Disclaimer : Albator, Toshiro, Clio, Warius, appartiennent à leur créateur M. Leiji Matsumoto
Les autres personnages sont à moi
1.
Après avoir fait rouler son fauteuil à travers le bureau du général de la Flotte terrestre, Alguérande en bloqua la manette.
Joal Hurmonde accueillit ses deux visiteurs, songeant qu'il aurait dû se rendre aux raisons de son ami borgne et balafré silencieux dont la mine n'était que reproches !
Le jeune homme était pâle au possible, les yeux cernés, était loin d'avoir retrouvé un poids acceptable et bien que lui aussi se tienne respectueusement face à son général, quelque chose qui ressemblait à de la crainte affolait ses immenses prunelles gris acier.
- Général Hurmonde, je suis à vos ordres. Je suis également prêt à faire mon rapport, déclara Alguérande d'une voix plus assurée que ne le donnait à penser sa triste apparence.
Joal en fut secrètement rasséréné. Comme tous ceux de sa lignée avant lui, même si le physique lui faisait défaut, le mental était là, lui permettant au nécessaire de faire des miracles ! – d'ailleurs, pour Alguérande, se tenir là, en était un !
Joal Hurmonde leva la main.
- Nos Techniciens d'Usines ont vidé la mémoire de Gander Oxymonth. Je n'ignore donc rien des derniers instants du Pharaon et que vous l'ayez sacrifié pour permettre au convoi de transport de parvenir en zone sûre. Bien que très endommagée, à peine fonctionnelle, je sais que vous avez tenté le crash mémoriel de votre second, sans y parvenir. Mais le Fantôme n'a pas pu s'en servir…
- Comment cela ? souffla le jeune homme en se ranimant légèrement, son père se redressant pour poser une main apaisante sur son épaule.
- Oxymonth s'est suicidé dans ses derniers fragments de conscience. Il a libéré les capsules d'acide qui ont tout détruit en lui. Le Fantôme pouvait le démonter pièce par pièce, il n'aurait rien tiré de lui. Et depuis le Centre Hospitalier, Surlis a intimé la procédure en chaîne aux derniers survivants Mécaniques. Vous n'avez donc pas failli sur ce point-là non plus, Alguérande !
- Formidable. J'en suis ravi, assura le jeune homme avant de baisser la tête.
Après de longs instants de silence, peut-être un peu surpris que son général n'ait pas repris l'officieux débriefing, Alguérande releva des yeux embués.
- Je ne puis guère vous apprendre quoi que ce soit de plus, général Hurmonde. J'ai été HS, et le Fantôme a bien fait en sorte que ça dure, des mois durant. Je sais juste que mon père une fois de plus risqué sa vie pour moi !
- Vous êtes un de mes plus brillants éléments, Alguérande, et ce depuis le tout début, à votre manière
Le jeune homme laissa échapper un profond soupir, le visage creusé par l'épuisement.
- Je n'ai plus d'équipage, plus de cuirassé.
- Nous avons du personnel sur nos Listes de Recrutements, à divers niveaux d'expérience, assura le général de la Flotte. Quant au Pharaon, quand nous avons compris qu'il était perdu, il y a des mois, nous vous avons choisi un nouveau cuirassé !
- Je ne suis pas en état d'en prendre le commandement…
- Il vous attendra !
Joal tourna la tête vers Albator.
- J'aurais encore tant de points à éclaircir ! Mais ton fils doit rentrer chez lui, je ne l'importunerai plus.
- Tu te rabattras donc sur moi !
- Je viendrai ce soir. Je devine que tu peux combler les trous dans la mémoire d'Alguérande, et sûrement que vous êtes passés par les mêmes tourments pour défaire le Fantôme ! Désolé de vous harceler, mais rien ne vient contrecarrer les sombres prévisions des mois à venir. Il me faut un max de renseignements. Et bien qu'il ne soit pas de l'Alliance Royale des Pirates, le Fantôme, sa façon de se battre, et comment vous l'avez vaincu, pourrait aider nos Stratèges !
- Algie voudrait faire plus, mais là il ne peut pas. Je prendrai donc sa place pour les dernières nouvelles !
- Merci, Albator !
Préoccupé, ayant très envie de poursuivre l'entretien, Joal Hurmonde les laissa repartir sans plus mot dire.
A l'entrée du château, Madaryne dévala les quelques marches.
- Je peux récupérer mon mari ?
- Oui. Je répondrai désormais pour lui. Hurmonde a eu sa version Militaire, à moi de donner la mienne !
- Et, tu lui diras tout ? s'inquiéta la jeune femme.
- Si je peux l'éviter… Mais il me faudra sûrement tout révéler afin que la vérité passe justement. Je m'en occupe, Mady. Prends bien soin de ton époux !
- Plutôt deux fois qu'une, Albator ! Et la Kiné l'attend pour la revalidation dans l'eau, très lentement, très délicatement.
- J'ai quelques sensations dans les jambes, sourit Alguérande.
- On en reparlera quand tu cavaleras, fit Madaryne en l'emmenant.
Et les portes du château se refermèrent sur le jeune couple. Le lieu le plus sûr qui soit. Pour le moment.
