Un cadeau en secret

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OS "Valentine's day"

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par Natasha Nox

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L'univers de Rowling appartient à Rowling.

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- Une fille et un garçon seront tirés au sort. Chacun va devoir offrir un cadeau à la personne qui lui est désignée, résonne la voix caverneuse de Dumbledore dans la Grande Salle de Poudlard. Puis d'un geste, il invite Mc Gonagall à monter avec lui sur l'estrade, qui surplombe la pièce. "Je vais laisser le Professeur Mc Gonagall vous expliquer plus en détails".

Hermione entend l'un de ses meilleurs amis, celui à la cicatrice, le célèbre Harry Potter, souffler derrière elle : "Mais comment vont-ils distribuer autant de noms alors que nous sommes des centaines ?" La rouquine sourit ; l'ignorance, semblable parfois à celle d'un "nouveau-né", de ce dernier l'amuse. Bien que son ami avait fait connaissance avec le monde de la Sorcellerie deux ans auparavant, Harry faisait encore régulièrement preuve d'innocence sur de minimes détails. Pour des Sorciers, des Sang-Pur -comme ce terme l'horripile au plus haut point ! -, il est logique que distribuer en mains propres des bouts de papiers représente une perte de temps molduesque incroyable. Un petit tour de baguette et le souci est réglé!

Soudain, elle est attirée par des rires. A une table plus loin, Vincent Crabbe, Gregory Goyle et Pansy Parkinson rient aux éclats, aux côtés d'un Draco Malfoy à l'air suffisant, sans nul doute à l'origine de la plaisanterie. Se demandant quel -ou plutôt qui- peut être à la cible de cette plaisanterie, son regard hasarde sur la table des Serpentard à la recherche de quelconques indices. Son corps se raidit en croisant des pupilles grises métalliques ; une magnifique couleur pour un être détestable ; ou plutôt que tout le monde se devait de détester. Sans rien manifester, Hermione se mord la lèvre inférieure puis se tourne à nouveau vers le professeur Mc Gonagall qui finit son discours :

"Nous allons donc procéder au tirage au sort."

De petits papiers apparaissent devant chaque personne. D'aucuns se jettent dessus, d'autres ouvrent très lentement le papier plié en quatre, les doigts tremblants. Hermione Granger appartient à cette catégorie. En l'ouvrant, elle découvre les premières lettres "dra". S'agit-il de Dramane, le fils des Smith? Elle déplie complètement le papier puis le lisse pour mieux lire l'écriture. Il lui faut plusieurs lectures avant de réaliser l'identité de son Valentin. Son cœur fait un bond et elle réprime un cri. Ron, assis à sa droite, regarde par-dessus son épaule : "Les professeurs se sont ligués contre nous pour unir les Gryffondor aux Serpentard... Daphné Greengrass. Mais, dans ton cas, je ne voudrais vraiment pas être à ta place."

"Merci beaucoup", ironise l'adolescente, les yeux toujours fixés sur le nom.

"Cho Chang", sourit Harry, attendant la réponse de ses deux amis. "Alors ?"

Hermione lève les yeux et articule : "Draco Malfoy."

Au moment où elle prononce le nom du Serpentard le plus haï du groupe, le trio se retourne vers la table du concerné. Le jeune blond sourit en regardant le papier, puis, quand ses deux colosses, Vincent et Gregory, se penchent pour voir le nom, ses yeux se lèvent en direction de la Gryffondor. Son rire désagréable s'éleve dans la salle faisant frissonner Hermione, qui ne laisse paraître aucune crainte. Au contraire, le menton levé, elle le défie. Après tout, il faut sauver les apparences.

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On dit que la nuit porte conseil, mais ce ne fut pas le cas pour Hermione Granger qui arrive le lendemain dans la Grande Salle avec des valises bleues sous les yeux. Ni Ron, ni Harry ne font de commentaires en la voyant. Ils s'efforcent d'éloigner les sujets de conversations bien loin de celui de la Saint-Valentin qui allait avoir lieue d'ici une semaine. Seul Neville Londubat, à quelques places d'eux commet un impair : "Nous avons cours de botanique ou de potions ce matin en premier cours?" Cours de potion égal Serpentard égal Malfoy à l'horizon. Le visage d'Hermione, bien qu'il reste toujours impassible comme dénué de sentiments, pâlit légèrement. Assez pour que Neville lui demande si elle se sent bien. Personne, à l'exception de ses deux amis, et certainement du groupe de Malfoy, n'est au courant de leur duo pour la journée de la Saint-Valentin. Son regard se dirige intentionnellement vers la table des Serpentard. Il n'est pas là. Remarquant cette absence, elle se sent étrange, bizarrement mal. La jeune sorcière déteste cette sensation.

- Oui, nous avons cours avec le professeur Rogue ce matin, puis cours de métamorphose avant le repas, énumére à la manière d'un pédagogue la rouquine. Pour finir, cours de sortilèges où nous travaillons aujourd'hui les sortilèges d'allégresse.

Bien qu'il n'en demandait pas tant, Neville la remercie. Tous se lèvent et se dirigent vers leurs chambres respectives pour prendre leurs affaires, à l'exception d'Hermione qui, ses affaires déjà rangées dans son sac, court vers la salle du premier cours.

Au cours de potion, Harry s'assoit à côté de son amie, sentant que le narcissique et prétentieux Draco Malfoy et son groupe se déchaîneraient sur elle. Et en effet, à peine sont-ils installés, que les moqueries fusent derrière eux :

"Je ne pouvais pas mieux tomber."

"Hé Draco, offre-lui une potion d'embellissement."

"Ou plutôt un peigne pour se coiffer ses cheveux hirsutes."

Agacé, Harry se retourne :

"Je serai toi, Malfoy, je me méfierai d'une personne aussi intelligente qu'Hermione. Qui sait-ce qu'elle pourrait t'offrir..."

Hermione, qui lisait en avance le chapitre du cours, sursaute sur sa chaise et penche sa tête vers son ami, murmurant:

"Je peux me défendre toute seule, Harry, ne t'inquiète pas. Ce crétin ne mérite pas qu'on y fasse attention."

Un "sale sang-de-bourbe" cinglant lui fait rapidement comprendre que Draco avait entendu sa réplique. Harry se tourne de nouveau vers le groupe de Serpentard et ouvre la bouche mais l'entrée du professeur Rogue, au teint toujours si blafard, dans les cachots le coupe dans son élan.

"Dix points en moins pour Gryffondor en raison de bavardages in-tem-pes-tifs. Remerciez Harry Potter, les Gryffondor."

"Le cours commence bien" , pensa Hermione en plaçant sa tête entre ses mains.

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"Quatre jours, répéte Minerva Mc Gonagall en plissant sa nouvelle robe verte émeraude. Il ne vous reste que quatre jours. Maintenant, il se fait tard! Que chacun suive son préfet et rentre dans sa pièce commune pour rejoindre sa chambre."

Ne voyant pas ses deux amis, Hermione décide de remonter sans eux.

Peu après le dîner, elle avait couru à la bibliothèque avant sa fermeture à huit heures pour emprunter "La Philosophie du matérialiste : pourquoi les Moldus préfèrent ne rien savoir" de Dust et Mildew et le superbe Magie théorique de Adalbert Lasornette qu'elle compte bien finir avant de dormir pour pouvoir le rendre le lendemain. Arrivée dans leur salle commune, elle enjambe les nombreux élèves en train de réviser, un groupe de premier année qui jouent aux échecs sur le tapis devant la cheminée avant d'atteindre enfin le dortoir des filles pour s'affaler sur le lit à baldaquin. Après avoir chauffé sa bouillotte et revêtu ses habits de nuit, elle jette son sac sur le lit avant de s'y allonger. En prenant les livres, elle remarque un billet qui dépasse d'une poche. Intriguée, elle le déplie.

"Qu'est-ce qui te ferait plaisir pour la Saint-Valentin, Granger?"

La signature représente un serpent lui faisant aussitôt deviner l'identité de la personne.

Hermione lève les yeux au ciel en maugréant : "Et, en plus, il ose se moquer de moi par message. Décidément, il va plus loin que je ne l'aurais pensé." Froissée, elle secoue la tête, déchire le papier et retourne à ses lectures. Mais, cette soirée-là, les lignes semblent se suivre sans sens. L'adolescente ne comprend pas ce qu'elle lit. Ce souci dure depuis plusieurs jours. Et la maladie, la racine de ce mal est un blond odieux qui prend plus de place dans son esprit que nécessaire.

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Tous sont rassemblés dans la salle. Certains poussent des cris de joie, d'autres râlent ; certains sont inexpressifs ; d'autres bougonnent. Toutes maisons confondues, il y a des sourires, des baisers, des gifles, des accolades. Et une fille rousse qui ouvre son cadeau. Cette fille ne s'empresse pas. Elle n'a pas envie de connaitre son cadeau. La petite boite défaite, ses doigts soulèvent le couvercle et ses traits se contractent. Une surprise. Alors, celle-la, elle ne s'y attendait pas.

"Hermione", l'interpelle Harry, intrigué, son propre cadeau -une nouvelle cravate- à la main.

Hermione lève les yeux vers lui. Pendant un instant, elle ne sait pas quoi ressentir. Il l'a surprise. Elle qui aime tout connaitre, tout savoir, tout contrôler à la minute près, elle ne comprend pas.

"Il n'y a rien, Harry. Il ne m'a rien offert."

A l'autre bout de la salle, un blond sourit amèrement, feignant de rire devant ses amis, en découvrant un stylo, un banal stylo. 'Quel cadeau de moldu!'

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Non, Hermione n'avait jamais rien espéré de concret concernant Draco, il est a.f.f.l.i.g.e.a.n.t.

Et pourtant, ces derniers jours, il lui avait envoyé des messages pour lui demander ce qu'elle désirait. Lui faisant comprendre que l'hypocrisie ne l'intéressait nullement, même pour la Saint- Valentin, elle ne lui avait pas répondu. Mais au fond d'elle-même, la jeune Gryffondor s'était senti flattée. C'était tellement inhabituel de la part de Draco. Trop inhabituel. Il se joue sûrement d'elle avec ses amis, attendant son message pour se moquer d'elle. Cependant, un part infime de son coeur espére qu'il en soit tout autre.

Et si Draco était sincère?

S'il avait voulu lui offrir un cadeau?

S'il y avait plus derrière ce cadeau?

C'est sur ces pensées qu'Hermione quitte la salle commune et la compagnie de ses deux amis pour remonter dans sa chambre. Comme tous les soirs, elle jette son sac sur le lit, prépare sa bouillotte, range son bureau, s'apprête pour le coucher puis s'allonge. Sauf qu'en s'asseyant sur le matelas, elle se relève aussitôt, piquée dans la chair. En se frottant la peau, Hermione soulève la couette et voit une petite boîte.

Perplexe, elle la prend et l'ouvre. Un mot s'y trouve : "Qui aime bien, châtie bien". Les lettres s'effacent à la lecture. Retirant le mot, la Gryffondor découvre avec surprise un bijou. La boîte lui échappe des mains et le collier cogne le sol. Un collier avec un lion et un serpent d'entrelacés.

Hermione se baisse et ramasse l'objet pour l'analyser. Le métal a l'air précieux, frappé minutieusement.

Non, elle ne comprend pas.

Ou, elle ne veut pas comprendre ce qui se trouve sous ses yeux, la signification de ce geste.

Son esprit refuse d'accepter cette idée.

L'idée que ce garçon qu'elle doit haïr lui a offert un signe de tendresse.

Sans réfléchir, elle range le collier dans un tiroir fermé par un cadenas, sa boîte à secrets.

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Hermione court comme chaque matin dans les couloirs. Non qu'elle soit en retard, elle est toujours la première aux cours mais elle craint de faillir à son apparence d'élève douée, de première de la classe. Elle court donc dans les couloirs encore vides -il est bien trop tôt et la plupart des élèves déjeunaient encore. Au coin d'un couloir, sa tête percute un corps et elle tombe à la renverse.

"Il n'y a bien que les sang-de-bourbe pour n'avoir aucun sens de l'orientation", susurre une voix moqueuse et lente. Devant elle, Vincent et Gregory rient bêtement ; Draco, à l'origine de la blague, se contente d'un petit sourire en coin.

Sans un mot, les assassinant du regard, Hermione se relève, époussette sa robe de sorcier pendant que le jeune Serpentard continue : "Ton non-cadeau t'a plu?". La Gryffondor relève la tête à ce moment précis et que les deux yeux gris se plantent dans son regard. "Il n'a rien dit à ses amis, Vincent et Gregory ne savent pas qu'il m'a offert un cadeau", en déduit la sorcière." Plutôt astucieux."

Puis d'un signe, le trio se met en marche. En bousculant Hermione, il chuchote : "Qui aime bien, châtie bien."

Et il ajoute à voix haute : "Sale sang-de-bourbe"

Hermione, les joues cramoisies et le cerveau en ébullition, le regarde s'éloigner ; puis elle s'empresse de crier : "Sombre crétin!"

Draco se retourne. Un sourire affiché sur le visage.

A cet instant, la Gryffondor comprend que ce qu'elle refusait de voir est réel.

"Astucieux et stupide", ajoute-t-elle dans un murmure avant de recommencer à courir pour rejoindre les serres du Professeur Chourave.


Question : ne voyez-vous aussi que du Dramione dans les films?