Me revoilà, après un certain temps ma foi, avec une nouvelle histoire qui j'espère vous plaira un tant soit peu. Prenez bien note que j'ai lu le sixième tome de Harry Potter. Cette histoire contiendra donc quelques SPOILERS sans pour autant être très spécifiques ou très visibles. Si vous préférez revenir lire après le premier octobre, soyez en bien aise. Sachez que ces SPOILERS ne sont pas à la base de mon histoire, ils sont simplement incorporés dans la trame, sans plus.

Titre : Aller-retour

Rating : R ou M (pour des scènes à venir… Mais l'histoire en tant que telle restera majoritairement en PG-13 ou T, je tenterai d'indiquer les chapitres ou les scènes plus osées pour éviter de heurter les âmes plus sensibles. )

Genre : Fort probablement un Yuri (Femslash, histoire d'amour entre deux femmes… Ne venez pas dire que je ne vous ai pas averti ! lol) La raison du fort probablement ? C'est que la conclusion de cette histoire n'est toujours pas très claire dans ma tête ! lol

Pairing : Toujours pas déterminé mais il mettra en scène Hermione à coup sûr.

Disclamer : Évidement, je ne suis pas JKR ! Donc rien à moi, tout à elle... Je ne fais que lui emprunter ses persos, l'espace d'un moment pour leur mener la vie dure... Désolée JKR !

N/A : Encore une fois, possibilité de SPOILERS sans que cette histoire soit une suite du sixième tome ! Comme toujours, vos commentaires, positifs ou négatifs (en autant qu'ils soient constructifs) sont les bienvenus. Si vous êtes toujours là… j'imagine qu'il ne me reste plus qu'à vous souhaiter une bonne lecture !


Chapitre un : S'éveiller en plein cauchemar !


« Nous sommes réunis aujourd'hui pour célébrer la mémoire d'un être cher. Hermione Jane Granger n'est plus, du moins, pas comme nous l'avons jadis connus. Profitons de cette occasion pour se remémorer les bons moments passés en sa compagnie. »

La voix du célébrant était froide, impersonnelle, comme s'il n'avait pas, lui-même, souffert de la disparition de la jeune femme. Dans la foule, immense, réunie pour rendre un dernier hommage à la sorcière disparue, plusieurs serraient les dents face à ce manque flagrant d'implication, d'émotions…

Hermione Granger n'était plus. Un des personnages importants de la dernière guerre avait disparu, non pas sous la baguette d'un ennemi mais dans des conditions encore mystérieuses, et ce même pour des sorciers.

Après la guerre, Hermione s'était vu offrir un poste au Département des Mystères, un travail fait sur mesure pour elle ! Des défis continuels, un emploi satisfaisant, enrichissant et aucunement routinier… Que pouvait-elle demander de plus ? Elle y avait travaillé, plutôt, œuvré pendant cinq ans, repoussant toujours un peu plus loin les connaissances sorcières, découvrant et s'émerveillant devant tant de nouvelles choses. Elle y était comme un poisson dans l'eau, et sa réputation ne cessait de grandir.

Aussi, lorsque ce cas épineux survint à Poudlard, elle fut envoyée immédiatement. Personne ne doutait de ses chances de réussite, Hermione Granger réussissait tout ce qu'elle entreprenait.

Pendant la guerre, Poudlard avait été durement touchée, une bonne partie de l'école fut détruite pendant les combats. Reconstruire cette école ne fut pas une mince tâche et des dizaines de sorciers mirent des années à accomplir le tout. Après tout, Poudlard était continuellement en mouvement depuis sa fondation… C'était plus de 1000 ans de travaux qu'ils devaient tenter de recréer.

Quelque part, au milieu de débris, d'un coin reculé de ce qui avait été l'aile la plus ancienne du château, des ouvriers avaient ressenti une puissance telle qu'ils avaient été légèrement effrayés. Les autorités avaient été convoquées et finalement, Hermione fut envoyée pour enquêter. Ses rapports préliminaires parlaient d'une source de magie pure, difficile à localiser avec précision ou à décrypter avec certitude. Elle avait émis l'hypothèse qu'il s'agisse de l'entrée de la crypte contenant les corps des fondateurs de Poudlard, qui n'avait jamais été retrouvée, ou encore une panoplie d'autres idées, de mythes et légendes.

Elle bûcha des jours et des jours, interdisant l'accès à ce lieu à toute autre personne qu'elle-même. Elle s'investit tellement dans sa tâche qu'elle en oublia tout le reste. Puis, un jour, quelqu'un s'inquiéta de ne pas l'avoir vu remonter. Une journée passa, puis une autre et enfin une autre où Minerva McGonnagall elle-même descendit dans ce lieu mystérieux, à la recherche de la jeune femme, que nul ne revit.

Les meilleurs sorciers, spécialistes du monde entier, furent appelés sur les lieux. Personne ne réussit à, ne serait-ce, retrouver la moindre trace de la jeune femme. Le mystère de la source de magie n'était pas plus résolu et s'ajoutait à cela, la disparition d'une sorcière douée et héroïne de la dernière guerre.


Lorsque le bout de sa baguette toucha cette substance jaunâtre, d'aspect huileuse, Hermione comprit de suite qu'il se passait quelque chose de majeur. Quelque chose qui n'offrait plus de retour en arrière. Elle n'eut pas même le temps de crier, ni même d'avoir peur, elle était déjà aspirée vers l'avant. Elle n'avait plus conscience de son corps, de ce qui l'entourait… Tout ce que son esprit réussissait encore à analyser, était cette sensation de chute vertigineuse qu'elle ressentait. Combien de temps cela dura-t-il ? Elle n'aurait su le dire, une seconde, une heure, un mois… Allez savoir !

Puis, ce fut comme si chaque particule de son corps cherchait à se remettre en place, s'amalgamant pour refaire l'être qu'elle était, la reconstituant. Elle sentit à nouveau la dureté du sol sous ses pieds, puis l'air l'entourant revint, son esprit refit connaissance avec son environnement. La nausée s'empara aussitôt d'elle l'obligeant à s'accroupir, à accélérer sa respiration. Son cœur battait la chamade, ses tempes menaçaient de s'ouvrir suite à la pression qui y avait élue domicile. Le tournis s'empara d'elle, elle eut l'impression de se retrouver dans un mauvais film moldu, dans ces scènes où la caméra tourne et tourne encore sur elle-même.

Elle perdit finalement son combat et son estomac se vida de tout son contenu, là, devant elle. Elle n'avait ni la force, ni la volonté de bouger. Sa tête la faisait souffrir, son cœur ne semblait pas vouloir se remettre à battre normalement. Des tremblements violents s'étaient emparés de son corps, menaçant de la faire s'étaler sur le sol. Courageusement, à quatre pattes, la jeune femme tenta d'ouvrir lentement les yeux. Tout autour d'elle tournait, la rendant d'autant plus inconfortable, et lui donnant d'avantage la nausée.

Après un effort surhumain, elle réussit à s'allonger sur la terre meuble, à quelques pas de l'endroit où elle avait été malade. Sa baguette à la main, elle perdit connaissance. Elle ne vit donc pas, cette substance huileuse et jaunâtre, près d'elle, disparaître lentement, jusqu'à finalement, ne laisser aucune trace.


Combien de temps avait-elle été inconsciente ? Où se trouvait-elle ? Pourquoi elle avait l'impression que le pire était encore à venir ?

Après plusieurs profondes et lentes respirations, Hermione Granger tenta de laisser l'inquiétude et la panique, loin d'elle. Ce n'était pas le moment de laisser ses peurs l'emporter sur sa logique. La logique, cela avait toujours été son arme la plus fiable, ce pilier stable et puissant sur lequel elle pouvait toujours compter, peu importe la situation. Alors pourquoi cette fois serait différente ?

Puissant dans ses minces ressources d'énergies physiques qui lui restaient, elle se mit sur ses deux pieds et tenta d'explorer plus en profondeur, l'endroit où elle se trouvait. Vacillant, se supportant sur les murs de pierres, elle fit le tour de cette place sombre et humide, sa baguette allumée devant elle. Graduellement, à mesure que ses pas la menaient plus vers l'avant, sa mémoire lui revint. Elle se souvint de ses recherches, de cette source magique puissante et inconnue… Qu'elle ne ressentait plus soudainement… où du moins, beaucoup moins fortement. Elle détectait un effluve magique, quelque chose de toujours prépondérant mais beaucoup moins que dans ses souvenirs.

L'endroit où elle se trouvait à ce moment, ne présentait aucune menace immédiate, elle aurait dû s'en réjouir, mais quelque part au fond d'elle, elle savait que ce n'était pas normal, que quelque chose se préparait. Ce qu'elle souhaitait, c'était d'être suffisamment remise de ce qui venait de lui arriver, pour pouvoir affronter ce qui, elle le sentait, se profilait. Elle en doutait sincèrement, jamais elle n'avait été aussi épuisée, magiquement et physiquement. Pas même son pire combat contre Voldemort et ses mangemorts, ne l'avait laissé aussi fatiguée, exténuée, comme brisée de l'intérieur.

Elle avança, jusqu'à ce que ses jambes ne la supportent plus. Elle s'écroula, le long d'un mur, le dos appuyé sur la pierre dure. À bout de tout, elle sombra à nouveau, son esprit se déconnectant d'avec la réalité.


« Monsieur le directeur Dumbledore, Monsieur… j'ai été délégué par mes confrères et consoeurs comme porte-parole… »

« Je vous écoute Bigdy. Prenez donc la peine de prendre un siège… »

L'elfe de maison se saisit de ses deux imposantes et tombantes oreilles et les rabattit devant ses yeux. Un malaise incommensurable venait de l'envahir. Visiblement, les elfes de maison n'étaient pas prêts à s'émanciper, pensa Dumbledore avec un sourire triste.

« Non… Non… Monsieur, Bigdy ne peut pas s'asseoir dans le bureau de monsieur le directeur de Poudlard… Non, non, ce n'est pas bien… »

« Bien, bien… Alors Bigdy… Que ce passe-t-il ? Pourquoi êtes-vous si mal à l'aise… »

« Nous, les elfes de maison, serviteurs de la noble et prestigieuse école de Poudlard… Nous avons ressenti quelque chose… Quelque chose d'inhabituel… »

« Pourriez-vous élaborer, je vous prie » Demanda Dumbledore qui était soudainement intrigué et alarmé à la fois. Il n'était pas dans les habitudes des elfes de maison de se mêler de ce qui se passait à l'intérieur des murs, autres que leurs besognes. Il fallait donc que cela soit quelque chose d'une importance quelconque pour qu'un représentant de ces êtres magiques demande audience auprès du directeur de l'établissement.

« Depuis quelques heures, nous ressentons… Des choses peu normales monsieur Dumbledore monsieur… C'est dans l'air, dans les murs, partout… »

Dumbledore dévisagea l'elfe devant lui, évidement, il ne doutait aucunement des propos de Bigdy, il savait que les représentants de cette communauté, possédaient des pouvoirs magiques élevés… Étaient-ils à même de ressentir une anomalie sorcière, une discordance dans le flux magique ? Visiblement, pensa le directeur en lissant lentement sa barbe grisonnante.

Perdu dans ses pensées, il ne remarqua pas le malaise de plus en plus palpable de l'elfe qui se tenait toujours devant lui, la tête basse, jouant sans cesse avec ses oreilles. Lorsque l'on frappa à la porte de son bureau, Dumbledore revint dans la réalité et remercia l'elfe qui disparu avant que l'autre invité du directeur n'entre.

Appollyon Pringle, concierge de Poudlard depuis des années, entra suite à l'invitation de Dumbledore. L'homme, grand et maigre, tenait dans ses mains, diverses liasses de parchemins. Il les feuilletait, l'air perdu, ne semblant pas en comprendre la signification.

« Comment je peux vous être utile Appolyon ? » Débuta Dumbledore en l'invitant d'un geste de la main à prendre place dans le fauteuil qu'avait évité l'elfe Bigdy quelques instants auparavant.

Le concierge refusa l'offre et resta debout, toujours le nez plongé dans ces parchemins.

« Monsieur le directeur… Je ne sais pas trop ce qui se passe, mais des choses étranges sont survenues aujourd'hui dans l'enceinte… »

« N'en arrive-t-il pas à tous les jours ? » Demanda malicieusement le directeur en pigeant un bonbon au citron dans son tiroir à gâteries.

« Certes… mais de cette ampleur, jamais… » Enchaîna Pringle. « Les tableaux des couloirs inférieurs ont tous quitté leur cadre pour se réfugier dans ceux des portraits résidant sur les étages supérieures. J'ai vu trois armures tenter d'emprunter les marches des cachots, elles semblaient vouloir s'enfuir loin de leur point de résidence habituel. Des élèves ont signalé des tremblements périodiques du sol près des donjons. Le professeur Slughorn a déclaré avoir été éveillé par le bruit des chaudrons s'entrechoquant violement ce matin… »

Le concierge continua d'énumérer les événements inhabituels, feuilletant ses parchemins pour s'assurer qu'il n'oubliait rien.

« Avez-vous interrogé les portraits réfugiés ? » Demanda Dumbledore qui commençait sérieusement à être de plus en plus inquiet.

« Bien sûr ! » S'offusqua Pringle. Puis voyant le sourire d'excuse du directeur, il continua sur une voix moins emportée : « Ils déclarent avoir ressenti un flux magique important et ne désiraient pas rester dans les bas niveaux, trop anxieux de ce que cela pouvait signifier… »

Dumbledore hocha simplement la tête, songeur… Il avait été témoin lui aussi de certaines choses peu caractéristiques… Il ne s'en était pas trop fait, après tout, il était dans une école d'apprentis sorciers non ? Cependant, les derniers rapports étaient alarmants. Même Fumseck, son phénix, semblait mal à l'aise sur son perchoir. Il y avait définitivement quelque chose qui se tramait dans l'enceinte de Poudlard.


Lorsqu'elle trouva le courage d'ouvrir à nouveau les yeux, elle fut accueillie par cette même image de désolation que lorsqu'elle avait perdu conscience, une minute, une heure, un jour plus tôt. Elle aurait juré que sa gorge avait reçu un traitement au papier émeri pendant sa perte de connaissance… Elle aurait donné son royaume pour quelques gouttes d'eau… Elle avait toujours sa baguette mais n'avait plus la force de faire de la magie…

Cela ne pris que quelques minutes, avant qu'elle ne replonge… L'obscurité s'emparant à nouveau de son être, son esprit…


Dumbledore n'assista pas au repas ce soir-là, il visita plutôt les tréfonds du collège, lieux qu'il avait rarement visité auparavant. Il n'y avait rien, si ce n'est poussière et humidité. Il s'agissait des anciennes, anciennes, très anciennes fondations de Poudlard. Plusieurs avaient émis des théories tant qu'à ce qui se trouvaient dans ces lieux, personne n'avait jamais rien trouvé par contre.

Se concentrant, puissant au fond de lui-même, Dumbledore suivit un chemin improvisé, se fiant à son instinct et au flux magique qu'il ressentait, qui courrait dans les veines de l'établissement. La main contre la pierre, les yeux fermés, il avançait lentement, tentant d'analyser ce qu'il ressentait, sans trop comprendre. Il s'agissait d'une magie puissante, bien plus puissante qu'il ne le serait jamais…

Derrière lui, Nick-Quaisi-Sans-Tête, flottait en silence, il avait été recruté par Dumbledore comme messager et il serait utile finalement. Dumbledore ouvrit les yeux et scruta l'obscurité devant lui. Le filet de lumière qu'offrait sa baguette à ce moment n'était pas suffisant pour éclairer ce qui se trouvait droit devant.

« Sir Porpington… Pourriez-vous, je vous prie, aller chercher le professeur Slughorn et l'accompagner jusqu'ici ? »

Le spectre acquiesça de la tête, ce qui fit un effet peu attrayant, en considérant le fait que sa tête n'était retenue au reste de son corps que par un mince filet de chair, puis il disparut, comme le font si bien les fantômes. Slughorn mit quelques temps à descendre et à rejoindre le directeur, après tout, ce dernier ce trouvait dans les entrailles même de l'école.

« Albus ? »

« Horace… Je crois que nous avons une situation plus qu'inhabituelle. »

« Qu'en est-il ? » Demanda Horace Slughorn curieux et inquiet à la fois.

Les deux hommes échangèrent sur les récents événements au château tout en continuant à avancer à l'aveuglette. Au bout de longues minutes de marche pénible dues à l'état des lieux, ils atteignirent finalement un endroit protégé par un puissant et impressionnant champ de force magique.

« Qu'est-ce que… » Commença Slughorn, les yeux ronds, effrayé par la puissance qu'il ressentait soudainement.

« Là ! » S'écria en même temps Dumbledore en pointant le corps inerte de ce qui semblait être une jeune femme.

Les deux hommes tentèrent immédiatement de traverser le champ de puissance, ce flux magique mais se heurtèrent à sa force surprenante. Pendant de longues minutes, ils tentèrent tout ce à quoi ils pouvaient penser pour venir en aide à cette personne qui n'aurait pas dû se trouver là.


Elle les entendait. Qui ? Elle n'en savait rien, mais elle les entendait. Elle ne pouvait les voir, ni les distinguer mais leur voix lui parvenait. À moins qu'elle ne se soit mise à halluciner. C'était possible après tout. Et pourtant, sa petite voix intérieure lui criait d'avancer, de rejoindre ces voix… Qu'elles étaient sa seule chance de survie.

Bien qu'exténuée, elle se força, à grand prix, à ramper vers la source de ses voix. Lentement, très lentement, chacun de ses gestes lui étaient pénibles et déclenchaient une grande douleur en elle. Toujours, sa petite voix, son instinct, l'encourageait à persévérer, lui assurant doucement, que bientôt tout serait terminé, que tout rentrerait dans l'ordre, que tout irait pour le mieux.

S'agrippant avec la force du désespoir, elle laissa son corps glisser douloureusement sur la terre meuble, plantant ses doigts dans le sol, cherchant à s'ancrer de son mieux dans la réalité. Il ne fallait pas qu'elle sombre encore, elle ne devait pas de nouveau perdre conscience. Il en allait de sa survie. Elle était une battante, une Gryffondor, elle devait se montrer digne.


Ils l'observèrent s'agripper au sol comme si elle s'agrippait à la vie elle-même. Ils l'encouragèrent, tentant de la guider de leur voix. Lentement, avec moult difficultés, elle réussis à s'approcher du mur magique qui les séparait. Encore un mouvement, encore un effort et elle traverserait ce champ magique… Du moins, ils l'espéraient.

Épuisée, sans plus aucune force, la jeune femme passa un bras à travers le flux, qui retomba, comme sans vie, durement sur le sol. Aussitôt, Dumbledore se saisit de la main et tira de toutes ses forces, tentant de tirer la jeune femme du flux. Slughorn se joignit à lui sans un mot et ensemble ils tombèrent à la renverse lorsque finalement le corps désarticulé et inerte de la jeune femme traversa la barrière de puissance magique.

Albus Dumbledore fut le premier à se remettre sur pied et courra s'assurer que cette jeune inconnue était toujours vivante. Lorsque ses doigts sentirent un pouls, faible mais présent, il soupira de soulagement. Déjà Slughorn avait matérialisé un brancard et ensemble ils portèrent ce corps inanimé vers la surface, vers les niveaux supérieurs.


« Qui est-elle ? » Demanda Victorine Bonsoin, vieille, très vieille sorcière, oeuvrant à titre d'infirmière depuis des décennies au château.

« Nous n'en savons rien. » Admit Dumbledore. « Nous l'avons trouvé dans une mauvaise posture dans les sous-sols de l'établissement. » Il ne désirait pas trop en dévoiler pour l'instant, incertain lui-même de ce à quoi ils avaient à faire. « Pouvez-vous la soigner et me contacter au moment même où elle reprend conscience ? »

« Bien sûr… » Déclara de sa voix toujours douce et bienveillante l'infirmière, qui déjà replaçait quelques mèches derrière l'oreille de cette inconnue d'un geste tendre et maternel.

Le directeur remonta à son bureau, accompagné du maître des potions et de la nouvelle enseignante de Métamorphose, Minerva McGonnagall. Cette dernière avait accepté avec joie, de se joindre au corps enseignant de l'établissement sous l'invitation personnelle de Dumbledore, son ancien professeur et mentor. La jeune femme de trente ans, possédait un grand nombre de connaissances et Albus avait foi en elle, sans doute leur serait-elle d'une quelconque aide dans ce qui les tourmentait à ce moment.

Une fois installés dans le bureau de Dumbledore, ils discutèrent ensemble de l'événement. Minerva proposa de retourner sur les lieux, tenter d'en apprendre un peu plus sur cette source magique inconnue mais le directeur l'en dissuada.

« Je mettrais ma main à couper qu'elle n'y sera plus et que même l'aménagement des lieux aura changé. Déjà en quittant, on pouvait sentir le flux diminuer… et en remontant, quelques portraits courageux, réintégraient leur cadre. »

« Vous croyez qu'il s'agit de l'énergie de Poudlard… De ce flux magique à l'origine de la fondation du collège sur ces lieux par les premiers fondateurs ? » Demanda Slughorn en jouant avec sa moustache.

« C'est possible, tout est possible en sorcellerie ! » Répondit Dumbledore avec un petit sourire moqueur.

« Qui peut être cette jeune femme ? Elle n'est visiblement pas une élève… Ni un parent d'élève, elle est trop jeune… » Énuméra, l'air absent le maître des potions, n'ayant pas relevé le commentaire de son ami et supérieur.

« Elle ne m'est pas familière… Pourtant, je n'oublie jamais un visage… » Ajouta Dumbledore qui était devenu tout aussi songeur que son collègue.

« Nous n'avons plus qu'à attendre qu'elle s'éveille et espérer qu'elle aura gardé quelques souvenirs… » Déclara McGonnagall en espérant vivement que cela soit le cas, dans le cas contraire, cela rendrait la tâche d'autant plus ardue.


Quelle était cette odeur ? Elle la connaissait, elle se rappelait d'avoir déjà été dans un endroit semblable. Des effluves de ce qu'elle croyait se souvenir comme étant du… Sodium… ? Oui une solution saline quelconque… Un hôpital ?

Soulevant lentement et péniblement une paupière, elle tenta de prendre le pouls de l'endroit où elle se trouvait maintenant. Elle n'était plus sur le sol froid et humide où elle s'était réveillée à quelques reprises auparavant. C'était beaucoup plus confortable, douillet même, chaud et presque réconfortant. Un matelas, sans doute, lui souffla son esprit.

La lumière l'aveugla aussitôt. C'est alors qu'elle prit conscience de la fanfare militaire qui pratiquait sous ses temples ! Par Merlin… Pourquoi avoir choisi sa tête à elle ? Elle ne put retenir le gémissement qui suivit, ce qui alerta quiconque était dans la pièce avec elle. Elle sentit, plus qu'elle ne vit, cette personne s'approcher d'elle. Une main froide se posa sur son front, la faisant sursauter quelque peu.

« Du calme mon enfant… » Prononça une voix bienveillante et rassurante. « N'essayez pas de trop en faire, vous êtes exténuée et ça prendra du temps avant que vous ne retrouviez toutes vos facultés. »

Hermione tenta d'ouvrir la bouche pour répondre à cette voix inconnue mais qui lui inspirait confiance. Trop pâteuse, la gorge toujours aussi sèche, elle ne parvint à formuler ne serait-ce qu'un bruit. La dame la comprit tout de même et lui offrit délivrance, faisant couler doucement et lentement quelques gouttes d'eau dans la bouche de la jeune femme qui remercia le ciel de cette joie pure !

« Vous êtes à Poudlard mon enfant, je me nomme Victorine Bonsoin et je prendrai soin de vous si vous le permettez. »

Boinsoin ? Hermione se souvenait très bien de Poudlard… Mais pas d'une madame Bonsoin… Qu'était-il advenu de madame Pomfresh ? Et pourquoi personne n'intimait à cette fanfare de cesser ses activités ? De nouveau, comme si elle avait la faculté de lire les pensées de la jeune femme, madame Bonsoin glissa, ce qu'elle déduit être une cuiller, dans la bouche d'Hermione. Une potion, elle venait de lui administrer une potion quelconque pour sûr… Le goût était inconnu à la jeune femme mais l'effet fut immédiat. Les tapageurs du tambour avaient disparus… Hermione ajouta cette femme sur sa liste de personne respectée et admirée du coup !

« Reposez-vous encore un peu mon enfant… Le directeur voudra s'entretenir avec vous sous peu… »

Le directeur ? Soudainement Hermione s'énerva. Ça n'allait pas… Ça n'allait pas du tout. Il y avait une directrice à Poudlard, Minerva McGonnagall, son mentor et amie… Qu'était-il advenu de McGonnagall ? Par Merlin et tous les mages… Que s'était-il passé ?


« Elle est secouée et épuisée. Je n'ai jamais vu quelqu'un se vider de sa magie ainsi. » Décréta Victorine Bonsoin en faisant un résumé au directeur et aux deux enseignants appelés suite au réveil de la jeune femme.

« A-t-elle prononcé quoi que ce soit ? » Demanda Minerva soucieuse de l'état de la jeune patiente à l'autre bout de l'infirmerie, derrière ses rideaux d'un blanc maculé.

« Non… Mais je lui ai administré une potion qui devrait l'aider à retrouver assez de force pour discuter un peu avec vous… Mais je vous préviens tous les trois… Pas plus que cinq minutes et rien d'énervant et interdiction de pousser cette pauvre enfant ! » Les mit en garde l'infirmière d'un air qui ne laissait aucune place à la discussion.

Telle une procession, Dumbledore ouvrit la courte marche qui les mena au lit de la jeune patiente. Doucement, presque avec cérémonie, il tira le rideau donnant un peu d'intimité à la jeune inconnue.

Hermione ouvrit lentement les yeux pour observer la personne s'ayant approchée. Aussitôt, elle referma les yeux, certaine d'avoir une hallucination. Hochant lentement la tête, elle s'offrit un petit sourire en se châtiant mentalement d'une telle étourderie. Albus Dumbledore était mort depuis des années maintenant, cela ne pouvait être lui qui venait d'approcher son lit. Des années de moins en plus ! Nah, impossible. Elle rouvrit les yeux à nouveau, certaine qu'elle trouverait à la place le visage soucieux de Pomfresh ou encore celui bienveillant de McGonnagall, venue à ses nouvelles.

Un gémissement pathétique s'échappa de ses lèvres lorsqu'elle replongea son regard dans celui bleu de l'ancien directeur de Poudlard, qui semblait bien en forme pour un mort. Puis tout en elle s'énerva, son cœur se mit à battre la chamaille, son esprit criait, son ventre s'était contracté, sa gorge enserrée… Derrière la version plus jeune de Dumbledore, se tenait celle, également rajeunie, de Slughorn et … McGonnagall !

Dans quel cauchemar s'était-elle réveillée ?


Alors, ça mérite une review ? lol Merci de m'avoir lu...