Disclaimer : Les personnages de Call Me By Your Name sont la propriété d'André Aciman (et par extension, Luca Guadagnino).
Cette fiction a été écrit pour l'Évent Saint-Valentin de la page FB Défis pairing fanfictions.
Thème : Séparation
Contraintes : 3'000 mots maximum !
Quand le fils des Perlman se réveille au beau milieu d'un cauchemar persistant, nu et le front couvert d'une fine pellicule de sueur, il n'a qu'une envie : étouffer un cri dans le coussin en forme de boudin qui lui sert de réconfort nocturne. Cependant, cette nuit-là, il est trop fatigué pour diriger une telle opération et se laisse tout bonnement retomber en arrière sur le lit, poussant un lourd soupir. L'œil vitreux, il appuie une main sur sa bouche, essayant de couvrir le sifflement de sa respiration. Il n'aime pas être cerné par le bruit et encore moins s'entendre lui-même déranger le silence. Il trouve cela agaçant, voire désespérant. Pourtant, c'est bel et bien ce qu'il est, désespéré. Il l'est tellement qu'il a l'impression que son cœur va s'arracher de sa poitrine, si cela n'est pas déjà fait.
Son regard tombe sur la fenêtre, grande ouverte par cette chaleur estivale typiquement italienne. Le vent fait se courber les orangers du jardin, agitant leurs feuilles dans un léger bruissement. Il ne manque plus que l'odeur de la lavande pour compléter le tableau, mais ce serait trop beau pour être vrai. Dans le monde réel, il existe toujours un petit détail qui fâche. Ce détail, c'est Elio, un jeune garçon de dix-sept ans depuis peu incapable d'apprécier ce paysage idyllique à sa juste valeur. Au lieu de cela, il amène les mauvaises ondes sur la villa familiale. On pourrait dire qu'il en veut à la Terre entière sans grande raison apparente, mais ce serait un mensonge. En fait, il a le cœur brisé. Tout simplement.
Avoir le cœur brisé n'est pas une mince affaire et, néanmoins, c'est une émotion qui touche presque tous les jours quelqu'un de notre connaissance. Je parie même que cela nous arrive à tous au moins une fois dans notre vie, bien que personne ne devrait avoir à subir une pareille déception mélancolique. C'est si fort qu'il suffit à vous faire changer la perception du monde qui vous entoure. Vous passez d'un décor arc-en-ciel à un prisme rouge carmin, qui vire souvent au gris poussiéreux, avant de sombre dans le noir charbon. En d'autres mots : c'est dévastateur.
Pris de spasmes, le corps d'Elio se recroqueville instinctivement sur le matelas pour se protéger des ombres dansantes qui s'étalent sur les murs de sa chambre. Il est malheureux et, malgré lui, encore amoureux. Oliver est parti. Oliver lui manque. Oliver n'est plus là pour le prendre dans ses bras et lui offrir l'éternité dans un simple câlin du matin.
Oliver ne reviendra pas.
