NdA : Ni Harry Potter ni Supernatural ne m'appartiennent, je ne fais que jouer avec les personnages.


« Il est à Poudlard... Il est à Poudlard... »

L'homme n'arrête pas de répéter ces quelques mots, devant l'incompréhension la plus totale des silhouettes qui parcourent sans cesse le couloir. L'homme ne devrait pas être capable de parler, après douze ans, il devrait crier, devenir fou, n'être plus qu'un animal, un spectre. Mais il parlait.

L'homme ne savait plus grand chose. Il ne savait plus son nom. Il ne savait plus combien de temps il avait passé dans cette cellule. Il ne savait même plus qu'il avait froid, qu'il avait faim, qu'il avait peur.

Il savait qu'il était innocent. Il savait qu'il devait retrouver le rat. Il savait qu'il devait trouver le rat et le tuer, comme il aurait du le faire quand il en avait eu la chance, et qu'il ne lui échapperait plus.

Mais pour cela, l'homme devait partir de cet endroit, peu importe où cet endroit était, il devait s'enfuir, recouvrer sa liberté.

L'homme devenu chien était maigre, si maigre qu'il pouvait passer à travers les barreaux de sa cellule. L'homme devenu chien avançait lentement dans les couloirs. Il avait conscience qu'il devait se dépêcher avant qu'on ne remarque son absence, mais il était faible. Ses pattes tremblaient. Mais il avançait, ne pensant qu'à s'enfuir. Partir. Pour cela, il lui fallait avancer. Marcher. Se cacher. Continuer. Eviter les gardiens. Ne pas s'arrêter. Ne pas se décourager. Attendre le bon moment...

De l'air ! L'homme devenu chien était en dehors des murs de la prison, mais il n'y avait que de l'eau autour, de la pluie, du vent. Le désespoir faillit le gagner, mais un simple regard en arrière le poussa à entrer dans l'eau glacée. Il tenta de nager pendant quelques secondes, mais le courant était trop fort. Il finit par se laisser porter, se battant uniquement pour rester conscient.

Pendant plusieurs heures, il flotta ainsi, sans savoir où il était, ignorant où il allait. Mais l'absence de détraqueurs autour de lui rendait cette escapade presque agréable. Soudain, l'homme crut entendre un bruit différent du calme de l'océan, un bruit d'ailes. Il leva lentement la tête, et voir des oiseaux se démarquer du ciel recouvert de nuages lui redonna courage. La terre n'était plus très loin ! L'homme parvint même, un instant plus tard, à apercevoir la côté déserte vers laquelle le courant le poussait. Quand il fut suffisamment près de la plage vide de toute présence, l'homme, toujours sous l'apparence d'un chien noir, se traîna sous un buisson à peu près sec, où il se permit enfin de fermer les yeux, de se reposer.

Il se réveilla le lendemain matin, au même endroit où il s'était endormi la veille. S'il n'était pas aussi affamé, ce sommeil lui aurait redonné des forces. Il fallait qu'il trouve à manger, s'il ne voulait pas mourir juste après être parvenu à s'enfuir. La pensée d'Azkaban et de ses terribles gardiens le firent frissonner. Il se décida à partir, trouver une route qui le conduirait à une ville. Là-bas, il trouverait sûrement de quoi se nourrir, et peut-être un endroit où rester quelques jours. Il n'avait pas oublié pourquoi il s'était enfui, mais il n'était clairement pas en état de s'en prendre au rat.

Mais il ne se rendit pas compte qu'il marchait dans le mauvais sens, s'éloignant de la petite ville la plus proche. En fait, il venait d'arriver dans une forêt assez sombre, tandis que la nuit venait de tomber, quand il aperçut enfin une lumière vacillante. Mais ce qu'il vit en se rapprochant du feu n'était pas ce à quoi il s'attendait... Il y avait un peu moins de dix personnes dans la clairière. Six étaient assises confortablement autour du feu, mais les deux dernières personnes, un jeune couple, étaient attachés à des arbres, dont l'un près de lui. Il fut content d'avoir gardé sa forme de chien, sans quoi le groupe l'aurait attaqué dés qu'il l'aurait remarqué. Espérant que ce n'était qu'une forme particulièrement étrange de bizutage, il resta à la bordure de la clairière, attendant de voir ce qui allait se passer.

Il ne s'attendait pas à ce qu'un des membres du groupe s'approchât de la femme, de l'autre côté de la clairière, en sortant des dents pointues. Des vampires ! Il était parvenu à tomber sur un nid de vampires ! L'homme aurait aimé pouvoir aider le couple, mais il savait qu'il ne pouvait rien faire. Il était seul, affamé et désarmé, après tout. Il vit l'homme se rapprocher du cou de la jeune femme, qui avait commencé à paniquer tandis que son copain essayait d'attirer l'attention du vampire, en vain. Le vampire n'était plus qu'à quelques centimètres de la peau de l'humaine quand il perdit la tête.

Un homme avait surgi, arme à la main, l'adrénaline dans ses veines. D'où il était, le chien pouvait voir que le nouveau venu était grand, les cheveux courts, et avait des yeux verts qui lui rappelaient... Que lui rappelaient-ils, ces yeux verts ? Il restait cinq vampires. Un autre homme, encore plus grand que le premier, mais avec de plus grands cheveux, profita de l'instant de surprise, et coupa la tête d'une autre de ces créatures. Derrière lui se trouvait un autre homme, aux yeux bleus, plus petit, mais tout aussi imposant que les deux autres, si ce n'est pas plus. Lui aussi ôta la vie à l'un des vampires. Il était clair que ces trois hommes savaient ce qu'ils faisaient. S'en suivit un combat assez long entre les chasseurs et les vampires. Le premier homme fut le premier à tuer un autre de ces monstres, et voulut aider le plus grand, mais ce faisant, il ne vit pas ce que le chien, lui, avait vu. Les deux hommes étaient sur le point de décapiter l'un des derniers vampires quand un autre apparut. Il avait du s'éloigner du camp avant que le chien et les trois hommes arrivent. Il allait se jeter sur le premier inconnu, tandis que les trois hommes croyaient en avoir enfin fini de ces monstres. Quand ils se retournèrent, ils purent voir, stupéfaits, un grand chien noir se jeter sur le dernier vampire, à moins d'un mètre de l'homme aux yeux verts. Cependant, le vampire étant beaucoup plus fort que le chien, il s'en débarrassa aussitôt en le lançant contre un arbre où il perdit conscience. Le vampire allait se lancer sur les trois hommes quand le petit lui coupa la tête.