Toutes les histoires de la série Scientia sont bâties comme des épisodes de la série télévisée. Chaque épisode est une histoire à part entière avec une intrigue secondaire centrée sur le développement des personnages. Il y a une évolution d'une histoire à l'autre, mais chaque histoire peut être lue seule.
Cette épisode est la première épisode de la saison 2. Voici la chronologie :
Saison 1
1- Le privilège du grade
2- Douze
3- Factions
4- Les forces d'attraction
5- L'élu
6- Permissions spéciales
7- Le destin du USS Hawking
Douze-cent-trois était allongé dans un lit, dans un centre de soin sur la planète Trente. Cela faisait quatre mois qu'il était dans le coma et personne ne pouvait dire s'il s'en sortirait un jour. Le mal dont il était atteint était inconnu même des siens, parce qu'il était unique. Comme beaucoup de Trentiens, ses gènes avaient été modifiés, dans son cas pour être un officier de Starfleet. Par contre, son progénien, c'est à dire, son troisième parent, lui avait offert un pouvoir modelé par des générations de progéniens et qui lui permettait de contrôler les foules par la pensée.
Il avait du utiliser ce pouvoir en continue pour satisfaire des ennemis qui détenaient l'équipage de son vaisseau, le Hawking, en otage. C'est ce qui l'avait mis dans cet état. Et comme il était le seul à posséder ce pouvoir, personne ne connaissait de remède à son état. Personne ne pouvait savoir comment ça allait évoluer.
Ce matin-là, Deux-Mille-Deux, la mère de Douze-Cent-Trois se rendit à l'hôpital pour rendre visite à son fils, comme elle le faisait régulièrement. Elle amenait le livre d'astronomie qu'il préférait quand il était petit et elle le lui lisait. Puis, lui prenant la main, elle lui racontait les dernières nouvelles et ensuite, elle repartait.
Ce matin-là, quand elle entra dans la chambre de son fils, elle se trouva devant un lit vide. Une pensée horrible lui vint. Il était mort et personne ne lui avait dit. Elle sortit de la chambre questionna le premier soigneur qu'elle croisa.
Ce dernier consulta l'ordinateur de l'étage pour constater que rien n'était arrivé et que Douze-Cent-Trois aurait dû être dans sa chambre.
L'alarme fut donnée et des recherches intensives s'amorcèrent. Deux-Mille-Deux quitta l'hôpital sans attendre la fin des recherches. Pour retrouver son fils, il n'y avait qu'une personne en qui elle avait confiance.
Dès qu'elle fut chez elle, elle ouvrit son ordinateur et contacta Starfleet. Un officier de communication lui répondit.
- Je comprends qu'elle est difficile à rejoindre, commença la mère de Douze, mais je dois envoyer un message de toute urgence au capitaine Roberge.
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Léa Roberge n'était plus seulement le capitaine d'un vaisseau, elle dirigeait aussi une station et une organisation pour contrôler les voyages dans le temps : l'Agence de surveillance inter-temporelle. Tout était à faire et pourtant tout était déjà fait. Ainsi était l'étrange réalité du voyage dans le temps.
Dès le moment où Léa, avec l'accord de l'amirauté de Starfleet, avait créé l'Agence, Starfleet avait décidé de construire des vaisseaux temporelles et d'envoyer, de temps à autre, un équipage rejoindre les rangs de l'Agence à un endroit et une époque précise. Ce qui fait que dès le départ, elle avait une flotte importante à commander. C'était elle-même qui avait donnée les coordonnées temporelles à Starfleet pour envoyer les vaisseaux et elle savait qu'avec le temps, il y aurait d'autres bases temporelles, d'autres époques où Starfleet devrait envoyer d'autres vaisseaux.
Pour l'instant, sa flotte comportait vingt-trois vaisseaux venant du 24e au 29e siècle. Le niveau de technologie était différent d'un vaisseau à l'autre et pour être en mesure de combattre leurs nombreux ennemis dans cette guerre du temps, ils devaient s'échanger des technologie et améliorer leurs systèmes respectifs.
C'était la première chose qu'elle avait faite avant après avoir établit la station.
La station E22 existait déjà, mais elle était abandonnée depuis de nombreuses année. Elle avait été construite à l'époque d'une guerre qui avait eut lieu au 28e siècle. Elle avait été abandonnée à la fin de la guerre. Vu le mélange de technologie présent sur la station, il était difficile de dire quel empire ou quelle organisation avait construit la station.
Pour l'Alliance, elle était parfaite. Elle se trouvait encerclée d'une nébuleuse dans un secteur reculé. Donc, virtuellement indétectable. À partir de cette station, les opérations étaient organisés, les vaisseaux pouvaient venir s'y réparer et les équipages se reposer.
Elle avait installé dans la station un scanner temporel. Il permettait de détecter les moindres petits soubresauts dans la ligne du temps qui auraient été causés par un voyage dans le temps. Certaines modifications étaient connues et documentées, alors elle les laissaient intactes. Il y avait, par exemple, la remonté du temps de James Kirk pour aller chercher deux baleines dans le passé. Il y avait aussi un petit voyage du capitaine Sisco sur l'Entreprise original à la recherche d'un Klingon renégat. Il y avait aussi sa propre naissance qui n'aurait pas eut lieu, n'eut été de l'intervention de l'entité Q qui avait envoyé son père dans le passé.
D'autres altérations demandaient leur intervention immédiate et dès que c'était possible, elle envoyait quelqu'un pour enquêter ou corriger le problème.
Parmi les nombreux équipages qu'on lui avait envoyés, se trouvait un jeune officier assigné à une console temporelle d'un vaisseau appelé le Assimov, le lieutenant Braxton. Elle savait ce qui devait lui arriver, elle savait qu'il deviendrait son ennemi et qu'il tenterait de la capturer pour la tuer, mais elle devait laisser cette ligne temporelle intacte, sinon l'Agence ne verrait jamais le jour.
Tout était à faire et un nouveau livre de règles et de directives devait être écrit. Voyager dans le temps était vraiment quelque chose de risqué et pour protéger la ligne du temps, un capitaine devrait même être prêt à sacrifier son vaisseau et son équipage.
Elle était présentement en train d'établir les règles de l'Agence qu'elle ferait approuver par tous les capitaines de la flotte.
Un des choix les plus difficiles qu'il lui restait à faire, concernait les époques d'origines des différents vaisseaux. Devait-elle leur permettre de retourner à leur époque pour voir leur famille? Si oui, cela devrait suivre certaines règles aussi. De son côté, il n'était pas question qu'elle abandonne sa famille et qu'elle renonce à voir son fils. Elle devait trouver une solution.
La voix de l'officier aux communications au centre de commande de la station la fit sursauter.
- Poste de contrôle à capitaine Roberge, vous avez un message prioritaire de votre époque source.
- Envoyez-le sur ma console. Roberge terminée.
Le visage mauve de la mère de Douze-cent-trois apparut sur l'écran. C'était un message enregistré : la communication directe entre les époques n'était pas possible sauf entre les vaisseaux temporels qui possédait la technologie pour le faire, mais des messages pouvaient être envoyés à partir du passé, utilisant un système de message encrypté qui conservait les messages pendant des siècles et les libéraient au bon moment. Quand elle eut terminé d'écouter le message, Léa se leva et alla au centre de commandement de la station. Le capitaine Ultar, un humano-klingono-vulcain du 26e siècle s'y trouvait.
- Capitaine Ultar, dit-elle, je laisse la station entre vos mains, je retourne sur le Hawking. Je dois aller au 24e siècle régler un petit problème.
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Douze-cent-trois était enfermé dans une pièce obscure, il ne voyait rien et n'entendait rien. Il restait seul avec ses pensées. Il y était depuis si longtemps qu'il ne se rappelait plus comment il s'y était retrouvé. Il lui arrivait parfois même d'oublier qui il était. Pour passer le temps, il arpentait les murs de sa cellule et en comptait la distance en pas. Il n'y avait pas de porte de ni de fenêtre, et aucune fente pouvant rappeler l'existence d'une ouverture. Comment y était-il entré? Au centre de la pièce, il y avait un puits. La première journée, il y avait jeté son communicateur et il n'avait pas entendu de bruits. Il savait que le puits était très profond, peut-être sans fond. C'était probablement sa seule issue, mais il ne pouvait se résoudre à la prendre. Il était trop jeune.
Il ne mangeait pas, il ne buvait pas et il ne dormait jamais, ce qui était étrange. Il aurait aimé pouvoir rêver. Ça l'aurait sorti momentanément de sa cellule. Il ne pouvait qu'attendre... mais attendre quoi?
Et puis, un beau jour, comme ça, il n'était plus seul. Quelqu'un était avec lui dans la cellule. Il ne le voyait pas, mais il sentait sa présence.
- Qui est là?
- Je suis là, répondit une voix grave.
- Qui êtes-vous?
- Qui je suis n'est pas important, je suis ici pour te libérer.
Il s'avança. Son apparence était très étrange, il avait un crâne proéminent et arrondit à son sommet et des oreilles pointues, ses arcades sourcillèrent étaient très prononcés et son menton très long. Il avait le teint gris et aucuns cheveux.
- Je suis un Rémien, expliqua-t-il. Je suis télépathe et je suis ici pour t'aider à te libérer.
- À me libérer? Ne peux-tu pas me libérer toi-même?
- Tu es prisonnier de ton esprit, c'est à toi de faire le pas, je ne peux que te guider.
- Mais comment? Cette cellule n'a ni porte ni fenêtre et le puits n'a pas de fond.
- Surtout ne va pas dans le puits. Ça ne te libérera pas.
- Je m'en doutais, mais comment sortir d'ici?
- Tu dois oublier la pièce, ce n'est qu'une projection de ton esprit. Concentre-toi. Essaie de te réveiller.
Douze-cent-trois se concentra, sans aucuns résultats.
- C'est impossible, dit-il.
- Ne te décourage pas, je n'ai jamais dit que ça marcherait du premier coup. Tu dois t'entraîner.
Avant que Douze aie pu lui poser une autre question, le Rémien se volatilisa.
