Disclaimer: Rowling bien sûr !
Titre: Non-dits
Personnages/Couples: Blaise/Théodore, soupçon de Blaise/Dean
Rating: PG-13 je crois
Nombre de mots: 5 x 100
Date d'écriture : ~ printemps 2010
« Tu as l'air d'un tigre », ronronne Blaise en lui mordillant le lobe d'oreille.
C'est faux, bien sûr.
L'adolescent efflanqué dans le miroir n'a rien de la splendide du prédateur. Même cette luxueuse robe de soirée ne l'avantage pas. S'il y a quelqu'un qui a l'air d'un tigre dans cette pièce, c'est Blaise : racé félin au regard hypnotisant. Non pas un tigre… une panthère noire.
Mais Théodore ne le contredit pas.
Il se retourne et embrasse les lèvres pâles qui s'offrent à lui. Théodore parle le langage du silence, le langage des gestes.
Un baiser sur la bouche. Tu m'appartiens.
Théodore sait que ce n'est pas le hasard qui a placé Blaise et Thomas à la même table. Sous les remarques acides que les deux garçons échangent, sous la rivalité entre Serpentard et Gryffondor qu'ils entretiennent, Théodore devine le début de leur histoire.
Eux-même l'ignorent encore et pourtant, Théodore repère ces gestes qu'il connait par cœur.
Blaise passe la main dans ses cheveux. Ta présence me met mal à l'aise.
Thomas se penche en avant. Tu es trop loin de moi.
Blaise réajuste sa cravate. Je veux paraître plus impressionnant.
Thomas croise les bras. J'essaie d'être imperméable à ton charme.
Théodore n'est pas jaloux. Il sait que Blaise et Dean Thomas ferait un couple magnifique.
L'ébène de Blaise contre le chocolat de Thomas.
Leurs lèvres chantent les mêmes accords. Leurs bouches se conjuguent au même temps. Leurs yeux se plongent dans les mêmes profondeurs. Leurs doigts pianotent les mêmes désirs.
Les mains de Blaise ont la forme parfaite pour épouser les hanches de Thomas. Elles ont l'audace pour suivre le galbe des fesses musclées. Elles ont la douceur pour dessiner le tracé des lèvres pleines, de la mâchoire solide.
Théodore n'est pas jaloux.
Il est réaliste.
Il n'a aucune chance.
« On pourrait aller danser », propose Blaise le bras droit négligemment posé sur le dossier de sa chaise.
De sa main gauche, il va se gratter la nuque. Je n'en ai pas vraiment envie.
Théodore pose ses yeux pâles sur lui d'un air entendu. Avec tout ce monde?
« C'était juste une idée comme ça », se renfrogne le noir.
Puis, il propose : « Tu veux qu'on s'en aille? »
Deux doigts blancs vont effleurer le genou de Blaise, un maigre sourire s'étire entre ses joues blêmes. Avec plaisir.
Les deux garçons quittent la salle indifférente.
Pour ce soir, Blaise est encore à lui.
Blaise Zabini a l'élégance d'un Sang-Pur et la beauté d'un Adonis. Il peut avoir dans son lit tous ceux qu'il veut.
Pourtant, c'est un corps filiforme, maigre et noueux qui repose entre ses bras. C'est une peau blafarde, saturée des cicatrices d'un père trop violent. Ce sont deux grands yeux fuyants jamais satisfaits. Ce sont des silences trop nombreux et des messages à s'en casser la tête dans chaque mouvement, chaque regard.
Théodore est intelligent, mais il ne comprend pas.
« Ce que j'aime chez toi, lui a répondu Blaise, heureux d'entendre sa voix mélodieuse, c'est que tu ne t'attaches pas. »
