Hey ! J'espère que vous allez bien.

J'ai décidé de m'essayer à une fic avec de l'humour (c'est un bien grand mot ça, d'ailleurs) donc bah voilà, quoi. J'ai pas grand chose à dire, sinon que j'espère qu'elle vous plaira.

AH SI ! Petits détails : - j'ai un humour vaseux et guère drôle donc il est probable que la fic soit vaseuse et guère drôle (sorry ?).

-Les premiers chapitres : ce sera un chapitre par année, avec plusieurs "scènes" à chaque fois. Globalement, la fic se déroulera en sixième et septième année, ainsi qu'un peu de vie post-Poudlard.

-(époque des Maraudeurs parce que les Maraudeurs quoi !)


Chapitre 1 – Première année

-Les garçons sont dans leur chambre, Rebecca.

Je relève le nez de mon livre et fixe la vieille peau qui vient de m'adresser la parole. Manifestement, Walburga Black veut se débarrasser de moi. Et si j'ai pas envie de les voir les garçons moi, hein ? Elle va me faire quoi cette vieille chouette ? Me tirer par les oreilles et me décapiter comme ses elfes ? J'aimerais bien l'y voir, tien.

Je tourne la tête vers ma mère, mais elle n'est d'aucun secours. Elle se contente de me fixer avec le même air qu'elle affiche lorsque mon père me dispute parce que je ne bois pas mon thé correctement, avec le petit doigt en l'air. Celui qui dit «obéit et boucle-la sinon je te coupe un membre ».

Bah, la solidarité familiale c'est plus ce que c'était.

Je referme sèchement mon livre sur les dragons histoire de faire le plus de bruit possible, le balance sur la table du salon et fait un grand sourire à Madame J'ai-autant-d'amabilité-qu'un-détraqueur-en-décomposition en lui passant devant. Son air scandalisé pourrait être traduit par : « Merlin ! Mais cette enfant est une Sang-Pur, où a-t-elle reçu une telle éducation ? ». Ah ah, oui ! cette fameuse éducation à la Sang-Pur ! Moi aussi, je me demande où elle est passée !

Je grimpe les escaliers deux à deux en évitant soigneusement de regarder les têtes d'elfes qui pendouillent lamentablement sur les murs. Chaque fois que je rends visite aux garçons j'ai l'impression de passer au jugement dernier, c'est dire. J'imagine bien les têtes d'elfes de maison se dirent sur mon passage : « ah ! Rebecca Venables. Plusieurs nuques d'animaux brisées à son actif, s'amuse à pendre ses elfes par les pieds aux lustres de sa maison… Place VIP en enfer, pas besoin de passer par le sas d'adaptation. Fais comme chez toi ! »

Je ne m'attarde pas parce que c'est vraiment trop flippant.

J'arrive devant la chambre de Sirius en premier. Parce que c'est l'ainé, donc sa chambre a été faite en premier, vous pigez ?

La porte est entre-ouverte et je passe la tête par l'entrebâillement. Il est couché sur son lit et écrit avec concentration.

-Bouh !

Il sursaute et renverse son encrier – déjà en équilibre précaire – sur sa couette, ce qui a pour conséquence de le faire jurer, et moi, hausser un sourcil.

En entrant, je remarque la sorte de drapeau aux couleurs de Gryffondor accroché à son mur.

-Tu t'attendais à quoi ?, il balance en remarquant mon regard. Que je continue de proclamer haut et fier les idéaux de cette famille ? Je suis à Gryffondor, pas à Serpentard !

J'hausse les épaules et m'assois sur son lit.

-Tu as quelque chose à prouver ?, je demande en jetant un coup d'œil à sa lettre.

Elle est destinée à James Potter.

Il me lance un regard abasourdi.

-Non, bien sûr que non !, il s'écrit, presque choqué. Je n'ai rien du tout à prouver !

Un an qu'il est à Gryffondor et il est déjà devenu vachement pénible. Toujours à piailler des dictons bidons de sa maison bidon pour impressionner des gens bidons. Ça m'étonne que sa mère ne l'ait pas encore saigné comme un mouton au milieu du hall d'entrée.

-Ah. Parce qu'on dirait.

Il se redresse afin de s'asseoir à côté de moi et repli sa lettre.

-Et toi ?, il questionne, comme pour changer de sujet. Tu veux aller dans quelle maison ?

J'hausse à nouveau les épaules.

Je n'ai pas le courage ou la bravoure des Gryffondor.

Je n'ai pas l'intelligence ou l'érudition des Serdaigle.

Je n'ai pas la patience ou la tolérance des Poufsouffle.

Mon chemin est donc tout tracé chez les serpents. Comme toute ma famille d'ailleurs. C'est même plus une fierté d'être à Serpentard chez les Venables, ça tient plus de l'habitude. Un peu comme lorsque vous prenez un croissant tous les dimanches. C'est une routine, et tout le monde s'y pli parce que tout le monde s'y plier parce que c'est comme ça. C'est tout. Faut pas se demander pourquoi.

-T'es vraiment idiote, il lance sans attendre ma réponse. Comme Regulus, d'ailleurs. De vrais toutous fidèles à leur famille de Sang-Pur.

Il a l'air dégouté.

-C'est pas parce que t'es amoureuse de Regulus depuis que t'es née que tu dois absolument faire tout comme lui, il rajoute après un moment de silence.

Cette fois c'est moi qui le regarde d'un air mauvais. J'ai envie de lui foutre sa plume dans le nez mais je me retiens. Vous pensez bien, je n'ai pas envie de lui en repayer une ou de devoir expliquer à Walburga Black pourquoi son fils a les voix nasales complètement bousillées.


-Black, Regulus !

Je regarde avec attention Reg marcher d'un pas fier vers le tabouret où l'attend McGonagall. Du coin de l'œil, je vois Sirius se redresser sur son banc et fixer avec la même concentration son frère. Ah, tiens ? Peut-être qu'il s'est rendu compte qu'il n'était pas le nombril du monde et que Reg existe ? Quoique. Ce serait étonnant. Surtout s'il tient du côté de sa mère. Dans ce cas-là, il va devenir un gros égoïste rancunier et maniaque. Et chiant, avec ça. Mais bon, chiant, il l'est déjà

-Serpentard !, hurle le Choixpeau.

J'applaudi avec force, tout sourire.

Depuis la table des lions, Sirius n'a pas l'air très heureux. Il s'est figé, un air de déception sur le visage. Bah, il s'en remettra bien, après tout. Deux-trois rondes chez le glacier du Chemin de Traverse et ce sera réglé, non ?

Les élèves passent, tous répartis dans les maisons. Lorsque vint mon tour, j'avance d'un pas conquérant vers le Choixpeau, déjà sûre et certaine qu'il hurlera le nom des vert et argent juste en effleurant ma tête.

Mais non. Même pas.

McGo me l'a enfoncé sur le crâne et j'attends comme une abrutie.

Il ne se passe rien.

Rien du tout.

Je tourne la tête vers McGo, histoire de voir si c'est normal mais son air de vieille chouette constipée me pousse à fixer à nouveau les quatre tables devant moi. Je regarde quelques élèves. Ils me regardent aussi. On se regarde.

Et il se passe toujours absolument rien.

Bon.

Super.

Je peux rentrer chez moi, maintenant, c'est ça ?

Je sais même pas il est censé se passer quoi. Peut-être que mon cerveau est en train de sécher complet à un QCM pondu par le Choixpeau, que je suis tombée dans une faille spatio-temporelle et que lorsque le stupide truc enfoncé sur ma tête daignera m'envoyer quelque part, à peine une seconde se sera passée ?

Ouais, ça doit être ça.

Enfin, j'espère.

Je me vois plutôt mal expliqué à mes parents qu'après onze années d'impatience pour aller à Poudlard, je me suis faite jetée comme une fiente d'hibou avant même le début de ma scolarité parce qu'il s'est passé un truc auquel j'ai rien pigé mais qui était manifestement important.

En fait, je suis même pas sûre que quelque chose soit vraiment en train de se passer.

-Serpentard !

Ah, bah quand même, c'est pas trop tôt ! Tout ce suspens pour que dalle, c'était bien la peine ! S'ils voulaient du spectacle, il fallait m'envoyer à Poufsouffle. Même mes parents y auraient contribué !

Mais au moins, j'ai la satisfaction personnelle de ne pas servir de Rubik's Cube au calamar géant pour les années à venir. C'est déjà ça. Ma première satisfaction de Poudlard, dès le premier jour. Si c'est pas beau !

Je dévale donc les quelques marches et me précipite pour prendre place à côté de Reg avant que quelqu'un d'autre n'ait la même idée. En m'affalant sur le banc, il ne me lance même pas un coup d'œil, trop occupé à jacasser de je-ne-sais-quoi avec je-ne-sais-qui, et pendant quelques secondes j'ai vraiment envie de lui planter ma fourchette dans la main.

Mais encore une fois, je me retiens.

Pas envie de rendre des comptes à sa matriarche. Parce que l'air de rien, cette vieille chouette est terrible quand elle s'y met.

Une fois la Répartition terminée, je me tourne à nouveau vers Regulus dans l'espoir de lui parler, mais cette fois-ci c'est sur le directeur que son attention s'est reportée.

Je le haïs, je le haïs, je le haïs.

Sale petit merdeux !

Quoi ?

Ce n'est pas un langage approprié pour une Sang-Pur ?

Bah je m'en tartine allégrement les deux reins, hein. Personne ne m'entend de toute façon.

Du coup, je fixe Regulus durant tout le discours de Dumbledore. Ça n'a pas l'air de le gêner alors je continue même lorsque le vieux a fini, que la nourriture est arrivée et qu'il se sert deux grosses cuisses de poulets au gingembre.

Enfin, je crois.

Je sais pas même c'est quoi, du gingembre.

-Quoi ?, finit par soupirer Reg en se tournant vers moi.

AH !

Il me parle.

ENFIN !

-Ça va ?, je lui lance sur le ton de la conversation.

Il fronce le nez. Sirius aussi fronce le nez, souvent. Il fait ça quand il trouve que je l'embête.

Attendez.

Ça veut dire que Sirius me trouve souvent chieuse ?

Merlin…

-Qu'est-ce que tu veux ?, me demande alors Reg, visiblement agacé.

-Parler ?, je propose.

-Pourquoi faire ?

Non mais il va pas devenir aussi chiant que son frère, quand même !

Dire que je pensais que c'était Gryffondor qui l'avait rendu maboule, en fait c'est Poudlard ! C'est quoi cette école de sorcellerie qui déglingue la santé mentale de mes amis ?

-Mais t'es chiant à la fin !, je lance finalement, en accord avec mes pensées.

Il ouvre grands les yeux et me fixe bêtement, la bouche ouverte.

-T'as du poulet coincé entre les dents, commente un mec en face de nous.

C'est Rabastan Lestrange, je crois.

Il est chou.

Enfin, dans la mesure où il ressemble à un chien noyé, évidement.

Moi, il n'y a que Regulus dans mon cœur. Les autres je m'en fiche, même s'ils ressemblent à des animaux crevés.

-Qui t'as appris à t'exprimer de la sorte ?, me demande d'ailleurs Regulus, le choc passé.

Non mais écoutez-le parler deux minutes ! C'est terrible cette façon de dire les choses aussi pompeusement ! On dirait son arrière-grand-oncle Herbert Burke. Il parle exactement comme lui !

Bon, il est mort depuis au moins vingt ans, mais c'est un détail.

-Les voisins Moldus, je lui confie avec un petit sourire. Je les entends parler quand je laisse ma fenêtre ouverte.

Il me lance un regard horrifié et reporte toute son attention sur son poulet. L'inconnu de tout à l'heure se penche vers lui pour lui parler et Reg hoche la tête.

Bon.

Du coup, je me tourne vers Lestrange. Lui aussi, il mange du poulet.

Je lui fais un grand sourire.

-Ça va ?

Il me fait un regard méfiant.

-Tu veux quoi ?, il grogne.

Bon².

Cette fois-ci, je regarde Severus Rogue, assit à côté de Lestrange.

Ses cheveux sont crades et il mange des haricots verts.

Non, mais y'a aucun rapport. C'était juste pour faire une phrase un peu plus longue.

Toujours est-il qu'après avoir remarqué que je l'observe, il commence à loucher sur moi. Pas dans le sens « je te mate », non, il louche vraiment. Et c'est flippant. Presque autant que les têtes d'elfes qui pendouilles le long des escaliers de Walburga Black.

-Qu'est-ce que tu veux ?, il dit d'une voix sifflante en fronçant les sourcils.

Vraiment flippant.

Mais il a l'air adorable, sinon, hein.

Après tout, il ne faut jamais se fier à sa première impression ! Peut-être que sa mocheté cache quelqu'un de génial et de généreux.

Bon, après, si à onze ans il ressemble déjà à ça, c'est vrai qu'il est pas gâté par Merlin. Mais peut-être que le truc que certains appellent « puberté » va faire des miracles, on sait pas. Enfin, moi, j'espère pour lui.

De toute façon, il faut pas juger les autres par rapport à leur physique !

-Parler, je lui dis avec un sourire.

J'ai l'impression de me répéter à la fin !

-Parle avec ton filet de saumon, qu'il me répond.

Je regarde ledit filet de poisson dans mon assiette avant de regarder de nouveau Rogue. Il regarde ses haricots. Lestrange regarde son poulet et Reg son voisin.

Bon.

OK.

Ça va être marrant, sept ans avec des mecs aussi expressifs qu'un menhir.


Slughorn m'aime beaucoup. Il m'a déjà proposé de me joindre à son Club lorsque je serai un peu plus âgée. Je suppose qu'il veut me préserver pour l'instant. Enfin, je pense. Je me demande quand même il se passe quoi dans son Club, pour qu'il y est un certain âge qui soit tout de même requit.

-Oh non, gémit une voix à côté de moi.

Je lance un regard interrogateur à ma voisine avant de fixer la potion.

Elle est bleue.

Un bleu banal en plus.

Bleu ciel.

La potion, bien entendu, pas ma voisine.

-Elle est bleue, je réponds donc en hochant la tête.

Ma voisine fracasse alors sa louche en bois sur mon épaule.

-Mais t'es malade !, je braille en prenant mon membre avec ma seule main valide.

Quand j'y pense, c'est idiot cette manie de prendre avec ses mains la partie de son corps qui a mal.

Parce que, fun fact : ça enlève pas du tout la douleur.

Ça fait rien du tout, en fait.

Ça donne juste l'air idiot.

Mais je le fais quand même, pour suivre la mode.

...

Quoi ? Ma charmante camarade ? Faut vraiment en parler ?

Bon, OK.

Elle s'appelle Cassandra. Cassandra Wilkes. Pour vous éviter une perte de temps inutile, c'est pas la peine de la chercher dans le registre des Sang-Pur. Parce qu'elle n'y est pas. Tout simplement.

Et moi non plus, j'y suis pas d'ailleurs. Mais moi, j'y suis pas parce que je suis sur le registre des Sang-Pur espagnol. Et pour les atrophiés du bulbe un peu lent à la réflexion : je suis sur le registre espagnol parce que je suis espagnole.

Voilà.

C'est tout.

Sinon.

Cassandra. C'est la sœur jumelle d'Andrew, le mec qui parlait à Reg le jour de la Répartition. Andrew Wilkes. Reg est devenu ami avec lui alors je suis devenue amie avec sa sœur. Comme ça, ça nous fait des points communs et ça nous rapproche.

Elle est née le 3 décembre.

Elle aime pas les pommes de terre.

Elle fait une fixette sur les ongles de mains des autres.

Voilà, c'est tout.

C'est Cassandra.

-Désolée, elle me lance en ayant pas l'air désolée du tout. Y'avait une mouche sur ton bras.

Flottement.

Elle a horreur des mouches, aussi.

-Mais elle est partie avant que je te frappe !, elle ajoute précipitamment en me voyant retirer lentement ma main de mon épaule.

-Parce que tu m'as frappé pour rien ?, je grimace.

Mais elle répond pas et se concentre sur la potion d'Amnésie qui mijote doucement.

Pourquoi elle fait pas un club avec Reg, hein ? Le Club des Je-M'en-Titille-L'ouverture-Anale-De-Ce-Que-Tu-Dis-Donc-Je-Te-Réponds-Pas, ça en jette, non ?

-Tu veux de l'aide ?, je propose alors avec altruisme.

Et pour qu'elle réponde, aussi. Les monologues, c'est marrant en théorie. En pratique, au bout d'un moment, ça donne des envies pas vraiment très saines. Comme crever un œil à quelqu'un, par exemple.

Enfin, de l'aide pour la potion, pas pour le Club.

-Oui.

Super !

-Je fais quoi ?, je demande avec empressement.

Pour une fois qu'on accepte mes humbles services !

-Rien, elle me répond d'une voix plate. On doit laisser la potion bouillonner pendant 51 minutes.

Ah.

-Et là, ça fait combien de temps qu'elle bouillonne, la potion ?

Pas que je ne suive pas le cours, non, mais j'essaie de trouver un moyen de me réconcilier avec Reg. Dans la mesure où il y a besoin de réconciliations, évidement. Parce que depuis quelques semaines, il devient aussi chiant que Sirius, et c'est pas un compliment. Moi, j'ai signé nul part pour entretenir des relations avec des mecs destinés à devenir aussi tordus que leur vieille.

-Sept minutes, me répond Cassandra en regardant sa montre.

Ça me laisse 44 minutes pour peaufiner un plan digne de ce nom.

C'est largement suffisant, non ?