Sherlock avait vraiment mal. Enfermé dans sa chambre, il s'était couché sur le ventre torse nu dans son lit en s'agrippant à ses draps. Il serrait des dents pour éviter de crier; il avait l'impression que ses entrailles allaient sortir par derrière. Quelques larmes tombèrent sur ses pommettes devenues rouges. Il tremblait beaucoup tellement la douleur le terrassait. Il voulait que cela s'arrête. Que cela s'arrête...mais il avait connu ça depuis si longtemps. Depuis son plus jeune âge. Le médecin lui avait procuré des médicaments inefficaces et pour ne pas inquiéter ses parents, il préférait ne pas se plaindre, de toute les façons il avait autres choses à faire qu'à se soucier de cette maladie, qu'il disait.

Mais plus les années plus la douleur devint intense et grande. Il pouvait sentir toute sa chair dans son dos, toute sa colonne vertébrale. Dans ses moments là, il s'enfermait dans sa chambre, ne mangeait pas, ne bougeait et restait crispé toujours dans cette même position. Il connaissait ses rituels. Cela s'arrêtait souvent. Pourtant, il remarqua que plus le temps avançait, plus cette torture se rallongeait. Et il avait extrêmement peur, oui, il avait très peur de ne plus pouvoir bouger et de souffrir pendant le reste de sa vie.

Au bout de 1 heure, ses muscles se détendirent. Le laissant respirer doucement. Son dos était en feu. Mais la douleur semblait disparaître. Il se redressa avec difficulté et alla à sa salle de bain. Il observa dans le miroir ses yeux rouges à cause de ses larmes. Après s'être lavé le visage avec de l'eau, il remit sa chemise mauve pour sortir de sa chambre rejoindre son violon qui l'attendait sur son fauteuil.

John était en train de lire un journal avec une tasse de café.

"- Ca va ? Demanda le médecin en voyant son ami traversé le salon. Aucune réponse. Il n'insista pas. Le son du violon se fit entendre dans l'appartement. Mélodie d'ailleurs assez rare. La journée allait bien commencer...

Le soir s'avérait être beaucoup plus tendu. Sherlock n'avait aucune affaire et paraissait ne plus s'occuper de Moriarty. Depuis la disparition d'Irène Adler, Sherlock s'était renfermé dans une sorte de bulles. John pensait évidemment à un cœur brisé. Bien que réellement, c'était loin d'être le cas. Le détective commençait à ressentir de plus en plus les éléments de son dos qui lui brulaient. Alors qu'il regardait ses mails, il eut une crampe si brusque et si inattendue qu'il gémit en crispant automatiquement ses mains. Non, pas maintenant, il avait bien calculé, cela ne pouvait pas...c'était impossible. Il mordit sa lèvre inférieure en respirant fortement par le nez.

John le remarqua et posa sa main sur l'épaule de son ami.

"-Tout va bien ?

- Hum, oui...je vais...bien, je crois que je suis simplement fatigué..." Pourtant malgré sa réponse, le médecin posa la main sur son front. Sherlock était brûlant. Malade, lui ? C'était plutôt rare.

"- Je ne suis pas malade, j'ai seulement besoin de repos, protesta Sherlock après le diagnostic de John.

- Vraiment, je croyais que tu n'avais pas besoins de ça pour ta cervelle ?

- Là, je m'ennuie donc je fatigue si j'avais une..." Il s'arrêta soudainement. Il sentit les muscles de son dos remuait lui causant un cri sourd retenu. Il tomba de sa chaise et se mit à genoux effrayants son ami. Ses deux bras s'étaient automatiquement enroulés autour de son haut-de corps.

"- John, j'ai...mal, haleta-t-il, le...dos...je..."

Expérimenté, il saisit Sherlock l'aida à s'asseoir dans son fauteuil noir et se permit de déboutonner la chemise. Le détective se laissa faire plus préoccuper à se concentrer sur sa douleur que sur sa pudeur.

"- John...souffla-t-il, s'il te plaît..."

John se plaça derrière lui après avoir complètement enlevé sa chemise. Le dos était normal avec deux légères bosses ovales, sur les omoplates, qui s'enfonçait ensuite vers le bas du dos. C'était la première fois que John vit une chose pareil. Le cri de Sherlock le fit sursauter.

"- Que..ça s'arrête...John...que ça s'arrête...pria-t-il.

- Je vais...prendre ma trousse...j'arrive, dit le médecin à la fois stupéfait de voir son ami dans la torture.

Son matériel en main, il lui donna un médicament. Sherlock remarqua que c'était le même que l'on lui avait donné étant jeune. Il ne dit rien et accepta le comprimé. Mais la douleur continuait de plus en plus. Inquiétant vraiment John.

"- Je vais appeler une ambulance ! s'écria John.

- Non ! Ca va passer ! Ne t'en fais pas !" Gémit le détective, j'ai l'habitude..."

Le médecin obéit malgré lui. Pendant 1heure environ, il observa son ami torturé par la douleur dorsale. Et quand cela se dissipa, le visage de Sherlock était devenu rouge à force de crispation.