Chapitre 1 : Je te hais

J'ai toujours aimé l'air frais, c'est grâce à mon père d'ailleurs. Avant même que je ne sache marcher il m'emmener dans ses longues promenades. Il pouvait passer des heures à marcher dans les longues allées des parcs, à regarder les fleurs ou encore les écureuils. A peine étais-je assez âgée pour marcher et tenir une raquette, qu'il m'emmenait déjà disputer de féroces parties de tennis.

Après être sortie de Hyde Park Corner Underground, je pénétrais dans l'immense par cet déambulais dans sur les sentiers, peu pressée d'arriver à destination.

Hyde Park.
J'y suis.

Je me laissais portée par le bruit de l'eau, des oiseaux et des conversations indistinctes des promeneurs.
Mais, à mon plus grand malheur j'arrivais bien trop vite à destination. Les terrains étaient en vue, encore assez loin pour que j'ai le temps de me reprendre. Tandis que je marchais dans leur direction, j'essuyais mes larmes. Elles n'avaient cessé de couler depuis le jour où j'avaiq quitté ce petit café moldu, logé dans un petit immeuble en bord de Tamise. On s'y était réfugié, pour fuir la pluie qui menaçait de nous noyer. Oui, quand il y avait encore un nous. Ce nous qui nous avait permis de rester heureux, et insouciants pendant au moins un été.
Mais la rentrée avait pointé le bout de son nez, et il avait pris peur. Il n'avait rien voulu entendre. Je savais que nous aurions pu être unis, que nous aurions pu être plus fort que n'importe qui, que rien ne nous aurait arrêté.
Mais maintenant, je le hais, encore plus qu'avant, plus que lorsqu'il me traitait de Sang de bourbe tous les quarts d'heures. Il m'a brisé le cœur. Mais ce qui me fait le plus mal c'est de savoir que je ne peux parler à personne. Qui me croirait ? Je suis sortie avec mon pire ennemi, pire ennemi qui était prêt à changer. Qui croirait cela ? Qui pourrait croire une telle absurdité ? Personne. Et maintenant je me trouvais seule face à mon chagrin. Chagrin qui me dévorait de l'intérieur. Mais personne ne me croirait alors je me tais.

- Hermione!

La voix de Ginny me sorti de mes pensées. Sans m'en rendre compte, je m'étais éloignée de mes amis les plus proches. J'avais voulu garder secrète une relation qui n'aurait pas dû l'être. Mais j'avais eu tellement peur, peur que tout le monde me juge, que personne ne me comprenne.

Je levais la tête vers mes amis. Je les aimais plus que tout au monde, eux me comprenaient toujours quoi qu'il arrive. Mais ça, même pour eux c'était bien trop énorme.
Tout s'était bien passe cet été, cela changé de la pénible année scolaire dont nous venions à peine de sortir. Puis, il est sorti de nul part. Il avait besoin d'un endroit pour vivre pour l'été, le Manoir étant envahi par des Mangemorts. Il a gâché mon été. Du moins, le début et puis, au fil des jours la vie est devenue plus belle, le soleil plus brillant mais il a fini par me dire ces trois mots... Ceux qui me font toujours aussi mal...

"Sang de bourbe !"

Les larmes me montent de nouveau au yeux, rien qu'à la pensée de cette terrible scène.

- Hermione ! Tu viens ? On va essayer de mettre une raclette à Harry et à Ron !

Heureusement que j'avais toujours mes meilleurs amis… Que ferais-je sans eux ?

- Ha ha ! On ne dit pas la « raclette » Ginny ! On dit la « raclée » !

- Oui bon, bon, d'accord. On commence ou on reste ici à papoter ?

Je posais mon sac, sorti ma raquette me promis de ne plus penser à lui. Il n'allait pas ruiner mon année, ça, c'était hors de question.


2 semaines plus tard :

- Hermione dépêche-toi on va rater le train!

- J'arrive !

En à peine quelques mètres j'avais écrasé tout un tas de pieds. Les gens me regardaient comme si j'étais folle. J'imaginais déjà ce qu'ils devaient se dire : « Mais qui est cette folle qui court comme ça ? Qui possède encore des malles aussi vieilles ? »

Alors que je parvenais finalement à me hisser dans le Poudlard Express j'entendis un rire aïgu.

- Pousse toi sang de Bourbe!

- Bonjour à toi aussi Parkinson. C'est fou ce que tu m'avais manqué…

Elle me laça un regard tellement noir que je crus qu'elle allait se mettre à hurler et à essayer de me jeter des sorts. Mais à mon plus grand regret, enfin en réalité je sais bien mieux me battre qu'elle, elle ne le fit pas.
Du coin de l'œil je vis Blaise Zabini sourire légèrement. Je ne m'attardais pas plus longtemps sur le groupe de Serpentards. J'aurais pu faire une rencontre déplaisante.

Je m'éloignais des verts et argents et rejoignis le wagon où s'étaient déjà installés Harry, Ron, Ginny, Luna et Neuville. Après avoir discuté pendant une petite heure, mes compagnons s'endormirent les uns après les autres. Harry fut le dernier et il m'adressa un regard plein d'amour. Rempli de cet amour fraternel qui nous liait Ron lui et moi.

Je n'avais jamais eu de frères et sœurs biologiques mais Harry et Ron me paraissait être le meilleur exemple d'une fratrie. En réalité, je disais que je n'avais jamais eu de frères et sœurs mais je n'en avais pas la moindre idée.

Non seulement j'avais souffert le martyr à la fin de cet été, mais il avait été l'été de toutes les révélations. Alors que je pensais passer un été tranquille, tout simple sans prise de tête, mes parents m'avaient appris que j'avais été adoptée. J'avais été déposée alors à peine âgée de quelques jours, dans un orphelinat moldu loin de tout. Personne ne connaissait l'identité de mes parents biologiques. Après tout peut-être étaient-ils des sorciers ? Peut-être n'avais-je jamais eu de sang moldu coulant dans mes veines, sang qui m'avait fait tant souffrir mais dont j'étais si fière.

Le hurlement strident du signal du Poudlard Express me réveilla en sursaut. Toujours un peu dans le brouillard je regardais mes amis. Ils étaient tous vêtus de leurs robes de sorciers et prêts à sortir de notre compartiment. Tandis qu'ils sortaient les uns après les autres, j'enfilais rapidement ma robe et en profitais pour, d'un coup de baguette, récupérer toutes mes affaires qui traînaient de ça et de là.

En sortant du train je respirais avec plaisir l'air frais et pur de Poudlard. Pour le moment je n'avais fait aucune rencontre désagréable. Et espérais que je n'en ferais aucune d'ici le lendemain. Je n'étais définitivement pas prête aujourd'hui, à croiser quelqu'un que je m'appliquais soigneusement à éviter.


Lorsque je descendis dans la Grande Salle le lendemain matin, les lettres tombaient de toute part. Les hiboux faisaient leur habituelle distribution de courrier.
Je me glissais près de Ginny et de Lavande, et alors que je tendais le bras pour attraper une carafe de jus de fruit, je le vis entrer.
Je sentis son regard glacial se poser sur moi. Tous mes souvenirs estivaux affluèrent et je vis défiler devant mes yeux tous les bons moments que nous avions paratagés.

- Euh les filles, nous dit Lavande, est-ce que l'une d'entre vous sait ce que Malfoy regarde ? Il est un peu flippant en fait...

Je fis semblant de n'avoir rien remarqué et haussais les épaules, forçant mon regard à se détourner de la table des Serpentards.

Alors que le petit déjeuner touchait à sa fin une chouette pénétra avec hululement strident dans la Grande Salle.
Une petite enveloppe tomba alors juste à côté de moi et Flocon, un hibou aussi blanc que la neige et bien plus encore qu'Hedwige, vint se poser à mes cotes réclamant des friandises.
Son regard profond me fendit le cœur car encore une fois il me reliait à lui. Je me remémorais ce jour de pluie où nous nous baladions sur le Chemin de Traverse, nos capuches rabattues sur nos visages afin de n'être reconnus de personne. Nous aviosn pénétré dans l'animalerie et j'étais tombée amoureuse de ce tout petit oiseau. Il me l'avait alors acheté en m'assurant qu'il serait l'intermédiaire de nos échanges amoureux.

- Ch´est quoi Hermioche?

- Dis moi Ronald tu ne voudrais pas arrêter de parler la bouche pleine s'il te plaît? Le réprimandais-je.

- D'accord, rétorqua-t-il en avalant sa tartine, alors c'est quoi ?

La lettre me laissait perplexe, elle portait une adresse que je ne connaissais pas. Je décidais de ne l'ouvrir que plus tard.

- Je ne sais pas... Je dois y aller on se voit plus tard !

Je préférais sortir de table. Cette lettre me mettait mal à l'aise sans que je ne puisse expliquer pourquoi. Je sortis de table prestement et me dirigeais le plus vite possible vers la salle commune des préfets. Encore une chose qui me liait à lui à mon plus grand désarroi.

- Qu'est-ce que c'est ?

Cette voix. Je la reconnaîtrais entre mille. Elle faisiat remonter tellement de souvenirs qu'encore une fois j'aurais préféré oublier. Je décidais d'ignorer son propriétaire.

- Hermione, s'il te plaît… Ne m'ignore pas. Je sais que je t'ai fait souffrir mais je –

- Me faire souffrir ? Toi Malfoy, tu as cru qu'une personne comme toi me ferait souffrir ? Tu te donnes bien plus d'importance que tu n'en as vraiment !

- Malfoy… Je pensais qu'on avait dépassé ce stade.

Sa voix s'était faite glaciale. Je l'avais piqué au vif.

- Qu'est-ce que c'est Granger ?

Outch. Ça je ne l'avais pas vu venir. Mais bon je l'avais cherché, c'était naïf que de croire qu'il allait se laisser faire. Mais ne montre rien Hermione, tu dois être forte. Vous deux c'est terminé, il ne te mérite pas.

- En quoi ça te regarde ?

Je détournais mon attention de Malfoy. Etait-ce une réponse de l'agence d'adoption que j'avais contacté cet été ?

- Est-ce que c'est une réponse de l'agence d'adoption ?

Apparemment je n'étais pas la seule à y avoir pensé.

- Je ne vois pas en quoi ça te concerne Malfoy.

Je vis son regard se voiler de tristesse. Je l'avais blessé. Il était le seul au courant pour cette histoire d'adoption et il m'avait tellement soutenu lorsque j'avais appris l'entière vérité.

- Est-ce qu'on peut parler ?

- Non.

Non. Résiste Hermione. Il est hors de question qu'il perce ta carapace. Tu t'es donnée tellement de mal à la construire.

- S'il te plait Hermione…

- J'ai dit non. Bonne nuit Malfoy.

Respire Hermione, respire. Maintenant tu fais un pas vers ta chambre. Allez, plus vite ! Ah oui, c'est vrai il faut que je prenne mes affaires qui se trouvent… dans la salle de bain. Salle de bain que bien sûr nous devons partager. Ce ne serait pas drôle sinon.

Je pénétrais dans la grande pièce aux couleurs de nos deux maisons. Et bien sûr, Malfoy ne laissa pas tomber.

- J'aimerais vraiment parler de ce qui s'est passé lorsque nous nous sommes vus la dernière fois.

- On s'est vu ? C'est fou ça alors, je ne me rappelle de rien… Ça ne devait pas être mémorable.

Ça y est je l'avais décontenancé ! Hé hé, et voilà Malfoy, tu n'es pas aussi extraordinaire que ce que tu penses. Enfin, tu l'es mais hors de question que tu t'en aperçoives.

J'attrapais mes affaires le plus rapidement possible, sortis de la salle de bain presque aussi vite que j'y étais entrée et partis m'enfermer tout aussi vite dans ma chambre sans lui jeter le moindre regard.

Je ne sais pas pourquoi mais je sens que cette année ne va pas être de tout repos.