Il fit mine de ne pas entendre les rires et les cris de joie qui s'échappaient de la salle commune depuis quelque heures déjà. Depuis la fin de la guerre entre les mangemorts et ceux qui considéraient que les nés moldus n'étaient pas des impurs, toute trace de joie et de rire lui donnaient envie de pleurer.

Il ne se reconnaissait plus et ce depuis longtemps. Certainement depuis qu'il s'était rendu compte de la cruauté des mangemorts. C'était la mort de sa mère qui lui avait fait prendre conscience de ce fait. Il ignorait s'il devait l'en remercier ou au contraire la détester pour ça. De toute façon, le constat restait le même, il était seul, désespérément seul.

Sa mère était morte tuée par un fidèle mangemort quand tout le monde avait apprit sa trahison envers Voldemort suite à l'aide qu'elle avait apporté à Harry Potter en faisant croire à sa mort lors de l'épisode précédant la bataille finale.

Quant à son père, il avait été emprisonné à Azkaban avec presque tous les mangemorts connus… Presque tous… Sauf lui-même.

Drago Malefoy enleva les mèches blondes qui tombaient sur son visage et releva la manche de son bras gauche pour observer, de son regard gris, la marque qui faisait qu'aujourd'hui il était différent de tous les sorciers de son âge.

A la fin de la guerre Drago avait été persuadé qu'il finirait à Azkaban avec les autres mangemorts ou pire qu'il recevrait le baiser du détraqueur. Cependant, ça ne s'était pas comme ça. Il ne savait pas encore si c'était mieux d'être libre et d'être retourné à Poudlard et de vivre en solitaire ignoré et méprisé par tout le monde. Il était certainement mieux à Poudlard qu'à Azkaban mais il lui arrivait à certains moments de vouloir retourner en arrière pour pouvoir être condamné et purger la peine, qu'il méritait sûrement, avec son père et les autres « amis » de la famille Malefoy.

Il savait, au fond de lui, qu'il était idiot de penser ça. Que de vivre à Azkaban entouré de toute la cruauté humaine était sûrement la pire chose qui pouvait lui arriver, il n'y avait certainement pas pire que cela, la mort devait même s'avérer être une punition beaucoup plus douce que l'emprisonnement dans cette prison de malheur.

Il avait eu une chance. La chance que le Mangemagot soit clément avec lui. Parce qu'il était le plus jeune des mangemorts, parce qu'il avait certainement était influencé voire forcé par son père, parce que c'était rejoindre les rangs de Voldemort ou accepter la mort des siens, parce que Lucius Malefoy avait avoué sous influence du Veritaserum que son fils connaissait la douleur d'un doloris depuis tout petit à partir du moment où il avait voulu refuser un ordre de son père et surtout parce qu'il avait baisser sa baguette au moment où il aurait dû lancer un Avada Kadevra à Dumbledore. Pour toutes ces raisons, il se trouvait là refaisant sa septième année à Poudlard et étant logé dans l'appartement des préfets en chefs.

Il avait été profondément surpris par le fait que Minerva Mcgonagall, la nouvelle directrice de Poudlard, l'ait nommé préfet en chef. Après tout, il avait été un mangemort, après tout, bien qu'il n'avait pas tué Dumbledore de sa baguette, il avait permit aux mangemorts de pénétrer à Poudlard. Sans lui Dumbledore serait peut-être toujours en vie.

Après quelques petites recherches et surtout grâce à la «Gazette du Sorcier» il avait finit par comprendre que Mcgonagall l'avait nommé préfet en chef suite à des pressions du ministère de la magie. En effet, le ministre voulait montrer que tout le monde pouvait de nouveau s'intégrer dans ce nouveau monde sans Voldemort : les Sangs de Bourbe, les Sang Mêlés et surtout les Sangs Purs. Car les Purs Sangs étaient peut-être vénérés avant mais aujourd'hui être un Sang Pur n'était plus bien vu sauf quand on était un Weasley bien sûr.

Le ministre avait donc pensé que ce serait une bonne idée de nommer Drago Malefoy préfet en chef des Serpentards pour montrer cette nouvelle tolérance dans laquelle la nouvelle génération de sorciers se devait de vivre.

Mauvaise idée selon Drago… Il aurait juste voulu recommencer sa septième année et se faire tout petit, que personne ne le remarque et arriver en étant préfet en chef ne garantissait pas la discrétion. De plus, beaucoup crachait sur cette décision répétant inlassablement que Drago avait sûrement soudoyé le ministre afin de devenir préfet en chef pour pouvoir vivre dans l'appartement des préfets histoire de diminuer le risque d'être maltraité et humilié par les autres élèves de sa maison.

En effet, les choses avaient changées. Il n'était plus le prince des Serpentards. Il était plutôt la tâche dans la maison de Salazar Serpentard, la fardeau dont on aimerait se débarrasser, le Malefoy encore présent dans cette maison qui ne voulait plus souffrir des aprioris des autres maisons.

Pansy Parkinson, Blaise Zabini, Théodore Nott, Crabe et Goyle n'étaient pas revenus à Poudlard. Leur famille le leur avait interdit… Enfin le reste de leur famille qui n'était pas en prison. Ils savaient tous que leur retour à Poudlard serait mal vu et qu'ils seraient certainement méprisés par les autres élèves.

Drago, n'ayant personne pour lui dire ce qu'il devait faire, avait décidé de revenir se répétant qu'il ne devait pas céder à la peur et les menaces des autres sorciers. Il voulait avoir ses ASPICS pour pouvoir faire quelque chose de sa vie et éventuellement changer son avenir : il avait envie de devenir professeur, de devenir auror, de devenir médicomage… De devenir des tas de choses, maintenant il n'avait plus aucune chaînes qui l'emprisonnaient dans une tradition familiale qui l'obligeait à avoir un poste important au ministère. Maintenant il pouvait faire ce qu'il voulait dans la limite du possible. Avec son nom, il partait avec un handicap énorme mais il ne voulait pas abandonner sous la pression des autres.

Drago baissa sa manche et se coucha dans son lit essayant au maximum d'ignorer les bruits qui provenaient du salon. Il avait envie de se lever et de leur hurler d'arrêter d'être heureux alors que lui était seul et malheureux. Mais n'était-ce pas sa faute après tout s'il en était là ? N'était-ce pas sa faute s'il n'était pas aussi courageux que Potter et sa bande ? N'était-ce pas sa faute s'il avait laissé son père régir sa vie sans essayer de le combattre ?

Cela devait être les trois autres préfets en chefs qui riaient ensemble dans la salle commune. Heureusement que Mcgonagall avait interdit les invités sinon il aurait dû supporter Weasley et Potter sans arrêt.

Comme vous l'avez sûrement deviné, Drago avait été nommé préfet en chef avec Hermione Granger qui était la préfète en chef des Gryffondors. Cela n'avait surpris personne, elle était une héroïne de guerre, aimée de tout le monde et la meilleure élève de Poudlard. Ca n'avait été une surprise ni pour elle, ni pour Drago, ni pour personne d'autres.

Luna Luvergood avait été nommée préfète en chef des Serdaigle. Drago avait du mal à comprendre ce choix. Cette fille avait beau être en quelques sortes une héroïne de guerre, elle n'en restait pas pour le moins complètement folle. Il n'empêche que c'était sûrement la personne qui se comportait de la façon la plus gentille avec lui. Elle était entrée dans sa chambre, la dernière fois, pour vérifier si des Nargoles ne s'étaient pas échappés de sa tête pour se cacher sous le lit de Drago. Il l'avait laissée faire et avait observé ses radis accrochés à ses oreilles. Elle perdait également souvent ses affaires mais soutenait que c'était une quelconque créature magique, passant par là, qui lui avait volées pour pouvoir construire un abri anti-Nargole avec. Malgré sa folie, elle avait été choisie comme préfète et personne n'avait trouvé rien à dire là-dessus.

Le dernier préfet en chef était un Poutsouffle, Goran Leroux. Drago n'avait jamais entendu parler de lui et pour cause, il n'adressait aucun regard à aux Poutsouffle. Son avis restait que ceux qui allaient à Poutsouffle étaient ceux qui n'étaient pas assez intelligents pour aller à Serdaigle, pas assez courageux pour aller à Gryffondor et pas assez rusés pour aller à Serpentard. Il suffisait de voir leur animal emblématique : un blaireau… Non mais sérieusement n'y avait-il pas animal plus ridicule que le blaireau ? Quoiqu'il en soit, ce Goran semblait être plutôt apprécié surtout par la gente féminine. D'ailleurs il semblait plutôt en profiter. Quand il le voyait Drago se rappelait du temps où lui-même jouait de son charme pour séduire les filles. Il avait d'ailleurs l'impression que Goran essayait de séduire Granger ce qu'elle n'avait d'ailleurs certainement pas remarqué tellement Goran s'y prenait comme un manche.

De plus, il savait maintenant que Granger sortait avec Weasley ce qui ne l'avait pas surpris. Tout le monde avait remarqué qu'il en pinçait pour elle et que c'était certainement réciproque. Potter lui sortait avec Weasley fille. Tout allait très bien pour le trio d'or en gros. Ils étaient toujours unis et il arrivait quelques fois à Drago de les regarder du coin de l'œil et d'envier leur amitié, leur amour et leur bonheur.

Il avait pensé pendant longtemps que les Sangs Purs étaient supérieurs aux Sangs de Bourbe, aux Sangs mêlés et aux Sangs Purs traitres à leur sang. La preuve en était que non puisqu'il était clair aujourd'hui que Granger, Potter et Weasley étaient supérieurs à lui.

De plus, une loi disant que « tous les sorciers naissent et demeurent libres et égaux en droits » avait été promulguée après la guerre. Il avait entendu dire de Granger que cette loi avait été prise d'une déclaration moldue.

Bizarrement, cette loi, plus qu'il ne le pensait, avait changée des choses autant pour lui que pour les autres. Non seulement, il n'avait lui-même plus aucun privilège mais en plus il en venait à se poser des questions. Et si cette loi avait raison ? Si tout ce que lui avait enseigné son père était faux ? Après tout, il suffisait de voir où ses idées l'avaient emmenées pour comprendre que son père s'était trompé sur toute la ligne. Il suffisait de regarder Hermione Granger pour comprendre que les nés moldus n'étaient pas inférieurs aux Sangs Purs. Il suffisait de le regarder lui pour comprendre que les Sangs Purs n'étaient pas supérieurs aux autres.

Drago Malefoy avait pris conscience de tout ça au début de l'année scolaire. Ca a avait été dur pour lui de le reconnaître mais ce soir-là un autre Drago Malefoy était né sans que personne ne le sache. Un autre Drago Malefoy qui avait l'intention de renverser toutes les règles instaurées par les Malefoy. Ses ancêtres allaient certainement se retourner dans leurs tombes…

Celle qui lui avait permit de se rendre compte de ça était bien évidemment sa mère… La seule personne qui ne l'ait jamais aimé et la seule personne qu'il avait aimé en retour. Il avait toujours su que sa mère aspirait à une autre vie pour lui. Elle ne voulait pas qu'il devienne comme son père, elle voulait qu'il suive sa propre route. Aujourd'hui, il voulait la rendre fière, il voulait se montrer digne du sacrifice qu'elle avait fait pour qu'il soit libre… Libérer du joug de Voldemort et de son père. Elle savait que la mort de Voldemort aboutirait à l'emprisonnement de son père. Elle savait que c'était le seul moyen pour son fils d'être libre. Elle était certainement l'une des meilleures mères qui soit.

Drago soupira de tristesse et regarda la baguette qui trainait sur la table de nuit. C'était la baguette de sa mère. Il avait demandé au Mangemagot s'il pouvait la garder en souvenir de sa mère. A sa grande surprise, sa requête avait été acceptée. Il savait à quel point sa mère y tenait. La garder près de lui était comme garder un partie de sa mère près de lui.

Il savait qu'au fond elle n'avait jamais été heureuse. Elle avait été obligée de sa marier avec son père à cause d'un serment inviolable fait entre leurs pères respectifs. Elle ne l'avait certainement jamais aimée et il le comprenait tout à fait. Lui-même avait-il ressenti de l'amour pour son père ? Comment pourrait-il aimer un homme qui lui avait toujours refuser toutes marques d'affection ? Un homme qui lui lançait un doloris au premier sort mal lancé… Un homme qui avait faillit le rendre comme lui si sa mère n'avait pas été là.

Drago finit par soupirer et se leva préférant laisser de côtes ses pensées moroses. Il se dirigea vers la salle commune vu qu'il était obligé de passer par là pour se rendre à la cuisine afin de manger un morceau. Il n'avait pas mangé ce soir, il n'aimait pas descendre à la grande salle. Il se sentait observé et épié comme si tout le monde n'arrêtait pas de le regarder en pensant : « tu mériterais de moisir à Azkaban avec ton père ». Après tout, ils avaient raison, il ne pouvait pas aller leur hurler le contraire. Ce serait être de mauvaise foi.

Il ouvrit la porte de la salle commune et tous les regards se tournèrent vers lui. Il fit mine de les ignorer et étouffa un soupir avant de se rendre à la cuisine. Le regard qui le gênait le plus était certainement celui de Granger. Pourquoi ? Certainement car il savait que sa tante Bellatrix Lestrange l'avait torturée à coups de doloris dans son propre manoir. Il ressentait de la culpabilité et il savait que le bras de son colocataire garderait toujours la marque de ce passage chez lui.

Hermione regarda le Serpentard passer. Elle ne savait pas trop quoi penser de lui. A des moments, elle se disait qu'il méritait ce qui lui arrivait. Qu'après tout, il avait essayé de tuer Dumbledore et que même s'il ne l'avait pas fait, sa traîtrise avait engendré la mort du directeur. Elle savait bien grâce à la pensine de Rogue que Dumbledore serait de toute façon mort quoiqu'il arrive mais elle ne pouvait s'empêcher de le mépriser pour ça.

A d'autres moments, elle éprouvait de la peine pour lui. Il était seul, tout le monde le méprisait même les membres de sa propre maison, elle voyait qu'il était malheureux. Elle le voyait dans son regard, il n'avait plus l'étincelle arrogante et moqueuse habituelle. Il avait un regard triste comme quelqu'un qui portait toute la misère du monde sur ses épaules. En même temps, son père était à Azkaban, sa mère était morte des mains d'un mangemort. Il était seul sans amis pour lui remonter le moral. A des moments, elle avait envie d'aller vers lui. Mais il avait été tellement arrogant pendant des années cherchant à blesser quiconque. Elle avait d'ailleurs été sa cible préférée pendant six ans, quelque part elle se disait qu'il méritait d'être triste. Qu'il ressentait enfin ce qu'elle, elle avait ressenti pendant des années à entendre ses insultes.

Il arrivait aussi qu'elle repense à son passage dans le manoir Malfoy. Il n'avait rien fait pour l'aider, il n'avait rien fait pour que sa tante ne la torture pas. Elle se demandait parfois s'il restait un brin d'humanité en lui. Si Lucius Malfoy n'avait pas réussi à faire évaporer l'humanité que Narcissa Malfoy avait tenté de glisser à l'intérieur de son fils.

Paradoxalement, elle se disait qu'il les avait aidé d'une certaine façon. Elle repensait toujours au moment il avait dit ne pas être sûr de reconnaître Harry quand ils avaient été attrapés par les rafleurs. Evidemment qu'il était reconnaissable, le sort qu'elle avait lancé n'était pas assez puissant pour que quelqu'un, connaissant Harry depuis aussi longtemps, puisse se tromper. De plus, elle avait oublié d'effacer le plus important : sa cicatrice. Il a également dû déduire que c'était Harry quand il a vu qu'il était accompagné de Ron et elle. Malgré cela, il n'avait rien dit. Aujourd'hui encore, elle se demandait pourquoi il avait fait ça. Au fond de lui, avait-il envie qu'Harry tue Voldemort ? Avait-il eu envie que quelqu'un le libère de la prison sans sentiments dans laquelle il avait été enfermé par son père ? Elle ne savait plus réellement quoi penser.

Elle avait fait part de ses sentiments contradictoires à Harry, il avait réellement pris ça au sérieux. Lui aussi savait que Malefoy avait fais semblant de ne pas le reconnaître. De plus, il lui avait avoué que quand Goyle, Zabini et Malefoy l'avaient trouvé dans la salle sur demande. Malefoy avait levé sa baguette (enfin celle de sa mère) et qu'il aurait eu toute l'occasion de le tuer s'il l'avait voulu. Seulement voilà, le voulait-il réellement ?

Malheureusement, Ron était arrivé à ce moment-là et avait sûrement assez entendu de leur conversation pour comprendre ce qu'ils disaient. Il avait clairement dit que Malefoy méritait sûrement ce qu'il lui arrivait, que c'était un sale mangemort et qu'il aurait du aller en prison avec son père. Hermione avait conclu par un « tu as certainement raison » qu'elle ne pensait pas mais elle ne voulait pas avoir à débattre de cela avec Ron qui avait sûrement un avis définitif sur la question.

Perdue dans ses pensées contradictoires, elle avait arrêté de suivre la conversation de ses colocataires. De ce fait, Goran l'interpella :

« Hey Hermione ! »

Celle-ci secoua la tête reprenant pied avec la réalité.

« Excuse-moi Goran. Je pensais à… A quelque chose, répondit-elle sachant qu'elle devrait éviter de dire ce qu'elle pensait de Malefoy.

- J'espère que tu ne pensais pas encore aux cours, déclara Luna.

- Et bien figure-toi que je pensais justement aux devoirs de métamorphose que je dois finir, mentit-elle. Je vais donc aller me coucher afin de pouvoir me lever tôt demain matin pour pouvoir aller à la bibliothèque.

- Encore ! S'exclama Goran. J'en ai marre de passer tout mon temps libre à la bibliothèque.

- Personne ne t'oblige à y aller Goran, répondit-elle avec un sourire moqueur. »

Goran leva les yeux au ciel avant de dire qu'il l'accompagnerait. Elle ne comprenait pas pourquoi Goran passait son temps à la bibliothèque avec elle si ça l'embêtait tant que ça. Ron et Harry n'y mettaient jamais les pieds et ça n'empêchait que l'un était son petit ami et l'autre son meilleur ami.

Elle ne réfléchit pas plus longtemps et parti se coucher. Sur le chemin, elle croisa Malefoy qui apparemment sortait de la cuisine.

Ils se retrouvèrent face à face dans le couloir. Hermione voulu le laisser passer et se décala vers la droite mais il en fit de même. Elle se décala donc vers la gauche et il fit le même mouvement.

« Tu pourrais me laisser passer, lança-t-elle plus méchamment qu'elle ne le voulut exaspérée à l'idée qu'il fasse exprès pour l'empêcher de passer. »

Il baissa le regard et le releva immédiatement adoptant un regard impassible.

« C'est justement ce que j'essayais de faire Granger, répondit-il sur ton étrange. »

Il contourna Hermione et reparti vers sa chambre personnelle.

Hermione pencha la tête sur le côté intriguée. Avait-elle été trop dure ? Pourquoi se posait-elle ce genre de question ? Il avait été dur avec elle pendant des années et il n'avait apparemment jamais eu de remords.

Drago posa ses affaires sur la table de la bibliothèque et parti vers les étagères. Il se rendit dans le rayon de défenses contre les forces du mal qu'il connaissait maintenant par cœur. Il finit par prendre un livre s'intitulant : « Défense contre la magie noire » et retourna s'assoir à sa place.

En revenant, il fut surpris de voir Granger assise la table en face de lui visiblement très concentrée. Elle devait certainement faire le devoir de métamorphose que lui avait fini depuis un bon moment. Il avait maintenant tellement de temps libre qu'il arrivait à faire les devoirs avant la Miss-je-sait-tout de Poudlard. Quelques années auparavant, il aurait trouvé ça pathétique.

Ce qu'il trouva bien pathétique fut l'arrivée de Goran. Il pouffa silencieusement. Granger ne devait même pas se rendre compte que cet abruti de Poutsouffle la draguait ouvertement. Sinon pourquoi passerait-il son temps à la bibliothèque alors qu'il était réputé pour être l'un des élèves les moins sérieux de l'établissement ?

Weasley devrait plutôt faire gaffe s'il ne voulait pas que Granger parte avec ce bellâtre. Après tout, Goran n'avait rien à envier au rouquin. Il avait des cheveux châtains clairs et des yeux verts clairs qui faisaient fondre toute les filles. Weasley était loin de faire le poids à côté de Goran. Heureusement pour lui, Granger avait l'air d'être une fille fidèle et assez distraite pour ne pas remarquer le petit jeu de Goran.

De toute façon, il se fichait bien des histoires de cœur de Granger. Ce qui le surprenait était qu'il fut un temps, elle était considérée comme le rat de bibliothèque aux cheveux hirsutes et au dents en avant. Aujourd'hui, pas mal de mecs se battaient pour l'avoir.

Drago devait bien avouer qu'Hermione Granger était devenue une jolie fille… Bon d'accord une très jolie fille. Et s'il n'était pas lui et qu'elle n'était pas elle. Il aurait sûrement tenté sa chance.

Le serpentard finit par sortir de ses pensées et par ouvrir son livre qu'il parcouru assez en profondeur pour finir par voir qu'il n'y avait rien de ce qu'il cherchait. Rien sur la marque des ténèbres, ni sur comment s'en débarrasser… Il cherchait depuis des mois, il ne devait sûrement pas exister de solution à part celle qu'il avait trouvée dans un livre il y avait quelques semaines. Une solution qu'il aimerait éviter mais plus le temps passait et plus il se disait qu'il n'avait pas le choix. S'il voulait pouvoir vivre pleinement, il devait se débarrasser de cette chose qui lui pourrissait la vie. Et pour ça, il serait près à employer les moyens les plus extrêmes y comprit le moyen qui était employé à Azkaban pour retirer la marque des mangemorts

Drago frissonna en imaginant que son père avait sûrement subit cette épreuve. Si son père y avait survécu, lui aussi le pouvait après tout. Il jeta un regard vers son bras gauche en se disant qu'une fois cette marque disparue, une partie de sa culpabilité disparaitrait. Après tout, ce serait juste un mauvais moment à passer…

Il releva la tête en entendant une exclamation :

« Goran ! Tu pourrais arrêter de me déconcentrer s'il-te-plait ? Demande Granger un peu fort.

- Mais il fait super beau. Tu veux pas sortir aller faire un tour plutôt que de rester enfermée ici ? Répondit Goran en lui montrant la fenêtre par laquelle on distinguait le parc.

- Si tu veux sortir, sors ! Moi je dois faire mon devoir de métamorphose. Si j'avais voulu sortir, j'aurais dis oui à Ron et Harry pour aller faire un tour à Pré-au-Lard.

- Bon d'accord. J'y vais moi ! Répondit-il elle en se levant d'un air énervé. »

Drago fit un sourire en coin. Goran était sûrement énervé du fait que Granger ait mentionné son petit-copain.

Ensuite il quitta la bibliothèque. Drago vit Granger prendre un air soulagé. Elle était sûrement heureuse de pouvoir travailler sans personne pour la distraire.

Le Serpentard constata qu'il n'y avait que eux deux dans la bibliothèque. Poudlard devait être désert un samedi avec un soleil aussi magnifique. Il ne devait également y avoir personne à l'appartement des préfets. C'était le moment ou jamais…

Il prit un regard déterminé et se leva brutalement avant d'aller reposer sa pile de livre sur l'échelle qui se chargeait seule de ranger les livres à leur place.

Drago ne vit pas Hermione Granger le suivre du regard.

Hermione ne l'avouerait jamais à personne mais depuis quelques temps, elle observait énormément Malefoy. En même temps, pour se défense elle passait beaucoup de temps à la bibliothèque et Malefoy, depuis le début de l'année scolaire, semblait s'être découvert une passion incroyable pour la bibliothèque.

Il devait certainement y passer beaucoup de temps parce qu'il n'avait que ça à faire. Au départ, elle avait trouvé ça suspect. En effet, en bonne amie d'Harry Potter qu'elle était, tout comportement différent l'amenait à se poser des questions. Voldemort était peut-être mort, il n'empêchait que les bonnes vieilles habitudes ne changeaient pas.

Elle avait alors décidé d'observer les recherches qu'il faisait. Elle avait vite abandonné quand elle avait vu qu'il faisait juste ses devoirs… En avance comme elle. En même temps, que pourrait-il faire d'autre ?

Mais elle avait commencé à se poser des questions quand elle avait remarqué qu'il consultait également des ouvrages traitant de la défense contre la magie noire. En effet, à la suite de la guerre, la bibliothèque avait décidé de mieux se pourvoir en livre de défense contre les forces du mal.

Hermione avait alors supposé qu'il était sous l'emprise d'un sort de magie noire que lui avait jeté son père ou peut-être même un autre mangemort. Elle l'avait longuement observé et à part son côté triste qu'elle expliquait aisément, elle n'avait pas vu de grande différence dans son comportement.

Elle avait donc réfléchi énormément avant de se dire qu'il voulait peut-être se débarrasser d'un sort jeté par Voldemort lui-même… A partir de ce moment-là, la lumière s'était fait dans son esprit : il voulait se débarrasser de la marque.

Pourquoi Hermione pressentait-elle le pire après avoir vu l'air résigné que venait d'afficher Malefoy en refermant son livre ? Et s'il comptait faire un truc idiot ? Les sorts de magie noire se révélaient particulièrement dangereux. De même, les sorts pour les contrer l'étaient aussi… Elle devrait peut-être le suivre…

Hermione soupira :

« Après tout, je m'en fiche… Comme si lui s'était soucié de moi ces dernières années… Puis de toute façon, je ne sais pas par où il est parti… »

Elle respira un coup se sentant plus rassurée. Elle se replongea dans sa lecture à peine quelques secondes avant de fermer son livre et de se lever subitement perturbant le calme de la bibliothèque.

« Peut-être que je devrais le suivre après tout. Il fait peut-être quelque chose d'interdit et il est dans mon devoir en tant que préfète en chef de surveiller les élèves susceptibles de faire quelque chose d'interdit. »

Convaincue par son petit monologue. Elle rangea ses affaires en vitesse et parti dans les couloirs de Poudlard à la recherche de Drago Malefoy…

Drago entra dans les toilettes des garçons vérifiant bien qu'il n'y avait personne. Il ouvrit toutes les portes des toilettes et fur rassuré de voir que personne n'y trainait. Tout le monde devait être dehors en train de profiter de cette belle journée très ensoleillée pour un mois de Novembre.

Il était sûrement le seul à être dans cette école sans compter Granger qui restée enfermée tel le rat de bibliothèque qu'elle était. D'ailleurs, il n'avait croisé personne dans les couloirs. C'était le jour ou jamais pour faire ce qu'il avait à faire.

Il avait d'abord penser aller dans l'appartement des préfets mais il avait peur qu'exceptionnellement, Granger rentre et le surprenne au moment propice.

Il ferma la porte à clé d'un sort informulé et se plaça devant l'un des lavabo. Il se regarda dans la glace et détourna le regard. Il ne voulait plus être cet homme qu'il refusait de regarder dans le miroir. Il ne voulait plus être l'homme qui était en partie responsable de la mort de tas d'innocents.

Convaincu par ses pensées, il sorti quelque chose de sa poche et regarda longuement de l'objet. Un couteau très tranchant qui lui avait été offert par son père. Il trouvait ça assez ironique d'accomplir cette tâche avec un cadeau de son père.

Il respira un grand coup et ferma les yeux pour se donner du courage. Il jeta un coup d'œil vers son bras gauche et souleva doucement la manche de sa robe de sorcier. Il observa quelques secondes la marque qui l'avait souillé et il sut que ce qu'il faisait était la chose à faire.

Se regardant une dernière fois dans la glace, il lança un sort d'insonorisation afin que personne ne l'entende et abaissa la lame du couteau vers son bras gauche.

Il le planta vivement dans la chair se disant que s'il allait vite, il ressentirait peut-être moins la douleur ce qui apparemment ne fût pas le cas. Il serra les dents pour s'empêcher de crier mais il ne pu finalement pas se contrôler quand il enfonça la lame plus profondément dans la chair et qu'il commença à la faire coulisser vers le haut afin d'arracher ce bout de peau qui était décoré de cette marque de malheur.

Il sentit que des larmes étaient au bord de ses yeux. La douleur était tellement intense qu'il ne savait plus s'il arriverait à aller au bout. Il se motiva et continua la manœuvre jusqu'à ce que le bout de peau finisse pas être arraché et qu'il s'évanouisse à cause de la douleur et de la quantité de sang qu'il avait perdu.

Cela faisait plus de trente minutes qu'Hermione faisait le tour de Poudlard. Pas de Drago Malefoy en vue… Peut-être qu'il était juste allé faire un tour par cette belle journée après tout. Elle se prenait certainement la tête pour rien.

Elle décida donc qu'elle allait passer aux toilettes avant de retourner à la bibliothèque. Elle commença a se diriger vers l'entrée des toilettes des filles quand elle entendit :

« Pauvre Mimi qui se retrouve aussi toute seule alors que tout le monde s'amuse dehors… »

La déclaration fut suivit des sanglots habituels. Hermione leva les yeux au ciel avant de se dire qu'elle n'avait pas envie de supporter les jérémiades de Mimi Geignarde aujourd'hui. Vu qu'il n'y avait personne dans la château aujourd'hui, elle allait se rendre dans les toilettes des garçons. Elle n'y croiserait sûrement personne et gagnerait du temps.

Elle se dirigea alors vivement vers les toilettes des garçons et fut surprise de constater que la porte était fermée. Elle essaya donc de l'ouvrir mais la porte resta fermée… Etait-elle fermée à clé ? Elle se dit que finalement, ces toilettes étaient peut-être fermés pour la journée et se résigna non sans un soupir à fendre l'âme à se rendre dans les toilettes des filles.

Sur le point de faire demi-tour, elle finit par se poser des questions. Malefoy qui disparaissait, les toilettes des garçons fermés à clé et si ça avait un lien ? Prise de soupçons, elle sorti sa baguette.

« Alohomora »

La porte des toilettes s'ouvrit et le spectacle qui s'offrit à elle la laissa sans voix.

Elle avait fini par trouver Malefoy et dans quel état… Il était étendu par terre baignant dans son propre sang. Son poignet était en sang tandis que le lavabo était également remplit d'hémoglobine. Il avait essayé de se suicider en se tailladant les veines ? Drôle de façon d'en finir avec la vie pour un Malefoy…

Elle ne réfléchit pas plus longtemps et lança un Lévicorpus afin de transporter le corps du Serpentard jusqu'à l'infirmerie.

Quand Hermione arriva dans l'infirmerie, Madame Pomfresh était en train de se tourner les pouces en regardant par la fenêtre. Quelle ne fut pas sa surprise quand elle vit Hermione Granger transportant son pire ennemi à l'aide d'un sort.

« Que se passe-t-il ? Demanda l'infirmière en voyant le regard affolé d'Hermione.

- Je ne sais pas, je l'ai trouvé inconscient dans les toilettes baignant dans son sang, répondit-elle paniquée. J'ai pensé qu'il fallait que je l'amène ici.

- Vous avez bien fait Miss Granger. Posez-le sur le lit. J'espère qu'il n'est pas trop tard. »

Après quoi, Madame Pomfresh ordonna à Hermione de sortir afin qu'elle s'occupe de Drago. Celle-ci s'exécuta et resta contre la porte de l'infirmerie plusieurs minutes espérant avoir des nouvelles. Elle finit par se dire que Madame Pomfresh en aurait sûrement pour un moment et quitta le couloir.

Elle pensa à retourner à la bibliothèque mais il était certain qu'elle ne pourrait pas se remettre à travailler après ce qui venait de se passer. Elle n'avait jamais pensé que Malefoy puisse être déprimé au point de mettre fin à ses jours.

Il se sentait vraiment mal… Peut-être que si elle avait été plus gentille avec lui, elle ne serait pas dans cette situation. Après tout, lui n'avait jamais été gentil avec elle…

Elle n'arrivait pas à ne pas éprouver de compassion pour lui malgré ce fait. Il était seul, personne ne faisait attention à lui si ce n'est pour l'insulter… Et bien elle, elle allait être là cette fois.

Elle finit par aller vers le toilettes dans le but de les nettoyer. Connaissant Malefoy, il n'avait certainement pas envie que tout Poudlard soit au courant de sa tentative de suicide. Elle allait cacher les preuves et tout garder pour elle. C'était encore la seule chose qu'elle pouvait faire.

Elle alla d'un pas décidé vers les toilettes des garçons en espérant que personne n'y avait mit les pieds entre temps. Elle trouva ceux-ci dans le même état que quand elle les avaient quittés avec Malefoy.

Elle lança quelques sorts pour nettoyer les traces de sangs et le sol fut de nouveaux d'une blancheur immaculée et le lavabo également. Hermione fut fière d'elle et était sur le point de partir quand elle vit à terre un morceau de peau… Il avait carrément perdu un lambeau de peau ?

Hermione fit un Wingardium Leviosa pour éviter d'avoir à toucher ce lambeau de peau. Elle le fit se poser sur le lavabo et l'observa…

Elle eut un haut-le-cœur et fit de grands yeux quand elle comprit. Devant elle se tenait le bout de peau qui contenait la marque des ténèbres que Malefoy avait reçu de Voldemort…

Il n'avait pas voulu se suicider. Il avait voulu se débarrasser de la marque qui était la cause de tous ses soucis. Maintenant Hermione en était sûre. Malefoy n'était peut-être pas un saint mais il avait besoin d'aide. Quelqu'un qui ne regrettait pas ses agissements et qui assumait pleinement ses actes n'aurait pas agit comme ça.

Comment Diable avait-il eu l'idée de l'arracher de cette façon ? Hermione se rappela alors qu'Harry lui avait dit que c'était le moyen utilisé à Azkaban… C'était le seul et unique moyen de se débarrasser de cette marque une fois Voldemort détruit. Elle avait déjà trouvé cet acte inhumain et cela l'écœurait encore plus maintenant qu'elle voyait qu'un garçon de son âge s'était senti forcé d'y recourir.

« Il va bien, informa Madame Pomfresh. »

Hermione émit un soupir de soulagement.

« Est-il réveillé ? Demanda-t-elle.

- Il vient de s'endormir. Il n'a rien dit sur son geste. Il a seulement dit qu'il avait mal. Je lui ai donné une potion contre la douleur, expliqua l'infirmière. »

Ainsi Madame Pomfresh n'était au courant de rien. Hermione se tut, Malefoy préférait sûrement que le moins de personnes possibles soient au courant du pourquoi du comment. Elle allait donc garder secret ce qu'elle savait.

« Miss Granger ?

- Oui ?

- C'est assez délicat. Je sais que vous n'êtes pas très proche de lui mais pouvez-vous amener certaines de ses affaires ? Je pense le garder ici quelques temps, il lui faudrait donc du rechange. Etant donné qu'il habite le même appartement que vous. Est-ce que vous pourriez vous en charger ?

- Pas de problèmes, répondit la Gryffondor immédiatement avant de sortir pour s'exécuter. »

Elle débarqua dans le salon de l'appartement et trouva Luna et Goran en pleine discussion sur le canapé.

« Hermione ! S'exclama Goran avec un sourire ravi. Où était-tu ?

- A la bibliothèque, répondit-elle comme si c'était une évidence. »

Il l'agaçait légèrement à toujours vouloir savoir ce qu'elle faisait.

« J'y suis allé et je ne t'ai pas trouvée.

- Donc tu as mal cherché, conclu-t-elle avant d'aller vers le couloir où était les chambres respectives des différent préfets. »

Quand elle fut sûre que Goran ne la suivait pas. Elle entra dans la chambre de Malefoy. Elle ne fut pas surprise quand elle découvrit que la pièce était décorée de vert et d'argent. Elle aussi avait une chambre aux couleurs de sa maison.

Elle ouvrit l'armoire du Serpentard et fut surprise de voir tomber un tas de feuilles par terre. Elle les ramassa en essayant de ne pas les lire histoire de ne pas empiéter sur la vie privée de son ennemi. Malgré tout son regard fut attiré par un mot qui revenait sans cesse : « mangemort ».

Elle déplia une des feuilles. Il était écrit au centre : « espèce de mangemort » dans une écriture rapide.

Hermione ouvrit grand la bouche et remarqua bien vite que toutes les feuilles étaient en fait des lettres d'insultes.

Elle était encore loin de la vérité quand elle avait pensé que Malefoy était seul. C'était pire que ça. Non seulement il était seul mais en plus toute l'école le haïssait.

Non définitivement non… Elle ne pouvait pas laisser faire ça. Elle avait un trop grand cœur pour le laisser seul malgré toutes les insultes qu'il lui avait craché au visage.

Hermione ferma son livre. C'était le deuxième qu'elle lisait aujourd'hui. Elle s'était levé la matin même avec la ferme intention de passer la journée à l'infirmerie avec Malefoy.

Elle avait menti à Harry, Ron et Goran en disant qu'elle devait travailler son devoir de métamorphose. Ce n'était pas complètement faux… Elle DEVAIT travailler son devoir de métamorphose et mais elle DEVAIT surtout veiller sur Drago Malefoy. Elle n'avait pas pu dire la vérité. Tout le monde l'aurait traité de folle et aurait dit qu'il méritait bien son sort.

Personne ne venait voir Malefoy à l'infirmerie. Personne ne savait même qu'il y était. Son grand cœur éprouvait forcément de la peine pour lui.

Elle sortit de ses pensées quand elle vit le blond s'agiter. Il allait sûrement se réveiller. Hermione souffla un coup redoutant la confrontation…

Drago ouvrit les yeux et fut surpris de voir deux grand yeux chocolats l'observaient. Il savait qu'il était à l'infirmerie. Il avait vu Madame Pomfresh hier soir. Son idée d'arracher la marque avait apparemment mal tournée. Mais il avait remarqué qu'il avait un bandage autour du poignet. La marque ne devait donc plus être là… Du moins il l'espérait.

Madame Pomfresh n'avait pas pu soigner sa blessure par la magie car celle-ci ne marchait pas sur les blessures que la personne s'était infligées elle-même. Dragon redoutait le moment ou Pomfresh allait lui parler et lui conseillait de voir un psychomage.

Pour le moment, il avait un problème plus urgent. Qu'est-ce que Granger faisait ici ?

« Granger ?

- Malefoy ? Répondit-elle avec un petit sourire pour le mettre à l'aise.

- Qu'est-ce que tu fais là ? Comment as-tu su que j'étais ici ? Pomfresh ne l'a quand même pas dit à tout le monde ? S'inquiéta-t-il.

- Non… »

Elle eut l'air gênée pour une raison que Drago ignorait.

« C'est moi qui t'ai trouvé dans les toilettes des garçons. »

Drago soupira doucement. Il savait qu'il aurait du attendre que Poudlard soit complètement désert. A côté de ça, il serait peut-être mort si elle n'avait débarqué. Ca n'aurait peut-être pas été plus mal. Après tout, il ne manquerait à personne.

« J'imagine que tu attends des remerciements, répondit-il voyant qu'elle ne bougeait pas.

- Pas spécialement. »

Il fut déstabilisé par cette réponse mais se reprit vite.

« Tu attends quoi pour aller te moquer de ma pitoyable existence avec Potter et Weasley ? Demanda-t-il. »

Si Hermione fut vexée par cette remarque. Elle n'en montra rien et répondit simplement :

« Je sais pourquoi tu as fais ça et je ne trouve pas ça drôle.

- Tu ne sais rien, déclara-t-il avec un sourire sans joie.

- Je sais que tu as essayé de retirer la marque. »

Il tiqua sur le mot « essayé ».

« Je l'ai toujours ? Demanda-t-il paniqué.

- Non mais tu aurais pu mourir. Ecoute je sais que… »

Il ne la laissa pas finir.

« C'est ce que je disais tu ne sais rien. Tu ne sais pas ce que c'est d'avoir son père en prison et sa mère six pieds sous terre. Tu ne sais pas ce que c'est que de regretter et d'avoir l'impression que toutes les choses qu'on pourrait faire ne rachètera jamais celles que l'on a faites par le passé. Toi tu es Hermione Granger, l'héroïne de guerre, la meilleure ami du survivant, la petite amie de Weasley, la fille que tout le monde adore. Alors s'il-te-plait Granger, ne dis pas que tu sais ce que c'est d'être moi, s'exclama-t-il d'une traite. »

Hermione inspira et reprit calmement.

« Non je ne sais pas ce que c'est. Mais peut-être que si tu me laissais entrer dans ta vie, je pourrais savoir. Accepte mon aide au lieu de te renfermer sur toi-même de me rejeter. »

Drago fut surpris mais le cacha vite. Il n'aimait pas faire pitié et là il était clair que si Hermione Granger était soudainement gentille avec lui et prise d'un éclair de compassion, c'était uniquement car il lui faisait pitié.

« Je ne veux ni de l'aide, ni de la pitié d'une Sang de Bourbe, répondit-il haineusement. »

Il fut lui-même surpris de sa remarque sachant qu'il n'en pensait pas un mot. Il aurait aimé lui dire que oui il avait besoin de quelqu'un avec lui, de quelqu'un pour ne pas être seul. Mais sa fierté était trop grande, il n'aimait pas être aussi pathétique et faire pitié.

« Très bien, répondit Hermione d'une voix absente. Je pensais que tu avais changé. Que tu avais un peu plus d'humanité mais apparemment je me suis trompée. »

Après cette déclaration, elle quitta rapidement l'infirmerie. Elle ne savait pas pour quelle raison la remarque de Malefoy lui faisait aussi mal. Après tout ce n'était pas la première fois qu'il l'insultait et ça ne serait certainement pas la dernière. Elle avait tout simplement mal car elle s'était trompée sur lui. Elle n'aurait jamais dû vouloir l'aider.

Drago soupira dans son lit. Avait-il été idiot de refuser une main tendue par fierté ? Sûrement oui.