Chapitre 1
"Une petite fille brune dormait paisiblement dans sa chambre, lorsque des mains l'agrippèrent d'une façon brutale. Elle se réveilla et voulut crier, mais l'homme ne lui en laissa pas l'occasion. Il couvrit sa bouche avec sa grosse main et posa un coton humide sur son nez et ses lèvres... Quand elle rouvrit les yeux, elle était allongée sur le siège arrière d'une voiture, baillonnée et ligotée. Les larmes coulaient sur ses joues.
La voiture s'arrêta.
L'homme ouvrit sa portière et la souleva.
- Tu vas pouvoir contempler le paysage, ma petite bîche ! Rigola-t-il.
Il faisait froid et le vent était glacial.
La petite fille regarda autour d'elle, affolée.
L'homme la força à avancer au bord du pont. Il la fit passer de l'autre côté de la barrière. Elle avait juste assez de place pour poser ses pieds. Il faisait nuit, mais, elle vit un petit chemin de terre près de la rivière.
- Va t'amuser, gamine ! Hurla l'homme en la poussant dans le vide.
La fillette ne pouvait fermer les yeux. Elle ne comprenait pas ce qui se passait. Elle avait si peur. Elle tombait rapidement et voyait le sol se rapprocher. Elle hurla de plus belle.
Tout à coup, la chute cessa.
Elle était dans les bras d'un jeune homme, au visage inquiet. Puis, plus rien..."
Je me réveillai en sursaut, trempée de sueur, sans couverture.
Encore et toujours ce même rêve !
J'allumais ma lampe de chevet afin d'apaiser les battements de mon coeur.
La porte de ma chambre s'ouvrit.
- Ca va, Bella ? S'inquiéta mon père.
- Oui.
- Encore ce rêve, n'est-ce pas ?
- Oui, papa. Désolée de t'avoir réveillé. Murmurai-je.
Il s'approcha de moi et s'agenouilla au pied du lit.
- Es-tu certaine de vouloir rester à Forks ? Me demanda-t-il en me prenant dans ses bras.
- Bien sûr que je veux rester ici, avec toi ! Je t'aime, papa, et je ne veux plus que tu te sentes coupable. Ce n'était pas ta faute.
- Je sais. Mais, tu as tellement souffert, tu n'avais que 7 ans... Souffla-t-il.
- C'est du passé. William est mort et plus personne ne me fera du mal, papa.
- Je l'espère ! Dit-il en m'embrassant sur le front.
Il se releva et sortit de la pièce.
Oui, William était mort et, moi, j'étais de retour à Forks, bien vivante, après 10 années de surprotection parentale.
J'étais habituée à faire ce rêve, parce que je l'avais vécu. Cette petite fille brune, c'était moi.
Mon père, étant le shérif de cette ville, avait arrêté ce meurtrier, William. Mais, avant son transfert à la prison d'état, il avait réussi à s'échapper. Une seule chose en tête: se venger du shérif. Plus précisément: tuer son unique fille. Moi.
Il avait été à deux doigts de réussir, mais, j'avais été rattrapée de justesse par un mystérieux prince charmant. Je l'avais surnommé ainsi car il était très beau. Et puis, les princes charmants sauvent toutes les princesses. Moi, j'étais la princesse de mon père.
Depuis cet évènement, mes parents, déjà séparés, avaient décidé que j'éviterai Forks, pour que je pense le moins possible à cette terrible nuit.
Mais, ma mère s'était remariée à un joueur de base-ball qui voyageait beaucoup. Elle restait avec moi à la maison et je ne voulais plus qu'elle se prive de le suivre.
Mon père me manquait énormément. Le voyage étant long à faire, il ne pouvait me rendre visite qu'une semaine trois fois par an.
De plus, j'avais besoin de changer d'air...
Après le petit-déjeûner, mon père m'emmena jusqu'au lycée.
- Je prendrai le bus pour rentrer. Déclarai-je en lui faisant une bise sur la joue. Et, ne t'inquiète pas pour moi, d'accord ? Tout ira bien.
- Je le sais, ma puce. A ce soir !
Je descendis de sa voiture de patrouille et me lança vers l'escalier central, plein d'adolescents suivants le même chemin.
Etant venue visiter l'école la veille, je savais où me rendre pour ma première heure de cours, en salle de mathématiques.
Je ne faisais pas vraiment attention aux regards curieux dans les couloirs, mais, par moment, j'entendais: "C'est la nouvelle !", " C'est la fille du shérif !" ou encore " C'est celle qui a failli mourir !".
Je ne connaissais personne et dans une si petite ville, il n'y avait pas de secrets. J'espérai néanmoins ne pas faire la une de leur gazette.
Ca y'est, j'étais arrivée devant ma salle. Plus qu'un pas et je devrai affronter tous ces nouveaux regards. Face à face.
- Tu entres ?
Je me retournai et aperçus une fille, aux longs cheveux châtains foncés, un peu plus petite que moi. Elle me souriait. Je lui rendis son sourire et avança dans la classe.
Le professeur m'accueillit à son bureau, me tendit un manuel et me présenta aux élèves.
- Je vous présente notre nouvelle élève, Isabella Swan. J'espère que vous serez très gentils avec elle, c'est la fille du shérif ! Plaisanta-t-il.
- Bonjour, Isabella ! S'écrièrent les élèves.
- Bonjour. Répondis-je, certaine d'avoir le visage écarlate.
- Tu peux aller t'asseoir. Déclara le professeur.
Vu qu'il n'y avait qu'une seule chaise de libre, je m'y précipitais, pressée de ne plus être l'objet de toutes les attentions.
- Bonjour, je suis Alice !
Je tournais la tête sur ma gauche et vit une petite beauté brune me sourire. Malgré sa pâleur et ses cernes sous les yeux, elle était magnifique.
- Bonjour ! Lui répondis-je avec un grand sourire.
- Je pense que nous allons devenir de grandes amies.
- Euh, oui, je l'espère ! Balbutiai-je.
Le cours commença.
J'appris que la fille châtain s'appelait Jessica, et que ma voisine de table était très intelligente. Elle murmurait toutes les bonnes réponses sans réfléchir. D'ailleurs, elle avait une voix sublîme. Bizarre que ça m'impressionna autant...J'avais vraiment envie de mieux la connaître.
Les deux autres heures de cours passèrent très vite.
- Je t'emmène à la cafétéria ? Me proposa Jessica.
- Euh, oui. Si tu veux.
- Alors, pas trop déçue par ton nouveau lycée ?
- Non, pourquoi ? Lui demandais-je en avançant dans la file d'attente.
- Et bien, ça doit être différent de ton ancienne ville, non ?
- Oui, c'est vrai. Le lycée de Phoenix est beaucoup plus grand et, le midi, on déjeûnait très souvent à l'extérieur, sous le soleil.
- Quelle chance tu avais ! S'exclama-t-elle.
Nous prîmes nos plateaux et je la suivis. Nous nous dirigeames vers une table déjà occupée.
- Allez, faites de la place ! S'écria Jessica.
Immédiatement, deux chaises se libérèrent.
- Alors, Isabella, je te présente mes amis: Eric, Mike, Angela, Ben et Loren.
-
Bonjour à tous.
Je pris place entre Jessica et Angela.
Tout en mangeant et en écoutant les autres bavarder, je regardai un peu partout dans la pièce. Jusqu'à ce que mes yeux se posent sur la table d'Alice.
Ils étaient cinq assis à cette table, 3 garçons et 2 filles. Ce qui me frappa c'était leur beauté, la même qu' Alice. Ils avaient une pâleur identique et cette élégance naturelle. On pouvait clairement distinguer deux couples: Alice, tout d'abord, était lovée dans les bras d'un grand blond, puis, l'autre fille, également blonde, était en train d'embrasser sans aucune gêne un garçon brun, dont je ne voyais plus le visage, trop occupé... Soudain, le troisième garçon, celui qui était seul, me regarda droit dans les yeux. Je ne pus soutenir son regard plus d'une seconde. Il était époustoufflant, d'une rare beauté. Grand, mince mais musclé, des cheveux châtains/cuivrés savamment désordonnés et des lèvres rouges qui invitaient aux baisers.
Je ne pus m'empêcher de l'admirer à nouveau. C'était plus fort que moi.
Il se leva, vida son plateau intact à la poubelle et sortit.
Oh, mon dieu !
Comment un tel garçon pouvait exister ici, à Forks ?
- Et, encore une qui bave devant Edward ! Se moqua Loren.
Je me repris et referma ma bouche.
- Bein, c'est-à-dire... Euh, il est tellement...Beau ! Balbutiai-je, en baissant les yeux.
- Ne t'inquiète pas, on a toutes réagi pareil. Puis, on s'est faites une raison. Aucune fille ne l'intéresse, du moins à Forks. Intervint Angela.
- Il est trop bien pour cette petite ville. Monsieur Edward fait le difficile... Ironisa Mike, avec un accent de bourgeois.
La sonnerie retentit. Nous reprîmes le chemin des cours, sous la pluie.
Je me présentai, pour la énième fois de la journée, au professeur d'anglais et il me montra mon siège.
Je fus agréablement surprise d'être seule à cette table, au moins, je pourrais me concentrer plus facilement. L'anglais n'étant pas mon point fort...
- D'accord, Edward. Installez-vous. Dit le professeur.
Occupée à sortir mes affaires de mon sac, je ne l'avais pas vu entrer dans la salle.
