Coup monté
Disclamer : heu j'aimerai pouvoir dire que Lucius est à moi mais se serai un gros mensonge.
Rating : M-T je ne sais pas trop… Violence, maltraitance, viol...
Couple : surprise partie
Nda : L'œuvre de Barbara Hazard a été une aide je me suis beaucoup basé dessus extrêmement. Les personnages sont ooc, c'est un univers alternatif Harry deviens Gaby. Les liens entre personnages ne sont pas forcément respectés.
Chapitre 1
OoOoOoOoOooOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoO
Irlande -1803.
Quand elle se retrouva hors de vue, Gaby Potter cessa de courir. Elle s'arrêta un instant pour reprendre son souffle puis, grisée par son triomphe, elle écarta les bras et se mit à tourbillonner, au plus vite encore plus vite toujours plus vite… Prise de vertige, elle s'effondra sur le gazon soyeux, sa jupe en corolle autour d'elle. Elle riait avec ravissement, attendant que sa tête cessât de tourner et le monde de danser sous ses yeux.
Présentant son visage à la chaude caresse du soleil, Gaby poussa un long soupir satisfait un sourire béat éclaira son visage. Elle était libre ! Libre de faire ce qu'elle voulait de cet après-midi d'aout. Elle s'était enfuie sitôt le déjeuner terminé, avant que sa mère ne puisse lui assigner une autre corvée. Ah, elle était bien u garçon manqué comme disait son père. Elle ne le savait que trop. Elle savait aussi qu'elle serait certainement punie pour cette fugue. Mais là, en cet instant, elle avait passé la matinée entière à faire des travaux ménagers et étudier son livre d'histoire. C'était largement suffisant.
Non vraiment, on ne pouvait rester enfermée lors d'une si radieuse journée ! Elle avait rongé son frein jusqu'au déjeuner, puis s'était faufilée hors de la cuisine pendant que Mme Figgs avait le dos tourné, cachant ses chaussures et ses bas dans l'appentis avant de courir de toutes ses jambes.
Personne ne pouvait plus la voir à présent, et elle était trop loin pour entendre appeler. MMM, qu'elle merveilleuse journée…
Quelques minutes plus tard Gaby se leva et courut jusqu'au village. La bande d'enfants avec qui elle venait régulièrement jouer avaient décidé de construire une digue sur le ruisseau qui traversait le village, suffisamment loin en aval sur être à l'abri des regards. Sitôt le barrage en place, ils regagneraient le village à la hâte pour s'amuser de la réaction des villageois. Ils éclataient de rire en amassant branches et pierres, essayant d'imaginer ce que disaient et feraient les gens lorsque le ruisseau ne serait plus qu'un mince filet d'eau, avant de se tarir entièrement. Quelle bonne blague !
C'était Dudley Tourdesac qui avait choisi l'emplacement du barrage. Gaby trouvait qu'ils auraient dû le faire quelque mètre plus loin, au coude suivant, mais Dudley était le plus grand et le plus costaud de la bande. Et par-dessus le marché, c'était une véritable brute. Nul ne s'avisait jamais de contester ses décisions, car il n'avait aucun scrupule à frapper les rebelles jusqu'à ce qu'ils cèdent ou retournent en pleurant dans les jupons de leur mère.
Gaby trouvait cela foncièrement injuste, elle se savait plus futée que Dudley. De plus, bien qu'ils aient dis ans tous les deux et soient les doyens du groupe, l'anniversaire de Gaby tombait un mois avant celui du garçon. C'était elle qui aurait dû choisir l'emplacement. Dans un monde mieux organisé, un monde sans tyran, cela aurait été possible.
Mais avec Dudley, inutile de discuter, ni même de suggérer un avais différent du sien. Il n'aurait pas hésité à la marteler de coup de poing toute fille du châtelain qu'elle était.
Le barrage construit, Dudley donna l'ordre du départ. Ils coururent à toute vitesse vers le village… Mais ils s'arrêtèrent net, oubliant tout pour se concentrer sur l'événement extraordinaire.
Car la, immobile sur la route poussiéreuse qui reliait entre elles les modestes chaumières. Se trouvait une élégante calèche tout de rouge vernis et au roues dorées tirées par un splendide cheval noir.
Dans la voiture, il y avait un monsieur et une dame sortit tout d'un droit roman. Qui étaient-ils ? que faisaient-ils-la ? Et pourquoi s'étaient-ils arrêtés ?
Dudley posa un doigt sur ses lèvres et s'accroupit. Tous les autres suivirent son exemple et allèrent se cacher derrière les buissons et avancèrent à quatre pattes afin de pouvoir entendre la conversation.
- Quel épouvantable contretemps ! et a des lieues de la ville ! j'aurais dû me douter de quelque chose de ce genre lorsque vous m'avez proposé cette promenade à la campagne. !
La dame remuait la tête tout en parlant, et son chapeau du dernier cri, ornée de plusieurs plumes de griffons penchât dangereusement.
- Allons, Minerva, vous n'aimez pas l'aventure ? Ce n'est pas si tragique après tout. Nous n'avons qu'a resté assis la et admirer le paysage en attendant que le laquait fasse réparer le harnais. L'après-midi est agréable, ne trouvez-vous pas ? Ce village est tout à fait providentiel. Songez que nous aurions pu casser le harnais en rase compagne. Un bonbon au citron Minerva ?
Celui qui avait répondu portait l'uniforme des officiers britanniques il ne semblait nullement troublé par l'irritation de sa belle.
- je ne qualifierai pas de village cette poignée de taudis, e j'espère bien que vous n'escomptez pas m'y amener, répliqua la dame d'un ton acerbe. « Admirer le paysage », que ne faut-il pas entendre ! Regardez-moi ce cochon qui erre en liberté, et couvert de boue par-dessus le marché. C'est tout simplement… Répugnant !
- Hé bien ne le regardez pas, fit le gentilhomme en s'étirant et poussant un bâillement. A mon avis ce village n'est pas pire que les autres. Dans un pays si pauvre déchiré par la guerre, qu'espériez-vous de mieux ? Je vois que l'église n'est pas terminée, bien qu'ils aient eu la noble intention d'en construire une.
Les yeux de la dame suivirent son index, et elle émit un reniflement suffisant.
- Je n'en ai pas vu une seule terminée dans ce pays, même Dublin. Les Irlandais sont des incapables ! Pourquoi de sonnent-ils le mal de commencer à construire, puisqu'ils n'ont pas d'argent pour terminer ?
- Je vous trouve bien sévère, remarqua con compagnon avec indolence, promenant son regard autour de lui.
Il devait reconnaître que le village n'était guère avenant. Quelque misérable bâtisses séparées par la route en terre, et au bout, l'église inachevée, voisine d'un terrain communal traversé par un ruisseau. Sans aucun doute le cochon s'était vautré dans la boue qui en bordait les rives. Lhomme jeta un coup d'œil sur le taudis délabré près duquel ils s'étaient arrêtés. Il n'y aurait pas fait dormir son propre bétail et pourtant cet endroit devait être la maison de toute une famille, peut-être même du cochon aussi. Un mince filet de fumée s'échappait du vieux toit de la chaume, la porte était à demie cassée et la charpente en voit s'affaissait. Il frissonna. Que des gens puissent vivre ainsi dans la crasse le choquait profondément depuis son arrivées en Irlande.
Les nuages qui s'étaient amoncelées au-dessus de leurs têtes s'écartèrent pour laisser de nouveau place au soleil. Curieusement au lieu d'égayer la scène, cela accentua au contraire la misère et la laideur. Il entendit alors un éclat de rire étouffé, puis plusieurs autres qui venait de derrière les buissons, de l'autre côté de la route, et il sourit malgré lui.
- Allons, sortez ! ordonna-t-il d'une voix forte. Je sais que vous êtes là. Sortez immédiatement ! quelques enfants en haillons émergèrent alors, les yeux agrandis par l'appréhension, obstinément collés les uns aux autres.
Ils nous dévisagent comme si nous étions des bêtes curieuses, remarqua la dame a côté de lui en approchant son mouchoir à carreaux de son visage. Je suis certain qu'ils n'ont jamais vu d'aristocrate…Juste ciel, comme cet endroit sent mauvais. Je suis heureuse d'avoir humecté mon mouchoir d'eau de lavande avait de m'embarquer dans cette maudite calèche !
L'officier ne l'écoutait pas. Il inspectait les enfants avec décontraction, mais ses yeux brillèrent lorsqu'il remarqua la fillette qui se tenait légèrement à l'écart des autres.
- Regardez, Minerva ! s'exclama-t-il d'une voix empreinte d'admiration. Avez-vous jamais vu une fillette aussi adorable ?
Elle de retourna pour la contempler avant de hausser des épaules d'un mouvement sec.
- Je me demande comment vous pouvez en juger, lâcha-t-elle froidement. Elle est couverte de crasse. Ce sont tous des gueux.
Ce n'était pas tout à fait vrai, car bien que Gaby fût pied nus, comme le reste de la bande, ra robe était en meilleurs état, et elle portait par-dessus ce qui avait été jadis un tablier blanc. Indignée par ce mépris, elle releva fièrement son petit menton et soutint leurs regards.
L'officier britannique remarqua ses longs cheveux noirs qui flottaient librement sur ses épaules et ses délicats sourcils du même ton d'ébène. Il ne put y distinguer la couleur de ses yeux, mais son visage était un ovale enchanteur, et sous les traces de boue qui le maculait, il devina un teint clair. Elle avait un nez fin et droit, une petite bouche ourlée d'une lèvre inférieure charnue.
Gênée par l'intensité de ce regard, elle courba la tête et considéra le cercle que traçait son orteil sur le sol. L'officier continuait à la contempler lorsque Gaby releva les yeux, aussi les tourna-t-elle vers sa campagne… Et les écarquilla comme deux zéros. La voiture et le gentilhomme étaient les plus magnifiques qu'elle eut jamais vus. Mais la dame ! Pour sûr, elle était plus belle qu'une sainte pour elle ! Elle portait une robe rouge pastel bordée d'un velours plus soutenue et d'étroits gants blancs. De petites sandales rouges dépassaient de l'ourlet, ainsi que deux chevilles gainées de dorée. Des bas dorées ! Sur ses boucles brunes était perché un petit chapeau de velours rouge ornée de plumes doré et rouges extraordinaires.
Le regard de Gaby revint vers l'officier britannique. Elle avait reconnu son uniforme, les épaulettes et les galons. On en voyait beaucoup dans la région. Il continuait à la dévisager et elle en fût irritée. On lui avait toujours dit qu'il était impoli de fixer ainsi les gens. Eh bien cet élégant monsieur n'avait pas l'air d'être au courant. Avec un léger sourire, elle esquissa une révérence tandis qu'autour d'elle les autres gloussaient derrière leurs mains.
- Approche, lui dit-il en agitant vers elle une main gantée.
Gaby hésité. Il n'était pas prudent de parler à des étrangers. Mais la perspective de voir de plus près le splendide attelage et la belle dame était trop tentante. Les petits villageois chuchotaient entre eux. Gaby avança.
- remarquable ! S'enthousiasma le gentilhomme. Minerva, regardez donc cette enfant. N'est-elle pas ravissante ?
La dénommée Minerva était toute jeune mariée, et les seuls compliments qu'elle avait l'habitude d'entendre de son époux s'adressaient uniquement à elle. Elle afficha une moue pincée.
- Elle est jolie, oui, admit-elle après un nouveau coup d'œil rapide. Bien sûr, se serait nettement mieux si elle portait des bas et des souliers, et une robe un peu moins délavée et reprisée. Mais surtout, il lui faudrait un bon bain. Les gens ne de lavent donc jamais par ici ?
Gaby pâlit imperceptiblement sous ces paroles méprisantes et elle cacha ses mains sales derrière son dos. La femme n'avait pas l'air de l'apprécier, elle se demanda pourquoi.
- Vous êtes trop dure, ma chère Minie. Ne vous êtes-vous jamais salie lorsque vous aviez son âge ? Si parfaite que vous soyez aujourd'hui, j'aurai du mal à le croire.
Sa jeune épouse eut un petit soupire, et de détourna de la fillette restée debout au milieu de la route.
- renvoyez-la, dit-elle sans prendre la peine de baisser la voix. Je n'ai aucune envie de converser avec ces paysans irlandais !
- je suis pas une paysanne, d'abord ! répliqua platement Gaby, piquée par cette remarqué.
Et tandis que les deux voyageurs la considéraient de nouveau, elle poursuivit :
- Je m'appelle, Gaby heu Gabriella Potter, des Potter de Godric Hollow. C'est vrai, et même que mon père c'est le châtelain.
La femme eut un rire un peu sot en entendant son accent irlandais.
- Eh bien mademoiselle Gaby heu Gabriella Potter. Ravi de vous connaitre, dit l'officier en portant la main à son chapeau. Et quel âge as-tu mon enfant ?
- Dix ans votre grâce, répondit-elle sans daigner regarder la dame aussi ravissante que pimbèche.
- Quand tu en auras dix de plus tu seras une beauté, déclarât-il. Souviens-toi de ce que je te dis.
- Peuh ! grogna sa compagne, déplaçant son ombrelle pour mieux se protéger le visage. Une beauté. Dites-vous ? J'en doute fort ! en fait, je serai prête à parier la somme que vous voudrez qu'avant dix ans, elle sera entourée de gamins râleurs et bruyants et aura perdu tout son charme. Vous avez bien vu les gens de la campagne ici, Albus ! Tous usé et laide avant trente ans. Ouvrez donc les yeux, regardez cette souillon à La porte du taudis. Elle était peut être aussi jolie que cette petite autrefois, et voyez ce qu'elle est devenue maintenant.
Gaby n'avait pas besoin de se retourner pour savoir que la dame parlait de Batilda Tourdesac, sortie de chez elle pour voir les gens de la haute. Mais Batilda est vieille, se dit-elle, et ce n'est pas sa faute si elle habitude ne maison si petite et si elle a eu tant de bébés. Et puis d'abord, je ne lui ressemble pas du tout….
triste sort pour une enfant aussi adorable, remarqua l'officier. Peut-être, étant la fille du châtelain, parviendra-t-elle à y échapper ?
Son attention fut attirée par son laquais qui revenait vers eux :
- Hagrid est de retour, ma chérie. Ce harnais sera bientôt réparé et nous pourrons repartir. Nous ne serons même pas en retard pour la réception du colonel. Je sais bien que vous piaffez d'impatience !
Se rendant compte soudain qu'il était fort tard, Gaby avait commencé à s'éloigner. On allait remarquer son absence à la maison. Et on lui avait répété de ne pas jouer avec les enfants du village. Elle allait déjà se faire gronder pour avoir Sali ses vêtements et être sortie sans chaussures et sans bas.
- attends ! L'appela l'officier en descendant de sa voiture pour la rejoindre.
Pendant un moment, il crut que l'enfant allait s'enfuir, elle semblait si effrayée. Mais lorsqu'il s'approcha, il vit se redresser son joli menton volontaire et elle ne recula pas.
Tournant le dos à sa voiture, il plongea la main dans sa poche et en sortit un galion d'or.
- tiens, c'est pour toi, dit-il dans un murmure conspirateur. Prends ça et achète-toi des rubans pour mettre dans tes cheveux.
Il ne fallait rien accepter de la part d'un inconnu. Sa mère et Mme Figgs le lui avaient dit et redit. Cependant, le galion d'or était si brillant sous le soleil couchant, si attirant...
- il ne va pas te sauter au visage, reprit gentiment l'officier en s'agenouillant pour être à sa hauteur. Une jolie petite fille comme toi devrait avoir de jolies choses, tu sais.
Il lui adressa un clin d'œil et Gaby sourit, rassurée. Il avait de beaux yeux, songea-t-elle. Elle prit la pièce, ses doigts crasseux se refermèrent farouchement dessus, puis elle fit une révérence en signe de remerciement.
L'homme se leva et s'inclina à son tour, ôtant son chapeau et le posant sur son cœur. Gaby entendit les rires aigus des autres enfants, Mais elle les ignora et plongea dans une nouvelle révérence, plus profonde.
- Albus ! Pour l'amour du ciel, que faites-vous donc? Protesta la dame. Voulez-vous laisser cette enfant ! Revenez ici !
- j'arrive, mon adorée, répondit-il par-dessus son épaule.
Puis il se pencha vers Gaby et chuchota :
- ne deviens jamais usée et laide. Tu veux bien faire sa pour moi ? Ce serait tellement injuste, petite fée.
- je... J'essaierai, monsieur, promit Gaby.
Sur ces paroles, elle tourna les talons et s'enfuit aussi vite que ses jambes pouvaient la porter avant que la dame ne lui demandât de rendre le galion. C'était une telle somme d'argent! Et puis, Dudley Tourdesac avait vu toute la scène. S'il la rattrapait, il l'obligerait à le lui donner.
L'officier britannique regarda disparaître la fillette à un tournant de la route, puis regagna sa calèche pour retrouver son impatiente épouse. Il aimait Minerva, certes, et c'était une jolie jeune femme, Mais elle n'arrivait pas à la cheville de cette délicieuse Gaby. Cependant, trois mois de mariage lui avaient appris à garder pour lui ce genre de réflexions. Il remonta dans la voiture et s'assit en se demandant ce que deviendrait cette petite fille. Il lui souhaita tout le bonheur du monde.
Coupant à travers un champ de pommes de terre avant de franchir le gué d'un ruisseau, Gaby Potter rentrait chez elle, jetant parfois des coups d'œil derrière pour voir si Dudley Tourdesac ne la suivait pas. Elle remonta en hâte la petite colline qui menait aux grilles de Godric Hollow. Une fois de l'autre côté de l'enceinte, elle serait en sécurité car Dudley n'oserai pas s'aventures sur les terres du châtelain.
L'herbe était haute de part et d'autre du chemin cahoteux, Mais elle ne la remarquait même pas. Cela faisait des années qu'on ne la fauchait plus. Elle grimpa en haut des marches du perron et ouvrit prudemment la porte d'entrée. Juste avant qu'elle ne grinçât, Gaby passa sa tête par l'entrebâillement et scruta l'intérieur de la maison. Un éclat de rire masculin parvint à ses oreilles, et elle referma la porte aussi précautionneusement qu'elle l'avait entrouverte.
Revenant sur ses pas, elle contourna le perron, courbant le dos et longeant les buissons qui poussaient contre le mur. Son père avait de la compagnie et elle ne voulait pas avoir à supporter les baisers mouillés et les questions confuses de ses amis. Elle avait reconnu le rire grossier de, celui qu'elle détestait le plus. Il la regardait toujours si bizarrement qu'elle se remuait mal à l'aise, et elle ne supportait pas ses attouchements furtifs.
Juste avant d'entrer dans le coup de derrière, Gaby noua le galion dans un coin de son jupon. Elle aurait aimé avoir le temps de mieux l'admirer Mais ce serait pour plus tard. Elle n'avait que trop traîné.
Elle se demanda où était sa mère. Son père ne dirait rien pour son visage maculé de boue, Mais sa mère ne manquerait certainement pas de la gronder.
- seigneur Jésus-Christ, regardez-moi cette chipie ! S'exclama Mme Figgs tandis que Gaby se glissait dans la table cuisine.
- hmm, elle sent drôlement bon, cette soupe.
- on peut savoir d'où tu viens, petite dévergondée ? Ta mère te cherche depuis une heure. Tu es sale comme un peigne, on n'a pas idée de se mettre dans des états pareils !
Gaby était en train de se servir un verre d'eau du pichet, et elle ne répondit que lorsqu'elle en eut vidé le contenu:
- je jouais au village, c'est tout. Dit-elle en s'essuyant le visage du revers de la main.
- je croyais que ta mère t'avait interdit de traîner là-bas, reprit la cuisinière en se tournant pour remuer la soupe. Crois-moi, ma fille, tu vas l'entendre.
Gaby versa de l'eau dans une cuvette et entreprit de se laver le visage et les mains. Derrière elle, Mme Figgs continuait à se lamenter, Mais elle n'écoutait plus. Elle se demandait ce que l'on pouvait acheter avec un galion elle devrait attendre le prochain marché, ou le prochains passage du rétameur au village, Mais comment expliquer à sa mère l'origine d'une telle fortune? Où pourrait-elle dissimuler la pièce. Sa sœur Marietta, à huit ans, passait son temps à fouiller dans ses affaires, et on ne pouvait rien lui cacher.
- Et tes souliers, où sont-ils donc ? Demanda Mme Figgs d'un ton sec. Ça coûte cher, les chaussures. Si tu les as perdues ton père va piquer une colère ! Oh ça, je n'aimerais pas être à ta place, ma fille,
- je les ai laissées dans l'appentis. J'irai les chercher tout à l'heure. Y a quelque chose à manger ? Je meurs de faim.
- puisque tu t'es enfuie aujourd'hui, ta mère a dit de te priver de dîner, répondit sèchement la cuisinière.
Gaby courut vers elle et entoura sa large taille de ses bras.
- oh, s'il vous plaît, rien qu'un petit quelque chose, supplia-t-elle. Je ne le dirai à personne.
Mme Figgs l'écarta d'une secousse, Mais elle lui montra d'un signe de tête un panier de biscottes sur la table. Gaby se dépêcha d'en prendre deux avant qu'elle ne changeât d'avis. Elle avalait les dernières miettes lorsque sa mère entra dans la cuisine, Marietta pleurant contre elle.
- ah te voilà, vilaine ! Lança Mme Potter en semblant penser à autre chose.
Elle n'avait pas encore trente ans Mais en paraissait beaucoup plus. Quatre enfants et plusieurs fausses couches. Depuis son mariage à seize ans, l'avaient considérablement vieillie, ainsi que l'ivrognerie quasi constante de son mari. Jadis elle avait été ravissante, aussi jolie que Gaby promettait de l'être, Mais ces jours étaient lointains, révolus. Les temps étaient durs à présent, et elle voyait mal comment les choses pouvaient s'améliorer.
Elle tapota le dos de la petite fille d'un air absent, avant d'écarter une mèche de cheveux de son front.
- Tiens, Gaby, occupes-toi de Marietta, tu arriveras peut-être à la calmer. Madame Figgs, le maître désire un souper léger pour lui et ses amis. Rien de spécial, bien sûr, précisa-t-elle.
- Pour ça, j'aurais bien du mal, madame, rétorqua Mme Figgs. Doux jésus, je me demande déjà avec quoi je vais faire à manger, alors vous pensez, quelque chose de spécial !
Mme Potter s'effondra devant la grande table et se prit la tête dans ses mains. Sa fille et la cuisinière la contemplèrent et Gaby se demanda si elle allait pleurer, comme elle le faisait si souvent. Cette fois, elle se redressa au bout d'un moment.
- débrouillez-vous avec ce que vous avez. Dans l'état où ils sont, cela leur sera bien égal.
Mme Figgs renifla.
- pourquoi vous me dites ça, madame ? Comme si je le savais pas aussi bien que vous.
Sa maîtresse sembla prête à la semoncer pour son insolence mais l'attention de Mme Potter fut attirée par les jambes nues de sa fille et ses pieds sales, tandis que Gaby faisait les cent pas dans la cuisine en câlinant sa petite sœur.
- Gaby ! Cette enfant me tuera, ma parole ! Combien de fois t'ai-je répété de ne pas sortir comme la dernière des paysannes ? Tu es une Potter, Gaby, une Potter ! Et ce nom signifie encore quelque chose dans le comté de Wexford, même aujourd'hui. Qu'as-tu donc fait de tes bas et de tes souliers ?
- y sont à côté, dans l'appentis, maman. J'rai les chercher tout à l'heure.
- j'irai, pas j'rai ! Gémit sa mère en enfouissant la tête dans ses bras et se mettant à sangloter.
Gaby et Mme Figgs échangèrent un regard ennuyé, puis la fillette alla doucement tapoter l'épaule de sa mère.
- je suis désolée, maman, je te jure. Mais y faisait tellement beau, et...
Mme Potter ne leva même pas la tête.
- ho, à quoi bon? Demanda-t-elle, tout le désespoir du monde dans la voix. Je me demande pourquoi je prends la peine de t'éduquer. Tu ressembles à une paysanne, tu parles comme une paysanne,
Tu sautes sur la première occasion pour aller jouer avec les enfants du village ! À quoi bon t'avoir appris à lire et à écrire, t'avoir enseigné les bonnes manières et les révérences, dans l'espoir qu'un jour...
Elle eut un nouveau sanglot avant de relever la tête et de tourner un visage désespéré vers sa fille.
- un jour, reprit-elle, d'une voix grave et lente, ses joues pâles striées de larmes, un jour Gaby, tu te marieras. Tu ferras un beau mariage, j'y veillerai, tu épouseras un homme riche et cultivé. Avec ton minois, je continue à espérer pour toi une bonne fortune, malgré la déchéance qui accable notre famille. Mais si tu continues sur la voie que tu sembles si heureuse d'emprunter, je crains que tous Mes efforts, tous les rêves que je nourris pour toi, ne soient réduits à néant.
- j'le ferai plus, maman, c'est juré. Je vais m'appliquer à bien me tenir et à causer comme y faut, promit Gaby, stupéfaite de ce discours et vaguement inquiète de l'intensité qu'elle lisait dans les yeux de sa mère.
Mme Potter la considéra sans rien dire, puis secoua la tête.
- allez Marietta, viens, soupira-t-elle en tendant les bras. Allez vite. File chercher tes chaussures et tes bas. Et lave-toi les pieds avant de les remettre. J'ai besoin de toi pour surveiller Marietta. Katty doit aider Mme Figgs à préparer le souper. Et c'est le moins que tu puisses faire, après avoir vagabondé tout l'après-midi.
Gaby fit une révérence et saisit un torchon avant de courir hors de la cuisine. Elle n'avait pas envie de s'attarder, sa mère avait été si bizarre ! Et qu'avait- elle voulut dire avec son "un jour"? Pour Gaby, le mariage était une chose lointaine, très lointaine encore. Ses souliers aux pieds, Gaby esquissa une grimace ; ils étaient trop serrer et lui blessaient les orteils. Elle n'osait rien dire à sa mère car les chaussures ne dataient que d'un an et elle savait qu'ils n'avaient pas de quoi en acheter une autre paire. Pas cette année. Mais tandis qu'elle traversait le vestibule d'un pas traînant, elle songea que ses pieds avaient grandi aussi vite que le reste de son corps.
Elle monta l'escalier en se demandant si un galion suffirait pour acheter des chaussures. Puis elle secoua la tête : Non, elle avait beau avoir mal aux pieds. Elle n'allait pas gaspiller une pièce d'or si brillante, si merveilleuse, en achetant une chose aussi banale que des souliers neufs.
Le galion devait servir à se procurer des jolies choses : des rubans pour les cheveux, de la dentelle, ou... Peut-être même un nouveau livre! Un livre à elle, avec des pages propres au lieu des rares livres aux couvertures écornées que possédait sa maman.
Gaby n'avait vu un livre neuf qu'une fois dans sa vie, le jour où sa mère l'avait emmenée en ville dans la charrette pour lui acheter ses nouveaux souliers. C'était un livre d'images dans la vitrine d'une petite boutique, et elle l'avait regardé avec envie.
Mais lorsque sa mère avait secoué la tête, une expression fermée et sévère sur son visage, Gaby l'avait rayé de ses rêves. Elle savait bien qu'ils ne pouvaient s'offrir des livres. Ils avaient tout juste assez pour l'essentiel, parfois même pas de quoi se nourrir. Car les métayers payaient chaque fois un peu moins que la précédente, et l'homme qui s'occupait des recouvrements pour son père, M. Gripsec, s'en arrachait les cheveux. Il se les arrachait aussi, soupçonnait Gaby, à cause de la nonchalance de son père. À ce sujet. La dernière fois que M. Gripsec était venu à Godric Hollow, elle avait entendu son père lui dire que ce n'était pas la peine d'en faire une histoire, car aucun mortel n'avait jamais réussi à extraire du sang d'une pierre. Les temps étaient durs pour tout le monde.
Elle avait vu le visage de l'homme tandis qu'il remontait sur son cheval, et il était si sombre qu'elle n'avait pas couru lui dire au revoir comme d'habitude, alors qu'elle était sa préférée.
Gaby poussa un soupire, il venait de démissionner. Sa mère s'était lamentée, disant que malgré l'économie que cela représentait, ce serait M. Potter lui-même qui devrait désormais collecter l'argent à chaque fin de mois. Et ce n'était pas un travail pour lui, un Potter, et un châtelain par-dessus le marché.
Gaby doutait que son père eût plus de chance auprès des métayers. M. Gripsec était connu pour son âpreté en affaires, et si lui ne parvenait pas à leur soutirer les loyers, comment un homme d'une nature aussi généreuse que son père y parviendrait-il ? D'autant plus qu'il finirait probablement par accepter une petite goutte pour se réconforter... Et répartis une heure plus tard en chancelant, les rocher toujours aussi vides. Plus vides même, peut-être. Avec son cœur d'artichaut, il était capable de donner les quelques piécettes qui lui restait pour soulager les malheurs des autres.
Lorsque Gaby entra dans la nursery, Katty, la femme au visage buté, reprisait des vêtements.
- maman vous demande à la cuisine, Katty. Annonça Gaby.
Mon père a réclamé un souper pour ses amis et Mme Figgs à besoin de votre aide.
Katty émit un grognement, se releva en lissant son jupon et regarda Marietta entré en douce le pouce dans la bouche.
- vilaine Marietta ! Ce n'est pas bien ! La gronda-t-elle.
Gaby hausse les épaules tandis que Marietta l'attirait dans la pièce. Elle n'entendit pas la porte se refermer, ni Katty s'éloigner en grommelant à la perspective de cette surcharge de travail.
- qu'est-ce que tu faisais, Gaby ? Demanda Marietta. Tu étais au village pendant tout ce temps ?
Gaby ébouriffa ses cheveux et lui sourit. Marietta était une belle petite fille, aux cheveux et aux yeux aussi verts que les siens, avec les mêmes traits réguliers.
- parfaitement, j'étais au village, répondit-elle. Et si t'es sage, je te raconterai Mes aventures. Mais d'abord, si on faisait un tour dehors ? On pourrait aller voir le cheval de papa, et les bébés cochons d'accord ?
Marietta hocha la tête avec enthousiasme : elle était restée enfermé tout l'après-midi. Katty n'aimait pas se promener, elle était plutôt en faveur du moindre effort.
Gaby vit ses yeux briller de joie, pressé de voir l'immense animal que chevauchait son père et elle poussait toujours des cris de joie quand on l'emmenait à proximité de la bête.
Elle hissa Marietta sur sa hanche et elle posa la tête sur l'épaule de sa sœur. Tout en descendant l'escalier, Gaby songea que Marietta devenait vraiment lourde. Bientôt, elle ne pourrait plus la portée. Elle n'était pas bien épaisse, pourtant. Aucun d'entre eux ne l'était...
Elle profita du trajet pour promettre à Marietta qu'à leur retour elle lui racontera une histoire. Gaby avait découvert deux ans plus tôt qu'elle possédait un véritable don de narratrice, et plus elle inventait d'histoires, plus son imagination se débridait. Dragons et princesses, fées et châteaux, au début inspirés de l'un des livres de sa mère, Mais très vite sortis tout droit de son fertile imaginaire. Sa sœur, ses frères Remus et Sirius, et même Katty l'écoutaient captivés, jusqu'à ce qu'elle décida de s'arrêter, et cela les occupaient lorsque leur père faisait la grasse matinée ou la bombe avec ses amis.
Juste avant d'entrer dans la cuisine, elle entendait un nouvel éclat de rire provenant du petit salon, qui était la pièce réservée de son père. Quelqu'un entonna une chanson, et elle réalisa que les amis de son père avaient atteint un niveau d'ébriété certain. À ce stade, sa mère veillait habituellement à ce qu'elle et Marietta soient hors de portée de voix. Les histoires salaces allaient commencer maintenant, et les jupons, les disputes. Parfois même, il y avait de la bagarre. C'est la boisson, songea Gaby avec tristesse. Cela rendait certains hommes agressifs ; Mais son père, lui, devenait sentimental et larmoyant.
Beaucoup plus tard, pelotonnée sous sa couverture, Gaby entendit les hommes quitter bruyamment la maison. Peu après, James Potter monta l'escalier d'un pas mal assuré, grommelant des discours incompréhensibles. Elle se raidit, sachant qu'il viendrait dans leur chambre pour les embrasser, elle et Marietta, et elle espéra que cette fois il ne s'attarderait pas. Parfois, il s'asseyait sur le lit et la réveillait pour la serrer dans ses bras et pleurer sur son épaule, ce qui la rendait nerveuse et mal à l'aise, honteuse même. Heureusement, le baiser fut rapide. Gaby pourra un soupir de soulagement lorsqu'il sortit en refermant la porte, emportant avec lui son odeur de whisky. Maintenant, elle allait pouvoir penser à son galion.
Elle l'avait caché sous une latte branlante du plancher dans la serre jamais terminée. Cette pièce aurait dû être le cadeau de mariage de son père à sa mère, Mais pour une raison ou une autre, une fois le toit et le plancher posés, les travaux s'étaient arrêtés. Ce n'était plus aujourd'hui qu'un porche ouvert aux quatre venus que les intempéries détérioraient chaque jour un peu plus. Gaby se demandait souvent si cela faisait de la peine à sa mère, elle n'en parlait jamais : Lily Potter n'était pas femme à critiquer son mari. Et comme son papa l'avait souligné, c'était l'intention qui comptait. Or, affirmait-il, il avait eu l'intention d'offrir à sa Lily chérie une serre digne d'une reine.
C'était l'endroit idéal pour y cacher son trésor, car personne n'y allait jamais. Mais comment allait-elle employés ce galion?
Si elle le dépensera pour une chose aussi merveilleuse qu'un livres neuf, il disparaîtrait et elle ne le reverrait jamais plus. Mais si elle le gardait, elle pourrait le ressortir chaque fois qu'elle en aurait envie, le tenir entre ses mains, l'admirer en rêvant. Et peut-être lui porterait-il bonheur! C'est vrai, se dit-elle, si ça se trouve, cet homme était un magicien déguisé en officier. Peut-être s'est-il arrête exprès dans le village, simplement pour me donner le galion magique qui va transformer toute ma vie ! Peut-être vais-je devenir une princesse et...
Gaby rit doucement devant les débordements de son imagination. Mais qui sait, le galion pouvait bel et bien lui poster bonheur. Beaucoup de gens possédaient des talismans. Même Mme Figgs ne quittait pas son rosaire, celui dont elle disait qu'il avait été béni par le pape en personne. Et Katty ne jurait que par sa patte de lapin.
Gaby bailla et se blottis contre son oreiller. Oui voilà ce qu'elle allait faire. Elle ne dépenserait pas son galion en futilités' elle le garderait, car peut- être... Peut-être était-il magique, après tout.
OOoOoOoOoOoOoOoOoOoOo
Review ?
edits : version corrigé
