VIVRE POUR TUER

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Tout appartient à J.K. Rowling : l'univers, les personnages, … Seule la torture de notre pauvre petit Harry est de moi : l'idée est venue pendant un voyage en avion (clin d'œil à Onarluca si jamais tu lis…). J'ai pris mes problèmes de conscience, mes angoisses existentielles, mes soucis de santé, je les ai multipliés par dix, j'y ai ajouté un soupçon de magie et TADAA… J'espère que cela vous plaira. Bonne lecture !

L'histoire commence pendant l'été qui précède la dernière année à Poudlard mais elle ne prend pas en compte le tome 6 (j'ai trop besoin de Dumbledore et ses lubies manipulatrices).

°pensées d'Harry°

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Chapitre 1 : Les hommes meurent et ils ne sont pas heureux.

Les vacances d'été avaient débuté depuis une semaine, écrasant les banlieues de Londres sous une chaleur caniculaire et confinant ainsi chez eux les paisibles habitants de Privet Drive.

Le numéro quatre ne faisait pas exception, affichant sans retenue son apparente normalité : une haie taillée au millimètre, une pelouse fraîchement tondue, une voiture immaculée garée dans l'allée, une maison de briques rouges avec une baie vitrée donnant sur le salon où un ventilateur ronronnait avec bienveillance pour une famille plongée dans sa routine quotidienne.

Un homme, à la carrure imposante, lisait le journal, les yeux plissés de contrariété face à « ce crétin de ministre de l'économie » et « sa stupide tentative de relance de l'industrie » ou encore à « cette idiote de journaliste » et « son absurde reportage sur le dernier congrès d'ornithologie » car, après tout, « rien à foutre de ces fichus volatiles !».

Une femme, à l'allure chevaline, lustrait son argenterie, l'attention rivée sur la pelouse verte de Mme Peterson qui, de toute évidence, ne respectait pas les consignes de restriction de l'eau.

Le canapé était quant à lui écrasé par un adolescent aux proportions impressionnantes, dont le rire gras couvrait le son de l'émission qui semblait le captiver.

Cependant, à l'étage, dans la plus petite chambre - celle qui avait des barreaux à la fenêtre et des verrous à la porte -, Harry Potter était étendu sur un matelas défoncé. Son visage hâve, résolument tourné vers le plafond décrépi, reflétait une résignation presque détachée. Avait-il seulement conscience que son front brûlait de fièvre, que son corps, déjà chétif, commençait à souffrir de déshydratation ou que ses mains étaient agitées de tremblements convulsifs ? Cela semblait peu probable tant son regard paraissait tourmenté par la litanie lancinante que lui susurrait son esprit.

°Les hommes meurent et ils ne sont pas heureux. Les hommes meurent, ils n'ont pas le temps d'être heureux. Les hommes meurent et je ne suis pas heureux. Je ne peux pas mourir et je ne suis pas heureux. Les hommes meurent. Je n'ai pas le droit d'être heureux.°

Il porta une main à sa cuisse gauche d'un air absent et tressaillit en sentant, sous le jean élimé, l'étau de sa culpabilité : une ceinture doublée d'acier cranté qu'il avait dû, à son plus grand désespoir, resserrer de deux trous après la bataille de Pré-au-Lard en juin dernier.

°Papa, maman, Cédric, Sirius, Hagrid, Remus… Je suis désolé, si désolé.°

Soudain, il claqua sa jambe contre le mur, accueillant presque avec soulagement la vague de douleur physique qui, pendant une poignée de seconde, vint endormir son écrasant sentiment d'impuissance.

°Quand on a perdu, il faut toujours payer.°

Son regard se posa malgré lui sur de vieux exemplaires de la Gazette du Sorcier : « Le Survivant dompte la Mort en bravant une fois de plus Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom », « L'élu se relèvera-t-il de la mort de deux de ses professeurs ? »,…

°- Je n'ai jamais demandé à être Harry Potter, le sauveur du monde magique. Je n'en peux plus, c'est trop dur. Qu'ils trouvent quelqu'un d'autre ! Je ne suis pas lâche, mais je ne suis pas courageux non plus. Trop de nerfs. Je voudrais m'endormir et rêver que je suis Harry, juste Harry. Être oublié. M'oublier. Être libre…

- On est toujours libre aux dépens de quelqu'un. C'est ennuyeux, mais c'est normal. Je suis Harry Potter. Je ne l'ai jamais demandé, mais je le suis. Il y a du travail à faire, c'est tout. Et il faut faire celui pour lequel on est doué.

- Je suis ordinaire. Je n'ai pas le dixième de ce que l'on attend de moi. Et, juste au cas où je pourrais oublier, on n'attend rien de moins de moi que le meurtre du plus grand mage noir de tous les temps.

- L'important n'est pas ce que l'on fait de moi, mais ce que je fais moi-même de ce qu'on a fait de moi. Je deviendrai ce que l'on attend de moi. Je serai Celui-Qui-A-Vaincu aux yeux de la communauté magique et pour cela, tous les moyens sont bons tant qu'ils sont efficaces.

- Je ne m'en sens pas la force. Je suis fatigué de tout cela. Je veux que cela cesse.

- Alors je le ferai. Et après, cela cessera.

- Pour toujours ?

- Pour toujours.°

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Et voilà pour le chapitre 1.

Alors ? Qu'en pensez-vous ? Vous voulez la suite ? En tout cas, si vous avez des remarques, n'hésitez pas !!!