Auteur(s): Alessan et Nicolina
Titre: La malédiction du loup
Disclaimer: Tous les personnages et les références de l'univers de Harry Potter sont la propriété exclusive de JK. Rowling
Résumé: Fenrir Greyback a été l'esclave de Voldemort et maintenant il est libre. Libre de payer le mal qu'il a fait, libre de se haïr. Mais les autorité ne peuvent pas laisser ce danger en liberté, aussi qui mieux que le Héros du Monde Sorcier pour le surveiller.
Chapitre 1: Le loup en cage
La poussière retombait, les yeux spectateurs récupéraient la vue. Tous en ce jour assemblés, de la Lumière et des Ténèbres venaient d'assister à la Dernière Bataille. La fin des rêves et des espoirs pour certains, le début de la paix pour d'autres.
Il se tenait seul maintenant, dans le cercle figé des guerriers épuisés, Mangemorts autant que combattants de la Lumière. Oui, Harry Potter avait encore survécu, et cette fois était la dernière: le Mage Noir était mort, définitivement, sans espoir de retour, les Portes de l'Enfer accueillant cet âme plus sombre que les démons. Il était libre, libre de vivre sa vie, libre de choisir sa vie, libre d'aimer, libre de forger sa nouvelle destinée. Les visages qui l'entouraient se confondaient dans un maelström de couleurs informes, le sang pulsait dans son corps épuisé quand un cri retint son attention.
Une forme sombre, échevelée, marquée des traînées sanglantes de ses blessures tournoyait sur elle-même hurlant la même litanie.
_ Libre, enfin libre! Il est mort et je suis libre......libre, enfin libre...
Le Garçon-qui-a-survécu accommoda petit à petit sa vision troublée sur ce derviche improbable, discernant petit à petit les traits troubles sous le masque de sang, de crasse et de terre. Une crinière argentée auréolait un visage hâve et malade, aux yeux d'un jaune opalescent, illuminant une bouche garnie de crocs bien visibles. Alors que son attention se concentrait sur ce spectateur, le Golden Boy reconnut le Grand Méchant Loup du monde sorcier, le plus terrible des alliés de Voldemort: Fenrir Greyback, le loup-garou, le monstre dévoreur d'enfant, l'homme qui prenait plaisir les soirs de pleine lune, à attendre le lever de l'astre nocturne dans les zones les plus peuplées.
Alors que l'esprit fatigué du Héros prenait conscience de regarder le cauchemar de son défunt ami Rémus Lupin et de bien d'autres personnes, la silhouette massive sembla se rétrécir un peu, la crinière s'apaiser, les crocs se rétracter, les griffes redevenir ongles, la bête redevenir un homme. Tandis que l'homme toujours puissamment bâti retrouvait sa véritable apparence, son esprit craqua: tel une poupée désarticulée, le maître des loups tomba à genoux, le regard vide, la bouche tordue sur un cri muet d'horreur absolue.
Sous les haillons abritant son corps meurtri, un sang noir se répandait, s'écoulant en ruisseaux viciés, un sang nauséabond et pourri formant une petite marre sous le géant abattu, rongeant les restes des anciens habits, dénudant petit à petit le corps abîmé, laissant apparaître de terribles tatouages fourchelangues. Et le sang noir sortait directement comme une encre impure des inscriptions gravées dans la peau du loup-garou.
Et il se tenait là, l'homme possédé et brisé, son corps rejetant la magie nuisible de son maître, face à son Libérateur, le regard hagard, tandis que la foule toujours figée observait l'opposition de la Sombre Créature et de l'Ange de Lumière. Un instant d'éternité, un tableau de Jérôme Bosch, un Clair-obscur effroyable, l'homme face à la bête, le Victorieux hypnotisé par le Déchu.
Et le moment fut rompu, le face à face interrompu: le jeune et le plus âgé s'effondrèrent de concert vaincus par la fatigue et les événements.
OoooOOoooO
Harry Potter se remettait doucement, une semaine après sa victoire sans joie, pleurant ses amis disparus, entouré de sa famille adoptive endeuillée. Il pansait ses blessures physiques et morales, soutenu par les Weasley, et les survivants de l'Ordre du Phénix. Nul place ne semblait capable de l'accueillir sans le faire souffrir de ses pertes: Poudlard, sa seule maison toutes ces années était marquée du sceau de la bataille et exhalait la mort de tant de gens; le Terrier, dévasté par les Mangemorts et par le deuil faisait rejaillir l'absence de Fred et de Rémus; Square Grimmauld, toujours aussi terne, cimetière de la vie qu'il aurait pu partagée avec son parrain.
Où qu'il se tourne, le Survivant ne voyait que ruine et désolation, refusant à Ginny de reprendre une place plus proche dans son cœur, seul Kreattur, pathétique elfe de maison, lui apportait un certain réconfort: brisé par la mort de la seule personne qui l'avait aimé, l'elfe comprenait l'état dans lequel la Bataille Finale avait plongé le jeune Héros. Alors patiemment, il prenait soin de lui, son besoin de s'occuper de son maître, d'avoir un maître, forçait le Gryffondor à vivre, à survivre. Car Kreattur dépendait autant de Harry Potter que Harry Potter avait besoin de Kreattur. En ces jours de guérison, ils se suffisaient l'un à l'autre, les autres personnes n'étaient que voyageurs de passage dans leur demeure au 12 Square Grimmauld.
La seule sortie du Héros blessé, fut trois jours après la bataille, pour les funérailles des combattants morts au champs d'honneur, ceux qui, pour Harry, étaient les vrais héros, ceux qui ont tout sacrifié, depuis bien avant sa naissance pour certains, afin que l'avenir se présente sous un ciel plus bleu, un soleil plus éclatant, un monde meilleur où les rêves des enfants pourraient se réaliser. Sans fausse pudeur, sans honte, il avait pleuré ses proches, ses amis, ceux qu'il n'avait compris que dans le sacrifice de leur mort, comme Severus Snape, jeune homme orgueilleux, blessé par la haine de son père, pris dans les filets d'un fou jusqu'à ce que la mort de sa bien-aimée n'éclaire la sombre voie qu'il arpentait pour un fou.
Ce fut aussi la dernière fois qu'il utilisa la Maîtresse Baguette, avant de la replongée dans l'anonymat de sa cachette: il s'en servit pour ériger un monument indestructible, regroupant les noms de ceux morts pour la Lumière, à la manière moldue, un monument commémoratif du prix écrasant qu'ils avaient tous payé pour vivre libres. Un mementum pour ceux qui ne croyaient qu'en la force, en la politique aveugle et la puissance magique, un mementum pour leur dire que sur leur chemin de nuisance, ils trouveraient toujours des âmes nobles et justes pour les renvoyer dans leurs ténèbres égoïstes, un mementum pour rappeler aux dirigeants de la communauté magique qu'ils étaient là pour servir le peuple et non pour leur profit, que les pouvoirs à eux conférés, étaient pour le bien de la communauté et non pour une élite savamment sélectionnée. À l'instar de la statue dorée du ministère, ce monument incarnait l'union des peuples qui avaient combattu: Elfes de maison, Loups-garous, Centaures, Sorciers et autres créatures magiques, afin d'honorer les Dobby, les Remus Lupin, les Firenze et autres Fred Weasley qui avaient toujours pourfendu l'Injustice au nom de la Lumière.
Kreattur avait même eu la joie de voir le nom de Regulus Arcturus Black, ajouté à la liste pour avoir cherché à détruire Voldemort au prix de sa propre vie, des années avant que les autorités ne tentent d'arrêter le fou psychopathe. Le Ministère de la Magie refusa de commenter dans les journaux l'intégralité de cette liste, ou le fait que certains employés du-dit ministère, se retrouvèrent maudits par une série de maléfices pour avoir tenté d'altérer la liste des tués, ou l'apparence de la statuaire. Le Nouveau Ministre Kingsley Shackelbolt prétexta des employés trop zélés, et peut-être était-ce même vrai.
Bref, le Survivant était de nouveau à couteau tiré avec les huiles de l'administration pour son incapacité à présenter le Ministère sous un bon jour dans toute cette triste affaire, non qu'il en eu envie d'ailleurs, mais il ne supportait déjà pas leur hypocrisie, ni leur égocentrisme avant le défunt Scrimgeour, il n'allait pas commencer aujourd'hui après leur abandon. Pourtant, quand une missive portant le sceau de Kingsley Shackelbolt, membre de l'Ordre du Phénix arriva par hibou urgent, le Garçon-qui-a-survécu prit le temps de la lire au lieu de la réduire en poussière par un « Incendio » bien placé, comme la dizaine de celles qui l'avaient précédée.
La lettre était celle d'un combattant pour un autre combattant et non, la vanité politique d'un ministre pour une idole. L'homme requérait un service à un autre homme au nom de la Justice, à une âme dénuée de préjugé pour faire la lumière sur un témoignage, voir même l'avocat du diable. Une première série de procès avaient déjà eu lieu pour juger ou innocenter certaines personnes, les archives secrètes de l'Ordre du Phénix, les testaments de Dumbledore et de Severus Snape dévoilant tous les détails sordides des Mangemorts et de leurs afficionados. Le témoignage de Harry Potter pour Narcissa Malfoy et son fils Draco Lucius Malefoy avait été requis, mais le procès avait été retardé actuellement, le cas étant plus complexe que pour beaucoup d'autres.
Non, le cas présent nécessitant l'intervention du Sauveur était d'une autre nature: le criminel en question avait montré lors de la Bataille Finale, une réaction incompréhensible, certains souhaitaient juste l'envoyer au Baiser, sans un véritable procès, reconnu coupable pour d'innombrables crimes depuis une quarantaine d'années, mais le sens de l'honneur du nouveau Ministre exigeait la Vérité nue, sa probité ne pourrait pas se contenter de moins que de cette Vérité pleine et entière. Hors l'accusé, n'ayant pratiquement aucun droit de par sa nature de Sombre Créature, était déjà coupable de par sa naissance aux yeux bigots de la communauté sorcière, si étroite d'esprit, seul la pression du Ministre le maintenait actuellement en vie, et seule l'intervention de Harry Potter, Vainqueur de Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom, Incarnation de la Lumière, pouvait encore lui sauver la vie. De plus, le têtu personnage refusait toute explication, même le Véritasérum s'était montré inefficace sur la Créature, les enquêteurs avaient juste obtenu de sa part son consentement à révéler son témoignage à condition que se soit Harry Potter qu'il le reçoive.
C'est ainsi que le Survivant se retrouva au Ministère de la Magie, dix jours après la Dernière Bataille, escorté par deux Aurors anonymes, jusque dans les cachots souterrains de haute-sécurité, pour rencontrer celui qui l'avait réclamé, comme récipiendaire de son témoignage. Derrière une porte d'argent massif, gravée de puissantes runes et gardée par deux plantons, le célèbre Héros put faire face au non moins célèbre cauchemar poilu: Fenrir Greyback en personne.
La légende avait perdu de sa superbe! Où donc était le terrible monstre? Où donc se cachait l'homme difforme, ravagé par les traits bestiaux que chaque enfant sorcier pouvait énumérer? Où était l'homme fier et indépendant qui avait suivi le puissant Tom Marvolo Riddle?
Sous l'émeraude intense, une boule de membres émaciés se dépliait doucement, dévoilant une loque humaine, habillée des restes consumés de ses haillons, l'odeur putride du sang noir imprégnant encore chaque fibre de ce qui avait dû être un vêtement autrefois, il y a longtemps. La crinière argent était collée par la sueur et les immondices, cachant le visage du prisonnier. Ses traits dissimulés dans l'ombre ne laissaient pourtant aucun doute sur les privations, les tortures qu'il avait subit entre les mains bien intentionnées de ses geôliers. Les ecchymoses marbraient son faciès autant que son son corps, la crasse qui le recouvrait ne pouvait en aucun cas masqué les jaunes, les violines ou les bleus des coups infligés. Deux saphirs vinrent se river sur les yeux forêt, malgré les fantômes et les douleurs visibles dans ce regard marine, une étincelle de reconnaissance naquit quand le garou reconnut son vis-à-vis. Pourtant, cela ne dura qu'un instant avant qu'une intolérable vacuité n'obscurcisse de nouveau le regard azuréen.
Dans le coin de sa cellule, fragile, le loup brisé gisait dans l'attente de son jugement par son libérateur, celui pour qui il avait contracté un dette de vie, celui à qui il devait s'expliquer avant d'expier pour sa vie immonde, et ses crimes abominables. Il ne croyait pas que même le généreux Survivant puisse lui pardonner, mais il devait au moins à ses victimes sans nom, à ces familles déchirées de trouver une certaine paix, lui qui de toute façon avait failli et ne pourrait jamais retrouvé la lumière perdue.
Harry contemplait cet ange déchu, ce démon mille fois maudit, et ne voyait qu'un homme pitoyable, morcelé comme Sirius Black, son parrain, l'avait été après Azkaban, bien que lui n'y était encore allé. Qu'avait donc vécu cet être incroyable pour se retrouver dans un tel état? Le manque de nourriture, ou les mauvais traitement de ses gardiens ne pouvait expliquer sa triste condition! Qu'est-ce qui rongeait son âme? Quel crime odieux avait pu émouvoir ce cœur démoniaque?
S'accroupissant devant le prisonnier, Harry commença d'une voix douce, de celle qu'on utilise pour rassurer les animaux craintifs ou les petits enfants apeurés:
_ Bonjour, Monsieur Greyback, vous avez demandé à me parler d'après le Ministre Shackelbolt. Et lui-même souhaiterait savoir ce qui s'est produit à la mort de Voldemort, quand ce sang noir s'est échappé de ce qui semblait être des tatouages. Je voudrai le savoir aussi...
L'interpelé avait tressailli plusieurs fois durant ces quelques mots, comme autant de poignards labourant ses chairs ou son esprit. Mordant au sang sa lèvre inférieure, le loup-garou se forçat à reprendre contenance, il devait parler pour eux, ses fantômes personnels, ses victimes.
_ Je vous dirais tout, absolument tout parce que l'histoire doit me survivre, parce que les familles doivent savoir, avant que je ne meurs.
Il reprit son souffle lui qui n'avait pas parlé depuis si longtemps était un peu rouillé, sa gorge sèche d'angoisse incontrôlée, ses membres tremblant de malnutrition et de froid.
_ Attendez Fenrir, je vais demander à ce que l'on nous apporte de quoi nous restaurer et de nous mettre à l'aise pour ce que vous souhaitez raconter.
Pourquoi choisissait-il aussi soigneusement ses mots pour s'adresser à ce monstre? Pourquoi chercher à l'épargner, lui le meurtrier? Était-ce à cause de la pitié qu'il éprouvait pour ce pitoyable reste d'humanité? Ou parce que, en son fors intérieur, il ne détectait aucune malignité dans cette créature, lui qui avait côtoyé le Mal toute sa vie, reconnaissant à vue n'importe laquelle de ses incarnations? Même l'aspect bestiale de la créature duale qui lui faisait face, ne dégageait aucune aura de menace, aucune haine! Dans la rue, il aurait pu croiser n'importe quel indigent sans le remarquer plus que cet homme.
À l'huis de la porte, Harry commanda aux Aurors de garde de quoi écrire, de quoi manger et de quoi s'asseoir, bref de quoi avoir une conversation civilisée avec l'homme qui souhaitait lui conter son histoire. Ils patientèrent une dizaine de minutes dans un silence tranquille, le temps qu'on autorise des meubles dans la pièce avec de la nourriture décente. Dès que tout fut en place, Harry enchanta une plume pour qu'elle retranscrive leur conversation dans le moindre détail, puis leur servit un thé avant de dévisager le Loup-garou, haussant un sourcil inquisiteur quand l'homme sembla hésiter à le rejoindre à la table pour profiter de ce confort minimaliste.
Après quelques gorgées du breuvage ambré, Fenrir rassembla son courage pour s'adresser au Survivant et commencer son récit.
_ Connaissez-vous l'origine des Loups-Garous, Monsieur Potter, ou plutôt l'origine de la malédiction qui frappe les loups-garous?
_ Non, répondit déconcerté le plus jeune. Qu'avait donc à voir l'origine des loups-garous dans cette affaire?
Devant l'incompréhension visible dans le trouble de l'émeraude du jeune homme, Greyback reprit:
_ Pour comprendre mon histoire, je vais vous expliquer ce que personne ne sait hormis ma famille. Il y a environ 3 000 ans, alors que la communauté sorcière n'existait pas encore telle qu'aujourd'hui, quelque part en Europe sans doute près de la Forêt Noire, vivait une communauté mixte de moldus et de sorciers. Les sorciers étaient souvent des sages et des guérisseurs dans ce genre de clan, de puissants chamans, et leurs pouvoirs différents car les baguettes ou les bâtons pour focaliser leur puissance magique n'avaient pas encore été inventé. Dans ce clan perpétuellement en guerre contre d'autres semblables, naquis un jeune homme héritier du chef du village et formé à la guerre. Quand vint son tour de régner vers ses 20 ans, suite à la mort de son père dans une attaque particulièrement féroce où leurs adversaires avaient fait appel à la magie de leur chaman, le jeune homme appelé Crin-d'argent, pour sa chevelure naturellement grise de l'argent de la pleine lune décida de trouver un puissant sorcier ermite dans les montagnes surplombant son clan, afin d'obtenir la force de protéger la vie de son village.
Après des mois de recherche, Crin-d'argent trouva enfin le repaire du sorcier, ou plutôt le sorcier avait décidé de se révéler à lui. Le jeune homme requit l'aide du magicien, qui accepta de l'aider en échange de ses services. Le magicien lui donnerait la force et la puissance de protéger les siens à condition qu'il le serve de l'automne au début du printemps, libre à lui d'occuper le reste de son temps. Désespéré, le jeune homme accepta le marché. L'ermite réunit des ingrédients, prépara une potion où il mêla son sang et celui du jeune chef, puis invoqua l'esprit d'un loup pour qu'il habite le corps du guerrier, lui conférant la force et les sens de l'animal. Quand le jeune homme but la potion, le pacte fut scellé entre le magicien, l'esprit du loup et le guerrier.
Avec ses nouvelles capacités, le chef sauva son village et chaque fois que le sorcier appelait l'homme à son service, l'esprit du loup transformait le guerrier en bête pour rejoindre la montagne. Le contrat fonctionna parfaitement plusieurs années sans incident. Le jeune chef découvrit même l'amour dans ces terribles montagnes: l'ermite avait une fille fort jolie, intelligente qui possédait elle aussi un don magique puissant. Le jeune héros avait tout pour plaire à la belle vierge, même s'il était probablement le seul homme qu'elle eût jamais rencontré en dehors de son père, elle l'aurait tout de même choisi pour sa bonté et sa vaillance.
Le drame survint six ans après le pacte: en pleine hiver, l'effroyable fumée graisseuse d'un village en flamme atteignit le repaire du magicien. Le guerrier implora son maître de lui permettre de retourner dans la vallée protéger les siens et qu'il reviendrait aussitôt le dernier ennemi abattu, mais l'homme n'avait que faire des problèmes des autres, il voulait juste que son serviteur l'aide en ces temps difficiles et glacés. La nuit même, alors que le jeune chef désespérait de jamais revoir les siens, la fille du mage vint le trouver et lui promis de le guider hors du domaine de son père s'il consentait à l'emmener loin de ce lieu solitaire.
Trop heureux de pouvoir sauver les siens, et d'emmener avec lui la femme qu'il aimait sincèrement depuis plusieurs années sans avoir jamais osé lui révéler, le jeune guerrier accepta l'offre. Ainsi fut-il fait, la jeune sorcière guida son amant auprès des gens de son clan, où il put sauver une partie de la population. La bataille terminée, les morts enterrés et les maisons reconstruites au mieux pour survivre à l'hiver, le jeune chef prit la sorcière comme épouse.
De leur amour, naquirent trois enfants: les aînés étaient deux solides garçons aussi généreux et forts que leur père, et la cadette était tout le portrait de sa mère. Personne n'entendit parler de l'ermite jusqu'à ce que l'aîné eut atteint les 9 ans. Et jamais durant cette période l'esprit du loup ne rappela le chef vers la montagne, vers le repaire de son beau-père. Dix ans jour pour jour après la fuite des amoureux, par un soir de tempête, un voyageur vint tambouriner à la porte de leur chaumière. La jeune mère pressentant un danger, implora son époux de ne pas ouvrir sans quoi le malheur s'abattrait sur eux. Faisant fis des conseils de son épouse avisée, son cœur tendre ne pouvant laisser un pauvre hère dans la tourmente, le valeureux chef ouvrit la porte pour voir son maître, le père de sa bien-aimée se découper dans l'embrasure de bois.
Saisissant son couteau à sa ceinture, le vieil homme s'entailla la main et la poitrine au dessus du cœur et maudit son gendre et sa descendance: « Pour avoir enlevé une fille à l'amour de son père, et l'avoir fait tienne sans mon consentement, pour avoir fui mon service comme un animal, je te condamne à n'être qu'une bête, un monstre sanguinaire. Toi, Esprit du loup qui m'a trahi, qui ne m'a pas ramener mon serviteur, toi qui a protégé l'infamie, je te condamne à souffrir de la folie des bêtes et à la frénésie du sang. Que la face ronde de la lune soit témoin de votre déchéance! Que ton mal soit transmis à ton sang et à ceux que tu as protégés! ». Puis pour sceller sa malédiction, il plongea son athamé dans sa propre poitrine comme pour montrer la blessure indicible de la trahison de sa fille et de son serviteur. Avant que la mort ne gagne le corps du vieil homme, il disparut dans un rayon de lune, laissant une famille choquée et maudite.
La pleine teneur de la malédiction ne se révéla que lors de la pleine lune suivante, quand sa face ronde éclaira de nouveau la nuit de sa lueur blafarde. Crin-d'argent et ses trois enfants ressentirent une terrible agonie, dès que l'astre nocturne fut pleinement au-dessus de l'horizon, un terrible pentagramme suintant d'un sang noir visible sur leur poitrine mise à nue par leurs tentatives de soulager leur peine. Et leur corps commença à changer, se réarranger, la fourrure recouvrant leur nudité, la bave aux lèvres, se dressaient désormais quatre monstres moitié loup, et moitié homme, seul l'envie de chair et de sang animait maintenant ces créatures maudites. Ils voulurent s'échapper de leur demeure pour répandre le malheur et la souffrance, seulement la sorcière, mère et épouse ne pouvait laisser son époux et ses enfants bien-aimés apporter la mort dans leur village, ni laisser son égoïste de père ruiner sa vie. Aussi usant de son pouvoir magique, elle enferma sa famille avec elle dans leur domicile. Frustrées de se retrouver prisonniers les êtres maudits, se retournèrent contre eux-mêmes, et le seul humain présent.
Quand les lueurs de l'aube rosirent le ciel funeste, Crin-d'argent et ses enfants reprirent figure humaine pour découvrir leur maison ravagé, du sang partout, des marques de griffes et de crocs sur tout ce qui les entouraient. Mais c'est la vision de la douce femme aux membres déchiquetés, adossé à la porte d'entrée, dans la mare de sang provenant de ses nombreuses blessures, qui brisa le cœur de la famille. Crin-d'argent se précipita auprès de sa femme agonisante, tandis que l'ainé des fils tentait de se servir des pouvoirs hérités de sa douce maman pour la sauver. Cependant, malgré leur potentiel, les enfants n'avaient aucun entrainement ni aucune connaissance des sorts de guérison, et ne purent qu'assister aux derniers moment de cette femme extraordinaire.
Elle conta de sa voix murmurante les événements de la nuit et leur recommanda de s'enfermer tant que la malédiction du vieux mage serait active pour éviter qu'un autre drame se produise. Puis dans un dernier soupir, elle offrit sa vie, pour tenter d'effacer le mauvais sort jeté sur sa famille. « Je vous offre ma vie et mon amour, par mon sang, fille du mage Kaerter, je vous offre la paix, que la malédiction de mon père cesse, par ma volonté, j'apaise l'esprit du loup, fidèle et honorable gardien, que ses dons vous protègent, que sa fureur disparaisse..... » Et s'éteignit sans pouvoir finir son incantation.
Malheureusement, elle ne put ainsi lever le terrible sort qui entravaient les siens, et malgré leur précautions, inconscients de la force de la bête déchaînée lors de la pleine lune, lors du cycle suivant, ils défoncèrent leur prison, dans laquelle ils s'étaient volontairement enfermés, pour répondre destruction et violence dans la petite communauté, contaminant tous les survivants de l'attaque de la même malédiction. Avertissant les nouveaux maudits, Crin-d'argent décida de trouver un mage suffisamment puissant pour lever la malédiction. Malgré ses diligentes recherches tous les magiciens se retrouvèrent impuissants à les secourir, et durant ce temps la malédiction des loups-garous se répandit plus vite que la peste, seuls Crin-d'argent et ses enfants semblèrent conserver un peu d'humanité à chacune de leur dangereuse métamorphose.
Les années passèrent rapidement, l'épidémie lycanthrope progressant à travers tout le continent comme une trainée de poudre. Les petits-enfants du mage Kaerter étudièrent leur héritage magique auprès de tous les mages consultés, réunissant leurs savoirs et leur sagesse pour lever eux-même la malédiction de leur sang. Il leur apparut finalement que le pacte de Crin-d'argent et de leur grand-père, après tant d'année de service avait acquis trop de puissance et avait gagné l'essence de leur père bien avant que le don ne deviennent malédiction, qui elle avait utilisé cette force pour devenir imbrisable par des moyens normaux. Il leur devient aussi vite évident que leur mère leur avait permis de gagner un certain contrôle sur leur loup intérieur, aussi avec l'accord de leur père ils choisir d'effacer la malédiction par une succession de sacrifices visant à lever l'aspect noir du sortilège: chacun d'entre eux et leurs héritiers devraient choisir un conjoint qui accepterait de vivre avec des être maudits, qui accepterait de sacrifier une part de leur humanité pour les délivrer.
C'est ainsi que les enfant se répartir les tâches: l'aîné, Greyback, formerait le chef de leur clan, son sang étant le plus proche du contrat originel, à lui de lever la malédiction avec l'aide des deux autres branche de la famille; le second, Redfang, serait le protecteur de la lignée principale, l'écuyer de son frère aîné; la cadette, Moonglow, serait la gardienne du savoir du clan, l'aspect occulte, protectrice des traditions. Afin de conserver la lignée de Greyback la plus proche du sang originel de leur père et de leur grand-père, lui et ses descendants ne devraient se marier que dans des familles de magiciens purs, les deux autres branches devant fournir des conjoints toutes les deux ou trois générations afin de fortifier le Sang Maudit, et de le purifier. Cette arrangement fonctionna pendant des siècles et des millénaires, permettant l'accomplissement du projet originel: l'astucieuse intégration de sang neuf dans les branches cadettes permettaient de conserver les lignées saines, et le mariages des troisième et quatrième enfants de la lignée de Greyback dans les deux autres branches assurant le retour d'un Sang Maudit purifié de plus en plus, pour régénérer le leur et le repurifier jusqu'à ce que la Malédiction soit définitivement levée.
C'est ainsi que les trois branches du clan Crin-d'argent devinrent la noblesse et la royauté des loups-garous, leurs pouvoirs supérieurs à ceux de leurs frères et sœurs transformés par contagion ou les loups-garous nés avec cette malédiction dans des familles mineures. Au fur et à mesure du temps, ils purent faire appel à leur loup intérieur pour se transformer à volonté, jusqu'à être capable de prendre cinq formes particulières:
_ l'Homidé, leur forme humaine,
_ le Glabro ou quasi-humain, dont seuls quelques traits animaux étaient visibles, griffes ou crocs par exemple,
_ le Lupos, ou quasi-loup, il s'agit d'un loup plus gros surtout au niveau du poitrail et des pattes antérieures, dont les capacités d'endurance sont pratiquement illimitées.
_ le Lupus, la forme animale plénière de loup,
_ et la terrible forme de combat de leur ancêtre: le Crinos, mi-homme, mi-loup, la créature faisant partie du folklore moldu.
En nos temps modernes, la malédiction arrivait à son terme et selon les estimations et les présages, le dernier descendant de la branche principale devrait avec sa moitié être capable de brisé le mauvais sort et libérer par la même occasion tous les loups-garous de la frénésie qui les habitent pendant la pleine lune. Car tous les loups-garous sont liés à leur roi sans couronne et il pourrait tous les sauver en se sauvant lui-même.
Voilà l'histoire de ma famille, monsieur Potter, l'histoire de mon sang. Je m'excuse mais parler de tout cela m'a épuisé, je vous parlerai une autre fois de ce que vous êtes venu chercher: mon histoire personnelle, l'histoire du dernier des Greyback.
À peine ces mots prononcés, le prisonnier s'endormit visiblement épuisé par l'effort de ces dernières heures pour raconter trente siècles d'histoire sanglante. Le jeune homme aux yeux émeraudes contempla le plus vieux dormir pendant quelques instants encore, assimilant la profusion d'information délivrées par celui que toute la communauté sorcière appelait « le Grand Méchant Loup ».
Harry Potter, avec un dernier regard pour le loup-garou assoupi, sortit de cette petite pièce confinée, pour retrouver un Londres nocturne bourdonnant, dans lequel s'ébattait les papillons du soir, tous ces noctambules affairés de droite et de gauche, s'attroupant sous la lumière des lampadaires comme autant d'insectes éblouis.
De retour chez lui, le Survivant réchauffa le repas que son elfe de maison lui avait préparé avant de se coucher, perturbé par l'étrange histoire de Fenrir Greyback. Les sorciers seraient-ils responsables de la création de ces Sombres Créatures ? Eux qui tentaient de les exterminer depuis plusieurs siècles, auraient donné naissance à cette espèce pourchassée ? Cela leur ressemblerait fort de tuer leurs victimes plutôt que de tenter de les soigner ! Pas étonnant qu'ils détestent autant les moldus et les sorcier nés de moldus avec un esprit aussi étroit, incapable de changement sans guerre, sans aucune adaptabilité ! Pas étonnant que leur culture donne naissance aussi fréquemment à des Mages Noirs ! Ce n'était pas d'un Sauveur mais d'un Réformateur dont ils avaient besoin !
Son sommeil fut troublé par d'incessant cauchemar, où Remus, pauvre Remus, était maudit encore et encore, par un mage sadique, par un loup-garou cinglé, par la lune mauvaise, assassiné encore et encore par un Mangemort masqué, une foule en colère, des Aurors en chasse. Puis la Dernière Bataille de nouveau revécue, Voldemort qui tuait Snape, Voldemort dans la forêt qui lui jetait le sort de mort, Voldemort détruit par sa propre puissance, et là dans les décombres, un cri de liberté, celui d'une âme torturée, l'effondrement du loup solitaire, encore et encore répercuté dans un rêve enfiévré.
Le réveil fut lent et difficile, émerger des limbes du sommeil fut encore difficile, même sa douche matinale et son café ne purent totalement chasser les brumes qui obscurcissaient son esprit. Son corps fatigué exigeait encore du repos, et son âme aussi. Pourtant il devait retourner voir l'homme à la chevelure de lune, il devait comprendre la légende qui lui avait été contée, il devait savoir pourquoi il aurait rejoint quelqu'un qui menaçait le travail de ses ancêtres. Aussi dès qu'il fut aussi prêt que possible, il utilisa le réseau de cheminée pour rejoindre le Ministère, et avec un petit déjeuner substantiel pour un loup affamé, il se rendit directement à la cellule spéciale qui contenait le criminel de la nuit. Les Aurors de gardent le laissèrent entrer après avoir vérifier qu'aucun sort néfaste, ni aucun poison ne traînait dans la nourriture.
Fenrir avait regagné son coin depuis la veille au soir, de nouveau pelotonné en une boule humaine, seuls les cheveux argent donnaient de la clarté sur cette forme sombre. Déposant son plateau sur la table toujours présente, il s'approcha de son aîné l'appelant de sa voix douce, comme la veille. Brusquement éveillé et attentif, le prisonnier craintif leva son regard saphir sur son visiteur.
_ Je vous ai amené de quoi vous restaurer, Fenrir. Ne vous inquiétez pas ,c'est mon elfe de maison qui l'a préparé, pas le Ministère. Venez reprendre quelques forces avant de reprendre notre discussion.
C'est dans un silence agréable que le Gryffondor regarda son « hôte » rassasier la faim qui devait le tenailler depuis qu'il était enfermé. Chacun de ses gestes traduisait une faim longtemps contenue, des manières aristocratiques -qu'il ne pouvait manquer ayant observé le Prince des Serpentards durant six longues années-, et un sens de la mesure qu'aucun animal n'aurait pu concevoir après un si long jeûne. L'être devant lui n'avait rien à voir avec la bête primitive que sa légende décrivait, tout comme Harry n'avait rien à voir avec Celui-qui-a-survécu, ce demi-dieu qu'il n'avait jamais rencontré même et surtout pas dans son miroir. Non, l'homme fatigué qui avait une si belle éducation, était un homme distingué, affaibli mais où perçait encore la fierté de sa véritable personnalité, celle d'un être d'exception avec le poids d'un million d'âmes sur les épaules.
Une fois la dernière bouchée dégustée et la dernière gorgée de chocolat avalée, les yeux bleus intenses se plantèrent dans leurs réciproques émeraudes, un vert qui rappelait les forêts anciennes au loup, un vert dans lequel il se perdait délicieusement comme une balade au clair de lune, où brillait l'intensité de la chasse.
_ Déjà pressé d'en finir.............ou curiosité?
_ Curiosité et une envie de comprendre pourquoi un être qui avait tout à perdre à joindre Tom Riddle Jr, l'a fait.
_ Sans doute parce que je ne l'ai jamais rejoins, répondit le loup, un sourire amer tordant ses lèvres en un rictus effrayant dans ce visage creusé par la misère.
Voyant l'incompréhension dans les jades de son interlocuteur, le garou arracha les derniers lambeaux qui masquait son torse et son dos, se servant de ce chiffon pour effacer une partie de la crasse et du sang séché, afin d'exhiber les cicatrices des anciens tatouages.
_ Nul n'ignorait dans les rangs du Mage Noir que vous êtes un Fourchelangue, M. Potter, lisez donc ce qui m'a été infligé par mon soi-disant « maître ».
Il fallut plusieurs heures pour déchiffrer et comprendre les runes serpentines, utilisant les manches de sa robe pour faire apparaître les inscriptions encore illisibles sous la saleté. Le visage du Héros se tordit souvent de dégout face à ce qu'il découvrit: une magie noire de la pire espèce sans aucun doute. Tandis qu'il terminait sa …....lecture.... un Auror entra leur apportant de quoi déjeuner: un vrai repas consistant pour chacun d'eux. Il y avait du bon à être le Survivant: on ne vous laissait pas mourir de faim, il faut dire que la vie au microscope de la presse et des fans hystériques du Sauveur du Monde Magique,n'encourageait pas à la négligence du Ministère, dont l'image publique était sérieusement mise à mal par son échec dans la Guerre contre Voldemort.
Le silence se prolongea, uniquement interrompu par le bruit des couverts sur la faïence. L'estomac de nouveau comblé, Fenrir reprit la parole:
_ Avant d'entreprendre mon récit, avez-vous des questions sur notre discussion d'hier?
_ Oui, un certains nombres en fait. Avez-vous des preuves de ce que vous avancez?
_ Non, mais elles existent quelque part, je ne connais malheureusement que le conte d'enfant que notre clan transmet aux petits avant qu'ils ne puissent étudier correctement notre histoire: les noms, les dates, les rituels, rien de tout cela ne m'a été enseigné et vous en comprendrez bientôt la raison. Mais quelque part dans le Manoir familiale, les écrits doivent continuer à dormir à l'abri.
_ Pourriez-vous les sortir du Manoir ?
_ Il faudrait déjà que je les découvre, mais le Ministère ne me laissera jamais y aller: les sécurité se sont activées et seuls ceux du Sang Maudit ou lié au Sang par la Cérémonie d'Union pourrons actuellement y pénétrer tant qu'un Greyback ne revendiquera le titre de Lord du Manoir et la possession de la propriété. Et tant que je vivrai aucun membre des branches secondaires ne pourra prétendre au titre.
_ Auriez-vous l'obligeance de me montrer que vous contrôlez votre « loup intérieur » comme vous l'appelez?
Au lieu de répondre le dernier des Greyback quitta son siège et recula dans le fond de la cellule, là sous le regard intense d'une forêt sauvage, il provoqua le changement, rapidement un loup argenté se tenait dans le fond, un loup plus gros que ceux qu'il avait pu voir dans le zoo de Londres, un animal magnifique, bien qu'un peu maigre. La créature huma l'air de sa prison, puis trottina jusqu'au Survivant, qu'il renifla longuement, sa queue s'agitant joyeusement à chaque inspiration, la langue vint vite nettoyer les mains et le visage du jeune homme, comme un gros chien ayant retrouvé son maître. Retournant dans le fond, le Seigneur Garou reprit sa forme humaine en arrêtant sa métamorphose à chacune des étapes qu'il avait décrite la veille. Le Lupos était encore plus gros que le Gryffondor ne l'avait imaginé, une véritable machine de combat taillée comme un gigantesque bouledogue avec son poitrail massif, la tête de la bête atteignant sa tête sans lever le regard. Puis vint le Crinos, le garou mi-homme, mi-loup, mesurant plus de trois mètres, de puissants bras humanoïdes aux griffes acérées de presque dix centimètres chacune, une tête de loup comme l'ancien dieu Anubis avait une tête de chacal, et l'impressionnante créature marchait sur ses deux pattes arrières. Ensuite le Glabro se manifesta, le quasi-humain aux petites griffes et aux petits crocs guère plus grands que ceux d'un vampire, la fourrure complètement disparue si ce n'était la crinière de cheveux plus hirsute. Fenrir reprit finalement son apparence humaine, essoufflé d'avoir autant exigé de son corps convalescent, son corps luisant de sueur pour l'effort intense qu'il venait de fournir et la maîtrise dont il venait de faire preuve.
Si le gentil Lupus avait attendri Harry, le Lupos et le Crinos l'avaient terrifié, cent fois plus terrifié que la créature bâtarde que devenait le professeur Lupin lors de sa troisième année à Poudlard. Oui, Fenrir Greyback était la preuve vivante de son histoire, le digne héritier de Crin-d'argent, le Premier Guerrier Loup. Il reprirent leur conversation, le brun curieux posant mille et une question sur la légende, sur les rites dont se souvenait Fenrir, sur les rôles précis des trois branche du Clan Crin-d'argent, découvrant une culture parfaitement ignorée par le Monde Sorcier. Hermione Granger aurait tué pour être à la place de son ami en cet instant.
Perdu dans leur discussion enfiévrée, ce furent de brusque spasmes et une douleur intense chez Fenrir qui les arrêta. Se réfugiant dans le fond, le garou hurla:
_ DEHORS VITE ! JE SUIS TROP FAIBLE POUR CONTROLER LE LOUP DURANT UNE PLEINE LUNE ET ELLE SE LEVE MAINTENANT !
Le jeune homme se rua sur la porte appelant désespérément les gardes en faction pour qu'ils le fissent sortir avant l'irréparable. Mais aucune réponse ne vint. Par l'huis, aucun garde visible.
La voix rauque de souffrance et de concentration, Fenrir gronda:
_ LE PACTE ! APPELLE LE PACTE ANCIEN ! LE PACTE DU GARDIEN ! PAR LA DETTE DE VIE DE MAGICIEN, INVOQUE LE ! AVEC TON SANG ! LIE MOI MAINTENANT AVANT QU'IL NE SOIT TROP TARD, POTTER !!
Sans plus réfléchir, le Survivant ouvrit une plaie sur son coeur et entonna le Rite Ancien:
_ Moi, Harry James Potter, en appelle au pouvoir de la Magie, je réclame la Dette Sorcière de Fenrir Greyback, qu'il devienne mon Gardien et Protecteur, par l'Esprit du Loup qui l'habite, qu'il devienne mien comme mon Droit l'exige.
Luttant toujours contre la métamorphose pourtant bien entamée, Fenrir se rua sur le célèbre héros pour compléter le rituel entre deux grognement bestiaux:
_ Moi...... Fenrir ...Greyback, descendant de.... Crin-d'argent, accepte …..de payer …..ma Dette Sorcière en …...devenant le Gardien …......de Harry Ja....James POTter.......par son sang que je …...je reçois, je LUI of....fre la protection …...DE.....de l'Esprit du Loup. Je mmmme..... donne à LUI.... ccccorps et âme …....PPPPour son..... ssssservicccce.
Alors qu'il léchait la plaie sur le cœur du Gryffondor, la lune pleine exigeait son dû et dans un spasme le corps longtemps contenu par la volonté céda, un bras griffu assomma soudainement le jeune homme, dont les yeux rappelait tellement les forêt anciennes.
