La nuit était tombée depuis un moment rendant la pièce sombre avec pour seule lumière, la lueur de la lune. Cette dernière dessinait deux corps entremêlés, deux corps s'adonnant des plaisirs charnels. Malheureusement pour l'un des deux amants, ce plaisir allait prendre fin dans peu de temps mais au moins il aura pris du bon temps avant de sombrer pour toujours.

Le plus jeune des deux caressait suavement le torse de son compagnon, dessinant chaque courbe de son corps. Il aimait le corps des hommes pour ces détails si prononcés et leur force. Il aimait aussi bien être dominant que dominé puisqu'au final, il était le vainqueur de cette rencontre torride, rencontre qui finissait toujours de la même façon...

— Tu es le premier avec qui j'ai eu ce genre d'aventure tu sais.

— Et alors, tu aimes ?

Pour seule réponse, le plus âgé embrassa tendrement son compagnon mélangeant sa salive avec la sienne. Ils se connaissaient depuis peu, une semaine à tout casser et étaient rapidement devenus amis. Comment en étaient-ils arrivés là ? Le plus jeune savait y faire, à croire qu'il était né pour plaire. De taille moyenne, élancé, son regard noir pénétrait l'âme de son interlocuteur. De plus son petit sourire charmant en faisant tomber plus d'un. Les femmes étaient sous son charme et les hommes l'enviaient mais son partenaire actuel, c'était une toute autre histoire. Il avait commencé par lui offrir un verre, puis un autre jusqu'à qu'il raconte ses malheurs. Et de fil en aiguille, il réussit à le séduire et à faire de lui son amant d'un soir.

Il faut dire que le plus jeune avait l'habitude de ce genre d'exercice et ne cessait de s'amuser à tenter de nouvelles expériences. Avant d'avoir cet amant, il avait réussi à convaincre un couple dans une salle de cinéma. Exercice difficile mais avec son charme naturel et un peu d'argent on peut faire beaucoup, et il le savait.

Il n'avait pas choisi n'importe qui non plus et avait bien observé le couple qui se bécotait durant la séance. Il était assis à côté de la femme et avait remarqué le regard en biais qu'elle lui avait lancé. Alors il avait posé sa main sur sa cuise, comme si de rien n'était et comme aucun refus n'avait été émis, il avait continué et entamé des caresses. Certes, elles étaient discrètes au début mais au fur et à mesure qu'il continuait, la femme à côté de lui entrouvrait quelque peu ses cuisses ce qui ne plaisait pas forcément à son compagnon.

Qu'importe, ça donnait un peu de piquant à cette relation qu'il était en train de créer et il n'était pas prêt de s'arrêter là. Il n'avait jamais essayé avec un couple et le défi du lieu public pimenta un peu plus son envie. Donc lorsque le compagnon de la femme se tourna vers lui le regard haineux, il fit son plus beau sourire et expliqua son fantasme tout en exposant quelques billets. L'appel de l'argent... On ferait n'importe quoi pour quelques billets en plus et pour preuve cet homme qui n'hésita pas une seule seconde à goûter au sexe d'un homme alors qu'il est 100% hétéro.

Malheureusement, ce qu'il ne savait pas, comme sa compagne d'ailleurs, c'est que ce serait la première et dernière fois qu'il ferait ce genre de chose, leur corps ayant été retrouvé sans vie dans la salle de cinéma. Personne n'avait rien vu, rien entendu et malheureusement, ce n'était pas les seuls, d'autres personnes, homme ou femme subissaient le même sort. Qui ? Pourquoi ? Personne ne le savait et malgré que les autorités aient prévenu la population, les corps sans vie continuaient de s'entasser...

— Tes lèvres sont si douces...

Le plus âgé caressa les lèvres de son amant des siennes, les goûtant pour les apprécier.

— Je constate que tu y as pris goût... ? sourit le plus jeune.

— Tu es beaucoup plus doux que ma petite amie tu sais.

— Oh, tu as une copine ?

— Oui, désolé si je ne t'en ai pas parlé mais... je te la présenterai.

— J'y compte bien.

Le plus jeune esquissa un léger sourire avant d'embrasser violemment son amant et de commencer un ballet avec sa langue. Ses mains glissèrent lentement sur son corps musclé et arrivèrent au niveau de son sexe qui venait de durcir. Le plus jeune était fier de lui, il avait atteint son but et il était temps pour lui d'y mettre un terme.

— Tu es prêt à passer à la vitesse supérieure ?

Le plus âgé se mordit la lèvre se demandant s'il était prêt à passer ce cap-là. Après tout faire l'amour à un homme...

— Je... je ne sais pas si...

Mais il ne laissa pas le temps à son amant d'en dire davantage que le plus jeune le retourna violemment pour lui caresser le dos. Il y a un moment qu'il n'avait pas trouvé un homme à la hauteur de ses attentes et était fier de l'avoir près de lui. Grand, svelte, beau. Il lui ressemblait et c'est sûrement pour ça qu'il l'avait choisi. Malheureusement il n'était pas lui et ça, ça le rendait quelque peu en colère. C'est pour cette raison qu'une fois face à son dos, il le pénétra sans aucune retenue, son amant laissant échapper un léger cri de surprise. Le plus âgé n'avait jamais eu ce genre d'expérience mais, à sa grande surprise, appréciait fortement ce genre de relation. Sentir un homme en lui, lui procurait un plaisir incommensurable. Sans s'en rendre compte, sa main dériva vers son propre sexe et commença des va et vient pour faire monter en lui ce plaisir perdu.

Le plus jeune continuait de bouger sa hanche d'avant en arrière, caressant le dos de son amant tout en jetant un coup d'œil sur ce qu'il avait préparé quelque peu en avant, un couteau. Il aimait particulièrement cette arme même si utiliser autre chose était tout aussi intéressant.

— C'est si bon... Fais-moi l'amour...

— A tes ordres.

Un coup de rein, puis un autre et avant que le troisième ne vînt, le plus jeune attrapa le couteau et planta son amant dans le dos. Un cri de douleur pourfendit le calme de la nuit mais ça n'arrêta pas les coups qui continuèrent à pleuvoir tandis qu'il continuait de le pénétrer de plus en plus profondément. Le plus âgé ne pouvait rien faire, prit au piège contre la table et son jeune amant. L'agonie dura de longues minutes jusqu'à ce que le corps ne bougea plus. Le plus jeune se retira alors éjaculant sur sa victime.

— Merci pour ce bon merveilleux moment mon amour...

Il lui sourit avant de nettoyer son couteau et de retirer toute preuve de son passage. Seule le cadavre de son amant ainsi que les traces de sperme supposerait que "Mantis" serait encore le coupable. Mais de là à relier à ce tueur, il en faudrait beaucoup. Et puis, ce n'était pas de sa faute s'il était comme ça, c'était de sa faute à lui, à lui qui l'avait abandonné alors qu'il était si mal.

— Tu n'aurais pas dû me laisser. Regarde ce qu'il se passe sans toi...