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Bien le bonjour chers lecteurs et chères lectrices ! Bienvenue dans mon univers et dans ma fanfic Les liens du cœur qui portait à l'origine le titre The links of heart.
J'ai commencé cette histoire en 2013 ce qui fait une paire d'années à présent. J'espère qu'elle vous plaira. Je suis ouverte à toute critique, qu'elle soit positive ou négative. Pour chaque chapitre, je posterai à la fin ce que j'appelle "Le petit commentaire de l'auteure". Comme son nom l'indique, j'y laisserai une trace et vous parlerez du chapitre concerné. Il se peut aussi qu'en début de chapitre je mette les musiques que j'ai écoutées lorsque j'ai écrit le chapitre. Histoire de se mettre dans l'ambiance *smile*. Le titre de chaque chapitre est une citation que j'ai empruntée. Le nom de son auteur apparaitra avant chaque chapitre.
Avant la lecture, voici quelques informations concernant cette histoire :
Rating : T (certains passages contiennent de la violence, des termes grossiers, des actes sexuels...etc. Néanmoins, je tiens à souligner que cette fic n'est pas vulgaire. Si un passage peut choquer la sensibilité de certaines personnes, je préviendrai en début de chapitre.)
Genres : Action-Aventure ; Amitié ; Romance ; Drame.
Pairing : Vous pensez vraiment que je vais vous le dire d'emblée ? *rire sardonique*
Disclaimer : One Piece est une œuvre qui appartient à l'illustre Eiichiro Oda. Je me permets d'emprunter ses personnages et son univers pour ma fic et y ajoute les miens.
Arcs narratifs :
- Arc I : chapitres 1 à 24 ;
- Arc II : chapitres 25 à ?
Citation du chapitre : L'ignorance est plus obscure que la nuit (Proverbe foulfouldé)
Bonne lecture mes agneaux !
Chapitre un
L'ignorance est plus obscure que la nuit
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« Moi, quand je serai grande, je voudrais devenir aussi forte et intelligente que papa, et aussi belle et gentille que maman ! »
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Mes mains tentent désespérément de s'agripper à quelque chose. Mais elles ne touchent rien d'autre que de petites particules qui glissent lentement et inlassablement entre mes doigts. C'est chaud, c'est doux. Je sens que cette texture parsème mes joues, mes bras, et même ma bouche. Je remue légèrement la langue. Un goût affreux semblable à de l'acier se plaque contre mes palais, m'obligeant à cesser tout mouvement. Ma respiration est régulière et profonde, comme si je poursuivais un long coma sans fin. Je n'entends rien. C'est le néant. Je sens juste un liquide frais qui absorbe peu à peu mes jambes et qui tente de m'emporter pour je ne sais quel voyage.
Je me retourne d'un mouvement d'épaule pour être sur le dos. Mes pieds jonglent avec le liquide et m'envoient quelques gouttelettes sur le visage. Les rayons du soleil me brûlent immédiatement les paupières et je me sens dans l'incapacité d'ouvrir les yeux. Mais ce petit picotement n'est rien comparé au calvaire que subit mon crâne. Soudainement un son strident s'est répandu dans tout mon être. J'ai l'impression de sentir les pulsations de mon cœur à travers mes tempes. Mes deux mains se frayent un chemin jusqu'à cet endroit. Une brusque douleur apparaît au dessus de mon arcade sourcilière droite. Je gémis mais rien n'y fait : je ne perçois plus que la cacophonie qui a investi ma tête. Je tente vainement de me relever, en vain. Alors je décide de procéder autrement : je me retourne cette fois sur le ventre, dans ma position de départ, et je pousse sur mes faibles bras pour me redresser.
Me voilà assise.
J'ouvre enfin les yeux et mes pupilles sont alertées par la quantité phénoménale de couleurs vives qui menacent de m'aveugler à vie. Je prends une profonde inspiration et cligne plusieurs fois des paupières pour m'habituer au lieu. Un mélange de différentes nuances de vert et de jaune me brûle les yeux. Je me retourne pour tenter de comprendre quel est donc ce liquide qui s'est maintenant familiarisé avec mes fesses. De l'eau. Mes prunelles naviguent plus loin et je découvre l'océan qui semble à la fois rassurant et effrayant. Je perçois le léger bruit des vagues qui viennent me chatouiller le bassin. La douleur qui m'assène perpétuellement le front me ramène à l'évidence de la situation.
Je ne sais absolument pas quoi faire.
J'essaie de me souvenir de ma venue sur cette île mais les maux de tête m'empêchent de me concentrer. Je reste plantée là quelques minutes jusqu'à ce qu'un frisson électrifie tout mon être. A force de me tenir immobile l'eau s'est refroidie autour de moi. Je ne me sens pas très bien. Je décide d'avancer, malgré tout, vers cette vaste étendue de végétation qui s'offre à ma vision. Après tout, si mes pas me mènent à rien je pourrai toujours rebrousser chemin et me noyer. Je suis persuadée que l'océan m'accueillerait les bras grands ouverts. Je pousse sur mes bras et condamne les muscles de mes jambes à supporter tout mon corps. Je ne fais pas trois pas que je m'écroule de tout mon long dans le sable. Je tente dé réitérer l'expérience mais le résultat est le même. Par conséquent il ne me reste plus qu'à ramper jusqu'à une destination inconnue.
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L'herbe caresse mes mollets nus, les fleurs m'effleurent les côtes, des brindilles se nichent dans ma chevelure. Je n'ai pas la force nécessaire pour repousser chaque toile d'araignée qui me barre le chemin. Leur texture collante m'envahit le visage. Je poursuis ma route sans broncher jusqu'à ce que je sente un aranéide se balader nonchalamment sur ma joue. Je le repousse d'une claque. Mais je ne fais pas dix mètres qu'une armée de fourmis s'en prend à mes jambes. Leurs morsures synchronisées me font l'effet d'un coup de fouet. Je roule sur le côté pour les chasser et me cogne involontairement à un arbre. Je profite de ce dernier pour me redresser maladroitement et contempler les environs. Les multiples nuances de vert sont toujours présentes. Il y en a pour tous les goûts : du vert avocat, de jade, du kaki et même une légère touche de vert pistache. Je me demande depuis quand je suis aussi calée en la matière mais les tambours qui se sont logés définitivement dans ma tête empêchent toujours tout acte de réflexion. Je fronce les sourcils et prends la décision qu'à partir de cet instant je détesterai le vert. Qu'importe la nuance.
Je reprends ma route, toujours en rampant, et m'aperçois que je monte de plus en plus. A mon plus grand bonheur, l'herbe cède peu à peu son omniprésence à de la terre sèche et rêche. Mon champ de vision croît considérablement. Cela me fait presque sourire alors qu'il n'y a absolument rien de drôle.
Des piaillements me font lever les yeux. Un groupe d'oiseaux sautent de branche en branche non sans jaser. Puis l'un d'entre eux plonge vers une surface inconnue et remonte vers ses partenaires, poisson en bouche. Chacun se succède à la pêche. Je les observe attentivement. Une conclusion me frappe l'esprit.
Un ruisseau. De l'eau de source.
Je me mets à ramper de toutes mes forces vers les oiseaux qui, me voyant approcher, finissent par me laisser en solitaire avec cette source inconnue. En atteignant la rivière je suis prise d'une étrange euphorie qui me fait glousser d'un rire insonore. C'est à cet instant que je sens à quel point ma bouche et ma gorge sont déshydratées. Je me penche. Le reflet d'une petite fille m'effraye une demie seconde jusqu'à ce que je comprenne que c'est moi. Mes yeux se perdent dans ceux de l'image qui se dessine sur l'étendue d'eau. Ils sont bleus. Mais pas d'un bleu courant. C'est un croisement entre le clair et le foncé, comme si la couleur de mes prunelles était à l'origine de la limite entre ces deux teintes. Mes cheveux sont longs, sales, et écarlates. Des toiles d'araignée et de la terre recouvrent mon visage. Et ce n'est pas tout. Sur mon front, juste au dessus de mon sourcil droit, figure une plaie à peine sèche. Des restes de sang s'étalent près de mon œil, sur ma joue et sur mon menton. J'en ignore encore la cause. Je fronce les sourcils. L'envie prend possession de mon corps. Ni une ni deux je me jette tête la première dans l'eau fraîche.
Je bois de longues gorgées, me délectant de la sensation que procurent les vaguelettes sur l'intégralité de mon corps. Le courant n'est pas très fort mais je m'agrippe tout de même à un rocher. J'ai l'impression que mes forces me quittent. Je frotte le plus vivement que je peux mes petits bras et mes jambes. Les piqûres de ces saletés de fourmis me démangent terriblement. Je me fais violence pour ne pas me gratter. Je me rince plusieurs fois le visage et essore mes cheveux qui tombent en cascades sur mes épaules et sur mon dos nu. Nu ?
Je m'assois sur le rocher et considère mes habits. Il ne me reste plus qu'une jupe déchirée sur les bords. Le haut s'est volatilisé, à l'exception de deux manches et d'un col qui s'arrête au dessus de ma poitrine plate. De nombreuses griffures parsèment cette dernière et mon ventre. Je me demande depuis quand je suis dans cet accoutrement. Je rejette ma chevelure en arrière et regrette de n'avoir rien pour les attacher.
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Tandis que mes bras sont en pleine forme et pourraient soulever des montagnes, mes jambes refusent toujours de me porter. Je m'assis en tailleur sur la terre et les examine soigneusement. Je remarque trois énormes plaques rouges près de mes talons. En regardant plus attentivement, il est évident que ces inflammations n'ont rien à voir avec les piqûres de fourmis. Je m'efforce de bouger le plus vite possible les orteils mais le résultat n'est pas fameux. Tous mes muscles partant de la plante des pieds à mes genoux semblent endoloris. Je constate que je n'ai pas d'autre choix que de ramper de nouveau. J'examine les alentours. Une grande montagne s'offre à moi, bien que j'en ai déjà parcourue une petite partie. Je suis bien résolue à en atteindre le sommet ce qui semble un peu stupide étant donné que rien ne m'attend. Je me mets à quatre pattes et avance vers l'inconnu.
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Je ne sais pas combien de temps s'est écoulé depuis ma baignade dans la rivière. Des minutes ? Des heures ? Suffisamment en tout cas pour que le soleil aie laissé place à la lune et ne tarde pas, à présent, à se lever. Du moins je l'espère. La nuit ressemble à une couche de ténèbres qui a pris possession des lieux pour ne jamais les quitter. Et Dieu sait ce que j'aimerais l'enlever, cette couche. Mes yeux ne parviennent pas à s'adapter à la noirceur de la jungle. Je monte, je monte, je monte. Toujours sans but. Ce qui, à un certain moment, m'a fait réaliser que mes actions sont dénuées de sens. Complètement stupides même. Je regrette de plus en plus de ne pas m'être noyée dans l'océan ou même dans la rivière. Après tout je ne suis qu'une âme démunie d'objectif qui erre – non sans mal – vers le sommet d'une montagne. Le vacarme dans ma tête ayant plié bagage, je peux à présent percevoir les bruits qui m'entourent. Le calme ne semble pas d'actualité. Durant mon ascension j'ai dû par deux fois me cacher dans les hautes herbes qui ont de nouveau fait leur apparition pour être hors de portée d'ours et de tigres. Cette jungle ne cesse jamais de me surprendre.
Alors que la fatigue fait trembler de plus en plus mes avant-bras, une percée dans le ciel attire mon attention. Je me retourne sur le dos et examine le ciel, m'accordant quelques minutes de répit. Juste au dessus de moi le ciel se confond entre des nuances de violet et de bleu marine. Des étoiles ornent le tout irrégulièrement, dessinant des motifs étranges. Je me surprends à les compter, comme si ma vie dépendait de cet instant. Toutefois, ma tâche se fait plus laborieuse à mesure que j'approche de l'océan.
...L'océan ?
Je relève légèrement la tête. L'océan entoure l'île, la berçant d'un mouvement continu et l'enivrant de son arôme salé. Juste au dessus le ciel prend une teinte orange-rose et à un certain point il est jaune. Mais d'un jaune à couper le souffle, qui chasse l'obscurité comme un ballet le ferait avec de la poussière. Le jour se lève et le soleil me redonne espoir. L'espoir que je ne sois pas ici pour rien, que je trouverai forcément une raison à ma venue, quelque chose à faire. Une fois de plus je reprends ma route vers l'inconnu qui ne semble n'avoir aucune limite.
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Mes yeux clignent plusieurs fois de stupéfaction. Une cabane. Une cabane, sur ma droite. Une véritable cabane. Je me demande un instant si le soleil ou le faim me font halluciner. Or, j'ai beau m'approcher elle ne semble pas disparaître. Fièrement plantée dans la terre, la cabane est faite de planches aux dimensions variées. Le toit donne l'aspect d'être fait à la va-vite mais aussi il donne le sentiment d'être robuste et solide. Alors que je suis à cinq mètres de l'entrée de cette cabane, un homme trouble ma solitude et sort, balai en main. Il est petit, un turban recouvre son crâne et sa salopette rose à pois attire mon attention. Il siffle négligemment mais son expression se fige dès qu'il me voit. En une fraction de seconde il semble être en proie à un arrêt cardiaque. Ses yeux se ferment énergiquement puis se rouvrent.
- Non de non... Ce n'est...
Je ne bouge pas d'un millimètre. J'essaie d'être la plus sage possible pour ne pas l'effrayer. J'ouvre la bouche pour parler mais rien ne sort.
- Boss ! Boss y a un souci ! Euh...un gros souci !
Il s'éclipse à l'intérieur de la cabane et je repose la tête contre le sol. J'aimerais mourir là, tout de suite.
- T'es qui morveuse ?
Je lève les yeux. Une énorme femme rousse se dresse sur le seuil de la maison, les mains sur les hanches et une cigarette en bouche. Elle porte un pantalon rayé vert – oh mon Dieu quelle horreur cette teinte - et une chemise blanche toute simple.
- Alors ? s'impatiente-t-elle.
Je ne réponds pas. En fait, je ne sais pas quoi lui répondre. Je lui fais un signe vers ma bouche. Elle fronce les sourcils, tape du pied et croise les bras.
- T'as la dalle, c'est ça ?
Je hoche la tête et me redresse pour être assise. Subitement elle se met à ricaner extrêmement fort. Mais elle finit par se taire très vite et me jette un regard empli de reproches.
- Tu peux toujours courir pour que j'te donne de la bouffe, gamine. Ici la nourriture ça se gagne en travaillant. Alors ta tête de chien battu et tes yeux larmoyants tu peux les remballer et les mettre où j'pense.
Elle tourne les talons, disparaît dans la cabane et claque la porte bruyamment. De nombreux oiseaux s'envolent dans la forêt, pris au dépourvu. J'avale difficilement ma salive et réfléchis un instant. La déception fait peu à peu place à la frustration, puis à la colère, et enfin à la fureur. J'ai envie de crier. Non, de rugir. J'ai envie de hurler à la face du monde entier « « T'es qui morveuse ? » ? Mais je ne sais pas qui je suis ! Je ne sais pas ce que je fiche ici, dans cette fichue jungle, ou forêt, ou je ne sais quel endroit ! J'ai beau tenter de me souvenir du « Pourquoi je suis ici ? Pourquoi j'ai une cicatrice au dessus du sourcil ? Pourquoi je suis presque nue ? », je n'y arrive pas ! J'essaie, vraiment, encore et encore, de toutes mes forces mais rien n'y fait. Un trou noir a pris possession de mon âme. On m'a volé mes souvenirs, les fermant à double tour dans un endroit où l'accès m'est interdit ! ».
Je me mets à frapper avec frénésie et acharnement la terre. Puis je creuse. J'essaie de me faire souffrir pour me faire prendre conscience de ma nullité d'existence. Mes ongles saignent mais je ne m'arrête pas. Enfin, au bout de quelques minutes l'épuisement et l'accablement s'abattent sur mes épaules. Je redresse la tête et, à travers le rideau de mes cheveux, je perçois la cabane.
Me voilà au sommet. C'était ça mon but, non ? Alors je ne partirai pas. Non, je ne partirai pas. Je ne sais pas ce que je cherche exactement mais une certitude me fouette le visage : je ne veux plus jamais être seule. Alors je me glisse jusqu'au mur de la cabane, près de la porte et je m'y adosse. Je ramène mes genoux contre ma poitrine, j'enfouis ma tête dans mes bras et je m'endors d'un sommeil dépourvu de réjouissance.
Le petit commentaire de l'auteure : 2013... Ça parait loin tout de même, non ? Nous sommes actuellement en 2018 et je tiens à souligner que je n'ai pas retouché ce chapitre ni ceux à venir. Je reconnais certaines maladresses et des passages dont je ne suis pas satisfaite mais je souhaite faire honneur à mon travail passé. Cela me permet également de noter l'évolution de mon style. Ce chapitre sert clairement d'introduction. Le décor est en partie planté, il ne vous reste plus qu'à lire la suite hihi.
Ciaossu !
