Remus jouait autour des adultes. Remus avait six ans. Remus était un sorcier. Ce soir-là, ses parents avaient invités quelques-uns de leurs amis pour dîner et le garçonnet qu'il était, seul enfant au milieu de ces gens, dans ce grand jardin, commençait à s'ennuyer. Le petit Remus Lupin se mit alors à s'éloigner des adultes pendant que sa mère allait chercher les plats à l'intérieur de la maison, une bâtisse de taille moyenne au charme certain, rapidement rejointe par M. Lupin.

-Que fais-tu, petit ? l'interpella l'un des invités.

-Je joue, fut la seule réponse que daigna lui accorder le jeune garçon, bien trop occupé à traquer des géants imaginaires.

Alors qu'il s'éloignait encore du groupe d'invité, atteignant l'orée du bois situé derrière la demeure, il entendit un cri. Un cri qui fut le premier d'une longue série. Alerté par le bruit, le père de Remus passa sa tête par la fenêtre et pu découvrir ce qu'il se passait au-dehors. Peut-être n'aurait-il pas dû, car tout ce qu'il vit, ce fut d'immenses loups garous – la pleine lune qui illuminait le massacre l'aidant à avancer cette hypothèse – déchiquetant ses amis.

-Reste à l'intérieur ! hurla-t-il à son épouse qui l'avait rejoint, horrifiée devant ce macabre spectacle. Enferme-toi !

Il se précipita à l'extérieur. Il avait vu son fils. Il allait le sauver. Remus ne mourrait pas ce soir.

-Que fais-tu ? lui demanda sa chère et tendre. Ne sors pas ! Ils vont te tuer !

-Je sauverai notre fils avant. Retourne dedans !

Il avait aperçu son fils à l'orée du petit bois, et c'est en courant, bardé de sortilèges de protection que Lyall Lupin réussi à rejoindre son enfant qui était pétrifié, effrayé par tant de violence, de sang, de mort. Son père s'approcha et le souleva de terre, courant vers la maison. Mais, d'un coup, de solides mâchoires lui agrippèrent le bras, provoquant une douleur si intense qu'il fut obligé de lâcher son fils. Rapidement, bien qu'il tenta de lutter contre son agresseur, il fut déchiqueté par le loup-garou, plus animal qu'homme.

Le petit Remus, lui, ne savait que faire. Son père ne bougeait plus, il n'apercevait sa mère nulle part et aucun des amis de ses parents n'avaient survécu au carnage. Soudain, il vit deux yeux jaunes le fixer, et il se rendit compte que le dernier loup, le seul à ne pas être parti se tenait en face de lui, le fixant dangereusement. Le petit essaya de prendre ses jambes à son cou mais l'animal était beaucoup plus rapide. Il n'avait aucune chance de survie. Les mâchoires de la bête s'approchaient. Remus ne voulait pas mourir. Il sentit les dents du loup s'enfoncer dans sa chair sans rencontrer aucune résistance.

C'est alors que d'un coup, sans que le jeune garçon ne sache pourquoi, l'animal le lâcha et parti au plus vite. Mais le mal était fait, car si Remus n'était pas mort, il serait maudit jusqu'à sa mort.