Bonjour à tous, je vous présente cette fanfiction qui me trotte dans la tête depuis quelques temps.

Titre : L'empire de l'Est

Disclaimer : Devinez quoi ! Les personnages et l'univers d'Harry Potter ne m'appartiennent pas ! Merci à la fabuleuse J. K. Rowling pour leur création.

Résumé : Harry Potter est un petit sorcier comme les autres, même si sa magie noire semble puissante, jusqu'au jour où sa véritable identité est révélée. Il est Alexander Black, fils disparu de Sirius Black. Comment pourrait-il se battre du côté de la lumière quand cette dernière l'a enlevée ? Dark Harry, Dumbledore et co manipulateurs.

Personnages centraux : Harry, Sirius Black, Draco Malfoy et Voldemort et quelques personnages sortis de ma pauvre tête.

Genre : Yaoi futur (mais alors vraiment futur : Harry à quatre ans pour l'instant) Harry/Voldemort

Avertissement : Les personnages seront souvent bien différents de ceux que vous connaissez.

Informations : Les Potter n'ont jamais été attaqué par Voldemort, ces derniers sont donc toujours en vie.

Rythme de parution : Un chapitre toutes les deux semaines. Je suis actuellement en train de peaufiner le quatrième. Le cinquième est en cours d'écriture.

Date de parution : Lundi 09 Juin 2014

Chapitre 1

Découverte

Lily et James Potter étaient les parents de deux petits garçons, des jumeaux. Le premier, nommé Henry était un petit sorcier turbulent, plein de vie, offrant son sourire au monde entier. Le second, Harry, était son exacte opposé. Quand son frère courrait à travers la maison de Godric's Hollow, lui restait assis, calmement, observant ce dernier, un air moqueur sur le visage.

Dès le berceau, les parents avaient remarqué leur différence et s'ils aimaient voir l'enfant plein de vie que devenait Henry, qui n'était pas sans rappeler James plus jeune, l'attitude de son frère les inquiétait et finit par les déranger.

Henry attirait l'attention, Harry la fuyait. Tout aurait pu en rester là, si la magie instinctive des enfants n'avait pas décidé de s'en mêler.

Henry fut le premier à en montrer des signes, comme souvent. Un jour, il fit voler un jouet confisqué à travers la maison. Ses parents, fiers de sa puissance, le lui rendirent.

La magie instinctive d'Harry ne fut pas si pacifique.

Il se disputait souvent avec son frère, leurs caractères opposés n'étant pas fait pour s'entendre quand un jour...

C'était un matin de Novembre. Les enfants avaient fêté leur anniversaire l'été précédent. Ils étaient âgés de trois ans et demi et Henry utilisait sa magie régulièrement, bien qu'il ne la contrôle pas encore.

Les enfants, à l'étage, jouaient alors que leurs parents préparaient le déjeuné : Sirius Black et Remus Lupin devaient venir le midi même.

Harry était assis sur son fauteuil d'enfant et regardait Henry faire des efforts immenses afin d'appeler un jouet à lui. Comme s'il ne pouvait pas se lever, tout bêtement. Son regard finit par exaspérer son frère.

- Harry, arrête de regarder !

L'enfant ne répondit rien.

- Je vais dire à maman !

Un petit sourire apparut sur le visage habituellement si inexpressif.

- Tu m'énerves ! T'es juste jaloux parce que toi t'arrives pas !

Le sourire s'élargit.

- On dit « Tu es juste jaloux de ne pas y arriver ». Tu devrais essayer d'arrêter de parler comme un bébé Henry, ce n'est pas difficile.

L'enfant s'énerva alors. Harry parlait parfaitement, comme un adolescent, quand lui s'exprimait comme un enfant de son âge. Il n'avait pas le droit de le battre. Henry était le meilleur en tout et le resterait. Contrairement aux jumeaux habituels, les garçons ne s'entendaient pas. Henry prenait un malin plaisir à devancer Harry partout quand ce dernier se contentait de le ridiculiser. En colère, il put appeler sa magie et la lança de toutes ses forces contre ce frère si différent qui l'exaspérait.

Harry fut frappé brutalement : il ne s'y attendait pas. Mais il ne bougea pas. Au contraire, le pouvoir empli ses veines et sans savoir comment, il renvoya cette vague vers Henry. Ce dernier vola à travers la pièce sous le choc et sa tête heurta un mur dans un bruit sourd. Le sang coula. Harry se rassit calmement et reprit sa contemplation de son jumeau alors que la porte de la salle de jeu s'ouvrait brutalement.

- Vous voyez, moi aussi je sais faire de la magie, se contenta-t-il de dire à l'entrée de ses parents qui lui adressèrent un regard horrifié.

Cet événement scella le statu quo qui gouvernait la famille jusqu'alors. Lily et James tentaient auparavant de ne pas montrer leur préférence pour Henry, mais après cet incident tout changea. Harry passa le plus clair de son temps seul dans sa chambre, il n'avait pas le droit d'en sortir sous peine de punitions et surtout ne devait jamais approcher son frère.

L'atmosphère se dégrada peu à peu. James, Lily et Henry vivaient comme une bonne petite famille de sorciers, ils exclurent vite leur autre fils de la vie quotidienne. Il prenait ses repas seul, après eux, ne prenait plus par aux sorties et ne vivait plus qu'entre les quatre murs de sa chambre.

Harry souffrit énormément de cette situation. Cela le privait en effet de son occupation préférée : observer sa famille et l'ennui le touchait à présent.

Tout le monde le fuyait comme la peste. Les amis de ses parents ne demandaient pas de nouvelles et semblaient même soulagés lorsqu'il était renvoyé dans sa chambre après les avoir salués. Il se doutait que tous étaient au courant de l'événement qui : « avait failli coûter la vie à Henry » comme le disait Lily. Seul un homme l'approchait et malheureusement, il ne venait pas souvent.

Au Noël de cette même année, Harry avait consigne de ne pas quitter sa chambre, comme toujours, alors que sa famille accueillait une ribambelle d'amis.

Assis sur son lit, un livre d'image moldu sur les genoux, il entendait les jeux d'Henry, du fils Londubat et des enfants Weasley, de bons amis de ses parents. De l'étage inférieur venait un brouhaha de conversations joyeuses. Tout cela l'énervait.

Il pensa descendre et demander le silence, mais il se doutait bien qu'il ne ferait que s'attirer des problèmes. Résolu à supporter sans rien dire, il toléra, en silence, ces bruits d'une fête à laquelle il n'était pas convié. Sa porte s'ouvrit alors sur la seule personne qui l'approchait avec plaisir, la seule dont il attendait les visites avec impatience.

- Alors mon garçon ! Tu ne t'ennuies pas trop ? Demanda l'homme d'un ton enjoué.

- Oncle Sirius !

Il en laissa tomber son livre et son masque d'indifférence. Quelques instants plus tard, il était dans les bras de son parrain, la tête dans son cou.

Sirius Black était de ces hommes qui savent, lorsqu'ils le veulent, détendre les ambiances les plus lourdes ou faire rire les personnes les plus sérieuses. Il était devenu à la mort de ses parents le Lord Black, chef de famille. Bien qu'il ne joue pas du pouvoir que lui donnait ce titre sur les autres membres de la famille, il lui apportait un poids politique indéniable. James Potter n'avait pas apprécié de voir son ami d'enfance se rapprocher de nouveau du « jeu » des sang-purs comme il l'appelait. Ce rapprochement restait pourtant minimal, Sirius les saluait, mais ne prenait même pas par à leurs soirées. Mais il portait toujours sur lui la bague du Lord Black, qui comportait le sceau magique de la famille. Il aimait rappeler son rang par sa tenue, de coûteuses robes, quelques fois agrémentées des armoiries Black. Sirius avait toujours aimé se faire remarquer pour ses tenues, maintenant que cela devenait un « devoir », il jubilait.

Il portait les cheveux longs, comme du temps de son adolescence. Ses yeux gris semblaient toujours témoigner d'un mauvais tour en préparation. Il souriait plus rarement qu'autrefois, mais Harry le voyait toujours ainsi. Ceux qui le connaissaient savaient qu'il cachait de profondes blessures, mais les autres ne pouvaient se douter que cet homme plein de vie soignait encore ses plaies.

L'homme enlaça son filleul, tentant de lui apporter un peu de cette affection dont il manquait tant.

- Tu ne t'attendais pas à me voir on dirait.

- Tu n'es pas venu depuis longtemps ! En plus on avait pas pu discuter à cause d'Henry.

La dernière visite de Sirius aux Potter datait en effet de l'épisode où Harry avait blessé son frère. Les années passants, Sirius s'était éloigné de son ami d'enfance et étonnamment ne semblait pas décidé à y remédier.

- Tu veux savoir un secret ? Demanda-t-il avec un air de conspirateur à l'enfant.

Ce dernier hocha bien entendu la tête, regardant son parrain.

- Je ne suis venu que pour te voir cher filleul.

Le visage de l'enfant s'éclaira alors d'un de ses très rares sourires.

- Viens, j'ai quelque chose pour toi.

L'adulte s'assit sur le lit, gardant Harry sur les genoux. Il sortit un paquet de sa robe et lui donna.

Quand la plupart aurait arraché le papier cadeau, l'enfant défit les rubans avec une grande délicatesse, semblant savourer le moment. Il y trouva un vieux miroir carré, ému il toucha l'objet et se tourna vers Sirius pour le remercier.

- Ce n'est pas juste un miroir. Ceci est un miroir à Double Sens. J'en possède un autre exactement semblable. Ils peuvent nous permettre de nous parler malgré la distance. Il suffit que tu prononces mon nom et j'apparaîtrais. Ainsi, nous pourrons nous voir lorsque tu le désires.

L'enfant s'accrocha alors plus fortement à son parrain, il blottit sa tête contre son torse.

- Merci.

Ils restèrent ainsi près d'une heure, Harry entouré des bras de Sirius.

Sirius aimait cet enfant. Son calme et son intelligence manifeste l'interpellaient, il était si différent d'Henry. Il l'aimait comme un fils, mais ne pouvait le voir très fréquemment, évitant au maximum les Potter depuis quelques années. Il savait d'où venait en partie cette affection. Il rapportait sur cet enfant l'amour qu'il n'avait pas pu apporter à un autre, mais il l'aimait tout de même sincèrement, pour celui qu'il était.

Une voix paraissant exaspérée les interrompu.

- Sirius ! Harry est puni ! Cela près d'une demi heure que l'on te cherche. On mange !

Ils n'avaient pas entendu James et leur quiétude fut brisée.

- Il reste puni le jour de Noël ? Demanda le maraudeur. Il pourrait au moins passer le repas avec nous.

L'hésitation se dessina sur le visage du père. Il n'avait aucune envie de donner sa permission mais qu'allait penser leurs invités. Sa décision se scella aux paroles d'Harry.

- Ce n'est pas grave, oncle Sirius, je préfère rester ici de toute façon.

- Tu vas descendre manger et tu remonteras tout de suite dans ta chambre. On vous attend.

Il redescendit prévenir discrètement sa femme, jubilant intérieurement d'avoir contrarié son fils.

Ce dernier releva la tête et sourit discrètement à son parrain qui retint le rire qui le menaçait tout en ébouriffant la chevelure nid d'oiseau de son filleul.

- Un vrai petit serpentard.

Ils redescendirent deux minutes plus tard sous le regard noir de Lily Potter. Placés en bout de table, au plus loin d'Henry, ils s'assirent sans un mot. Le repas se déroula calmement, de leur côté du moins. Ils se tenaient l'un face à l'autre, se souriant sans cesse. Ils parlèrent peu, n'ayant aucune envie d'exprimer leurs pensées devant toute l'assemblée. Quand les autres enfants quittèrent la table pour jouer entre deux plats, Harry sembla cependant hésiter. Cela n'échappa pas au regard de son parrain qui le comprit aussitôt.

- Viens bonhomme.

Harry reprit sa place sur les genoux de son oncle et se blottit de nouveau contre lui. Il se moquait des regards. Il voulait juste profiter de sa trop rare présence au maximum.

Lorsque les autres enfants revinrent pour le reste du repas, il reprit sa place, ignorant un « Trop bébé » que lui adressa son frère.

Le rituel se répéta entre chaque plat et après le dessert, il s'endormit ainsi.

- Je vais le coucher.

Sirius monta l'enfant dans sa chambre, ce dernier ouvrit les yeux pour se changer et ronchonna.

- Tu pars déjà Sirius ?

- Il est tard Harry.

- Quand est-ce que l'on se reverra ?

L'homme grimaça. Ses relations avec les Potter n'étant pas les meilleures ces derniers temps, il ne pouvait donner de réponse honnête.

- Je ne sais pas. Mais tu peux me parler quand tu veux grâce au miroir.

- Oui, mais c'est pas pareil.

Voulant redonner le sourire à son filleul, le maraudeur s'assit sur le lit et sortit un paquet de sa robe.

- Tiens, c'est ton cadeau de Noël, tu peux l'ouvrir, il est plus de minuit.

Harry en oublia aussitôt sa tristesse.

- Un deuxième cadeau !

- Le miroir est un peu pour moi aussi après tout.

Il ouvrit soigneusement le paquet. Il enrobait un livre, pas un livre d'enfant, un vrai livre, sans image.

- Mais, je sais pas lire. Avoua Harry.

- Je m'en doute, mais je parie que tu t'ennuies, ce livre est ensorcelé. Il va t'aider à apprendre à lire. Les mots vont s'imprimer dans ton esprit et tu pourras alors les relier à des images. D'ici quelque temps, tu devrais pouvoir lire seul. Ma famille l'utilisait toujours pour nous apprendre à lire. Il est très efficace.

Harry écarquillait les yeux, flatté de recevoir un tel cadeau de son parrain.

- Merci beaucoup Sirius.

Il serra une dernière fois Harry dans ses bras et le quitta après lui avoir déposé un baiser sur le front et dit au revoir.

Lorsqu'il eut redescendu l'escalier, il fit face à James, qui le regardait les sourcils froncés. Il l'attira à l'écart dans la cuisine. Sirius soupira, une confrontation semblait pointer son nez.

- Harry ne t'a pas lâché aujourd'hui.

Sirius ne prit pas la peine de répondre.

- Sirius, ce gamin est malsain... Tu es arrivé après quand il a attaqué son frère, mais je te jure, c'était violent. Quel enfant ferait de telles choses à son jumeau ?

- C'est de la magie instinctive James ! Il n'y peut rien.

Un silence accompagna ses paroles. James prit une inspiration et lança :

- C'était noir Sirius, de la magie noire. Je l'ai senti quand nous sommes rentrés.

- Que la source de sa magie soit noire ou blanche, il ne la contrôle pas encore. C'est ton fils James ! Comment peux-tu le traiter ainsi ?

- Je protégerai Henry d'Harry. Tu ne sais pas ce que c'est d'être père Sirius. Tu n'en as pas eu le temps.

A ces paroles, Sirius se figea. Son masque se fissura et sans y réfléchir il empoigna le cou de James.

- Je t'interdis de parler de lui.

Ce fut la dernière fois que Sirius Black rendit visite au foyer Potter.

Les mois suivants se déroulèrent sans heurt. Harry restait dans sa chambre et utilisait son livre. Tous les soirs, il discutait avec son parrain. Ces entretiens étaient leur secret et le meilleur moment de la journée pour le jeune garçon. Il ne savait pas ce qui s'était passé, mais James l'avait accusé d'être à l'origine d'une dispute entre eux. S'en était suivi un : « Tu gâches toujours tout » qui l'avait profondément blessé.

Harry restait en effet un enfant de bientôt quatre ans. Il avait besoin d'affection, de réconfort et d'amour. Il en manquait cruellement. Il vivait comme un étranger au milieu d'une famille heureuse. Sirius, comme toujours, était le seul à le faire sourire, le seul à être heureux de son existence, le seul à l'aimer. Plus le temps passait et plus l'enfant s'attachait à son parrain qu'il avait pourtant toujours aimé énormément.

Sirius Black devenait petit à petit le seul être qui aimait et qui était aimé d'Harry Potter.

Quand l'enfant racontait sa souffrance à l'adulte, le visage de ce dernier se faisait sombre. Un soir, alors qu'Harry était puni pour avoir « bousculé » Henry lorsqu'ils s'étaient par mégarde croisés dans le couloir, Sirius lui fit promettre quelque chose.

- Harry, si jamais un jour, tu sens que la situation devient trop grave, utilise le miroir et appelle moi. Promets le moi.

L'enfant obéit.

Ils espéraient tous les deux ne jamais avoir à en arriver là, mais le destin en voulut autrement.

Le 31 Juillet était un jour important, celui de l'anniversaire des jumeaux et tout aurait du tourner en ce jour autour d'eux. Mais pour Lily et James, il signifiait surtout l'anniversaire d'Henry. Harry était dans sa chambre, attendant calmement. Lorsqu'il descendit manger et remarqua les papiers cadeaux au sol, il comprit. Il ne dit rien, ne montra pas à quel point cela le touchait.

Sa mère entra dans la pièce, le regardant à peine.

- Nous sortons pour l'anniversaire d'Henry. Reste sagement dans ta chambre, nous rentrons ce soir.

- Mais, je vais manger quoi à midi ?

Lily ne répondit pas et quitta la pièce. Inquiet et en colère Harry la suivit.

- Maman ! Ne me laissez pas tout seul !

- Ne m'appelle pas comme cela Harry.

Le froid frappa l'enfant, son estomac se tordit. Même s'il n'appréciait pas ses parents, ils le restaient. La colère l'envahit. Comment pouvaient-ils le traiter ainsi ? Pourquoi ?

- Maman, vite je veux aller jouer !

Les yeux émeraudes se tournèrent vers Henry. Pourquoi lui ? Pourquoi était-il préféré ? La magie commença à emplir les veines de l'enfant, réchauffant son corps au rythme de son cœur. James sembla sentir un problème car il se tourna vers lui, les sourcils froncés.

- Harry, ne t'avises pas de...

Il ne put finir sa phrase, une vague de magie noire pure déferlait vers sa famille et lui.

- Protego ! (1)

Le sort réussit à protéger ceux qu'il aimait plus que tout.

Harry observa, intrigué, cette onde de pouvoir disparaître peu à peu. Quand il capta le regard de son père, il comprit qu'il risquait de gros problèmes. Il devait fuir et vite. Sans réfléchir, il se précipita dans sa chambre et pria pour que la porte tienne, usant sans le savoir de sa magie qui bouillonnait toujours en lui. Il se saisit du miroir caché sous son oreiller.

- Sirius, Sirius !

La panique et les larmes emplissaient la voix de l'enfant.

- Harry ? Un problème ? Répondit presque aussitôt l'homme.

- Viens vite. J'ai recommencé. Ils vont me faire du mal.

Le miroir lui échappa des mains, lorsqu'il fut touché par un sort venant de son père. La porte avait cédé et l'auror James Potter se tenait devant ses restes.

Harry souhaita de toutes ses forces être loin, près de Sirius, à l'abri. Un deuxième sort l'atteignit. Il avait complètement cédé aux larmes et à la panique. Il avait peur. Il pensait vivre ses derniers instants. Il allait le tuer.

- Sirius, je veux Sirius. Murmura-t-il dans ses sanglots.

A cet instant, il disparut.

- Par Salazar Harry !

Alors qu'il craignait un troisième sort, Harry fut entouré par deux bras puissants qu'il reconnut aussitôt.

- Sirius. Tu es venu. Merci. Sanglota-t-il.

Sirius serra l'enfant contre lui, le berça en lui chuchotant des paroles réconfortantes. Il devait le calmer. Il fallait qu'il puisse lui expliquer. Le temps pouvait jouer contre eux.

Quelques minutes plus tard, Harry s'était un peu calmé. Il était accroché à Sirius comme si sa vie en dépendait, mais au moins ses pleurs s'étaient terris. Son parrain lui caressait le dos, le rassurant au maximum. Il finit par commencer à parler.

- J'étais pas content de passer mon anniversaire tout seul à la maison. C'est injuste. Je me suis énervé et j'ai fait de la magie. Après je me suis sauvé dans ma chambre et papa m'a jeté des sorts. Et après j'étais là.

- Comment ça tu étais là Harry? Ce n'est pas James qui t'a envoyé ?

- Non, je crois que c'est ma magie.

Transplané. Le petit avait transplané. Mais alors, cela voulait dire qu'Harry avait fugué. Du moins pour le ministère. Ils allaient le rechercher et le renvoyer...

- Harry accroche-toi à moi nous partons.

- Pourquoi ?

- Nous devons te mettre en sécurité. Tiens toi fermement à moi.

Harry se sentit alors pris dans un tourbillon très désagréable et lorsqu'il rouvrit les yeux, qu'il n'avait pas remarqué avoir fermé, il se trouvait dans un vieux salon. Sentant l'étonnement de son filleul Sirius s'expliqua :

- Nous sommes dans une vieille maison de ma famille. Ici, personne ne pourra venir te chercher. Je suis le seul à pouvoir y accéder en tant que Lord Black. Tu es en sécurité.

Harry n'avait toujours pas lâché son parrain et n'y semblait pas décidé. Sirius s'assit donc sur un vieux fauteuil poussiéreux tout en serrant l'enfant contre lui. Le voir dans un tel état le révoltait. Mais il devait savoir.

- Harry, je dois savoir. Raconte moi ce qui t'es arrivé s'il te plaît. Demanda-t-il tout en caressant la joue de son filleul.

Ce dernier chercha à se soustraire à la caresse. Il n'osait pas. Il craignait de le perdre lui aussi, ce que Sirius comprit vite.

- Quoi qu'il se soit passé, je ne t'en voudrais pas Harry. Fais moi confiance. Je resterai à tes côtés.

L'enfant hésita encore quelques instants. Il comprit ensuite qu'il l'apprendrait un jour ou l'autre, mieux valait qu'il connaisse sa version d'abord. Il lui raconta alors ce qui s'était produit le matin même, n'osant affronter le regard de son protecteur.

Ce dernier fulminait. Comment Lily et James pouvaient-ils se comporter ainsi avec leur propre fils ? Quels sorts avait-il pu lui lancer ? En tout cas, il n'en restait aucune trace. James Potter avait au moins eu la décence de ne pas blesser son fils. Par contre, s'il disait vrai, la magie d'Harry était impressionnante. Pousser ainsi James Potter n'est pas donné à tout le monde, à quatre ans, c'est du jamais vu. Voyant que son filleul restait tendu et pensant qu'il serait temps d'aborder la force de ses pouvoirs plus tard, le maraudeur décida d'essayer de lui remonter le moral.

- Nous reparlerons de tout cela plus tard. Tu n'es pas responsable de ce qui s'est passé, c'est tout ce que j'ai à dire. C'est toujours ton anniversaire. Il faut fêter cela !

L'enfant releva les yeux, tentant de découvrir si son oncle était sérieux ou non. Mais il l'avait l'air.

- J'aimerai bien. Avoua-t-il d'une voix timide.

Sirius Black se retrouva donc face au mur, devant occuper de manière amusante un enfant de quatre ans, tout en ne pouvant pas sortir de la maison Black, qui n'avait jamais été connue pour sa festivité. Réfléchissant à toute vitesse, il ne trouva qu'une seule chose qui pouvait amuser un enfant.

- Tu veux faire un cache cache ?

Harry regarda son oncle. Un cache cache, dans une maison inconnue, à l'atmosphère lourde. L'idée l'emballa.

- Oui ! Tu comptes et je me cache. Jusqu'à cent d'accord ?

Sirius accepta et regarda son neveu quitter la pièce à toute vitesse. Il lança un compteur à l'aide de sa baguette et attendit que le délai soit passé. Un sourire orna son visage. Les enfants sont impressionnants. Ils dépassent les chocs, les vexations, ce qui terrasserait de tristesse un adulte ne fait que les blesser, mais ne les empêche pas de vite retourner aux jeux, si on leur laisse l'occasion.

- Harry ! J'arrive ! S'exclama-t-il après avoir lancé un Sonorus (2) une fois le temps imparti écoulé.

Et il commença à chercher, sans utiliser la magie bien entendu. Tricher face à un enfant de quatre ans aurait été humiliant.

Quinze minutes plus tard, Sirius commençait à réfléchir au prix de sa fierté. Il ne trouvait pas son filleul. Le rez de chaussé était vide et les étages supérieurs le semblaient tout autant. Il arriva finalement à une dernière pièce. Mais c'était impossible, Harry ne pouvait être entré dans cette dernière. L'ancien salon privé de Phineas Black ne s'ouvrait en effet qu'au lord Black ou à son héritier. Sans y croire, il poussa la porte et resta sans voix devant la scène dont il fut témoin.

Harry avait cherché la meilleure cachette possible. Il s'était précipité vers l'étage, persuadé que son parrain commencerait par fouiller les pièces du rez de chaussé. Il avait longé le long couloir sombre et poussiéreux quand une porte, tout au bout du couloir avait grincé à son approche. Curieux, il était entré et avait observé la pièce. Contrairement au reste de la maison, cette salle était en très bon état. Pas de poussière, pas d'odeur de renfermé, la pièce semblait avoir été nettoyée le matin même. Plusieurs bibliothèques très fournies l'encadraient. Une cheminée allumée donnait une lueur qu'Harry trouva chaleureuse au salon. Deux fauteuils verts se faisaient face en son centre. Il s'approcha, silencieux et intéressé, en ayant même oublié sa partie de cache cache. Une voix lui fit quitter son observation.

- Que fais-tu ici jeune garçon ?

Il chercha la source de cette voix mais personne d'autre ne se trouvait dans la pièce.

- Allons allons, il n'est pas poli de ne pas répondre quand un adulte te parle petit.

Il identifia enfin son interlocuteur. Un portrait, assez imposant s'adressait à lui. Il représentait un homme, qui portait une barbe et était habillé étrangement.

- Bonjour monsieur. Je m'appelle Harry Potter, je m'excuse de ne pas vous avoir répondu. Je n'ai pas l'habitude des portraits magiques.

L'homme l'observa quelques secondes avant de lui répondre.

- Je suis Phineas Black et tu es ici dans mon salon. J'aimais m'isoler ici afin de trouver un peu du calme qui manquait tant à ma vie. Potter as-tu dit ? Intéressant. Que fais-tu dans cette maison ?

Harry hésita.

- Vous êtes de la famille de mon parrain alors ? Il s'appelle Black aussi. Je suis venu ici avec lui. Là on joue à cache cache.

Phineas continua de le scruter.

- Tu parles de Sirius Black n'est ce pas ?

Le portrait observait ce jeune enfant qui s'exprimait déjà comme un adolescent. Il était curieux comme rarement. Après tout, ce petit avait pénétré dans sa pièce. Cela ne pouvait signifier qu'une seule chose.

- Oui. Vous le connaissez ? Interrogea Harry

- Bien entendu. Il est le Lord Black à présent. Je regrette cependant de ne pas le voir plus souvent. Il ne vient que rarement me rendre visite. Peut être devrais-tu aller le chercher. Répondit le portrait.

Il continua de fixer l'enfant, sa curiosité était trop forte.

- Que fais-tu ici ? Sirius t'accueille-t-il souvent ?

- Non, je ne suis jamais venu. Je me suis sauvé de chez moi sans faire exprès et Sirius m'a emmené ici.

Phineas était de plus en plus intrigué. Il le poussa à lui raconter ce qui lui était arrivé et l'enfant céda.

C'est alors qu'Harry expliquait sa journée au portrait que Sirius les trouva.

- Sirius ! Je ne t'avais pas entendu. S'exclama Harry en remarquant la présence de son parrain. Mince ! J'ai oublié de me cacher. Ajouta-t-il, se souvenant du jeu lancé.

L'homme s'approcha, saluant d'un hochement de tête son ancêtre.

- Comment es-tu entré ici Harry ?

L'enfant ne comprit pas vraiment la question. Après tout, la porte s'était ouverte. Ce fut ce qu'il raconta.

- Cet enfant est très intéressant Sirius. Tu devrais vérifier s'il n'est pas victime d'un sort d'héritage. Suggéra le portrait. Sauf bien sûr si tu es déjà au courant. Dans ce cas, nous devrions avoir une petite discussion.

Harry ne comprenait pas vraiment de quoi il était question. Tout ce qu'il voyait était l'état inquiétant de Sirius. Ce dernier avait blêmi. Son regard semblait troublé. Il évitait visiblement de poser les yeux sur lui. Sa main avait agrippé sa baguette et il la serrait si fort que ses doigts tremblaient. Sans crier gare, sans le regarder il lui jeta alors un sort.

- Sanguine revelare.

Harry trembla sous le choc. Il sentit comme un frisson libérateur remonter le long de sa colonne vertébrale puis suivre ses os, jusqu'aux orteils et doigts. Ce n'était pas douloureux, juste dérangeant. Sa vision s'était troublée. Il ne voyait plus aussi bien. Il sentit qu'on lui enlevait ses lunettes. Cela améliora sa vue. N'en avait-il plus besoin ? Il tomba sur les yeux gris de son parrain. Ce dernier pleurait mais son visage s'était éclairé.

La voix brisée par l'émotion, Sirius s'accroupit afin d'être à la hauteur d'Harry, il prit son visage entre ses mains et lui avoua :

- Tu es mon fils.

A suivre

1 : Sort de protection

2 : Sort qui permet d'amplifier la voix.

Vu que vous le saviez par le résumé, je ne voulais pas faire traîner la révélation de la véritable identité d'Harry. Et puis, c'est par ce fait que tout s'enclenche.

Alors qu'en avez-vous pensé ?

Je suis assez nerveuse. Je m'éloigne beaucoup d'Harry Potter tel que vous le connaissez. N'hésitez pas à me donner votre avis, vos remarques.

A bientôt

Prochain chapitre : Chapitre 2 : Alexander Black

Date de publication du chapitre 2 : le 22/06/14