Bella De la Luna
1. Le commencement
« Au commencement, il n'existait que deux astres :
Le Soleil et la Lune. Puis fut créée une planète, agrandissant ainsi le système. Elle était ronde, bleue et très belle.
Ensemble, le Soleil et la Lune décidèrent de l'appeler Terre… »
P.O.V Bella
TIP, TIP, TIP !
J'ouvris un œil, le refermai… Mon Dieu, ce réveil un de ces jours allait réellement finir à l'autre bout de ma chambre !
Je regardais l'heure : 7h05.
Bon Bella, maintenant c'est l'heure de sortir du lit… C'est la rentrée aujourd'hui, je te rappelle !
OH, mais pourquoi tu la ramènes toujours toi ! Allez quoi juste 5 minutes !
BELLA…
Bon bon, ok..
Interrompant mon monologue intérieur, je me levais. Un peu trop vite d'ailleurs car la tête me tourna..
Tiens c'est une bonne raison de rester au lit ça !
S'il te plaît ne m'oblige pas à me répéter…
Je me dirigeais vers ma salle de bain pour prendre une douche bien froide afin de me réveiller… Y'a que ça de vrai de toute façon !
Pendant que je me déshabillais, je me tournai vers le miroir qui me rendit mon reflet.
J'étais petite (dans les 1m65) mais j'assumais complètement… Brune à la peau de lait, je contrastais clairement avec toutes les filles de Mexico… Elles, toutes bronzées, bien foutues il faut l'avouer, j'étais un peu comme ce « Charlie » dans les livres où l'on doit deviner où il se cache. Moi, ça serait plutôt rapide ! Un peu la tâche d'encre quoi…
La seule chose dont je ne me plaignais pas était mes yeux. D'un bleu très foncé, la lumière se reflétait dessus en formant comme des croissants de Lune argentés sur le pourtour de mes iris. C'était assez fascinant à voir.
Loin d'être narcissique, je grimpai dans la douche et fis couler l'eau. Je lâchai un petit cri quand l'eau gelée sortit de la pomme de douche. Je me savonnai mais n'y restai pas plus d'un quart d'heure et en ressortis fraiche et disposée à affronter une nouvelle année..
Allant dans ma chambre, je me dirigeais vers mon armoire…
Je trouvais rapidement ce que je cherchais et l'étalais sur mon lit. Mon choix s'était posé sur un jean noir taille basse qui me moulait et une chemisette en jean que je réhaussais d'une fine ceinture en cuir. Me plaçant devant mon miroir en forme de lune, je me maquillais légèrement. Je mis mes Victoria noires aux pieds, pris mon eastpack noir en bandoulière et descendis les escaliers qui menaient dans la cuisine comme une furie. J'embrassai ma mère, pris un pancake qu'elle me proposai et filai…
Mon petit-déjeuner toujours dans la main, je me mis à courir vers l'arrêt de bus, à 100m de la maison.
L'attrapant de justesse, je montrai mon droit de transport au chauffeur et pris une place assise à l'avant de l'autocar. Tout en mangeant mon pancake, je remontais légèrement mes manches jusqu'aux coudes et pris un élastique d'un de mes poignets, lourdement chargés de bracelets, pour me faire une queue de cheval haute en laissant par ci par là quelques mèches rebelles.
Je sortis mon iPod de mon sac et mis les écouteurs dans mes oreilles. Je choisis rapidement le morceau que je voulais et appuyai sur Play. La chanson commenca : Ugly Girl de 100 Monkeys.
J'écoutais le reste de ma Playlist pendant que le paysage, flou à cause de la vitesse, défilait.
Le lycée était à un quart d'heure de chez moi. THE High School Of Mexico s'il vous plait ! Avec plus de 3000 élèves et pas moins de 8 bâtiments, il fallait être habitué car, dans un établissement comme ça, se perdre était un jeu d'enfant quand on ne connaissait pas tous les recoins…
Tout en rangeant mon MP3, je me dirigeai, la tête dans mon sac, vers le bâtiment d'accueil pour toutes les informations concernant ma classe quand je percutais quelqu'un...
(...)
P.O.V Edward
Nerveux. J'étais nerveux. Je n'avais pas réussi à trouver le sommeil hier soir et lorsque mon père m'emmena exceptionnellement au lycée, je ne tenais plus en place d'énervement. Lorsque je vis la taille de l'infrastructure, ça eut le don de me refroidir direct.
Ce truc était mille fois plus grand que mon lycée pourri de France !
En effet, je venais de déménager en Amérique du Sud à cause du boulot de mon père. Lui étant dans les affaires, il s'était fait muter au Mexique, et nous avions emménagé à Mexico (districto federal) il y avait à peine 1 mois.
De ce côté-là, je n'avais pas à me plaindre. Le Mexique me ravissait. Toutes ces couleurs, ces reliefs, ces langues… Etant un excellent élève en espagnol l'année dernière (ma mère vient d'Espagne), mon acclimatation dans mon nouveau pays ne devrait pas me poser trop de soucis. A part si bien sûr, on commençait à me parler en langues d'ici. Il y avait tellement de dialectes ! Je venais du sud de la France, proche de la Méditerranée. Français de père et espagnol de mère, j'avais la peau bronzée par des heures de sport en extérieur. J'avais les cheveux blonds avec quelques reflets roux qui embrasaient ma chevelure au moindre rayon de soleil. Mes yeux étaient d'un noir de jais et je m'étais fait, le mois dernier, un tatouage sur mon épaule musclée. C'était une représentation du Soleil, un genre de Tribal. Sous celui-ci était écrit en lettres de feu, K'iin, ce qui signifiait Astre Solaire en maya. L'homme, à qui j'avais laissé carte blanche, ne m'avait franchement pas déçu et quand je lui avais demandé pourquoi ce symbole il m'avait répondu : « Tu te dois de te démarquer, tu es le Représentant ». Il n'avait pas voulu s'étendre sur le sujet et m'avait jeté dehors en me laissant avec un tatouage gratis.
La voiture s'arrêta ce qui eut le don de me sortir de ma rêverie.
Mon père s'exclama :
« T'as l'air fin avec ce truc sur le bras ! Bon, je dois aller au boulot. A mon avis, rends-toi au bâtiment d'accueil pour te renseigner. Prends le bus pour rentrer, parce que personne pourra venir te chercher.
- Ok, ben tchao alors... »
Je sortis de la voiture qui démarra en trombe. Même pas un au revoir... Super ! Faisant quelques pas vers l'infrastructure, je m'arrêtais net. Me faisant bousculer par de nombreuses personnes, certaines même échappant des ''putain ! Mais vire !'', je me décidais à bouger. Je me retournais pour demander de l'aide à une quelconque personne, mais je me pris de plein fouet une masse brunâtre qui tomba au sol. Je me précipitais à son secours et bafouillais :
« Dé… Désolé, je.. Je suis nouveau et… je t'ai pas vu et… enfin, euh, je suis Edward ! Et si tu pouvais m'aider à trouver l'accueil ce serait vraiment génial ! »
Encore bousculée, la fille releva la tête. Elle était assez petite mais elle avait quelque chose en elle qui me fit m'attarder sur son visage. Celui-ci était parfait, rond, entouré de jolis cheveux bruns, des lèvres remplies et roses… mais ce fut son regard qui me captura. Elle avait quelque chose dans le regard qui me troublait. Ses yeux étaient d'un bleu nuit magnifique et quand elle orienta sa tête vers le soleil, je crus voir comme un croissant de lune dans ses iris. Elle me tendit la main pour l'aider à se relever et je la pris. L'espace d'un instant, un courant circula entre nous. Mais pas un courant agréable, non, plutôt une sorte de décharge ou une brûlure comme si j'avais gardé un glaçon trop longtemps dans la main. Je retirais la main vivement et elle aussi. Elle me regarda bizarrement puis de nouveau sa main pour s'apercevoir qu'elle n'avait rien. Moi non plus. Etrange.
Sa voix mélodieuse coupa net ma réfléxion :
« L'accueil est en face, le bâtiment D que tu vois. »
Puis elle s'enfuit en courant ne me laissant pas le temps de lui dire merci. En reportant mes yeux vers le sol, je remarquais qu'elle avait laissé tomber sa carte de bus. Je la ramassai et décidai que ce serait mon mobile pour la revoir. Je la fourrai dans ma main. Ramassant mon sac, j'inspectais une nouvelle fois ma main et découvris ahuri qu'un petit croissant de lune s'était formé dans le creux de ma paume. Quand j'y passais le doigt, deux lettres étaient comme boursouflées '' UJ ''…
Encore un énorme merci à Phika17 pour sa gentillesse et sa relecture !
Pleins de bisous !
c0rnii
