Bonjour ~ A tout ceux qui l'attendaient et ceux qui n'en savaient rien : Cette histoire n'est pas joyeuse joyeuse ! Si vous voulez des petites fleurs, de la joie et des trucs dans ce genre passez votre chemin u_u Cette fic n'est pas une tragédie pour rien u_u
DISCLAMER : Les personnages ne sont pas à moi.
Et vu que je l'ai oublié dans "First Date" noms de personnages non-officiels :
Ice - Islande
Mathias - Danemark
Lukas - Norvège
Kaoru - Hong-Kong
Enjoy ~
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Falling Down
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Un souffle. Des bruits de pas. Une respiration entrecoupée. Des bruits de course. Le cœur qui se met à battre tellement fort que tout le monde peut l'entendre. La peur qui vous étreint l'estomac. La peur d'être attrapé. Un tressaillement à chaque bruit. L'attente. De longues minutes d'incertitude. Allait-on le trouver ? Plaqué contre les murs de cette allée sombre, le cœur battant la chamade, guettant le moindre bruit suspect, il essayait de calmer son cœur affolé et sa respiration saccadée.
De longues minutes s'écoulèrent comme des heures. La tranquillité de ce petit quartier n'était plus dérangée par des cris. Ses poursuivants semblaient avoir abandonnée l'idée de le retrouver. Un léger soupire de soulagement franchi les lèvres de l'adolescent. Il se retourna pour partir, après tout il était très en retard. Il sortit sa tête de la ruelle pour vérifier que plus personne ne l'attendait pour l'attraper.
Il sortit prudemment de la ruelle, essayant de se mêler à la foule compacte, où, même s'il n'aimait pas être trop entouré, il était à l'abri. Il y avait peu de chances que ses poursuivants le trouvent dans cette masse grouillante et même s'il était aussi malchanceux, ils ne pourraient jamais le rattraper.
Malheureusement pour lui, des cheveux argentés au milieu d'une foule de gens aux cheveux plutôt sombres, cela ne se remarquait que trop bien. Il avait bien essayé de dissimuler sa couleur plutôt inhabituelle sous une sorte de cape déchirée, mais un de ses poursuivant lui avait arraché. Quoiqu'il en soit, on l'avait repéré.
Oh bien sûr, il n'avait pas compris cela avant d'entendre quelqu'un hurler qu'on devait arrêter le « petit voleur aux cheveux blancs ». En entendant cela, il avait compris qu'il n'était pas à l'abri. Alors il s'était mis à courir, comme si ça vie en débandait, après tout, c'était un peu le cas, s'il ne courait pas, on allait l'attraper et il risquait de mourir si cela arrivait. Il sera quelque chose enveloppé dans un tissus sale plus fort contre sa poitrine, essayant d'éviter les passants et bifurqua dans une petite allée avant de passer avec agilité entre plusieurs caisses en bois, charrettes et autres objets plus ou moins encombrants. Il se retourna, espérant que ses poursuivants avaient abandonné sa poursuite, mais les voyant écarter sans ménagement tout ce qui leur barrait le passage. Ni une ni deux, il ouvrit une porte, presque invisible derrière tout les objets et se glissa à l'intérieur de la maison avant de refermer la porte et de tirer le loquet afin de la verrouiller.
L'adolescent s'adossa à la porte, la respiration sifflante, son cœur battant toujours la chamade et les jambes tremblantes, attendant que le danger passe avant de faire le moindre mouvement. Il ouvrit les yeux, il ne s'était pas rendu compte qu'il les avait fermés, avant de laisser échapper un petit soupire et de se diriger vers le fond de la pièce et de pousser une lourde porte et de la refermer juste derrière lui.
Il parcourut quelques mètres dans le noir avant d'arriver devant ce qui devait être un meuble. Il posa la chose qui était enveloppée dans le morceau de tissu sur ce meuble et enleva le tissu qu'il laissa sur le meuble. Puis il se pencha pour attraper un objet qui se trouvait au pied du meuble et allumer ce qui semblait être une bougie. La petite flamme dansait éclairant légèrement la pièce d'une lumière tremblante. Les flammes se reflétaient dans ses yeux bleus.
Il se baissa pour ouvrir les portes du meuble d'où il sortit une petite bourse dans laquelle il ajoute trois pièces qu'il avait sortit de sa poche. Puis il se releva, veillant à bien replacer la bourse dans le meuble avant de le refermer, prendre l'objet qu'il avait laissé, souffler la bougie et repartir, fermant la lourde porte derrière lui.
Il s'apprêtait à ressortir de la maison quand il mouvement furtif à l'autre bout de la pièce attira son attention. L'adolescent s'approcha de l'endroit où il avait cru voir quelque chose, mais ne voyant rien, il haussa les épaules, il avait sans doute imaginé que quelqu'un se trouvait à cet endroit. Après tout, il avait bien verrouillé la porte d'entrée, donc il n'y avait aucune chance que quelqu'un ai pu entrer ici. Il n'avait pas à s'inquiéter.
Le garçon aux cheveux argentés ouvrit la porte d'entrée, et regarda si personne ne se trouvait dans la ruelle. Rassuré, il sortit prudemment, fermant la porte derrière lui. Puis, il se dirigea vers la rue principale de cette ville où encore plus de monde était réuni. Mais, pour être plus discret il avait pris une capuche sur sa tête, cachant ses cheveux argentés.
Il accéléra, slalomant entre les passants puis entra dans une petite échoppe où personne ne se trouvait. Il arriva devant le propriétaire, un grand homme blond qui avait un énorme sourire collé au visage, après s'être assuré que personne ne pouvait le voir de la rue, l'adolescent enleva la capuche qui cachait ses étranges cheveux.
L'homme lui lança un regard interrogateur, mais le plus jeune se contenta de secouer la tête et de poser sur le comptoir l'objet qu'il avait ramené avant de remettre sa capuche et se tourner les talons. C'était sans compter sur le blond qui l'interpella juste avant qu'il ouvre la porte de la petite boutique.
- Ice ! Tu vas partir comme ça ?
Ledit Ice ne se retourna pas, mais baissa la tête. La culpabilité lui enserrait le cœur, mais il ne pouvait rien faire contre ça.
- Tu sais... Il serait heureux de te voir..., insista l'homme.
- Avec ça, Ice désigna l'objet qui était toujours sur le comptoir, tu devrais pouvoir payer les meilleurs médecins.
- Mais, va au moins le voir !
- N'insiste pas Mathias. Je n'irai pas le voir.
- Pourquoi ?, s'exclama le danois. Il a besoin de toi !
- Non, c'est de ma faute s'il a faillit mourir.
- Personne ne le pense ! Ice ! Reviens !
Mais l'islandais ne l'écoutait déjà plus et sortit de la boutique, comme s'il essayait de fuir quelque chose ou quelqu'un. Le danois soupira, il était certain que si l'islandais aux cheveux argentés se montrait moins borné peut-être qu'il accepterait le fait que ce n'était pas de sa faute. Mathias décida qu'il devrait aller ranger ce qu'Ice venait de lui apporter, malgré sa curiosité, il devrait d'abord cacher cet objet avant qu'on ne tombe dessus, cela pouvait s'avérer très dangereux pour lui dans le cas contraire.
Un autre soupir passa ses lèvres quand il pris l'objet, qui était toujours dans le même sale bout de tissu, et qu'il passa une porte qui menait à une autre pièce peu éclairée. Il posa l'objet sur un petit meuble en bois qui se trouvait près de la pièce et se prépara à affronter la vision de la personne la plus importante pour lui allongée sur un lit de fortune, couverte de bandages et de blessures. Le danois s'agenouilla à côté du lit et pris la main du blessé. Ce dernier ouvrit difficilement des yeux vitreux pour voir qui se trouvait à ses côtés.
- Norge... Tu vas mieux ?
- Mathias ?, articula difficilement le norvégien.
- Qui d'autre ?
Un éclair de tristesse traversa le regard du plus petit et le danois, en remarquant la tristesse fugace de l'autre, se rendit compte qu'il avait gaffé. Il n'aurait pas du rappeler à Lukas que son frère ne venait pas le voir. Il se sentait d'autant plus coupable puisqu'à chaque fois que le petit islandais venait il n'arrivait pas à le convaincre d'aller voir le norvégien qui dépérissait, malgré les soins que lui apportait Mathias grâce à l'argent que lui rapportait l'adolescent.
- Je suis désolé, je ne voulais pas dire ça, commença Mathias.
- Non... Tu as raison..., une quinte de toux le força à s'arrêter au milieu de sa phrase.
- Norge ! Tu vas bien ?
- C'est rien..., le norvégien essayait tant bien que mal de récupérer son souffle. Et puis... Tu as raison Anko... Après tout, une nouvelle quinte de toux mais moins violente l'arrêta, pourquoi viendrait-il me voir ?
- Ne dis pas n'importe quoi ! Je suis sûr qu'il va venir !
- Pour quoi ?
- Pour te voir !
- Pour voir quelqu'un qui n'est même pas capable de le protéger ? Quelqu'un qui n'est même pas digne d'être appelé son grand frère ?, demanda le norvégien plein d'amertume.
- Ne dis pas ce genre de choses ! Allez ! On va aller voir un médecin et tu pourras aller le voir et lui parler !
- Me fais pas rire... Et comment as-tu eu l'argent pour pouvoir voir des médecins ?
- La boutique a mieux marché ces derniers temps...
Le danois se sentait coupable de devoir lui mentir, mais après tout, c'était l'islandais qui lui avait demandé, enfin, fait promettre de ne pas révéler à Lukas que c'était lui qui payait pour la guérison de son frère.
- Crois-moi Norge. Tu vas voir un médecin et tu pourras enfin sortir de ce lit !
- Ne te fais pas d'illusions, je ne pourrais jamais remarcher.
OoOoOoO
Après être sorti de la boutique de Mathias, celui qui avait été appelé Ice s'était faufilé au travers de la foule, évitant du mieux qu'il le pouvait les passants, laissant quelques fois ses mains visiter les poches des gens qui ne se méfiaient de rien. Ce n'était pas la première fois qu'il volait ainsi les gens, mais à chaque fois il avait peur de se faire prendre. Il ne pouvait juste pas se permettre de se faire prendre par les autorités.
Une main se posa avec force sur sa frêle épaule. Ice retint du mieux qu'il pouvait sa peur et se retourna lentement pour voir qui venait d'interrompre sa marche. Son cœur battait la chamade et semblait vouloir sortir de sa poitrine. L'islandais retint un soupir de soulagement quand il reconnu le visage de la personne.
- Monsieur Ivan ?, demanda tout de même Ice.
- Ice, tu me dois encore beaucoup d'argent, da ?, répondit le grand russe, un sourire effrayant collé au visage.
L'adolescent commença à trembler. Il savait qu'il avait encore beaucoup de dettes, mais il les remboursait toutes petit à petit. Alors, pourquoi le russe venait le lui reprocher ? Le plus jeune était effrayé, il cherchait des yeux une issue qui lui permettrait de s'échapper.
- N'y pense même pas, où ton frère retournera en prison.
Cette menace stoppa net Ice. Il leva les yeux pour croiser le regard d'Ivan qui lui fit comprendre que ce n'était pas des menaces dans le vent, il pouvait vraiment envoyer Lukas en prison, loin de lui, de nouveau. L'adolescent aux cheveux argentés rassembla tout le courage qu'il lui restait pour répondre en essayant de maîtriser sa voix pour qu'elle ne tremble pas trop :
- Je vais rembourser.
Bien sûr, le géant russe s'en fichait comme de sa première chaussettes que le frêle islandais le rembourse, après tout, il avait trouvé comment gagner beaucoup plus d'argent grâce à ce petit.
- Pas besoin.
Une lueur d'espoir traversa le regard d'Ice en entendant ces mots. L'effrayant russe allait peut-être effacer ses dettes et il pourrait utiliser l'argent qu'il avait de façon à pouvoir rester auprès de son frère et ne plus avoir à voler. Ils redeviendraient une vraie famille comme c'était le cas il y a si longtemps.
La poigne sur son épaule se resserra et Ivan commença à marcher, l'entrainant en même temps. La peur l'envahit de nouveau. Ses pensées devenaient de plus en plus confuses dans son crâne. L'islandais n'arrivait plus à réfléchir.
Malheureusement pour lui, ce fut quand ils arrivèrent devant un lieu qui n'était pas inconnu au plus jeune. C'était dans ce bâtiment qu'on avait embarqué son frère, le jour où sa vie avait basculée. Sa respiration était sifflante. Son cœur s'emballait, semblant vouloir s'échapper de sa cage thoracique. La peur le paralysait et il fallut toute la force du russe pour le faire bouger. D'ailleurs, la peur d'Ice ne passa pas inaperçue et fit sourire le géant, faisant trembler Ice.
- Je vois que tu sais où nous sommes, da ?, sourit Ivan.
Les larmes commençaient à s'accumuler aux bords des yeux du jeune homme. Il essaya de se dégager de la poigne du russe, se débattant comme si sa vie en dépendait -ce qui était un peu le cas- mais il fut quand même entraîné dans le grand bâtiment.
Lentement, comme s'il éprouvait un plaisir sadique a voir la peur de l'islandais, Ivan entra dans le bâtiment et approcha un garde, un sourire qui faisait froid dans le dos. Même le garde qui avait pourtant une épée accrochée à la hanche ainsi qu'un pistolet dans la main trembla quand le russe l'aborda, mais il se reprit bien vite en entendant le russe :
- Je vous apporte un voleur.
Le garde examina Ice, l'air dubitatif devant ce garçon chétif qui n'était même pas majeur. Mais devant l'air du russe, le garde préféra obtempérer et aller chercher son supérieur, après tout ce n'était pas à lui de régler ce genre d'affaires. Malgré cela, il ne put s'empêcher de jeter un regard par-dessus son épaule pour voir cet adolescent chétif que le grand russe disait être un voleur. Toris Lorinaitis eut un regard compatissant pour ce jeune garçon aux cheveux argentés, il savait déjà comment ça allait finir : malgré tout ses efforts pour l'innocenter, Arthur Kirkland n'allait rien pouvoir faire, et à la demande d'Ivan Braginsky, ce petit serait exécuté.
Tout le monde dans cette section des autorités savaient qui était , d'ailleurs la plupart des gens préféraient éviter d'avoir à faire avec lui, sachant à quel point il pouvait interférer dans leur vie. C'était pour cela qu'il savait ce qui allait arriver au petit islandais. Après tout ce n'était pas la première fois que le russe amenait un enfant en l'accusant d'être un voleur, pas plus tard que la semaine passée Ivan avait amené un petit letton tremblant, ce dernier s'était fait exécuter deux jours plus tard. On avait ensuite découvert qu'il devait des sommes considérables au russe et que ce dernier l'avait emmené auprès des autorités pour avoir la récompense que le gouvernement offrait à ceux qui dénonçaient les voleurs.
En voyant le garde s'éloigner, Ice sentit quelques larmes qu'il avait retenu jusque là couler le long de ses joues. Il avait comprit qu'il ne s'en sortirait pas au vu du regard que lui avait lancé le garde. Ivan eut un sourire cruel en voyant dans quel état se trouvait l'islandais. Il adorait voir cette expression de frayeur déformer le visage de ses « victimes ».
Toris revint bien vite, accompagné d'Arthur Kirkland, son supérieur qui s'occupait des voleurs. Le russe avait retrouvé une expression neutre, malgré l'ombre de sourire qui persistait sur son visage alors que le jeune islandais sanglotait toujours. Le lituanien eut un geste pour aller le réconforter mais l'anglais le lui interdit d'un regard.
- Braginsky, commença l'anglais.
- Arthur, je t'apporte un petit voleur, sourit le russe.
Derrière lui l'islandais eut un hoquet et les larmes coulèrent avec plus d'intensité le long de ses joues.
- As-tu une preuve de ce que tu avances ?, demanda Arthur.
- Tu te rappelle des plaintes contre un voleur aux cheveux blancs, da ?, dit Ivan comme si c'était une évidence.
- Oui, bien sûr, mais...
- Eh bien, c'est lui, le coupa le russe.
- As-tu un preuve ?
- Sa réaction. Sinon, demande à des témoins, da ?
Ice sentit le regard inquisiteur de l'anglais le détailler pour savoir si le géant disait la vérité ou non et essaya de retenir ses larmes ainsi que ses tremblements.
- Lui aussi te doit de l'argent ?, demanda Arthur.
- On ne peut rien te cacher, da ?
Le regard d'Arthur se durcit. Il condamnait un gosse à la mort pour de l'argent. Et le pire était que ce n'était pas le premier.
- Mais j'ai des témoins. Tu veux les voir, da ?
L'anglais n'eut pas le temps de lui répondre que la porte du bâtiment s'ouvrit violemment, laissant apparaître une jeune femme aux longs cheveux argentés assortis d'un nœud bleu. Elle portait une longue robe et une expression dure figeait son visage. Elle s'approcha du groupe d'un pas vif et se posta à la droite du russe.
- Natalya, tu reconnais ce garçon, da ?, demanda Ivan en désignant Ice de la main.
- Oui, c'est celui qui m'a volée, dit ladite Natalya d'une voix glaciale.
Arthur Kirkland jura dans sa barbe inexistante. Avec un témoin, l'influence du russe et l'air de l'adolescent, il était impossible de l'innocenter et cela faisait enrager l'anglais. Non pas que le sort de l'islandais lui importait beaucoup, mais il ne supportait pas de voir de si jeunes gens envoyés à la potence à cause de l'argent.
- Je vois, dit sombrement Arthur.
Il était certain que la biélorusse mentait quand au fait que le plus petit lui ait volé quoi que ce soit mais il n'avais pas de preuves or d'après les règles instaurées par l'Empereur, si on n'avait aucune preuve que des dires soient véridiques ou non, il fallait penser que c'était la vérité. Donc, malgré ses convictions il attrapa le bras de l'islandais. Il comprenait pourquoi ce petit était terrifié et perdu, mais il ne pouvait rien faire pour ça, peut-être qu'il pourrait envoyer Toris le réconforter un peu.
Les tremblements de l'islandais étaient devenus incontrôlables quand l'anglais avait agrippé son bras et l'avait embarqué plus loin dans le bâtiment. Ses jambes l'avaient lâché à ce moment et il était tombé à genoux, incapable de faire ne serait-ce qu'un pas de plus. L'homme aux sourcils proéminents qui tenait le bras d'Ice ne put rien faire pour l'empêcher de tomber. Il se contenta de le relever avec le plus de douceur possible et l'entraîna vers une toute petite cellule où quelqu'un de la taille d'Ice pouvait difficilement faire trois pas. Là, il poussa légèrement l'adolescent dans la pièce non sans un dernier regard d'excuse et le laissa seul dans la sombre pièce. Aussi rapidement que lui permirent ses jambes, Ice se déplaça vers un des coins de la pièce où il s'installa, la tête contre les genoux essayant de comprendre comment il en était arrivé là.
Au bout de ce qui lui parurent de longues heures, il entendit la clé tourner dans la serrure métallique et le grincement infernal de la porte que l'on poussait. Il grimaça quand il sentit quelqu'un se poster en face de lui. Ice ne savait pas qui s'était, pas que cela lui importait beaucoup, et il ne tenait pas à relever la tête pour le savoir.
- Quel est ton nom petit ? Je m'appelle Toris Lorinaitis.
L'islandais ne répondit rien.
- Euh... Tu as quel âge ?
Ice se mura dans un silence buté, mettant mal à l'aise de lituanien.
- Tu as de la famille ?
Cette question fit tiquer l'adolescent qui se mit à repenser à son frère. Le brun allait lui poser une autre question quand il lui répondit :
- Un grand frère.
- Peux-tu me donner son nom qu'on le prévienne ?
- Non.
Cette réponse déconcerta Toris qui regarda le petit islandais avec des yeux ronds.
- Quoi ?
- Non je ne veux pas vous donner le nom de mon frère pour que vous le préveniez, expliqua-t-il.
- Mais pourquoi ?
Ice ne répondit pas, se murant une nouvelle fois dans le silence, sans accorder le moindre regard au lituanien.
- Euh... Enfin, si je suis là, c'est pas pour parler.
L'islandais eut envie de lui hurler que s'il n'avait rien à faire ici, il pouvait partir, qu'il ne voyait pas ce qui le retenait. Mais il n'en fit rien, il n'avait juste pas la volonté de crier, c'était beaucoup plus simple de se taire.
- Euh... Je suis désolé...
L'adolescent haussa un sourcil que Toris ne vit pas. Pourquoi est-ce qu'il s'excusait ? C'était pas de sa faute s'il allait se faire exécuter.
- Enfin... Tu sais, c'est pas comme si t'avais aucune chance de t'en sortir...
En entendant cela, Ice releva la tête d'un coup, une lueur d'espoir éclaira ses yeux habituellement sans émotions.
- Mais, je ne veux pas te faire de faux espoirs... Tu n'as que très peu de chances...
L'espoir disparu aussi vite qu'il était apparut et il fut bien vite remplacé par l'abattement et le désespoir.
- Je suis désolé... Je ne voulais pas te faire de faux espoirs...
L'adolescent ne répondit rien. Il se contenta de fermer les yeux et de revenir dans sa position initiale, sans plus porter une quelconque attention au lituanien qui s'en voulait à mort d'avoir brisé ce gamin à qui il ne restait pas plus de quelques heures à vivre.
Ledit gamin, quant à lui, savait qu'il n'avait que très peu de temps à vivre et il se promit que s'il survivait, il rejoindrait la rébellion dont Mathias lui avait parlé et qu'il mettrait les choses au clair avec son frère. Il n'allait tout de même pas s'en vouloir toute sa vie sauf si Lukas lui en voulait encore. Même si cette vie risquait de se terminer plus tôt que prévu, il voulait aller voir son grand frère et l'entendre lui dire qu'il ne lui en voulait pas.
Toris, voyant qu'il ne pourrait rien tirer de plus du jeune homme, le quitta non sans lui dire qu'il était désolé et qu'il aurait aimé que ça se passe autrement, mais l'islandais ne l'écoutait pas.
Une fois la grille refermée, Ice se coucha en position fœtale dans un coin de la sombre pièce, priant pour s'endormir. Au final, le sommeil ne vint que plusieurs heures plus tard, au moment où il était tellement épuisé que même s'il l'avait voulut, il n'aurait pu garder un œil ouvert.
Après ce qui lui semblèrent quelques minutes, il sentit quelqu'un le secouer comme un poirier pour le réveiller. Il ouvrit difficilement des yeux brumeux pour se retrouver nez à nez avec des yeux dorés. Ice retint un cri de surprise mais sauta en arrière, pour se cogner violemment contre le mur de sa cellule. Il ferma les yeux car son crâne l'élançait à cause de sa rencontre avec le mur et à cause de son réveil trop précipité. Au bout de quelques secondes il rouvrit les yeux et ne vit personne dans sa cellule. Elle était vide et verrouillée.
Il essaya de nouveau de s'endormir, mais cette fois le sommeil le fuyait et le souvenir de ces yeux le hantait, une raison en plus de son anxiété qui faisait qu'il ne trouvait pas le sommeil.
Ice n'avait pas eut le temps de voir plus de chose du physique de la personne, si ce n'est que ses yeux. Il aurait voulut savoir qui était cette personne avant de se faire exécuter, mais il ne se faisait pas d'illusions, il savait bien qu'il ne saurait jamais qui s'était. Cela l'attristait, mais il savait ce à quoi il s'exposait en devenant un voleur. Ce fut sur ces pensées que le sommeil l'entraîna une nouvelle fois.
Il ne se réveilla, cette fois, qu'au son des cliquetis des clés que l'on tournait dans une porte en fer. Il se leva bien vite, déjà alerte, espérant revoir la personne qui possédait ces yeux qui l'avaient envoutés, mais ce ne fut que Toris qui venait le réveiller avec un air triste collé sur le visage. En voyant cet air sur le visage du brun, Ice comprit que le moment était venu. C'est la peur au ventre qu'il se leva pour se placer devant le lituanien, espérant tout de même qu'il lui apporterait une bonne nouvelle.
- Je suis vraiment désolé... a fait tout ce qu'il a pu depuis deux jours...
Il allait vraiment se faire exécuter aujourd'hui, sans pouvoir rien y faire, sans même pouvoir dire quoique ce soit pour se défendre. Mais, deux secondes... Le brun ne venait-il pas de dire que cela faisait deux jours que le blond essayait de le sauver ? Il était resté dans cette cellule étroite à dormir deux jours ? Mathias devait être inquiet, après tout il venait le voir pour lui apporter de l'argent tout les deux jours. De plus, presque toute la population venait voir les exécutions publiques des voleurs. Et l'islandais était certain que le danois serait présent à la sienne.
- Veux-tu aller voir un prêtre avant ?, demanda doucement le lituanien.
Ice secoua la tête, la seule personne qu'il voulait voir était son frère et pas pour lui faire ses adieux, juste pour lui dire tout ce qu'il avait sur le cœur.
Il passa devant Toris et sortit de sa cellule, à ce moment, Toris lui attrapa le bras et menotta ses poignets avant de refermer la porte de la cellule. Puis il l'entraîna à sa suite dans le labyrinthe de couloirs qu'était cette prison. Ils arrivèrent tôt à une porte différente de celle de toutes celle de cellules. Le brun l'ouvrit et laissa passer le plus jeune avant de refermer la porte et de lui tourner le dos. Ice en profita pour examiner la pièce. Elle était trois fois plus grande que sa cellule mais tout aussi vide, les murs étaient gris et froids, faisant peser plus lourds la solitude sur ses frêles épaules même si une légère lucarne laissait un aperçu de l'extérieur. L'adolescent aux cheveux argentés se tourna vers le lituanien et lui demanda de sa voix froide :
- Je vais mourir ?
Le lituanien se retourna vers le petit islandais et le regarda droit dans les yeux avant de lui murmurer :
- Pas aujourd'hui. Aujourd'hui, tu es libre... Enfin... Tu resteras attaché à un garde bien entendu.
Une douche glacée. Voilà l'effet que cette annonce lui avait fait. Une lueur d'espoir naquit dans son cœur si troublé. Un dernier moment de liberté avant de retourner en prison pour se faire exécuter. Ice aurait du mourir plus tôt, mais puisque l'Empereur venait dans cette ville et qu'il souhait voir comment étaient punis les voleurs, c'était lui qui allait servir d'exemple, voilà ce qu'avait sous-entendu le brun. Lui -Ice- qui ne voulait pas que ses proches voient sa mort, il était gâté : l'exécution allait être obligatoire donc toutes les personnes qu'il connaissait allaient le voir se faire exécuter comme un vulgaire voleur. Même si c'était un peu ce qu'il était. Mais peu importait, le principal était qu'il avait quelques heures de liberté. Bon, enchaîné à un des gardes mais ce n'était pas très important. L'islandais aux cheveux argentés avait préféré revenir sur sa décision. En final, c'était maintenant qu'il allait aller voir son frère pour se faire pardonner, tant pis s'il ne lui pardonnait pas, sa mort serait son expiation.
Il releva la tête pour regarder dehors. Le ciel était bleu, les oiseaux gazouillaient et le bruit des conversations des passants se répercutait partout dans la rue, tout cela lui rappelait que le monde ne se résumait pas à la sombre cellule qu'il avait eu ces derniers jours.
Un cliquetis lui fit détourner la tête pour dévisager les nouveaux arrivants. L'un des deux se trouvait être M. Kirkland, ce qui n'était pas étonnant puisqu'il était à la tête de cette section des autorités. Le deuxième par contre lui était totalement étranger. Il portait une casquette qui cachait ses cheveux ainsi que ses yeux ce qui empêchait l'adolescent de l'identifier. L'anglais s'approcha de lui et lui demanda de lui passer son poignet gauche. Le plus jeune regarda avec suspicion le bout de ferraille qui l'entravait puis il vit qu'il était attaché à cet étranger. Avec un peu de chance il pourrait lui fausser compagnie. Puis il se souvint que les menottes étaient assez contraignantes et qu'il ne pourrait pas s'en défaire. Cela força quelque peu sa décision de ne rien entreprendre pour se libérer.
L'inconnu lui agrippa le poignet avant d'incliner sa tête vers Arthur puis de s'éclipser par un petite porte qui menait dans une ruelle. La personne regarda attentivement pour voir s'il n'y avait personne avant d'entraîner Ice à sa suite, le conduisant vers la direction opposée à laquelle il voulait aller.
Soudain, la personne s'arrêta, faisant qu'Ice ne put s'arrêter et lui rentra dedans. La personne se retourna vers le plus petit et Ice eut l'occasion de voir ses yeux. C'étaient les mêmes que ceux qu'il avait vu en prison. L'islandais voulut parler mais l'homme aux yeux dorés plaqua sa main contre sa bouche et l'entraîna vers une petite rue sur le côté sans que rien sur son visage laisse deviner ses intentions. L'adolescent commença à se débattre, il ne savait pas ce que cette personne lui voulait et cela l'effrayait.
L'homme le lâcha et le plus petit s'appuya contre un mur en regardant l'homme en face avant de lui demander :
- Qui êtes vous ?
L'autre le regarda, intrigué, avant de lui répondre :
- Appelle-moi Kaoru.
Ice hocha la tête, toujours suspicieux.
- Je ne vais rien te faire.
- Alors, pourquoi-
- Shh, murmura Kaoru en le bâillonnant.
L'islandais frissonna. Il n'aimait pas du tout les contacts physiques et la proximité de l'autre le rendait plus nerveux que cela n'aurait du.
Ice tenta de se dégager mais le plus grand l'empêchait de faire le moindre mouvement. Au bout de quelques secondes, Kaoru se retourna vers l'adolescent et il poussa un soupire de soulagement.
- Un problème ?, demanda l'islandais.
- Non, pas vraiment.
- Vous êtes sûr ?
Kaoru s'apprêtait à répondre mais il fut coupé par un cri.
- Il est là ! On l'a trouvé !
Ni une, ni deux, il attrapa la main d'Ice -celle avec laquelle ils étaient tout deux attachés- et il commença à courir en entraînant l'islandais à sa suite.
Ice ne comprenait pas. Qu'est-ce qu'il se passait ? Pourquoi devaient-ils courir ? Pourquoi encore s'échapper ? Vraiment, il était perdu. Pourquoi ces hommes cherchaient-ils Kaoru ? Et surtout, pourquoi faisaient-ils partis de la garde impériale ? Est-ce que, par hasard, Kaoru aurait trahi la famille impériale ? Peut-être même qu'il faisait parti de la rébellion. Et si c'était le cas, il connaissait sans doute Mathias donc avec un peu de chance, il pourrait demander à Kaoru de lui faire passer un message pour toute sa famille.
Tout à ses pensées, il ne remarqua pas que l'autre avait accéléré et être perdu dans ses pensées quand on courait dans des ruelles traîtresses était une très mauvaise idée. Une idée dont Ice fit les frais. En effet, il ne vit pas une marche qui s'élevait au milieu de son chemin et trébucha ce qui eut pour effet de couper l'élan de nos deux fuyards.
Ils perdirent de précieuses secondes pour qu'Ice retrouve son équilibre et continue à courir. Et c'était ces secondes leur firent rater leur chance d'échapper à la garde. Ils se firent prendre. Mais ce n'était absolument pas ce à quoi s'attendait Ice. Effectivement, qui aurait pensé que les gardes s'adresseraient avec une grande déférence à Kaoru ? Pas l'adolescent aux cheveux argentés en tout cas.
- Maître Kaoru, veuillez nous suivre, nous vous ramenons au palais. Et nous nous occuperons de ce prisonnier.
La dernière phrase avait été crachée avec tout le mépris dont une personne était capable, ce qui glaça le sang d'Ice dans ses veines avant qu'un autre garde ne l'embarque pour le ramener en prison.
C'est ainsi que pris fin le dernier moment de liberté d'Ice.
OoOoO
Le lendemain était le jour de l'exécution du jeune homme. La foule était rassemblée au pied de la plate-forme d'exécution. La loge impériale avait d'ors et déjà accueilli ses occupants qui étaient l'Empereur, bien évidement, ainsi que ses plus proches conseillers mais une place restait vacante : celle de l'héritier de cet Empire, le petit frère de l'Empereur que ce dernier avait élevé dans les premières années. La masse grouillante des habitants de la cité donnait des haut-le-cœur. Les visages blancs et maquillés des plus riches et des nobles resplendissait de joie à l'idée de voir ce qu'ils appelaient des « raclures de la société » se faire exécuter. Au contraire, les gens pauvres ou de condition normale grondaient de rage. Ils ne supportaient plus ces exécutions barbares sans procès préalable et surtout que les victimes n'étaient, la plupart du temps, que des gosses qui n'avaient que la peau sur les os.
La révolte de ces derniers pouvait paraître honorable, mais ils ne faisaient rien pour faire bouger les choses. Après tout, seule une poignée de personnes se révoltait vraiment. Les représailles sanglantes empêchaient aux insurgés de gagner plus de soutien humain, et pourtant la grande majorité de la population les soutenait. Malheureusement, trop peu de gens étaient près à sacrifier leur vie pour une cause telle que la rébellion qui mènerait à la liberté. C'est pour quoi le leader de cette révolte, un homme dont le nom de code était Danemark, avait sans relâche cherché une personne dont la mort, l'emprisonnement ou quoi que ce soit pourrait faire se soulever le peuple, mais jusqu'à maintenant il n'avait trouvé personne.
Bref, le petit groupe de révolutionnaire ainsi que le reste du peuple allaient assister impuissants à l'exécution d'un jeune adolescent qui aurait eut toute la vie devant lui pour grandir, être libre et heureux, et peut-être même qu'il aurait put quitter ce pays de malheur.
Même si l'exécution, ou le massacre ça dépendait de votre point de vue, ne se déroulait que dans plusieurs heures, la population était déjà presque toute massée ici. Non pas qu'ils soient impatients de voir l'exécution mais plutôt qu'ils voulaient voir leur Empereur, celui à cause de qui ils souffraient autant de la pauvreté. D'autres, les riches, espéraient vainement une invitation de la part de ce dernier à se joindre à sa Cour. Une belle bande de pique-assiette égoïste et cruelle.
Les habitants de cette cité étaient vraiment très divers mais ne se supportaient absolument pas. Entre la haine millénaire que les simples commerçants et les plus pauvres entretenaient envers les plus riches et le mépris que ces derniers ressentaient envers les « rébus de la société » comme ils le disaient si bien, la situation de la ville était tendue. Très tendue même. La moindre étincelle menaçait de tout faire exploser. Le moindre pas de travers pouvait conduire à une rébellion qui contaminerait tout le pays, le faisant s'effondrer comme un simple fétu de paille.
Le soleil arrivait à son zénith. La chaleur devenait difficilement supportable. Surtout mêlée à l'immobilité et au manque d'ombre. Et l'exécution qui ne commençait toujours pas. Il n'y avait même pas de signe du malheureux qui allait perdre la vie. Rien du tout.
Soudain un garde commença à monter sur la plate-forme, bientôt suivit d'un jeune garçon qui baissait la tête. Un murmure fendit la foule au fur et à mesure que les gens le reconnaissaient. À cause de la pigmentation inhabituelle de ses cheveux et de ses yeux il ne passait jamais inaperçu et tout le monde l'avait déjà vu au moins une fois. Mais l'apparence de cette personne paraissait beaucoup plus familière à une personne de la foule.
- Ice..., murmura-t-il.
L'incompréhension pouvait être lue dans son regard. Il n'aurait jamais cru voir son presque-frère mené ainsi à l'abattoir.
- Ice !, commença-t-il à hurler.
L'entendant hurler ainsi, la foule commença à se fendre en deux pour le laisser passer. Quand un bras l'attrapa et l'empêcha d'aller plus loin. L'homme se retourna d'un coup pour frapper la personne qui le retenait mais il s'arrêta quand il le reconnut.
- Berwald ! Qu'est-ce que tu fous ?, hurla-t-il.
- J' t'mp'che d'c'ur'r à ta m'rt, répondit le suédois.
- De quoi j'me mêle ? Laisse moi passer ! Je dois aller l'aider !
- N'n M'thi's tu n' l'i s'rai pas 'tile.
- Mais...
Le danois se tut sachant que le suédois ne l'écouterait pas. Rien à faire, Berwald pouvait se montrer aussi buté qu'un certain petit norvégien. C'était donc en se sentant inutile et impuissant une fois de plus qu'il regarda Ice monter, l'air abattu, sur cette estrade qui serait le lieu de son premier et dernier spectacle. S'en était presque risible, Mathias, malgré sa force physique et sa volonté, ne pouvait jamais rien faire pour protéger et sauver les personnes qui comptaient pour lui. Et cela développait chez lui une rage meurtrière et une haine effroyable.
- Ice !, hurla Mathias une dernière fois avant de renoncer à se faire entendre.
L'islandais entendit, par-dessus le brouhaha de la foule, quelqu'un l'appeler une fois, il n'y fit pas attention. La deuxième fois, le son de la voix lui parut étrangement familière, il releva donc la tête pour voir Mathias fermer la bouche et détourner les yeux de l'estrade. Ice voulut lui hurler quoi que ce soit mais sa gorge était sèche et aucun son ne sortait de sa bouche. Il se sentait faible mais étrangement détendu, comme si ce qui allait lui arriver dans un instant n'était qu'un mauvais rêve duquel il allait se réveiller pour voir Lukas qui préparait un petit-déjeuner comme c'était le cas il y a si longtemps.
L'adolescent se réveilla quelque peu quand il entendit le discours qui visait à rappeler tout ses crimes. Il releva la tête pour voir que l'on plaçait une sorte d'escabeau devant lui puisqu'il était trop petit pour qu'on puisse lui passer la corde au cou. Cela le frappa de plein fouet : il allait mourir pendu. Et vu la tête de son bourreau, Ice était certain qu'il allait passer de longues minutes à se débattre vainement et à asphyxier dans le vide.
On l'invita à monter sur l'escabeau pour qu'il puisse se faire pendre mais la peur commençait à paralyser tout ses membres. Une forte pression dans son dos le fit basculer vers l'avant et sans le vouloir il grimpa les marches qui le menaient à la mort. On lui passa une corde autour du cou et on commença un compte à rebours. Trois. Des larmes coulaient le long de ses joues pâles. Deux. Ses tremblements se faisaient de plus en plus incontrôlés et anarchiques. Il devait avoir l'air pitoyable. Un. Son cœur se faisait des loopings dans sa cage thoracique et il avait envie de vomir. Alors, c'était vraiment la fin ? Il allait mourir comme ça ? Le son d'un levier qu'on abaisse et plus de sol sous ses pieds. Une corde qui se resserrait autour de son cou. Ice se débattait vainement à la recherche d'oxygène. Ses pensées se faisaient de plus en plus chaotiques. Il ne pensait plus à rien sauf à une chose : il allait mourir ici. Dire que son collier devait le protéger, c'était stupide. Et il y croyait depuis douze ans. Il était vraiment trop crédule.
Sa gorge le brûlait de plus en plus. Ses jambes s'agitaient dans le vide, une vaine tentative d'échapper à ce supplice. Il suffoquait. Combien de temps cela faisait-il depuis qu'il manquait d'air ? Une seconde ? Une minute ? Une heure ? Pour Ice celait faisait tout simplement une éternité. D'ailleurs la douleur commençait à laisser place à l'apaisement. Il se sentait léger. Loin de tout problème et de toute douleur. En fait, c'était comme s'il n'avait plus la capacité de ressentir quoi que ce soit. Ni peur, ni angoisse, rien face à sa mort imminente.
D'un coup il se sentit chuter. Plus rien ne le maintenait en l'air. La pression autour de son cou s'était relâchée sans prévenir. Ice ferma les yeux, s'attendant à rencontrer durement le sol avant de se faire tuer plus sommairement. Mais rien de tout cela ne vint. Il sentit deux bras le rattraper et qu'un clamer haut et fort :
- Il m'appartient. Le premier qui y touche sera exécuter pour haute-trahison.
Puis Ice sombra dans l'inconscience, s'accrochant à la chemise de celui qui l'avait sauvé. Il n'entendit pas la suite.
Bref, cette déclaration avait eut l'effet d'une bombe dans l'assemblée. Les riches étaient horrifiés et les pauvre indignés. L'Empereur lui-même s'était levé de son trône pour demander :
- Aiya Kaoru ! C'est quoi cette histoire, aru ?
- Pas grand chose. J'ai décidé qu'il était à moi.
Yao, car c'était ainsi que se nommait l'Empereur, se rassit en soupirant de dépit devant la nouvelle lubie de sons héritier. C'était plus simple de lui céder, Kaoru pouvait être invivable quand on lui refusait quelque chose.
- Soit, dit Yao d'une voix claire, amène-le au palais, mais tu en prendras soin toi-même.
Le brun, qui tenait toujours l'islandais inconscient contre son torse, hocha la tête avant de tourner les talons afin de rejoindre le palais avec sa nouvelle « possession » dans les bras.
En entendant cela, la foule ne resta pas de marbre. Surtout deux personnes. La première, Tino Väinäimönen, était à la fois choqué et horrifié. Son plus jeune cousin venait d'échapper de peu à la mort pour se retrouver appartenant à l'héritier de l'Empereur. Il ne pouvait le concevoir. En vérité, la seule envie du petit finnois était de se précipiter chez lui chercher l'arme qu'il cachait afin de récupérer son cousin et de le protéger, mais il ne pouvait faire cela sinon son fils adoptif, Peter, seraient en grand danger. La seconde personne, Mathias Køhler, ne souhaitait rien d'autre que se précipiter sur ce sale gosse qui osait dire que le plus jeune de leur famille (car oui, Mathias, Lukas, Ice, Tino et Berwald formaient une famille et bien que leurs relations soient souvent conflictuelles, il étaient tous d'accord sur un point : Ice avait besoin d'être protégé) lui appartenait. Il allait lui apprendre la vie à ce gosse de riche qui ne savait rien de leurs difficulté quotidiennes. Bien entendu, Berwald se trouvait dans le même état mais il s'occupait de calmer le petit et d'essayer de raisonner Tino.
Mathias fendit alors la foule pour retourner chez lui. Quelqu'un devait dire à Lukas ce qu'il s'était passé avec son petit frère. Le norvégien méritait d'être au courant. Le grand blond se retrouva devant la porte de la « chambre » de son petit blond mais se trouva paralysé. Il ne savait pas quoi faire, ni comment l'annoncer à Lukas. Mathias prit une grande inspiration avant d'entrer et se faire accueillir par un norvégien à l'air interrogateur, même si ce n'était pas visible.
- Alors ?, demanda Lukas.
- Il... Il... ne s'est rien passé, lâcha difficilement le danois.
- Tu es sûr ? … Et l'exécution ? Qui était-ce ?
- Oui, et ce n'était personne. Je ne le connaissais pas.
Le plus grand s'en voulait énormément mais il voulait que le norvégien guérisse avant de lui dire quoi que ce soit. Le connaissant il serait capable de se traîner jusqu'au palais pour sauver son frère, avec le risque qu'il se fasse tuer, ce qui n'arrangerait rien à la culpabilité d'Ice et de Mathias. Ice parce que ce serait de sa faute si son frère serait mort et Mathias parce qu'il ne l'aurait pas retenu.
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Alors, alors ? C'était comment ? Ouais, bon, c'est que la première partie u_u
Alors, pour ceux qui ne comprennent pas ce qu'a dit Berwald *regard vers Yaki-chan* :
J' t'mp'che d'c'ur'r à ta m'rt (Je t'empêche de courir à ta mort)
N'n M'thi's tu n' l'i s'rai pas 'tile (Non Mathias, tu ne lui serai pas utile)
Ah ! Et le prochain chapitre sera sans doute plus long u_u
Ah oui, la suite arrivera bientôt, don't worry ^^ -même si je doute que qui ce soit s'inquiète-
SO, reviews ?
