Ace PORTGAS D.

29ème bataillon - Verdun

Le 21 Décembre, 1917.

Mon amour,

Les mois passent, et je ne peux m'empêcher de penser à toi. "Loin de toi près du cœur", m'avais-tu chuchoté aux creux de l'oreille peut avant que la guerre ne m'emporte. Ce fus la dernière phrase que je pus entendre de ta douce voix, et c'est elle qui me permet de tenir encore debout, aujourd'hui. Les mois passent, et je me remémore chaque nuit, notre première rencontre. Te souviens-tu ? J'avais neuf ans et toi, huit. Tu voulais faire partie de notre petite bande de gamins. J'étais déjà macho. Je n'aimais pas les filles mais toi, tu persistais. Mon petit frère s'était très vite accrochée à toi d'amitié. Les mois défilaient, puis les années et je t'ai aimé. J'avais dix-sept ans et toi seize. Nous ne venions pas du même milieu. Nous n'avions pas les même projets ni les même passions, mais nous avions le même amour l'un pour l'autre. C'était l'image d'un amour inconditionné. L'image de notre flamme au delà des années de guerre.

Nous sommes désormais à notre deuxième hiver. Le froid imprègne nos vêtements et les rats infestes nos tranchées. Je passerais mon deuxième noël loin de toi. Les maladies commencent à prendre le dessus, et nos hommes meurs un à un. Toute trace de végétation à disparu. La nature est morte. Les obus forment de géants cratères qui pourrait nous faire perdre pied. De nombreux cadavres couvrent le champs de bataille. L'horreur couvre l'horreur. L'odeur de la mort surplombe notre destin. Viendra un jour mon tour. Je ne suis qu'après tout qu'un pion parmi tant d'autres. Car chaque jours de nombreux hommes meurent et chaque jours ceux-ci sont remplacés. La population se réduit dans nos tranchées. La faim nous ronge et la solitude nous gagnent. Mon corps reste sur le champ de bataille mais mon esprit reste dans ton coeur. Je ne puis qu'espérer, que nous remportions la bataille et que nous soyons fière de lever notre drapeau. Cette guerre reste notre bataille, c'est à qui avancera aveuglé de furie, se précipitera vers cette immense tuerie. Nous n'avons plus d'issus, plus de notions de temps, plus d'âmes. La guerre nous hante et nous rends fous. Mon courage ce fait las, je n'ais plus la force de vouloir continuer. Mon esprit se perds sur cette vaste terre. Mais ton visage rayonnant gravé en ma mémoire me redonne soif de victoire. Lorsque tu liras cette lettre je ne serais sans doute plus de ce monde.

Pardonne-moi, j'ai désormais vécu ma vie sans aucuns regrets. Merci de m'avoir fait part de ton amour.

Je t'aimai, je t'aime, et je t'aimerai.

Ton cher et tendre, Ace.

Never coming home.