Voila le premier chapitre de mon histoire, bonne lecture à tous.


Pour l'amour d'un chien

Chapitre 1

La rencontre

Nous sommes en juin 1993, en Angleterre.

Il fait nuit. Les lumières de la ville de Londres sont éteintes. Je marche seule dans le noir. Je me dépêche, je n'ai jamais aimé le noir.

Je rentre de mon travail. Il est dix-huit heurs quinze et il fait déjà noir. Le vent frais d'automne fait voler mes longs cheveux, une masse de châtain blond me brouille le visage et d'un geste, je remets mes cheveux derrière mes oreilles. Le vent se fait plus fort, m'arrachant un frisson.

Chaussée de mes talons, je marche le plus vite possible pour rentrer chez moi, mais les pavés de la rue sont trompeurs, je manque de me tordre la cheville dans un trou. Pourquoi n'ont-ils pas recouvert ça de béton ? Peut-être pour garder le vieux Londres comme il était autrefois, un truc historique. Bref je m'attarde à la contemplation des pavés qui ont du subir les dégradations du temps.

Dans moins de vingt minutes je serais de retour dans mon chez moi. Cette petite maison que j'ai héritée de mes grands-parents maternels, très chaleureux, rien que l'idée de me retrouver devant la cheminée à me délecter d'un bon chocolat chaud me donne envie. M'imaginant déjà chez moi j'accélère, passe dans une petite ruelle sombre, gardant mon allure avant d'entendre un bruit, un couinement ou un râle je ne sais pas mais ça doit être animal.

Le bruit me fait légèrement peur, j'accélère l'allure, je n'ai absolument pas envie de me faire mordre par un chien.

Manque de pot, je trébuche lourdement comme une vulgaire merde. Reprenant mes esprits pour voir que je suis à quatre pattes par terre, mes mains écorchées, comble de l'ironie c'est que je suis à moitié trempée car il pleut. Je me relève quand une douleur sourde me lance. Ma cheville, il ne manquait plus que ça bon sang ! Je me relève tant bien que mal et commence à marcher enfin plutôt "boiter" quand j'entends le même bruit que précédemment.

Essayant de percer l'obscurité, je distingue dans la petite ruelle en foutoir. Juste à côté de cette pagaille, je vois deux paires d'yeux luminescents qui me regardent dans cette obscurité, un frisson traverse mon échine, un chien, c'est un chien.

Il est dans un piteux état. Pauvre bête, mon cerveau me dit de partir le plus vite possible, de me méfier, qu'il peut être agressif, mais mon cœur me dit de... Je ne sais pas d'aller vers lui.
Je suis trop sensible. Je devrais écouter ma conscience mais qui ne tente rien n'a rien. Si je ne lui laisse pas une chance il ne s'en sortira pas. Je me décide donc.

J'avance vers lui, signalant ma présence bien que je me doute qu'il m'a sûrement déjà entendu, il a même du me voir tomber. Peut-être rigole t-il ?

- Hey, salut mon beau, lui dis-je d'un ton rassuré, ou ma belle, je sais pas ce que tu es, je tente de plaisanter.

Le chien lève faiblement la tête vers moi et plonge ses yeux dans les miens. Je ne peux pas décrire la couleur de ses prunelles.

- Tu m'as l'air d'être mal en point, je me rapproche doucement de lui, tout en boitant et à demi penchée, je ne suis qu'à deux, trois mètres de lui. Il commence à grogner en me voyant.

- Chut, je murmure, je ne te veux aucun mal, je veux simplement t'aider, je continue de m'avancer sous le regard du chien, je me rapproche, doucement mais je me rapproche.

Toujours en me regardant, le chien lâche un soupir. Je m'accroupis difficilement pour continuer le dernier mètre qu'il me reste à parcourir. Inlassablement je me rapproche de lui.

- Tu viens d'où? Je demande comme s'il allait me répondre. Ma pauvre tu deviens folle, il ne répondra pas, hein.

Je suis en train de parler à un chien ou la conversation va à sens unique bien sûr, il ne manquerait plus qu'il se mette à me parler et là c'est sûr je suis bonne pour un aller sans retour dans un hôpital psychiatrique pour finir mes jours. Ma famille n'étant plus là, plus rien me retient dans ce monde à part Zack.

Me voilà ! Je suis enfin arrivée, je suis à côté de lui, oubliant de me méfier, je tends la main, trop vite à son goût car il grogne.

- Désolée, je voulais pas te..., je cherche mes mots, brusquer, je complète avec un sourire.

Je rabats ma main qui voulait le caresser. Ce n'est pas le bon moment pour, il ne me fait pas assez confiance. De mes yeux, je peux voir ses magnifiques orbes gris et son regard fatigué. Depuis combien de temps est-il là ?

- Sinon moi je m'appelle Blue, je ne vois pas de collier à son cou, j'en déduis qu'il ne doit pas avoir de foyer.

S'il n'a pas de foyer, et qu'il est dans la rue mal en point comme il l'est, je me doute qu'il doit avoir faim.

- Tu dois avoir faim, je murmure plus pour moi-même, c'est marrant car à peine ces mots prononcés, il se lèche les babines en me regardant. Il ne va pas me manger quand même?

-Hey rassure-moi tu comptes pas me manger au moins ?

L'intéressé ne répond pas. Comme s'il allait me répondre ! Je suis morte de rire mais il lâche un soupir. Simple coïncidence ou ce chien me comprends ? Nan. Intellectuellement les chiens ne sont pas assez développés pour nous comprendre. Je ne dis pas que ce chien est bête loin de là.

- Bon je t'amène chez moi ! je déclare, déterminée, j'habite pas loin, tu vois la rue du fond, je me dégage et pointe du doigt un petit pâté de maison collées, c'est la maison avec une boîte aux lettres bleue, les animaux y sont autorisés.

Le chien tourne la tête dans la direction que la jeune femme indique, de son regard fatigué, il évalue la distance à parcourir et retourne son regard vers cette personne qui allait peut-être changer sa vie qui sait ?

Ravie à l'idée d'avoir de la compagnie avec moi. Je décide de le prendre avec moi autant l'aider, après le garder on verra. Ce serait déjà un grand pas s'il me laisse le caresser car c'est sans doute ce premier contact qui sera important. Alors comme pour conclure, je tends ma main vers lui et dis:

- Je m'occuperais bien de toi, tu verras, le chien ne bronche pas quand je pose ma main sur sa tête, son poil est crasseux, tout collé d'une substance malodorante, du sang ! Je devrais aussi te soigner, il tourne son regard vers moi et montre les crocs.

Je prends légèrement peur, mais je rajoute :

- Je ne suis pas vétérinaire si c'est ça qui peut te faire peur, je suis juste infirmière, le chien sembla se détendre à ses paroles.

J'enlève ma main de sa tête et me relève. Je lui dis de venir, avec difficulté il se lève et on commence à marcher. On sera chez moi dans moins de cinq minutes pas plus.
On marchent tous les deux, lui derrière moi, tous les deux boitant comme des vieux miséreux cherchant abri, quelle scène ! Les rues sont désertes à cette heure et ma cheville me fait mal. Qu'est-ce que je suis maladroite ! Mais, si je n'étais pas tombé, je n'aurais pas pu aider le chien et il serait certainement resté dans la rue. Je me retourne pour regarder mon nouvel ami à quatre pattes. Je l'attends quelque peu et repars quand il me dépasse. En passant sous un lampadaire je vois que c'est un chien de race Berger Allemand aux poils noirs, et un mâle qui plus est.

Heureusement, demain on est dimanche et je ne travaille pas. Je vais pouvoir me reposer tranquille. On arrive enfin à la maison. Je m'arrête devant la boîte aux lettres, prends le courrier et, tout en marchant, je jette quelque coup d'œil aux trois lettres dont une de Zack, je la lirais plus tard.

Arrivée devant la porte je l'ouvre et entre à l'intérieur de notre maison, le chien semble tout aussi observateur. Je dépose mes affaires sur la table du salon et décide d'aller dans la salle de bain faire couler un bain qui bien sûr ne sera pas pour moi.

- Je vais te faire prendre un bain, je te soigne et après on mange, d'accord ?

Il ne dit rien, il continue à me regarder et commence à avancer vers les escaliers. Je prends ça pour un oui. Je les monte pendant qu'il me suit. Je tourne à gauche pour aller dans la chambre prendre quelques serviettes. Je reviens vers les escaliers mais ne le trouve pas, il doit avoir fini de monter. Je vais donc vers la salle de bain ou plus ou moins étonnée je le vois qui m'attends assis sous le lavabo, me scrutant de son regard gris.

- C'est du shampoing pour bébé je sais mais j'avais peur qu'avec tes plaies les autres gels te brûlent, je regarde ces prunelles grises où une étincelle de compréhension semble se refléter, bon mon vieux on va aller faire trempette donc sois gentil laisse-toi faire pour que je te mette dans le bain.

Le chien lève les yeux au ciel, et à ma grande surprise saute sur le rebord et se laisse glisser délicatement dans l'eau sans éclaboussure.

- Ha, Monsieur ne veut pas se laisser porter, trop digne pour ça, mais mon loulou va bien falloir que je te frotte si tu veux être tout propre, je plaisante.

Le chien se couche dans l'eau et repose la tête sur le rebord blanc de la baignoire. Qu'il se sent détendu dans cette eau chaude. La moldue est très attentionnée, elle le frotte délicatement comme si elle a peur de lui faire mal, ce qui n'est rien comparé à tout ce qu'il a vécu, ho oui il s'en souvient comment oublier. Il préfère ne pas y songer et profite des mains délicates de la jeune femme à qui il doit tant.

Il semble apprécier que je le lave car il a fermé les yeux. Je remets un peu de shampoing dans le creux de ma main, continuant à le frotter.

- Je me demande comment je vais t'appeler, chuchotais-je pour combler le silence, il ouvrit les yeux et me regarde bizarrement, un nom qui sonne bien par un nom ringard, ma réponse semble le rassurer.

Il referme les yeux, baille à s'en décrocher la mâchoire et je peux voir ces belles dents blanches et bien pointues.

Quelle allure il a, trempé du bout du museau jusqu'au bout de la queue, dégoulinant d'eau ! Je viens de le sortir de la baignoire que j'ai vidée et qui était noire de crasse.

Mécontent que j'ai dû le porté, Monsieur s'ébroue et je suis rapidement trempée, à croire qu'il l'a fait exprès.

- Hé ! mais ce n'est pas toi qui vas nettoyer vieux sac à puces !

Tout en secouant sa queue joyeusement, il aboie, mais voyons il me provoque maintenant.

- Tiens en parlant de puces, il va falloir que j'achète de la lotion anti-puces mon vieux, un sourire en coin s'affiche sur mon visage.

Je lui demande de venir vers moi pour l'essuyer avec les serviettes, ce qu'il faisant attention, je frotte tout en inspectant les quelques plaies que je repère par-ci par-là. J'ai remarqué une grosse plaie sur sa patte avant droite, ça ne m'étonne pas qu'il boite. Je fais plus attention et l'examine. La coupure part du coussinet primaire jusqu'au coussinet carpien, pas trop profonde, assez récente et pas besoin de points de suture.

Je me lève pour chercher la trousse à pharmacie dans la commode de la salle de bain. Tirant les tiroirs, je mets la main dessus. En me retournant, je croise son regard, il me fixe, s'attendant aux soins que je vais lui donner. M'approchant de lui, je m'accroupis oubliant la douleur de ma cheville, je m'en occuperais après. Mon patient à poil était ma priorité du moment.

- Bon mon gros c'est à nous.

J'ouvre la boîte qui renferme tout ce dont j'ai besoin, dont quelques trucs que j'ai ramenés de l'hôpital. Je m'occupe d'abord de sa patte, je regarde le chien dans les yeux un instant.

- Je vais essayer de ne pas te faire mal, mais tu sais il faut désinfecter sinon ça va s'infecter, dis-je en montrant son avant droit, laisse-moi au moins faire ça, je pense que c'est le plus important.

Il ne montre aucun signe d'agressivité, je peux donc y aller. Je prépare les compresses, les bandes, le désinfectant et la bétadine. Je prends sa patte et regarde attentivement. Quelques cailloux sont nichés dans la plaie. Je prends une pince à épiler et les retire tous minutieusement. Le plus dur est à suivre. Je saisis la bouteille de désinfectant, en verse un peu sur une compresse, prends cette dernière et appuie sur l'entaille. Je sens sa patte tressauter. J'attends puis au bout de deux minutes, je prends une autre compresse et l'imbiba de bétadine. Je me dépêche de faire un bandage. Une fois fini, je maintiens le tout avec une épingle à nourrice. Relevant mon regard vers mon patient je lui dis:

-Merci de t'être laissé faire, je sais que ça a du te faire mal.

Je nettoie la salle de bain. Je mets au sale les serviettes. Une fois cela fait, on passe dans ma chambre où je lui prépare une couche pour la nuit car maintenant que j'ai de la compagnie, je veux qu'il reste avec moi la nuit. Il se couche dessus et soupire de bien-être. Je prépare mes affaires pour me faire une douche, et vais dans la salle de bain qui est équipée d'une douche.

Un quart d'heure plus tard, je reviens dans ma chambre en pyjama et constate que mon ami à poil dort. Souriante, je le regarde et décide de descendre en bas faire à manger. Il finira bien par être attiré par l'odeur.

Aussitôt dit aussitôt fait ! Je me mets aux fourneaux et prépare de la semoule et un peu de dinde qu'il me restait. J'allume la télé pour regarder les infos tout en préparant.

Une demi-heure plus tard, j'entends quelque chose descendre. Je sais que c'est lui, je lui signale où je suis, sur le canapé à l'attendre pour manger. Il ne se prive pas de tout manger. Il remue la queue, je souris, il doit être content. La dinde que je lui ai mise avec la sauce et quelques légumes l'enchante, mais bizarrement, il ne touche pas aux os, bon pas grave il n'aime peut-être pas les ronger, il faut de tout pour faire un monde.

Allongé sur le canapé, il semble regarder avec curiosité la télévision. Il est près de vingt-trois heures passées et la fatigue commence à se faire ressentir. Baillant, je décide de monter, il me suit, le bandage qu'il a à sa patte semble le déranger pour marcher mais il ne fait rien pour l'enlever.
On arrive dans la chambre, il se couche dans sa couche s'y enroulant dedans.
M'avançant vers mon lit, je me rends compte que je n'ai pas lu les lettres. Bon tant pis, je m'occuperai de ça demain. M'enroulant dans les couvertures, je pense à cette journée et à la rencontre que j'ai faite, j'ai comme l'impression que ce chien me comprend. Toute la soirée il a été avec moi, il comprends sans doute ma solitude.
Petit à petit, je sombre dans les bras de Morphée en sentant une présence qui se couche sur mes mollets. Oui je sais que c'est lui. Je m'endors avec un sourire. Décidément, il va changer ma routine du tout au tout mais ce que je ne sais pas encore, c'est qu'il allait aussi changer ma vie.


Salut à tous voila le premier chapitre de cette fan-fiction sur Harry Potter.
Je suis nouvelle sur le site, j'espère que cette histoire vous a plu, n'hésiter pas à me donner vos avis ^^

Merci à Miisss pour sa correction.

Le monde d'Harry Potter ne m'appartient pas, il est à J. K. Rowling, seul quelques OCs le son.

Mystique Blue