble. Toutefois, aucun des deux n'envisageait d'aller jusqu'au bout. C'était pour se faire du bien et rien d'autre.

Toshi repoussa sur le côté la chevelure de Yoshiki alourdie par l'eau et l'embrassa doucement dans la nuque tout en explorant sa peau lisse et parfaitement imberbe. Comme le bon élève qu'il avait toujours été, il repassa sa leçon, la leçon du corps de Yoshiki. Il se le redessina en esprit, à mesure que ses doigts rencontrèrent des reliefs familiers : les pointes des tétons, la plaine ferme du ventre, les collines bombées des fesses et même, au creux de la taille, la petite irrégularité d'une cicatrice, souvenir d'un coup de cutter mal dirigé que Yoshiki avait reçu lors d'une bataille contre des voyous. Il le connaissait vraiment par cœur.

Soudain, Yoshiki lui saisit impérieusement la main et la mena plus bas, plus bas vers un pic fièrement dressé sur lequel Toshi referma ses doigts. Aussitôt, Yoshiki renversa la tête en arrière, offrant sa gorge tentatrice aux lèvres de Toshi. Ce dernier se mit à le caresser lentement, se délectant des soupirs exhalés par Yoshiki contre son oreille :

- Toshi…j'adore ça…

Toshi laissa échapper un faible cri de surprise et de plaisir mêlé quand Yoshiki, complètement appuyé contre sa poitrine, s'empara à son tour de lui pour lui prodiguer le même traitement. Très vite, leurs mouvements s'accordèrent et leurs gémissements aussi. Toshi passa son bras libre autour de la taille de Yoshiki pour le soutenir et donna l'ultime accélération qui devait le conduire à l'extase. Lui-même n'en était pas loin, tout son corps étant tendu dans l'attente de l'explosion. Yoshiki suivit le rythme et accentua aussi ses va-et-vient sur le membre de son ami et bientôt, un double cri s'éleva sous le bruissement de la douche. Un liquide blanc s'écoula et disparut, emporté par l'eau. Tremblant, Yoshiki vacilla. Toshi le retint, le fit s'asseoir au sol, bien calé entre ses jambes et leva le bras pour couper l'eau. Yoshiki reposait sur sa poitrine d'un air ravi et tranquille :

- Nous sommes libres désormais. Tu te rends compte ? Plus d'école, plus de parents !

Toshi sourit et posa sa joue sur le haut de la tête de son ami :

- Ouais ça va être génial. On va trouver du boulot, quitter cet hôtel minable et on va commencer à chercher des gens pour le groupe.

- Tu ne regrettes pas d'être venu ?

Toshi haussa les épaules :

-Non. En fait, ce qu'on va faire sera sûrement plus exaltant que la fac de médecine !

- On va devenir célèbres, dit Yoshiki avec une rêveuse assurance. Nous allons fonder le plus grand groupe du Japon, peut-être même du monde !

Il se retourna vers son ami avec un visage exalté :

- Tu y crois hein ? Tu seras toujours avec moi ?

Toshi lui donna un petit coup de tête affectueux et répondit en plongeant son regard dans le sien :

- T'inquiète, t'as pas fini de me supporter. Je ne te lâcherai jamais.

FIN.

Si ça vous a plu ou si vous avez des critiques, n'hésitez pas à reviewer ! Prochain épisode : Un ami en ammène un autre.