21h33', heure locale, Belgique.

Il eut un temps où j'imaginais ma vie, au gré de mes envies. Mes écris étaient banals, passant du suicide au mariage. Puis, un jour, un jour que jamais je n'avais voulu voir venir, mes yeux se sont ouverts. Et l'on me demanda de laisser libre court à mon imagination. D'inventer les personnages les plus fous, les plus parfaits possibles, et de lentement les faire virer au mal. De les torturer si brutalement, si méchamment que lorsque je taperais le dernier mot de chaque chapitre, je me sentirai mieux. Et le temps est venu aujourd'hui de lire cette fiction.

C'est long et douloureux. Peut-être cela sera beau et merveilleux, mais là n'est pas mon but. Il est juste d'aborder les questions de la vie et pouvoir me désenivrer, non! Me décompresser, souffler un peu. Mesdames, Messieurs, jeunes gens, vieilles personnes, le temps est venu…

The exhausting life of Jasmin Woods

1. The Room of Requirement

Prologue

De tous ces enfants, Jasmin était le plus…particulier. Tout en lui amenait à la particularité. Ses yeux – pourtant si bruns mais si mystérieux -, son visage aux traits si masculins mais si doux à la fois, ses cheveux qu'il portait négligemment et d'un brun jaune si proche du miel, son sourire en coin et sa façon de parler – si reposante, si calme, si douce -. Oui, Jasmin Woods était particulier, Natalia se le concédait. Car, de tous les enfants qu'elle avait mit au monde – 7 au total -, Jasmin lui paraissait si étranger, mais en même temps si familier.

Mais il aurait pu paraître moins particulier, moins étranger s'il n'y avait pas eu sa sœur, Lilas. Cette douceur féminine, la délicatesse de la femme même, la beauté d'une fleur s'épanouissant lentement. Sa peau si fine, si délicate. Sa chevelure si soyeuse et tellement longue. Les boucles rousses qui encadraient son visage poupin innocemment. Ses grands yeux de couleur nuit qui pouvait vous mettre à sa merci d'un battement de cil…Oui, Lilas et Jasmin étaient si particuliers, que Natalia se demandait parfois si ces deux êtres là existaient réellement.

Elle eut un tendre sourire envers cette photo qu'elle tenait fébrilement. Ses bébés, ses enfants, ceux là même qu'elle avait vu naître, qu'elle avait mis au monde, eux qu'elle avait vu grandir, qu'elle avait éduqué, élevé, aimé, choyé…Ils étaient tous là, souriant à l'objectif, insouciant et joyeux. Jasper, l'aîné, qui enlaçait Lounia la troisième enfant Woods et la première fille de la famille. Johan – le cadet – avec la petite Lilas, qui à l'époque n'avait que quatre ans, les jumelles Leenéa et Léanee (à prononcer Linéa et Léanie), et enfin, Jasmin, couvant de son regard profond ses frères et sœurs bien plus âgés que lui – en dehors de Lilas –. A l'époque déjà, Jasmin se dénotait de ses frères par ce regard si mûr, alors qu'il était âgé de six ans, par sa façon de se positionner, de se maintenir. Natalia remarqua – bien plus tard, et trop tard – que Jasmin avait toujours passé son existence à la maison dans les bouquins, ou bien à discuter de magie avec son plus grand frère, Jasper (il était déjà en cinquième année à Poudlard et Jasmin était admiratif de ce que faisait l'adolescent).

A l'évidence, Natalia avait mit au monde un petit intello, un féru de lecture et de savoir continuel. Lui-même le disait, il n'en savait jamais assez.

La vieille femme reposa la photo jaunie et une larme s'écrasa dans un ploc! sinistre. Elle essuya sa joue d'un geste lent et puis, sorti tout aussi lentement du grenier, laissant derrière elle les traces de toute une vie, de plusieurs vies…