Salutations ! Cette fic est un peu spéciale, je vous conseille très vivement de regarder l'épisode 826 (un filler, « Beauté, mensonges et secrets ») avant de la lire car j'ai fais un regroupement d'idées de fins alternatives que l'épisode m'a inspiré, mais je vais pas résumer l'épisode, je vais juste reprendre à chaque fois au moment où les choses auraient pu tourner différemment pour une raison ou une autre, et je pense que se sera plus dur à suivre sans le contexte (après vous faites ce que vous voulez, vous pouvez essayer x) ).


Dérapage 1 : Pas d'appel
(Ou si le téléphone de Conan n'avait pas sonné pendant que Misaki le menaçait la 1ère fois)


Elle s'était approché alors qu'il lui tournait le dos, et ce sans qu'il l'ai entendu arriver. Sa gestuelle avait beau ressembler à un câlin banal, le contexte ne pouvait que discréditer cette interprétation. D'abord parce que s'approcher à ce point de quelqu'un qui est en train de prouver que vous avez commis un crime, en plus dans une position pouvant l'empêcher de s'enfuir, était tout sauf anodin. Et même la première phrase qu'elle prononça sonnait comme une menace.

-Conan-kun, tu es si mignon.

Mignon. Il était en train de prouver qu'elle était une meurtrière, et elle le trouvait mignon. Elle ne le prenait pas pour une menace, et sa posture semblait dire la même chose : tu es un enfant, tu es sans défense.

-Je pourrais t'emmener dans un endroit très loin d'ici, continua-t-elle. Je suis sûr que tu loges dans ma valise.

Le doute n'était plus permis. Sa voix suave tranchait avec les sous entendus à peine implicites. Un endroit très loin d'ici pouvait faire référence à la mort, peut importe où elle nous menait. Conan saisit sa montre dans sa poche, prêt à la sortir et à l'endormir. S'il était question de valise, elle avait peut-être compris qu'il n'était pas dans son intérêt de le tuer ici. Même si elle avait décidé de passer à l'acte, il devrait avoir une marge de manœuvre pour éviter cela.

Mais malgré ses menaces, ses bras autour de Conan, bien que l'empêchant de s'écarter, restaient plus proches d'une étreinte, même faussement amicale, que d'un meurtrier s'assurant que le témoin gênant qu'il était ne pourrait s'enfuir. Elle abordait un sourire assuré, son visage proche du sien, mais il pouvait encore éviter les hostilités, qui n'étaient pas encore totalement explicites. Ou au moins essayer.

-Qu'est-ce que vous voulez dire ? Demanda l'enfant en quittant son air sérieux pour prendre un ton plus enfantin et innocent.

Misaki recentra la conversation sur l'affaire, et malgré la situation, Conan termina ses déductions comme s'il n'y avait aucune menace. Le sourire de la criminelle ne l'avait pas quitté alors qu'elle reprenait :

-Et tu n'as pas peur ? Si tu as raison, tu es seul avec une meurtrière. Et dans une situation plutôt désavantageuse pour toi.

-Vraiment ? Fit mine de s'étonner le détective en reprenant son ton innocent. Pourtant si vous me tuez vous serez la première suspecte. Cela ne vous arrangerait pas non ?

-Je ne pense pas. Je pourrais très bien dire que je t'ai déposé près de chez toi. On me croirait, vu que je n'ai aucune raison de te tuer. Et même si on ne me croit pas, que pourront-ils faire sans preuves ?

La situation avait définitivement basculé sur une pente dangereuse. Il devenait évident qu'elle ne le laisserait pas s'éloigner d'elle s'il essayait, mais son étreinte n'était pas encore serrée, et lui permettait une certaine liberté de mouvement.

-Vous voulez encore mentir, c'est ça ?

-Je te l'ai dis, le bonheur se construit sur les secrets et le mensonge.

-Mais la mort n'apporte pas le bonheur.

Tout en parlant, Conan avait commencé à sortir sa montre de sa poche. Le fait qu'il ne l'ai pas autour du poignet lui permettait de l'utiliser avec une seule main mais même sans ça, la plupart des criminels ne faisaient pas attention à ses mouvements lorsqu'il était sur le point de les endormir.

Mais pas elle.

Elle resserra soudain ses bras autour de lui dans une position qui l'empêchait de terminer son mouvement pour sortir sa main de sa poche. L'adrénaline envahit soudain le corps de Conan alors que son cerveau lui criait de se débattre contre cette étreinte qui l'empêchait de bouger. Tout son organisme lui hurlait qu'il était en danger, et il se débattit contre cette pression qui l'enserrait, mais sans surprise, sa force d'enfant était insuffisante pour se libérer, et eu même l'effet inverse : l'étreinte de Misaki se resserra et elle agrippa les poignets de Conan, dont celui de sa main droite qui agrippait toujours fermement sa montre.

-C'est faux, lui chuchota-t-elle. Ta mort m'apporterait le bonheur de pouvoir enfin profiter de l'héritage de mon mari comme je l'entends, sans avoir à me cacher pour fumer ou à supporter la présence d'insectes. Quant à tes proches, savoir la vérité ou non ne les rendra pas plus heureux.

-Vous mentez. Mettre le meurtrier d'un de ses proches derrière les barreaux ne le ramènera pas mais cela apporte un apaisement. Pas le fait de le savoir toujours en liberté, ou de ne pas savoir qui c'est.

-Qui sait.

Misaki se leva sans lâcher l'enfant et retourna vers le centre de la pièce.

-Voyons, comment procéder ? Réfléchit-elle à haute voix sans se départir de son sourire.

Elle s'arrêta devant le comptoir où se trouvait toujours le verre de jus d'orange qu'elle avait préparé à l'enfant, et au fond, le bac où elle avait reposé le pic à glace qu'elle avait utilisé. Conan leva la tête pour essayer de voir où elle regardait, et lorsqu'il comprit, il lança :

-N'y pensez pas. Si vous me poignardez avec ça, les traces de sang resteront visibles, même si vous tentez de les effacer.

-Et si je rénovais la pièce ? Fit mine d'envisager Misaki. Après tout, elle me rappelle de mauvais souvenirs, cela ne paraîtrait pas étrange.

-Il restera des traces pendant suffisamment longtemps pour que la police puisse les repérer.

-Mais auront-ils l'idée de venir en chercher ici ?

-Et comment vous expliquerez que je n'ai pas été tué là où l'on a retrouvé mon corps ? Pointa Conan. Si j'ai été victime d'une personne en rentrant chez moi, le lieu de ma mort serait logiquement proche de celui où l'on me retrouverait, voir se serait le même.

-Pas forcément. La personne pourrait choisir de t'emmener ailleurs. Après tout, qui sait ce qui passe par la tête de gens susceptibles de tuer un enfant ? Mais c'est vrai que j'ai parlé de t'emmener ailleurs dans ma valise, se serait dommage que tu penses encore que j'ai menti.

-Oh ? Je pensais plutôt que vous mentiez en disant que vous vouliez me tuer, ne put s'empêcher de sourire Conan.

Mais cela l'arrangeait si elle le gardait en vie jusqu'à l'endroit où elle comptait le tuer. La criminelle passa dans une autre pièce, où une valise était posée dans un coin.

-Regarde, fit-elle au détective. Je te l'avais dis, je suis sûr que tu loges dedans.

Et elle avait probablement raison. De visu, la valise avait en effet l'air assez grande pour qu'un enfant de l'âge de Conan y loge. Néanmoins, il aurait très peu de place pour bouger là dedans.

La criminelle s'en approcha directement. Le détective se tendit. Si elle comptait le forcer à y rentrer, il devrait avoir une opportunité de s'enfuir ou au moins de lui faire lâcher ses mains. Ce n'est pas si facile que ça de faire rentrer quelqu'un de non consentant dans un endroit exigu comme ça, il pouvait se débattre avec ses pieds également. Et il pouvait toujours la mordre en dernier recours, ce qui pourrait également la trahir plus tard même si elle tentait d'en cacher la trace.

Elle s'accroupit, et d'une main ouvrit la valise et la mit à plat sur le sol. Elle en profita également pour prendre son téléphone au détective. Hélas pour Conan elle avait libéré sa main gauche, et elle la ressaisit presque aussitôt après avoir ouvert la valise, modifiant sa prise sur l'enfant pour pouvoir l'écarter d'elle et ainsi l'installer dans la valise.

Conan choisit cet instant pour tenter sa chance. D'un coup de pieds, il écarta la valise, et il profita qu'elle le tenait plus à bout de bras, et donc avec moins de force, pour essayer de se libérer.

Hélas, pour le mettre dans la valise, elle devait faire un mouvement descendant, et se tenait légèrement au dessus de lui. Elle n'eut qu'à forcer les poignets de Conan devant lui et à y mettre tout son poids pour le plaquer au sol. Le détective se retrouva ainsi sur le ventre, les mains dans le dos, incapable de se relever, et sa position limitant sa vue l'empêchait également de bien se débattre.

-J'en étais sûr, dit Misaki en reprenant un sourire assuré que la tentative de fuite de l'enfant avait fait disparaître. Tu as menti n'est-ce pas ? Tu as peur.

Conan ne pouvait pas vraiment lui donner tord. Ce qui servait de carburant à son instinct de survie, qui lui dictait de combattre ou fuir et lui permettait d'essayer de sauver sa vie, c'était la peur, et même s'il la maîtrisait mieux que nombre de gens, elle n'en restait pas moins présente.

-Je n'ai pas menti, nuança néanmoins l'enfant. Je n'avais pas peur à l'idée d'être seul avec vous. Mais maintenant oui, j'ai peur que vous réussissiez à me tuer sans que je puisse vous en empêcher.

-Parce que tu penses toujours pouvoir en réchapper ? Il va falloir que je trouve un moyen de te mettre dans cette valise sans que tu te débattes alors.

En parlant, elle avait joint les mains de Conan pour pouvoir ne les tenir que d'une seule, et elle sembla se redresser légèrement. L'enfant, qui surveillait ses mouvements du coin de l'œil, cessa pour regarder ce qui l'entourait. Y avait-il quelque chose ici qu'il pourrait utiliser ? Il ne cherchait pas de projectiles, il était de toute façon en chaussettes, mais quelque chose qu'il pourrait, par exemple, faire tomber sur elle pour la déstabiliser et qu'elle le lâche. Ou même prévoir ce qu'elle comptait faire, car il doutait qu'il y ai quoi que se soit pour l'attacher ici, et ne voyait pas ce qu'elle pourrait faire d'autre pour l'empêcher de se débattre.

Il ne comprit qu'en voyant un mouvement en périphérie de son regard, en haut et un peu sur le côté. Il aperçut alors le spray anti insectes qu'elle avait utilisé tout à l'heure, sur le papillon et sur sa victime, dirigé vers ses yeux dans un angle qui permettrait au spray de l'atteindre malgré ses lunettes. Vu qu'elle s'était changée, il ne pensait pas qu'elle l'aurait gardé sur elle, mais de toute évidence si, et le spray était suffisamment petit et léger pour ne pas se remarquer dans les poches du peignoir.

Il ne lui fallut qu'un quart de seconde pour reconnaître la forme du spray et penser à cela. C'était assez pour avoir le réflexe d'amorcer un mouvement pour fermer les yeux et regarder ailleurs, mais c'était aussi largement assez pour la criminelle déjà en position pour l'activer.

L'enfant hurla de douleur et eu une sorte de sursaut en cherchant par réflexe à libérer ses mains pour les porter à ses yeux fermés et endoloris. Il ne pouvait de toute façon plus la viser avec sa montre s'il ne voyait rien, mais même sans savoir cela, la meurtrière maintient sa prise sur l'enfant tout en rapprochant la valise qu'il avait repoussé un peu plus loin.

La douleur et le fait d'être privé de la vue était très désorientant et empêcha Conan de se débattre, si bien qu'on aurait presque dit qu'il se laissait faire. Il tenta bien d'entrouvrir les yeux mais cela ne l'aida absolument pas, et lorsqu'elle le lâcha pour refermer la valise, il chercha à se redresser pour l'empêcher de fermer mais elle avait déjà presque terminé son mouvement et n'eut qu'à forcer en mettant son poids pour que la valise se ferme. Le choc qui résulta de la rencontre entre la tête de Conan et la valise lui tira un cri, tandis qu'il l'entendait fermer. Et il savait ne pas pouvoir ouvrir de l'intérieur.

Merde ! Jura-t-il mentalement.

Il s'empêcha de porter la main à ses yeux. Ils allaient se rincer tout seuls, il commençait déjà à pleurer un peu, il suffisait d'attendre. Pas la peine de les toucher, ça allait empirer l'irritation.

Il entendit la criminelle s'affairer dans la pièce. Il entendit le bruit d'une porte qu'on bouge mais ignorait si cela signifiait qu'elle était passée dans une autre pièce ou non. Dans le doute, il essaya quand même d'ouvrir la valise mais n'y arriva évidemment pas.

Son rythme cardiaque ne descendait pas. Il n'y avait plus de menace immédiate et il ne pouvait pas faire grand chose une fois là dedans, et doutait qu'elle le sorte pour l'instant, mais même sans être claustrophobe, se retrouver dans un si petit endroit, surtout vu le contexte, ne le rendait pas serein du tout. Il se tritura les méninges pour trouver une solution autre que parier sur le fait qu'il aurait le temps de la viser avec sa montre lorsqu'elle ouvrirait la valise. Il n'était même pas sûr de réussir à la sortir dans cet espace exigu, mais il n'avait pas grand chose d'autre à faire. Le badge ne captait clairement pas, et même si elle se rapprochait des DB, pour l'instant c'était inutile, il préférait s'employer à essayer d'attraper sa montre pour le moment.

Il resta dans la pièce pendant un bon moment avant qu'il n'entende Misaki revenir. Voyant et entendant ses tentatives de mouvement, il l'entendit commenter :

-Tu essaie de sortir ? Épargne toi cette peine, je ne t'aurais pas mis là dedans si j'avais pensé que tu pouvais en sortir seul.

Conan ne répondit rien. D'abord parce qu'il doutait que sa voix porte très bien depuis l'intérieur d'une valise, et aussi parce qu'il n'avait aucune intention d'arrêter. Il n'avait pas encore réussi à atteindre sa poche malgré ses contorsions mais il y était presque, il était sûr de pouvoir y arriver.

-Comme tu veux.

Elle prit la valise et sorti dans le couloir. Il comprit aisément lorsqu'ils furent dans des escaliers, et même sans rien voir, il devinait qu'elle devait se diriger vers le garage. Elle sembla néanmoins s'arrêter en cours de route.

-Ah oui, tes chaussures. Ce ne serait pas très discret de les laisser ici.

Elle posa la valise et s'écarta un peu, probablement pour les prendre et se chausser elle-même.

Conan doutait qu'elle le laisse enfiler ses chaussures, elle préférerait sans doute attendre de l'avoir tué pour les lui mettre, mais c'était toujours bon à prendre que de savoir qu'elles seraient dans le coin.


Le moteur s'arrêta enfin. Conan grimaça. Il n'avait pas réussit à prendre son badge pendant le voyage, et la batterie de ses lunettes était à plat. Il ne savait pas s'il était à portée, mais de toute façon il ne pouvait pas contacter les DB sans avoir le badge en main. Néanmoins, point essentiel à ses yeux, il avait réussit à prendre sa montre.

Grâce aux sons et aux mouvements de la voiture, il pouvait à peu près situer Misaki alors qu'elle descendait de sa voiture et s'approchait pour ouvrir le coffre. Il haletait dans la valise, mais n'avait pas perdu connaissance. Chercher à faire céder la fermeture de la valise avait au moins eu pour conséquence d'aider un petit peu l'air à circuler. Par contre, montre en main ou pas, il savait être engourdit après autant de temps passé dans un endroit très étroit, et ce n'était pas ses contorsions qui y changeaient grand chose.

Le coffre s'ouvrit, les bruits de la ville devinrent un peu plus fort tandis que Misaki lançait, ayant entendu la respiration un peu bruyante de Conan :

-Tiens, toujours conscient ?

Il ne répondit pas, et cela ne sembla pas la gêner outre mesure. Il sentit qu'elle prenait la valise pour se diriger quelque part, mais il serait bien incapable de dire où. Les sons lui parvenaient étouffés, même la voix de Misaki qui était pourtant juste à côté, néanmoins ils devaient être dans une zone déserte car il n'entendait presque rien. De toute façon il serait idiot de sa part de se promener dans une zone fréquentée avec un enfant non bâillonné et conscient dans une valise.

Elle ne marcha pas pendant très longtemps. Elle s'arrêta et sembla s'éloigner un peu, comme pour tâter le terrain d'après ce qu'il entendait, avant de se confirmer à elle-même :

-Ici, c'est parfait.

Les pas revinrent vers la valise où était l'enfant, qui se tendit. Il doutait qu'elle le tue sans le sortir de la valise, cette dernière serait trop reconnaissable comme appartenant à Misaki. Elle risquait donc d'ouvrir, et ce très prochainement.

Et en effet, il entendit des pas s'approcher puis s'arrêter tout près. Elle posa la valise à plat et commença à ouvrir. Le détective se crispa sur la montre. Il n'aurait sans doute qu'une seule chance...

La valise fut brusquement ouverte en grand, et la luminosité avait beau être très faible à cette heure, lampadaires ou non, elle fut suffisante pour l'éblouir, surtout avec ses yeux toujours endoloris du jet de spray de tout à l'heure. Il plissa les yeux plutôt que de les fermer et, comme Misaki ne se trouvait pas devant lui, chercha à se redresser pour pouvoir la repérer et la viser. Mais le trajet avait trop engourdit ses muscles et il eu du mal rien qu'à se mettre à genoux. C'est alors qu'il entendit le même bruit métallique que tout à l'heure, juste avant qu'elle n'ouvre la valise. Il tourna la tête à temps pour distinguer la meurtrière lever une barre de fer et l'abaisser brusquement sur lui. Il ordonna à ses jambes de l'éjecter de la trajectoire, mais elles étaient toujours trop engourdies. Néanmoins, plutôt que sa tête, c'est le haut du dos qu'elle toucha, ce qui lui tira un cri alors qu'il retombait à terre à côté de la valise.

Misaki s'approcha. Il pouvait désormais distinguer son sourire assuré malgré la luminosité. Elle récupéra la valise et l'écarta, puis, seulement, remarqua la montre dans la main droite de Conan.

-Tiens, tu ne l'avais pas tout à l'heure.

Elle s'approcha avec l'intention évidente de la lui prendre. L'enfant esquissa un mouvement mais une vive douleur dans son dos lui fit serrer les dents. Sa moelle épinière avait encaissé une grosse partie du choc, et même s'il avait bon espoir qu'elle n'ait pas de lésion sérieuse, pour le moment il ne pouvait pas bouger. Même le simple fait d'ouvrir le couvercle de sa montre et de viser correctement lui demanderait trop de temps, alors il fit une autre action qui ne demandait littéralement qu'un clic, la montre était déjà correctement positionnée.

Il activa la fonction lampe torche.

La criminelle eu un mouvement de recul en se protégeant les yeux de la main qui ne tenait pas la barre de fer. Conan voulut en profiter pour se redresser mais échoua à nouveau avec un gémissement de douleur. Un bruit tout près lui fit rouvrir les yeux, et il vit que Misaki s'était accroupie et était en train de saisir sa montre en mettant sa paume sur le cadran, d'où sortait la lumière.

-C'était ça ton plan pour t'en sortir ? Sourit-elle, comme amusée. J'admets que ça aurait pu marcher, si tu avais pu en profiter pour t'enfuir. Mais je ne me ferais pas avoir deux fois.

Elle prit la montre et donna un violent coup du bout de la barre de fer dans le ventre de Conan pour forcer ce dernier à la lâcher. Elle trouva rapidement comment l'éteindre et la mit dans sa poche.

-Je te la remettrais dans la poche quand je t'aurais tué, fit-elle.

Conan jura intérieurement, avant de balayer les alentours du regard, sans pour autant trouver la moindre idée pour se sortir de ce très, très mauvais pas.

-Cet endroit... Parvint-il à articuler.

-Oui, c'est tout proche de chez toi, sourit-elle. Je pourrais dire que je t'ai déposé non loin, et pour le reste, ils en déduiront sans doute que tu as décidé de rentrer par ici, ou, curieux comme tu es, que tu as été intrigué par quelque chose, et que cela a causé ta mort. Et même s'ils me soupçonnent, le temps qu'ils comprennent ta disparition, il n'y aura plus aucune preuve.

-Kogoro-ojiisan n'a pas essayé d'appeler ? S'étonna l'enfant.

-Oh si, mais ça ne l'a pas surpris que je décroche. Comme il a commencer à crier sans se rendre compte que c'était moi, j'ai prétexté que tu m'avais donné le téléphone en te doutait qu'il réagirait ainsi. Il a lui même suggéré que je ne m'embête pas et que je te dépose dans le coin, donc je ne vois vraiment pas comment ils pourraient remonter jusqu'à moi, expliqua-t-elle sans se départir de son sourire.

Conan grimaça, tant devant la situation que devant la douleur et son incapacité à réussir à ne serait-ce que se redresser. Entre le coup dans le dos et celui au ventre, il avait du mal à bouger, et aurait été incapable de crier. C'était de toute façon inutile, il n'y avait probablement personne, et si quelqu'un venait, Misaki chercherait à l'éliminer également.

Il n'arrivait pas à trouver de solution, et Misaki semblait le savoir et s'en délecter, car son sourire s'agrandit en voyant son expression.

-Hé bien, je crois que c'est l'heure de se dire au revoir Conan-kun, dit-elle en levant à nouveau la barre de fer. Se serait cruel que de te laisser espérer et souffrir plus longtemps.

L'enfant suivit le mouvement de l'arme d'un regard paniqué. Il tenta à nouveau de se redresser mais ne put encore une fois pas mener son mouvement à terme, la douleur qui se réveillait à chaque fois dans son dos étant toujours aussi vive.

Soudain, la barre de fer stoppa sa montée et resta quelques secondes en l'air, comme si le temps s'arrêtait, lui offrant quelques secondes de répit, avant de commencer leur course vertigineuse vers le bas.

Vers lui.

Une myriade de pensées se succédèrent dans son esprit, de l'Organisation qu'il ne pourrait pas démanteler, à ses proches, jusqu'à l'image de Ran. Dans un dernier effort, il monta ses mains au niveau de sa tête pour se protéger, mais la barre de métal passa sans soucis cette défense, et le monde vira au noir dans un éclat de souffrance.


La nuit planait toujours sur Tokyo lorsque Ran, inquiète, osa contacter le professeur et Ai pour avoir les lunettes radar de rechange. A sa grande surprise, ce fut Ai qui répondit, toujours réveillée malgré l'heure. Kogoro ne les accompagna pas, il était de toute façon trop ivre pour conduire et était persuadé que Misaki avait déposé Conan un peu loin et qu'il mettait juste du temps à rentrer à pieds, ne s'inquiétant absolument pas de son absence de réponse aux coups de téléphones de Ran.

Ai vérifia la position de Conan avant l'arrivée de la lycéenne et fut surprise de voir qu'il était dans le coin, et inquiète de voir qu'il ne semblait pas bouger.

Lorsque Ran l'apprit, elle n'hésita pas longtemps avant de réveiller le professeur pour qu'il les emmène. Elle avait un très mauvais pressentiment, que Ai partageait également.

Le trajet se déroula dans le silence, coupé seulement par des tentatives de joindre Conan via téléphone ou badge. Le signal indiquant sa position restait immobile, inerte.

Ils durent s'arrêter un peu à l'écart, ne pouvant aller plus loin en voiture. Il régnait un silence de malaise entre eux, coupé par le professeur qui en demanda plus sur la situation. Il se voulut rassurant après que Ran lui ai raconté, disant qu'il avait peut-être perdu son badge et était en réalité en route, peut-être même déjà à l'agence.

-Mon père m'aurait prévenu s'il était rentré, assura Ran.

-Tu ne m'as pas dit qu'il avait bu ? Peut-être qu'il s'est endormit depuis, suggéra le professeur.

-Dans ce cas pourquoi ne pas répondre au téléphone au moins ? Fit remarquer Ai.

-On a pu le lui voler ? C'est un smartphone après tout. Et le badge est peut-être tombé à ce moment là aussi. Il pourrait avoir tenté de poursuivre le voleur, le connaissant, et peut-être qu'il a abandonné et est en train de rentrer.

Ran avait toujours l'air inquiète et pressa le pas, disant qu'elle ne serait rassurée que quand ils l'auraient retrouvé. Ai la laissa partir un peu devant avant de chuchoter au professeur :

-Et puis je doute qu'on lui ai volé ses deux téléphones, fit-elle.

-Tu as essayé ? S'enquit le professeur. Et il ne réponds pas non plus ?

-Oui, ça sonne dans le vide qu'on essaie d'appeler son numéro d'Edogawa-kun ou de Kudo-kun. Et je doute qu'il ai laissé son autre téléphone chez lui, il évite la plupart du temps.

-Un oubli, ça peut arriver à tout le monde...

-Ça ferait quand même beaucoup trop de coïncidences, nota Ai.

Voyant Ran devant eux observer toutes les intersections, elle lui donna la direction à suivre, étant donné que c'est elle qui avait les lunettes, jusqu'à ce que la lycéenne crie :

-Conan-kun !

Son ton alarma le professeur et Ai, qui échangèrent un regard avant de se précipiter derrière Ran qui s'était mise à courir vers une forme au sol.

Une forme à la tête ensanglantée et qui était de toute évidence l'enfant qu'ils cherchaient.


Note de fin de chap :

Et voilà pour le 1er chapitre ! Il y en aura 4 en tout, en comptant celui là. Ils sont tous déjà écrit, les commentaires de début et de fin les accompagnant seront ceux que j'aurais écris pendant l'écriture (sauf mention du contraire comme ici). A priori j'attendrais une semaine entre chaque chapitre, mais ça se discute, les commentaires sont là pour ça. En espérant que vous avez apprécié ce chapitre et apprécierez la suite !