Bonjour à tous! Voici ma première fanfic sur Twilight (et accessoirement, la première fanfic que je poste sur ce site)! Je suis une fidèle lectrice des histoires qui sont publiés chaque jour sur , et plus particulièrement sur: Harry Potter, Twilight et Supernatural dont je suis fan!

J'ai écrit cette fanfiction avec tout mon coeur, parce que Jacob est le personnage que je préfère. J'imagine sa douleur à voir Bella s'éloigner pour retrouver Edward, et ça m'inspire! Je ne sais pas pourquoi, mais les sentiments négatifs comme la tristesse, la douleur et le désespoir sont ceux qui m'inspirent le plus lorsque j'écris! (Pourtant, je mène une vie heureuse et saine!^^) Bref, j'espère qu'elle vous plaira! N'oubliez pas d'écrire une petite review pour me dire si vous aimez ou pas! Bisous.

La voiture s'éloigna rapidement, ses pneus crissant sur le gravier beige. Un filet de poussière s'éleva et vint se placer entre elle et moi. Bientôt, je ne distinguai plus rien d'autre que les phares au loin, dernier vestige de mon cœur intact. Puis plus rien. Le néant. Je baissais la tête à temps pour voir que tous mes membres tremblaient d'une fureur plus intense que celles qu'il m'avait été donné de ressentir dans ma vie toute entière. Il n'y avait aucun moyen que je me calme, et je le savais. J'enlevai mes chaussures en une fraction de seconde. Lorsque mon cœur se déchira de douleur, je courrais déjà dans la forêt, les poils bruns de mon corps flottant derrière moi. Jamais mon pas n'avait été aussi rapide, et jamais mon intention de fuir cette partie du monde n'avait été aussi ardente. Tout ce que je désirais à présent, c'était disparaître de la surface de la Terre jusque dans un endroit où la douleur et la peine n'existeraient pas.

Malgré la solitude, ce fut comme si ma tête aussi dévastée soit elle, avait été branchée à un réseau téléphonique. J'entendais soudain les voix alarmées de mes frères hurler contre mes tympans, s'inquiéter pour moi. J'aurais voulu trouver le moyen de couper le contact qui les liait à ma pensée, mais il n'y en avait aucun. Je continuais de courir, incapable de m'arrêter et d'affronter cette lame tranchante qui s'amusait à déchirer mes entrailles. Bientôt cependant, alors que j'essayais d'occuper mon esprit par toutes les choses les plus anodines qui me venaient à l'esprit, je pensai à mon père. Il venait de perdre l'un de ses meilleurs amis et n'allait pas bien du tout. Qu'adviendrait-il de lui si je disparaissais sans donner d'explications? Je serais alors - moi aussi - une personne sans cœur, incapable de tenir compte des autres. Ce fut lui plus que toute autre chose, qui me ramena à la raison. Il était le seul à encore compter dans cet océan de douleur. Le seul qui puisse m'empêcher d'envisager la solution ultime pour y mettre fin. Sans Billy sur qui je devais veiller, Dieu seul savait ce dont je pourrais être capable. A sa manière, mon père me préservait de tout acte irréfléchi. Je m'arrêtais de courir lorsque j'arrivais près des falaises. Ces falaises d'où Bella avait sauté, inconsciente du danger qui la guettait. Moi aussi, j'aurais aimé pouvoir plonger dans la mer déchainée et laisser mon chagrin se faire emporter par une vague inapaisable. J'aurais voulu ressortir de l'eau, lavé de ce désespoir écœurant, pour pouvoir rire à nouveau.

Mes derniers moments de joie avaient été gâchés, une fois de plus, par ces abjectes créatures au sang-froid. Comme si les Cullen prenaient un malin plaisir à attendre le moment le plus heureux et le plus léger de mon existence, pour me détruire. Une rage plus grande encore inonda chacune de mes veines. A tel point, que j'ignorais si je serais capable de me débarrasser de ma condition de loup pour redevenir humain. A ce moment précis, ma colère m'aveuglait, mais elle n'était pas aussi accaparante que le vide laissé par le départ de Bella. Si je l'avais voulu, j'aurais pu rattraper la voiture que conduisait Alice Cullen et la forcer à s'arrêter. Mais l'obsession qu'avait la fille de Charlie pour les vampires ne ferait qu'aggraver ce qu'elle pensait de moi, si je l'empêchais de sauver Edward. Elle me haïrait à tout jamais. Au fond, cela ne vaudrait-il pas mieux qu'un amour insuffisant? Pensais-je en tanguant dangereusement sur le précipice du ravin. Une partie de moi la détestait pour préférer mon ennemi. J'aurais souhaité que cette partie écrase cet amour immuable que je ressentais pour elle. Pourtant, à chaque fois que fermait les yeux, je ne voyais que son visage pâle et fragile. Elle hanterait mes nuits, et ne ferait qu'accroître la douleur déjà existante, je le savais.

Aussi pathétique que cela puisse paraître, ma vie toute entière tournait autour de la sienne. Son rejet signifiait beaucoup plus qu'une simple déception amoureuse pour moi. En partant, Bella émiettait mon cœur et ma vie. Ne restait plus dans mon enveloppe charnelle, qu'une âme torturée qui ne guérirait jamais. De manière irréfléchie et brutale, je me jetai en avant et tête la première, tombais dans le vide. Avant même d'avoir effleuré l'eau, j'avais abandonné mon habit animal pour retrouver de manière instinctive, mon corps d'homme bouleversé.

La mer était aussi déchainée que lorsque je l'en avais sorti. Les vagues ne me ménagèrent pas et m'écrasèrent violemment contre la paroi rocheuse, éraflant ma peau. La surface était à plusieurs mètres au-dessus de moi, mais je ne cherchais pas à l'atteindre. L'eau assourdissait chaque bruit. Elle était un rempart entre moi et le monde. Un brouillard entre mes pensées et celles de mes semblables. Ma condition de loup me dotait d'une résistance beaucoup plus grande que celle des simples mortels. Plusieurs minutes s'écoulèrent et l'eau me balançait toujours plus fort contre la falaise rugueuse. Les écorchures de mes bras laissaient se dégager un liquide rouge qui se dissipait avec les vagues de la mer, mais je me sentais étrangement anesthésié. Calme.

Il me fallut plusieurs secondes pour réaliser qu'une main ferme et puissante s'était agrippée autour de mon poignet, pour me tirer vers la surface. Je tentai de me débattre pour rester dans mon cocon insensible, mais me résignai lorsque deux autres mains s'accrochèrent à mon épaule pour me ramener en arrière. Satanés loups ! Où que je me trouve, ils ne me laisseraient jamais en paix. Malgré mon désir de rester au plus profond de l'océan, j'inspirai à pleins poumons lorsque ma tête sorti enfin de l'eau. Les mains ne me lâchèrent pas malgré mes protestations muettes. Ma voix semblait en effet, être restée avec ma forteresse sous-marine. Paul et Quil nagèrent jusqu'à la rive, dans un silence complet. La douleur avait refait surface en même temps que mon corps, mais je tentais de la dissimuler tandis que mes genoux heurtaient la plage de sable blanc. Malgré le fait que nous étions maintenant au sec, la main de Paul continuait d'encercler mon poignet, comme une menotte faite de chair. J'essayai de m'en dégager, mais en vain. Les minutes que j'avais passé sous l'eau semblaient m'avoir vidé de mes forces.

-Lâche-moi… Réussis-je à murmurer d'une voix rauque et épuisée, tandis que Paul et Quil me forçaient à me lever et à les suivre.

Aucun deux ne m'obéit, ne me répondit, ni même ne me regarda. L'expression sur leur visage mélangeait ce qui semblait être de la colère et du dégout. Ils condamnaient tous deux la manière dont j'avais agi. Si leur réaction était froide à ce point, je ne pouvais que redouter ce que dirait Sam en me voyant. Car je savais pertinemment qu'aucun de mes deux amis ne me laisseraient m'en aller sans évoquer ma conduite auprès du mâle Alpha de notre meute. Sam, aussi impressionnant qu'il soit, n'avait aucun droit de savoir. Aucun droit de se glisser dans ma tête pour essayer de comprendre les raisons de ma stupidité. La douleur que je tentai vainement de refouler, n'appartenait qu'à moi. En redevenant humain, j'avais récupéré ma capacité à garder mes pensées secrètes. Personne ne saurait combien chaque fibre de mon corps semblait se tendre jusqu'à se briser, ni combien chacun de mes organes internes se contractaient pour ne produire qu'un seul et même noyau de douleur. Je m'interdisais d'en parler à qui que ce soit. D'abord parce que cette douleur : Personne ne pouvait la comprendre. Personne ne pouvait ne serait-ce qu'imaginer sa force, ni ce qu'elle représentait à mes yeux. Ensuite, je refusais toujours de croire que j'avais perdu la bataille face aux sangsues que je méprisais tant. Ce n'était pas mon orgueil, ni même ma haine pour les Cullen qui me faisaient penser cela. Je voulais croire qu'il restait encore un espoir pour que Bella ouvre enfin les yeux et réalise que j'étais celui dont elle avait vraiment besoin. Or, après les événements de la journée, ma meute n'en reviendrait pas de mon obstination et tenterait de me raisonner, ce dont je n'avais pas besoin…

Au fur et à mesure que nous avançâmes sur la route terreuse qui menait à la maison reculée de LaPush, où vivaient Sam et Emilie, je commençai à me sentir honteux. Pas pour les émotions que je ressentais, mais pour l'imbécilité de mon geste. Pour Billy, je n'avais pas eu l'intention de me tuer. Mais la douleur physique de la mer déchainée avait semblé atténuer celle qui me brisait intérieurement, et sur le moment, plus rien d'autre n'avait compté. Je réalisais maintenant que les minutes s'étaient étirées et que ma détermination aurait pu me coûter la vie. Lorsque la maison apparut, après un virage particulièrement serré, mon cœur se serra. Sam attendait sur le pas de la porte. Il était debout et immobile, comme une statue de marbre, les bras croisés sur sa poitrine. Ses yeux étaient plissés et nous regardaient arriver.

-Entre. Me dit-il simplement lorsque Paul lâcha mon poignet.

Il était inutile que je songe à profiter de ce moment pour fuir. Que je le veuille ou non, les loups étaient ma famille et si je décidais de ne pas quitter Billy, cela signifiait que je ne les quittais pas non plus.