(Disclaimer: Le Potterverse appartient à JKR, le reste sort de mon imagination)
Elle est étendue sur là lande nue, pâle, son visage à l'expression de celui qui part pour un long voyage. Un homme est étendu à quelques mètres d'elle. Mort. Un rictus méprisant tord encore un visage qui autrefois sembla beau. Ils sont figés. Les vagues qui s'écrasent sur les falaises brise leur silence mortuaire, le vent secoue leurs cheveux encore poisseux de sang de la guerre qu'ils ont mené. Ils ne sont encore que des enfants aux yeux de l'univers, poussière d'essence humaine. La femme respire encore, faiblement, il faut presque se coucher au dessus d'elle pour entendre sa respiration, les derniers battements de son coeur s'essoufflent.
Alors c'est comme ça quand on meurt? Le froid et puis le silence. J'aurais peut-être le droit au long tunnel avec la lumière blanche. C'est bizarre comme sensation... Enfin si on peut vraiment appeler ça comme ça vu que quand on meurt on ne ressent plus rien, normalement, j'ai l'impression que tout s'éteint au fur et à mesure, j'ai commencé par avoir froid, horriblement froid, comme prise à l'entière d'une gangue de glace puis à ne plus sentir mes orteils, mes pieds, je ne suis même pas certaine de pouvoir bouger la tête désormais j'arrive seulement à ouvrir mes paupières, le ciel s'obscurcit je crois, il fait peut-être nuit. Combien de jour suis-je restée là? Combien d'heures depuis que j'ai disparu? Peut-être qu'ils me recherchent ? Non...
J'ai perdu toute notion du temps. Il fait vraiment noir désormais, j'aurai bien aimé revoir un coucher de soleil avant de mourir. Mourir comme c'est étrange de s'entendre dire ça, je sais que c'est ce qui est entrain de ce passer, je n'ai pas peur, c'est long. Comme si mon corps pèse si lourd qu'il m'empêche de partir de là où je suis. Je ne sais même pas si ils s'en sont sortis, je ne sais même pas si il a survécu... De toute façon cela n'a plus d'importance puisque je suis entrain de mourir.
Saloperie de guerre a laquelle il n'y aura pas vraiment gagnant au final, des larmes, de la douleur, des morts. Des jeunes comme vieux, certains qui avaient vu passer beaucoup d'hivers et d'autres trop peu. Au moins lui aussi il est mort, je l'ai tué quand tout l'air autour de nous a paru exploser, ça j'en suis sûre. Moi par contre... J'aurais bien aimé mourir vieille, avoir des petits enfants, je ne le verrai même pas grandir, rien que cette idée me remplis d'amertume. Je crois que j'aurai été une bonne mère, lui aussi aurait été un bon père, je l'ai toujours su au fond de moi que c'était lui le père de mes enfants pas un autre. Finalement j'en aurais eu qu'un et pour mon enfant je ne serai même pas un souvenir, encore trop jeune. Morte, un sort lancé par une baguette et c'est tout ? C'est triste, la vie ne tient à vraiment pas grand chose. J'ai presque envie de rire, j'aimais bien rire. J'aimais être heureuse...J'aime je ne suis pas tout à fait morte, pas encore. Ah tiens une lumière ! Est-ce que j'ai les yeux fermés ou est-ce une étoile ? J'ai toujours aimé les étoiles, l'immensité du ciel, elles nous rappellent combien nous sommes si petit, les Centaures ont toujours fait confiance aux astres...Que disaient-ils ? Ah oui "Ce sont les étoiles, les étoiles tout là-haut qui gouvernent notre existence "*. Et ils avaient raison, si elles s'éteignent alors nous aussi, on ne peut pas vivre sans lumière. J'aime pas le noir. J'aime pas l'obscurité et les choses qu'elle renferme, je crois que je ne suis pas très courageuse, en réalité j'ai mentis quand j'ai dit que je n'avais pas peur, je suis terrifiée.
La lumière se fait grandissante maintenant, je crois qu'elle m'enveloppe. C'est rassurant, j'entends des voix à travers la lumière, des voix qui me sont familières mais que je n'ai pas entendue depuis longtemps. Je suis vraiment morte alors ? Dommage j'aurais bien aimé leur dire au revoir, les serrer dans mes bras, leur dire combien je les aime. On ne dit jamais assez au gens combien on les aime, ce n'est donc que lorsqu'on meurt qu'on en prend conscience. Serais-je devenue sage ? J'aimerais bien me réincarner, je pourrais continuer à vivre, chat, chien... Quoique, ils ne sauraient pas que c'est moi si je revenais dans le monde des vivants sous une nouvelle forme. Alors à quoi bon ?
Je perçois des couleurs à travers la lumière, du bleu, le ciel sans doute, du vert, des arbres comme ceux qui ont bordés ma première maison, les souvenirs affluent, alors c'est vrai quand on meurt on voit sa vie défiler devant nous.
En espérant que vous ayez apprécié
* Wiliam Shakespeare.
