Talk to Me (Parles moi) - by Sara's Girl
Disclaimer: Il est 4h du mat', laissez-moi tranquille. On sait tous que ce n'est pas à moi. J'ai même pas de gâteaux :(
Ndt: L'histoire est à Sara's girl (auteur super talentueuse, surtout sur ses ultra longues multichap fic), je ne suis que traductrice, c'est à l'origine un one shot que j'ai coupé en deux pour la traduction parce qu'il est plutôt long. Vous pouvez trouver l'original dans mes favoris, je vous le conseil vivement si vous comprenez l'anglais c'est toujours mieux que la traduction ;) enjoy
Et merci a Katherine Tiger pour avoir accépté le rôle de Beta
Avertissement: H/C, fluff, AU 7th-year fluffy!verse, minor OCs, utilisation abusive des MAJUSCULES et épithètes [mais pour de bonnes raisons]
AN(auteur note) - C'était au début censé être fluffy humour mais ça a fini en fluffy hurt/comfort. Tant pis. C'est pas comme si je n'écrivais pas assez d'humour de toute manière, et moi étant moi, il y aura sûrement des passages drôles. Grognon-et-déprimé!Harry et mystérieux-et-serviable!Draco. Et honnêtement, si vous pensez que Draco aidant Harry est affreusement ooc (non conforme à son caractère) et que ça va vous énervé, s'il vous plait allez juste lire autre chose. J'ai en grande partie écris ça juste pour me faire plaisir!
Je sais que c'est bizarre. Je m'en fiche. C'était un défi amusant d'écrire une fic [principalement] sans utiliser les sens de la vue ou de l'ouïe. Merci au magnifique et épic dannyfranx pour les retours et encouragements xx
Cette méthode de communication marche vraiment si vous êtes assez patients. Je l'ai testée avec ma mère, 'psk je est une scientifique, m'voyez?'
Pour Lina/BlackMercifulFaerie, dont les reviews sont toujours géniales.
...
"Garde tes yeux sur ta baguette!" cria Harry, essayant de cacher son irritation alors qu'il avait encore une fois besoin de se baisser pour éviter le zigzag imprévisible d'une lumière rouge. Se tournant, il regarda le sort s'écraser contre le mur derrière lui, celui-ci l'absorbant sans dégâts. La salle sur demande était parfaitement adaptée. "La distraction donne l'avantage à votre adversaire."
"Désolé!" l'interpela un troisième année aux cheveux bouclés, à l'origine du sort, offrant un regard d'excuse à Harry avant de lancer un sortilège de bouclier pour se protéger de son partenaire de duel, visiblement sans scrupule.
"Tu le seras," marmonna Harry alors qu'il s'éloignait et marchait avec précaution jusqu'à son côté de la pièce, observant les expressions de concentration sur les visages de la plus part de ces jeunes étudiants et respirant l'odeur de l'effort se mêlant à celles des sortilèges, charmes et boucliers.
Bon ok, peut être que aujourd'hui, il était un peu plus irritable que d'habitude - il avait une migraine persistante, n'avait pas très bien dormi sommeil et il avait été tellement occupé à midi en aidant Hagrid avec une nouvelle bestiole désagréable et agressive qu'il n'avait pas eu la chance de manger quoi que ce soit - mais vraiment, il ne regrettait pas d'avoir monté ce club de duels pour les plus jeunes étudiants.
Après que la guerre ait pris fin l'année précédente, il y avait eu une forte demande pour une sorte de continuation de l'AD, de la part des membres restant qui étaient retournés à Poudlard, mais aussi de la part des jeunes étudiants qui avaient été refusés la première fois. Bien sûr, une fois que Dumbledore était revenu aux commandes et avait déclaré que c'était une très bonne idée, c'était devenu inévitable.
Harry avait toujours ses moments de doutes - particulièrement quand il se rappelait sa deuxième année et la première incarnation du club de duels. Ce n'était pas comme si l'un des élèves se souvenait de l'énorme désastre qu'avait été Gilderoy Lockhart, mais tout de même. Harry, Ron, Hermione et leurs camarades de l'ex-AD faisaient de leur mieux pour créer quelque chose pendant la pause déjeuner, les heures libres et dès qu'Harry n'était pas embarqué dans d'autres activités pour "l'unité de l'école", qui étaient utiles, pédagogiques et agréables.
Et c'était amusant et utile la plus part du temps, supposait Harry, même si en générale il laissait la partie 'pédagogie' à Hermione. Pas besoin de briser les habitudes de toute une vie. Ce jour-là, c'était à leur tour de s'occuper du club ensemble, il jeta un regard vers elle et l'observa montrer, toujours très patiemment, une position de défense efficace à une fille nerveuse de deuxième année. Sa voix était douce - "C'est beaucoup mieux Grace, maintenant réessaye ça," - et Harry sourit, laissant ces mots se dissoudre dans la cacophonie des sorts criés, des incantations murmurées et des appels à l'aide.
Ils avaient tous déjà tant appris: sortilèges, boucliers, protocoles et techniques, et au risque d'avoir l'air arrogant, Harry était plutôt fi...
"Mfleh," laissa-t-il échapper alors qu'il se faisait renverser sur les fesses par un flash de lumière jaune et verte claire et qu'un grondement sourd et perçant lui fit siffler les oreilles pendant quelques longues secondes. Le sol était fait pour de telles chutes donc il n'était pas blessé, mais ce n'était pas vraiment le problème. S'ébranlant et clignant rapidement des yeux, il regarda autour de la salle, qui était devenue presque silencieuse. Il espéra vraiment s'être retenu de jurer. Ça serai une première, s'il avait réussi.
Quand il se concentra sur Hermione, son visage exprimait de l'inquiétude et il lit sur ces lèvres, "Tu vas bien?"
Harry remua ses doigts expérimentalement et vérifia que tous ses membres et autres étaient en bon état. "Je vais bien," lui cria-t-il. Elle hésita un moment avant de se mordre la lèvre, hocher la tête, et de retourner à ses élèves. Pendant ce temps, le niveau sonore de la salle ré-augmenta progressivement alors que les paires reprenaient leurs duels. Harry soupira et se remit sur pieds, se sentant un peu étourdit.
Ce n'est qu'après qu'une paire d'yeux noir perçants ait croisé les siens, maintenant le contact un moment avant de se détourner d'un air coupable, qu'il sût exactement d'où venaient ces sort perdus. Et pourquoi diable n'était-il pas surprit?
"Zabini!" cria-t-il, l'irritation perçant dans sa voix alors qu'il avançait d'un pas lourd vers la petite sœur de Blaise Zabini et sa partenaire-de-crime Serdaigle. "Westwood!"
Les deux filles arrêtèrent ce qu'elles faisaient et Harry se plaça devant elles, les bras croisés et les yeux plissés alors que les autres batailles faisaient rage autour d'eux.
"Harry, t'es obligé de les appeler par leur nom comme ça?" l'interpela une Hermione exaspérée et il leva les yeux au ciel.
Aurélia Zabini s'en amusa doucement, et Harry planta avec force ses doigts dans son avant-bras, se battant pour garder le contrôle de lui-même. "Oui, put—punaise j'ai le droit, quand elles me lancent des sorts dessus!"
"On dirait Snape," rétorqua Hermione, et son petit sourire ne fut pas apprécié.
Agacé, Harry se retourna vers les filles à problèmes. Il réalisait que c'était peu probable que même ces deux-là aient intentionnellement voulu l'assommer avec une combinaison bizarre de sortilèges, mais tout de même. Chaque semaine il y avait quelque chose avec ces filles et la patience n'avait jamais été son point fort. Christina Westwood avait une intelligence du même style que celle d'Hermione et un appétit pour les méfaits très peu Serdaigle, tandis que Aurélia était... Bien, Aurélia était une Serpentarde. Et une Zabini. Et une fille de treize ans. Harry pensait secrètement que c'était la part la plus dangereuse de l'équation.
"OK," dit-il, la voix pas vraiment calme. Il allongea son bras pour pincer le haut de son nez et repoussa légèrement ses lunettes. "Est-ce que l'une de vous, voudrait bien m'expliquer exactement comment vous avez réussi à m'atteindre alors que je me tenais tout là-bas?" demanda-t-il, lançant son bras sur le côté d'un geste plus théâtrale qu'il l'aurait voulu habituellement. Sa tête résonnait maintenant avec violence, bien qu'il fut difficile de dire si c'était dut aux sorts, à la colère, ou à la faim. "Vous réalisez que j'aurais pu être sérieusement blessé?"
Aurélia haussa les épaules et poussa ses cheveux noirs de son visage. "L'es-tu?" Demanda-t-elle, et pendant juste une seconde, les insondables yeux noirs tremblèrent d'inquiétude.
"Non," soupira-t-il avec lassitude, "mais là n'est pas la question."
"Je pense que nous les avons lancés en même temps," dit joyeusement Christina, levant les yeux de sa baguette pour les poser sur Harry.
"Bon. On avance. Où étaient vos boucliers? Sur quoi étiez-vous concentrées? Pouvez-vous me dire ce que vous auriez pu faire pour éviter de me clouer au sol?" Continua Harry, se sentant dans son domaine, et le temps qu'il finisse son sermon, il était presque l'heure du dîner.
Il regarda la salle se vider d'étudiants, la plus part d'entre eux de bonne humeur, bavardant bruyamment, et il eut un sursaut coupable de satisfaction en voyant les mines irritées et désolées des deux filles fermant la marche.
"Ça n'a même pas marché, de toute manière," disait Aurélia contrariée, fixant sa baguette d'un œil noir.
Harry renifla et décida de ne pas de ne pas perdre son temps à considérer quelles horribles choses elle avait essayé de faire à sa partenaire et amie. Au lieu de quoi, il regarda la salle se nettoyer toute seule sous le lent mouvement de sa baguette et alla rejoindre Hermione à la porte. Tout ce qu'il voulait était un bon repas et un bon moment pour se plaindre de cette journée frustrante. Ce n'était que quelques plaintes, après tout, et il se doutait qu'elles seraient toutes effacées par un peu de nourriture, de bavardages et un long bain chaud. Peut-être même serait-il capable d'avoir le mot de passe de la semaine de la salle de bain des préfets de la part de Ron ou... de Ron.
"Tu es sur que tu vas bien?" Dit-elle, posant une main sur son bras et se mettant sur la pointe des pieds pour le regarder durement dans les yeux.
Légèrement nerveux, Harry hocha la tête. "Migraines, mais ce n'est pas la première fois."
"Est-ce que tu dors correctement?" continua-t-elle, plissant les yeux et commençant à lui enfoncer la baguette dans l'épaule.
"Ouais, c'est juste- 'Mione, arrête ça," se plaignît Harry, s'éloignant brusquement et ignorant ses yeux levé au ciel alors qu'elle rangea sa baguette dans un geste d'abandon. "Descendons vite pour le dîner avant que Ron ne mange tout."
Elle cacha un sourire et le suivit dans le couloir glacial. "Tu te rappelles quand Dumbledore a dit que dirigé ce club serai une très bonne expérience pour nous?"
"Je m'en rappelle, oui. Peut-être qu'on devrait lui demander une rétribution pour le danger," songea Harry, frissonnant dans son T-shirt d'uniforme trop fin et regrettant de n'avoir pas pris ses robes avec lui. "Putain, il fait un froid glacial."
Les chaussures d'Hermione résonnaient sur le sol de pierres et elle donna un coup de coude à Harry, prétendant ne pas être de son avis. "On est en Novembre, à quoi tu t'attendais?"
Son ton était joyeux et Harry, en bon opportuniste, demanda: "Oh, je ne sais pas, pourquoi pas le mot de passe de la salle de bain des préfets?"
Hermione sourit et ouvrit en grand une des lourdes portes de la Grande Salle. "Bien essayé. Ron te le donnera peut-être si tu lui offres ton dessert."
Quinze minutes et une indécente quantité de tartes plus tard, Harry se rappela enfin les mots d'Hermione et pensa que saisir sa chance serait une bonne idée. Cela aurait aidé s'il avait eu un semblant de conversation avec son meilleur ami, mais ce n'était pas le cas. Ce n'était pas vraiment la faute de Ron si son attention n'arrêtait pas d'être attirée ailleurs; en tout cas, c'est ce sur quoi insistait la partie d'Harry qui savait qu'il n'était pas vraiment pessimiste de nature.
Il jouait avec les restes de sa seconde assiette, retournant les pois avec sa fourchette, de mauvaise humeur. Un petit bruit métallique et il tapa Hermione sur l'épaule. Elle ne le remarqua pas. Elle était trop occupé—elle et Ron—à se chamailler de cette manière si familière qu'ils perfectionnaient depuis bientôt sept ans. Harry le savait parce qu'il l'avait observé, alors qu'ils le développaient, avec une combinaison d'amusement, d'exaspération et quelques essais mal avisés pour 'aider'.
Il doutait que Ron puisse rassembler son courage pour lui demander d'être sa petite amie dans un futur proche, et même l'instinct presque inexistant d'auto-préservation d'Harry, l'empêchait de suggérer cela à Hermione. Cette pensée lui tira un sourire inattendu, il détourna rapidement le regard de ses amis pour le poser sur son assiette, et s'apercevoir qu'il avait inconsciemment réduit le reste de son dîner en purée.
Il posa finalement sa fourchette et leva les yeux. "Hermione, tu pourrais me passer le jus?"
"Mm?" Elle regarda vaguement en direction d'Harry pendant une demi-seconde et hocha la tête. "Voyons t'es ridicule, Ron."
Toujours sans jus, Harry la regarda et passa une main dans ses cheveux. Il attendit. Mais non, maintenant Ron secouait sa tête et agitait une fourchette couverte de gâteau dans l'air, une expression blessée sur le visage, le foutu jus juste à cote de son coude.
Harry résista à la tentation de laisser tomber sa tête toujours douloureuse sur la table et à la place posa son menton dans une de ses mains et ferma un œil. "Hermione?"
"Hm?"
"Je pensais avouer à Snape que je me suis toujours demandé à quoi il ressemblerait nu, qu'en penses-tu?"
"Certainement, Harry, ça m'as l'air d'être une très bonne idée," dit-elle sans même se retourner, mais le sourire encourageant qu'elle lui offrit le fit ricaner dans sa main. "Ron, tu manges comme un cochon!"
Harry soupira et promena son œil ouvert autour de la table. Il lui semblait que tous ses camarades étaient impliqués dans des conversations ou activités absorbantes et qu'il ait, d'une certaine manière, raté le wagon. Essayant avec toutes les fibres de son être de ne pas avoir l'air amer (et n'y arrivant surement pas) il se resservit une part de gâteau et leva les yeux juste à temps pour croiser ceux de Neville alors que celui-ci lui disait:
"Je ne pense pas que Snape apprécie beaucoup." Et sourit. Vraiment.
Harry sourit avec reconnaissance à travers la table à son ami et mis une fourchette pleine de gâteau au gingembre dans sa bouche avec un soupire légèrement plus heureux.
"Le contraire m'inquièterai." offrit-il, les mots étouffés par le gâteau qu'il n'avait pas encore avalé.
"Des choses plus étranges sont arrivées," dit Nev sombrement, passant le jus de citrouille à Harry sans même qu'il le lui demande. "Le Club était OK aujourd'hui?"
"bah, enfaite..." commença-t-il, mais il ne put aller plus loin avant que Ginny n'apparaissent de Merlin-sait-où et se faufile sur le banc juste à côté de Neville.
"Salut, Harry," dit-elle avec un sourire distrait avant de pratiquement aller s'installer sur les genoux de Neville, lui prenant sa cuillère de la main afin de pouvoir le nourrir elle-même.
L'expression de Neville oscillait entre l'embrassement et le bonheur, alors que radiante, Ginny l'embrassa sur la joue. Harry sût alors que le bonheur l'emporterait. Déçut, il détourna le regard. Séparément, ils étaient tous deux de très bon amis et avait d'intéressantes conversations, mais ensemble... C'était une "nouvelle relation", il supposait, et c'était comme ça c'est tout.
Il était heureux que Ginny ne lui cours plus après, surtout qu'il n'était plus vraiment sûr d'aimer les filles de cette manière, mais tout de même. Harry lécha sa cuillère jusqu'a ce qu'elle soit propre de sucre collant et épicé et laissa son regard glisser le long de la table, soudainement il se sentit plutôt seul.
"Pas possible, c'est trois Galleon minimum," disait Seamus avec une voix forte, se penchant au-dessus d'un petit cahier avec Dean, écrivant et faisant des gestes frénétiques. Dean hocha la tête, et Parvati, Padma, et Luna, se penchèrent pour voir par-dessus leurs épaules, avec un air déçus.
Intrigué, Harry laissa tomber sa cuillère dans son bol avec un tintement et avança vers le banc pour s'approcher du petit groupe.
"Hey, qu'est-ce que vous..." commença Harry alors que Seamus rangeait le petit livre sous son bras et tous les cinq arrêtèrent de murmurer.
Il eut un lourd soupire, se sentant mis de côté mais ne voulant pas le montrer. Même s'il ne savait pas pourquoi il devrait le cacher, mis à part le fait que tout le monde attendait une certaine conduite de sa part. Serviable, héroïque et se sacrifiant. Ce qui devenait relativement fatiguant de temps à autres.
"C'est une nuit agréable, n'est-ce pas, Harry?" dit Luna, le regardant avec sérénité. Elle tortilla une de ses longues mèches autour de son doigt, celui avec le vernis orange brillant, et lui sourit.
"C'est une nuit super froide, tu veux dire," dit-il, mais il se força à lui retourner un demi sourire.
"Le froid n'importe pas quand tu peux voir les étoiles," songea-t-elle, braquant de grands yeux sur le plafond enchanté.
Harry regarda avec elle, et en effet, les étoiles ressortaient, brillantes sur le fond vide d'un ciel sombre étonnamment dégagé. "Je suppose que tu as raison," murmura-t-il, et soudain c'était évident. "Bonne soirée, Luna."
Et avec cela, Harry abandonna l'idée d'une quelconque conversation autour de la table et avança avec dignité, mains dans les poches, hors de la Grande Salle. Alors qu'il émergeait dans la fraicheur du soir et descendait les grandes marches, il rentra presque dans Malfoy qui s'avançait dans la direction opposée. Ça ne fut qu'un faible frôlement d'épaules, mais Malfoy le fixa, les yeux argenté, froid sous la lumière de la lune.
Harry fit une pause sur la marche, juste assez longue pour le fixer en retour, même s'il n'en avait pas tellement envie. Pour être honnête, Malfoy n'avait pas l'air d'y mettre tout son cœur et son âme comme il avait l'habitude de le faire et c'était plutôt décevant. Les regards noirs de Malfoy étaient toujours débordants de venin; c'étaient les meilleurs qu'Harry n'ait jamais vu et il avait toujours confiance en leur qualité. Un regard Malfoy était une belle chose car elle semblait toujours être voulue.
Parfois, il avait le droit à un geste grossier de la main ou un mouvement de robe à la Snape, mais plus ces derniers temps. Stupide Malfoy, pensa Harry; il ne peut même pas faire ça bien.
"T'essayes de fuir tes adorateurs, Potter?"
Harry expira, son souffle visible dans l'air froid. La bouche de Malfoy était tordu dans un mi-sourire, mi-rictus, et pas pour la première fois, Harry fut frapper par l'idée troublante qu'il serait sûrement très attirant s'il n'insistait pas pour paraître si acerbe à chaque fois. "Tu te faisais des amis dans la foret interdite, Malfoy?" lança-t-il, avec le besoin d'effacer cette pensé dérangeante.
Malfoy roula des yeux et balaya une poussière invisible sur l'épaule de sa chaude cape. Harry lui lança un regard avide et prétendit ne pas frissonner dans son stupide t-shirt, sachant que la seule raison pour laquelle il était habillé de manière si peu adaptée à la température était l'impulsivité avec laquelle il était sorti.
"Peu-importe, Potter." gronda Malfoy, et alors que ses bottes coûteuses claquaient sur les marches et que le vent faisait voler ses cheveux dans ses yeux, Harry remarqua sinistrement que c'était presque la plus longue conversation de sa soirée.
Avec Malfoy. Bordel de merde.
Secouant sa tête douloureusement, Harry sorti de ses sombres pensés. Et il ne se demandait pas du tout comment il avait pu louper l'absence de Malfoy au dîner. Car, après tout, il devait garder un œil sur—
"Tais-toi, Harry." murmura-t-il à haute voix pour lui-même. Il réalisa que si c'étaient réellement les premiers signes de folie, il était royalement foutu depuis un bon moment.
Bientôt, et avant qu'il ne change d'avis, il balançait une jambe par-dessus son balais et décollait aussi vite qu'il le pouvait, utilisant sa frustration contenue de la journée pour se propulser plus haut et plus vite dans le ciel nocturne. Il garda les yeux sur les étoiles, ignorant le vent qui traversait sa peau, le décoiffait violemment, et essayait de lui couper le souffle.
Il s'éleva et fit des spirales, toujours plus haut, allant plus vite que jamais au part avant et c'était exaltant. Cette bonne vieille Luna. Harry n'avait pas besoin de bain luxueux et il n'avait pas besoin que ses amis lui prête attention. Juste ça. Il pouvait à peine sentir son mal de tête alors qu'il agrippait durement le doux grain du manche de son balais et s'élevait dans un looping ambitieux, et...
...le monde devînt noir. Et silencieux. Les étoiles étaient parties, tout comme les lumières du château. Tout. Harry cligna rapidement des yeux mais il ne pouvait rien voir, et il ne pouvait pas entendre le bruit du vent; il ne pouvait pas entendre son propre souffle saccadé; il ne pouvait pas non plus entendre le "Oh, merde" qu'il avait sans aucun doute crié. Ou chuchoté.
Paniqué, les doigts glissant sur son balai, il fut soudainement conscient d'être pratiquement à l'envers et la seule chose qui l'empêchait de plonger vers sa mort était la prise de ses cuisses comme vissées au manche. Il déglutit douloureusement et enroula fermement ses doigts autour du balai. Il mit toute son adrénaline/nervosité pour doucement et avec précaution se redresser, utilisant purement son instinct pour le guider dans une position plus sûre.
Finalement, désorienté et franchement terrifié, il se stabilisa, se pencha en avant et essaya de contrôler sa respiration erratique et le rythme affolé de son cœur. Il pouvait toujours sentir le vent, c'était certain, et il savait que tout n'avait pas juste... disparut. Donc ça devait être... Oh, merde. Putain de merde. C'était forcément ce qui l'avait frappé l'après-midi même au club de duel. Evidemment les troisièmes années ne connaissaient pas les sorts à retardement...
"Oh, on va avoir une conversation très sérieuse." dit sombrement Harry dans la nuit qu'il ne pouvait voir, mais ne l'entendant que dans sa tête. Une chose extrêmement déconcertante. Malgré tout avoir des pensées vengeresses, vis à vis d'Aurélia et Christina, fut placer au second plan, éclipsé par la froide terreur de planer sur un balais plusieurs centaines de mètres en l'air et sachant à peine de quel côté était le dessus.
Le problème était que d'une manière ou d'une autre il allait devoir descendre du balai pour ensuite trouver son chemin à travers le parc. Quelque chose dans l'estomac d'Harry se contracta douloureusement à cette perspective. L'idée de marcher accidentellement dans la forêt ou dans le lac, sans ses deux sens les plus importants, donna à Harry des sueurs froides et il frissonna à nouveau.
Cependant, il ne pouvait pas rester là-haut toute la nuit.
Riant silencieusement et hystériquement à son supposé courage Griffondor, Harry pencha l'avant de son balais vers le bas et opta pour la lenteur, descendant (espérait-il) en cercles, sachant que piquer vers le bas n'était pas une option par ce vent.
Ce vent, en réalité, était horriblement désorientant, mais pas seulement. Harry pensait maintenant qu'il descendait un peu trop vite, mais c'était étonnamment difficile à dire sans sa vue. Il senti d'ailleurs le sol une seconde trop tard, une seconde avant de s'écraser sur l'herbe dure et gelée avec un drôle d'angle.
Il fut projeté de son balai avec un tat de jurons colorés et atterrit douloureusement à une distance inconnue avec un impact qui lui coupa le souffle. Il senti sa cheville tordue et crispée sous lui, mais l'afflux de douleur fut retardé de quelques précieuses secondes. Lorsqu'elle vînt, la vague fut si soudaine et intense qu'Harry eut envie de vomir.
Agrippant l'herbe froide, gelée sous ses doigts engourdis, il ravala le goût acide dans sa gorge et mit sa respiration sous contrôle avec un effort suprême. Ses yeux pleuraient et le vent l'attaquait durement sur la petite partie de sa peau couverte de liquide avant qu'il ne puisse l'éponger de sa manche. Furieux contre lui-même il relâcha un son encore jamais entendu de frustration dans l'air, mais ce n'était pas suffisant. Il était bloqué dans ces ténèbres, dans une boîte silencieuse pour ce qui était de la prévention des dangers qui l'entouraient, et se sentir désolé pour lui-même n'allait pas l'aider. Tout de même, c'était la fin parfaite pour un jour parfait.
Avec prudence, il chercha sa baguette mais elle n'était nul part. Et un changement de position expérimental pour lui permettre d'élargir sa recherche dans l'herbe ébranla légèrement sa cheville, le laissant nauséeux, la tête qui tourne et finalement déterminé à rester immobile. La partie lugubre du problème étant qu'il était frigorifié, blessé, on ne sait où et tout ce qu'il pouvait concevoir de faire c'était de s'asseoir et d'attendre que quelqu'un vienne. Espérer que quelqu'un vienne.
"Personne ne pensera à me chercher avant des heures." dit-il tout haut, sans raison particulière. Et quand ils le feront? Eh bien, ça n'allait certainement pas les aider qu'il ait la foutu carte. Les bords doux du parchemin plié contre ses doigts lui apprirent que ça, au moins, c'était resté dans sa poche. Qu'elle chance c'était quand il ne pouvait pas voir.
Totalement désespéré, il lança un sortilège sans baguette pour se réchauffer, mais il était faible et ne se maintint que durant à peine cinq minutes contre le vent agressif. Il dû le lancer de nouveau. Finalement, douze charmes similaires et d'innombrables minutes plus tard, il abandonna. La magie sans baguette le drainait toujours de son énergie. A ce moment, en dépit de la panique qui montait dans sa poitrine et la douleur dans sa cheville qui le rendait malade, il se sentait comme s'il pouvait juste s'allonger là, sur l'herbe froide, et s'endormir. Harry n'était peut-être pas un expert sur le plan médical mais il savait que ce n'était pas un bon signe.
Il espérait ne pas être trop prêt de la forêt, sinon...mince. Non seulement il serait incapable de voir ou d'entendre quelque chose venir, mais en plus sortir de là serait un sérieux problème. Alarmé, il essaya d'éloigner ses pensées de ce sujet en particulier pour à la place passer un moment à se maudire d'être aussi facilement en colère et impulsif.
S'il avait été n'importe qui d'autre, il pourrait être en boule sur un canapé chaud dans la salle commune. Devant le feu. Même écouter Ron et Hermione se chamailler, aurait été mieux. Ecouter n'importe quoi aurait été mieux, vraiment. Il préférerait même regarder Ginny et Nev se comporter comme des tourtereaux, ou Seamus et son cahier, ou le regard à moitié haineux de Malfoy, que rien du tout.
Harry soupira, et soudainement il sentit quelque chose lui toucher gentiment l'épaule. Il fut si surprit qu'il sursauta, engendrant une autre onde de douleur nauséeuse qui le secoua et provoqua de désagréables remontées acides durant quelque secondes. Et avec cela, tout de même, une puissante vague de soulagement: quelqu'un était là.
"Qui est là?" Demanda-t-il inutilement. Rien. Évidement.
Il hésita pendant juste un moment avant de déblatérer sans pauses, désespéré de communiquer.
"Je ne peux ni voir ni entendre, juste pour que vous sachiez. Rien du tout. Désolé. Je crois que je me suis fait quelque chose à la cheville... Je me suis écrasé sur mon balai, et... Je ne peux rien voir. Ou entendre. Je l'ai déjà dit, n'est-ce pas?"
Harry fit une pause pour reprendre son souffle et bien sûr il n'y avait aucune réponse, ou aucune qu'il puisse entendre, mais après un instant, une lourde cape fut drapée autour de ses épaules. Elle était délicieusement chaude et Harry se doutait que son potentiel sauveur devait l'avoir retirée de son propre dos.
"Merci," dit-il, tournant sa tête pour la fourrée dans l'épaisse et moelleuse cape. Elle sentait légèrement le citron et allais parfaitement bien autour de lui, bloquant le vent et l'air froid sans efforts.
Son confort inattendu fut dérangé par un pic de douleur alors que sa cheville était manipulée; il grimaça et le contact prudent s'arrêta immédiatement. À la place, sa main gauche fut saisie par des doigts froids et doux. Il sentit une ligne être dessiner fermement sur sa paume, et ensuite une pause, cependant la personne qui le touchait ne lâcha pas sa main.
Harry fronça les sourcils. "Quoi?"
Il sentit un déplacement, comme si la personne était maintenant penchée au-dessus de lui, et le vent porta une effluve de cette même odeur citronnée à ces narines. Il attendit.
Finalement, Il le sentit de nouveau. Le même trait, droit, puis une pause, puis une simple ligne en forme de E, et soudainement tout prit sens. La personne, qui que ce soit, essayait de communiquer avec lui, et Harry en fut tellement soulagé qu'il eut envie de pleurer. C'était si simple.
"J'ai compris," dit-il, essayant de ne pas sourire. "E, et avant, J. Ok, continuez," demanda-t-il, trop heureux d'avoir un moyen de communication dans ce sombre silence pour se préoccuper de combien il devait paraître stupide.
P. Pause. E. Pause. U. Pause. X. Pause. P. Pause. A. Pause. S.
"Je peux pas. Ok..." Il encouragea, et lettres vinrent plus vite, les pauses marquées indiquant chaque nouveau mot.
JE PEUX PAS GUÉRIR LES OS CASSÉS DÉSOLÉ.
Harry grimaça. "C'est cassé? Oh, merde. Ne vous inquiétez pas, j'en suis aussi incapable." Il s'arrêta. "Pouvez-vous voir ma baguette? Je l'ai faite tombée."
K, fut la réponse simple et immédiate qu'il reçut, caressée contre sa paume, avant que sa main ne soit relâchée.
Il attendit, resserrant la cape chaude autour de lui de sa main libre et essayant de ne pas trop se demander si son sauveur mystérieux l'avait abandonné. Ou s'il était venu le tuer. Dans tous les cas, il savait bien qu'il ne pouvait pas y faire grand-chose.
Lorsque sa baguette fut pressée dans sa main dans les secondes qui suivirent, il fut envahi d'un soulagement douloureux et d'une gratitude pathétique. "Merci" articula-t-il, l'agrippant étroitement dans des doigts gelés comme si elle risquait de disparaître à nouveau, et lança un charme pour se réchauffer, bien plus puissant et qui ne le draina pas de toute son énergie. La chaleur se faufila dans ses veines et il soupira à voix haute, oubliant momentanément qu'il n'était pas seul. Il ne se le rappela une fraction de seconde plus tard alors qu'une chaleur, qui n'avait rien à voir avec le sort, lui montait au joues, et il cracha:
"Qui êtes-vous?"
Il se rendit compte que si son sauveur avait été Hermione ou Ron, ils auraient épelé leurs noms avant quoi que ce soit d'autre. Il n'y eut aucune réponse, et un autre frisson d'appréhension secoua Harry. Il était presque sûr que plus personne à Poudlard ne voulait lui faire de mal, et cette personne, avec sa cape et sa recherche de baguette, avait l'air de vouloir aider, mais tout de même. Il était extrêmement et stupidement vulnérable, ça ne lui apporterait rien de bon de l'oublier.
"Vigilance Constante," marmonna-t-il dans sa barbe, ou du moins pensa-t-il le marmonner. Il savait qu'il parlait, mais il ne pouvait pas entendre un seul foutu son. C'était surréaliste. Il pouvait très bien être en train de crier pour ce qu'il en savait et il y avait ce gentil touché sur son épaule encore une fois. Harry mordit sa lèvre.
"Qui es-tu?" Il redemanda, espérant être un peu plus doux cette fois.
Après une longue pause, sa main fut reprise. PAS IMPORTANT.
"Ça l'est peut-être pour moi!" Protesta Harry, grognant.
Les doigts tapèrent sur sa paume pendant un moment, puis: QUE DE LA MERDE.
La réponse était si inattendue qu'elle le fit rire. Il se sentit légèrement hystérique, mais il ne pouvait pas se contrôler. Son rire aussi, sonnait certainement hystérique, pas qu'il puisse le savoir, mais il le supposait car pendant juste un instant, la personne mystérieuse entrelaça leurs doigts et les serra fort comme pour le rassurer. C'était agréable.
Harry serra fort en retour et regarda, sans le voir, l'endroit où il imaginait sa main liée avec celle de l'autre étudiant—et c'était forcément un étudiant, car jamais Snape, McGonagall ou aucun autre professeur ne jurerait sur sa main.
"Écoute," dit-il alors que sa main était relâchée et qu'il devait serrer les dents contre le contact léger comme une plume sur sa cheville. "J'ai... J'ai été frappé par deux sorts combinés au club de duel cet après-midi. Je me portais très bien jusqu'à ce que j'aille voler et j'ai du mal à croire que ces deux choses n'aient—putain, ça fait mal—aucun lien."
Harry retînt son souffle, sentant l'étau frais de magie protectrice lui enserrer la cheville. La douleur s'atténua jusqu'à ce qu'il n'y eu plus de pics vif mais juste un poids lourd, et il prit un moment pour réaliser que son pied et sa cheville avaient été complètement immobilisés.
"Impressionnant" dit-il, et il n'était pas sûr de l'avoir dit à haute voix cette fois ci.
En tout cas, l'herbe partiellement tondue était froide et mouillée sous lui, et il fut impatient d'essayer de se lever lorsqu'il sentit:
PEUX TU TE LEVER MNT.
Harry inspira fort l'air froid et stagnant, puis hocha la tête, autorisant l'autre personne à l'attraper et à enrouler un de ses bras autour de sa taille, l'autre sous son bras alors qu'il se hissait pour s'appuyer sur sa jambe saine. Désorienté et étourdi, il réussit à se mettre debout tant bien que mal, tenant sa jambe blessée prudemment au-dessus du sol et s'appuyant lourdement contre la chaude et solide personne à ces côtés.
Pendant un moment, il n'y eu aucun mouvement et Harry eut l'horrible impression qu'il était sur le point d'être attaché et lévité, ou quelque chose d'aussi humiliant. Il préférait encore avancer avec peine, aussi irrationnel et stupide que cela puisse paraître. Il était sur le point de protester quand son compagnon fit un pas en avant, il n'avait alors plus d'autre choix que de le suivre. Harry était presque certain que c'était un ''il'', surtout à cet instant alors que mi-trébuchant, mi-sautant sur le sol, il s'appuyait lourdement sur la personne à côté de lui. Il sentait une équivalence de taille et de force, et plus que tout, cette odeur... cette chaude fragrance citronnée qui taquinait ses narines de temps à autre... C'était léger, pas envahissant mais définitivement masculin.
C'était plaisant, rassurant d'une certaine manière. Harry s'accrocha à cette odeur et à la chaleur du bras qui le maintenait debout alors qu'ils faisaient douloureusement de lents progrès a travers le parc, espérait-il, en direction du château, tout en n'ayant aucun moyen de le savoir. L'idée de faire confiance à quelqu'un qu'il ne pouvait même pas voir envoya une fois encore des spirales de panique dans ses veines. Alors, il choisit de se distraire.
"Je savais que cette fille, Zabini, préparait quelque chose. Foutu Serpentards," marmonna-t-il et les doigts qui l'agrippaient semblèrent se crisper. Nerveux, il décida de se taire à-propos des Serpentards et des Zabini, juste dans le cas extrêmement peu probable où son sauveur serait Blaise Zabini et qu'il soit sur le point d'être lâché sur son derrière et abandonné aux éléments.
Voyons c'était de l'auto-préservation, se disait-il pour lui-même, quelque seconde avant que son attention dispersée ne le fasse trébucher. Tenant toujours son pied endommagé à distance du sol, il tourna, essaya de regagner son équilibre. Il fût stabilisé par des mains fortes juste à temps pour qu'il puisse s'écraser la tête la première dans une chaude épaule, couverte de laine. "Désolé," murmura-t-il après une seconde ou deux, inhalant profondément et se sentant étrangement récalcitrant à l'idée de s'extraire de ces bras réconfortant.
Dès qu'il se rendit compte de ses pensées, il se retira comme si quelque chose l'avait mordu. Son cœur battant à toute vitesse, son embarras était tel qu'il remarqua à peine les lettres tracées sur sa paume, et il dut les redemander.
DES MARCHES ICI, puis une pause, suivie par, 12
Les traits cette fois furent courts et rapides comme s'il était exaspéré par Harry. Malgré la douleur et la vulnérabilité de sa position, Harry ne put s'empêcher de trouver cela plutôt amusant.
"Haut ou bas?" Demanda-t-il, même s'il savait qu'il n'existait pas d'escaliers descendant vers le château.
Il reçut un pincement sec sur sa paume en réponse et il cacha son sourire alors qu'il grimpait les marches glissantes en pierre dans un inconfortable mouvement saccadé, mélange de sauter/marcher/trainer des pieds/s'appuyer/balancer. Il ressentit une étrange, et sans doute pas totalement irrationnelle, vague d'affection pour son sauveur. Pour la chaude cape et l'étrange dignité qu'il lui offrait, pour les efforts de communication et la manière qu'avaient ces doigts froids de transmettre une intelligente et une personnalité acerbe qui l'intriguait.
Plus que deux marches, pensa-t-il, s'appuyant lourdement contre le côté chaud. Le côté chaud d'un jeune étudiant, à mauvais caractère, à l'odeur citronné, de sexe masculin, qui... les doigts autour de sa taille bougèrent légèrement, rappelant à Harry leur prise étroite quand il se plaignait à propos des... ouais. Qui se trouve être probablement un Serpentard. Excellent.
"Tu ne vas pas me tuer, n'est-ce pas?" Harry marmonna alors qu'il sentit une vague d'air chaud sur son visage quand l'une des portes principales du château fut ouverte. Ce n'était pas vraiment une question, et alors qu'ils s'engouffraient à l'intérieur, le grognement de son compagnon papillonna chaudement contre sa joue.
Harry eut soudainement envie de le toucher, de faire courir le bout de ses doigts le long de son visage pour sentir la forme de sa mâchoire, et passer une main dans ses cheveux pour voir s'ils étaient bouclés, lisses, longs, courts ou—
JE L'AURAIS FAIT DEHORS.
"Hm?" Harry fit une pause, balançant dangereusement. Son équilibre, autre part que sur un balai, n'avait jamais été exceptionnel. "Aurais fait quoi dehors... Me tuer? Oh, c'est charmant."
Il n'eut aucune réponse alors qu'ils traversaient ce que Harry supposa être le hall d'entrée—ça sentait définitivement comme le hall d'entrée—jusqu'à ce que, sans avertissements, la capuche de la lourde cape lui soit rabattue sur sa tête.
"Hey! Qu'est ce qu—mpnh," tenta-t-il de protester avant qu'un doigt ne se place sur ses lèvres durant une fraction de seconde. Assez longtemps pour lui laisser un goût légèrement salé et assez longtemps pour qu'il se sente déstabilisé et vaguement offensé.
"Tu me caches?" questionna-t-il, se demandant si sa voix était atténuée par l'épais tissu de la cape. "Tu m'aides, et tu me caches? Qu'est-ce qui va pas chez toi?"
Avec les deux mains d'Harry occupées à le maintenir debout, et le certainement-Serpentard l'agrippant étroitement et le traînant, il n'y eut pas de réponses, mais Harry suspectait que le coup de coude dans les côtes qu'il reçut n'était pas accidentel. A la place, il râla doucement sous la capuche et essaya de ne pas penser que les couloirs étaient peut être remplis d'élèves et que tout le monde devait les regarder. Il réalisa, déstabilisé, qu'il n'avait aucune idée du temps qu'il avait passé dehors. Cela aurait pu être trente minutes comme trois heures, de la même manière il pouvait être en début de soirée comme proche l'heure du couvre-feu.
Quand ils s'arrêtèrent une nouvelle fois, Harry s'appuya contre le mur froid qu'il sentait derrière lui et s'aventura à demander "Quelle heure est-il?"
16 MARCHES HAUT. Un pouce glissa sur la paume d'Harry et il frissonna. ET CHUT.
"T'es pas très sympas," dit Harry avec défi mais il agrippa cette main fermement et l'autorisa a placer son bras autour d'une chaude et fine hanche où ses doigts s'arrêtèrent sur une ceinture en cuir.
Seize maladroits et embarrassants pas (sauts), plus deux portes et puis ses sens restant furent envahis par une puissante vague de chaleur, combinée aux arômes mélangés de différentes potions. Il avait passé assez de temps ici au fil des années pour les reconnaître. Harry baissa la capuche et se laissa être déposé sans cérémonie sur un lit trop dur. Au moins, pensa-t-il, son peut-être-Serpentard l'avait amené à l'infirmerie, ça ne pouvait qu'être un bon signe.
Tout de même, c'était étrange d'être de nouveau seul. En l'absence de distraction, sa douleur à la cheville semblait être revenue en puissance, réclamant son attention, et il sera les dents, écartant ses doigts sur le drap dur.
Il prit une longue et profonde inspiration et la relâcha, soupirant bruyamment dans l'air chaud de la pièce. Bizarrement, il frissonnait toujours, et quand Madame Pomfrey l'approcha de ses mains professionnelles et son odeur d'eucalyptus, il se soumit à son examinations avec une confiance implicite mais il continuant de regarder inutilement les alentours à la recherche de son irritable sauveur.
Il supposa avoir été abandonné, et bien qu'Harry ne puisse pas le blâmer—il en avait assez fait, vraiment—il ne put s'empêcher de ressentir un pincement de déception. Le touché de Pomfrey était gentil et sûr alors qu'elle le callait contre quelque coussins et sous le drap dans un pyjama standard de flanelle. Elle pausa brièvement sa main sur les cheveux décoiffés par le vent d'Harry alors qu'elle lui faisait prudemment descendre une potion infecte dans sa gorge, puis elle guérit sa cheville avec chaleur et un minimum d'inconfort... Mais elle n'essaya pas de lui parler.
Les draps étaient coincés bien trop étroitement autour de lui et il soupira. Il y eu une tape rassurante finalement sur sa main, puis plus rien. Il s'adossa contre les coussins bosselés et essaya de ne pas penser à combien de temps il devrait possiblement rester bloquer avec cette extinction de sens, car lorsqu'il y pensait, il y avait cette peur qui revenait et il se doutait qu'elle pourrait le consumer très facilement.
"Maintenant quoi?" Il murmura dans le possiblement-pas-silence.
Harry sursauta quand ses lunettes furent retirées de son nez, mais quand ses doigts furent déroulés de sa paume il dut retenir son sourire. Il était encore là.
T'EN AS PAS BESOIN DE TOUTE MANIERE, pointa-t-il avec de douces caresses.
"C'est vrai. Je pensais que tu étais partis."
OUI. une pause. SUIS PARTIS. Il y eu une pause plus longue et une griffure d'ongles. C'EST UNE HALLUCINATION.
Harry n'arriva pas vraiment a atténué son reniflement de rire mais il espéra que son automatique, "Vas te faire foutre," fut le chuchotement qu'il avait voulu, juste au cas où Pomfrey rodait encore dans les parages. Quand les doigts glissèrent des siens, il les rattrapa aveuglement, enroulant sa main étroitement autours d'un poignet chaud et peu poilu. "Tu n'as pas intérêt à me laisser," ajouta-t-il avant de pouvoir s'en empêcher.
Pendant un moment, il respira à peine. Horrifié par cet étalage de faiblesse, il sentait le pou calme battre sous ses doigts mais il ne lâcha pas la main. Il détestait demander de l'aide. Il avait toujours détesté demander de l'aide et n'avait jamais aimé montrer de la vulnérabilité non plus, mais il y avait quelque chose à l'idée de rester coincé dans sa propre tête qui le poussait à s'accrocher à une ligne de survie, peu importe qui l'offrait.
"Ne me laisse pas," il répéta difficilement, se forçant à relâcher un peu sa prise et à fermer ses yeux, le cœur battant a un rythme erratique. Ça devait être les potions. Ou les foutus sorts.
OK, vint la lente réponse après ce qui lui sembla être des années.
