Je flottais littéralement dans un nuage de coton. Je peinais à sentir mon corps et mon esprit me semblait retenu dans une brume profonde. Au fil des minutes, des heures peut-être, j'essayais de forcer les barrages qui me séparaient de la conscience. Tout d'abord il y eu le retour de la conscience de mon corps. Ca avait commencé par une légère gène au niveau de mes côtes, progressivement la gêne s'était muée en douleur lanscinante. Je souffrais. Mais pas de ces douleurs qui vont font hurler, non ce n'était pas cela. Plutôt un lent et pesant écrasement continu qui lascerait le haut de mon corps. Puis vint peu à peu le souvenir, je me rappelais avoir été sur une avenue d'une ville qui me semblait inconnue. Un étrange sentiment de traque aussi. Et toutes ces lumières, fausses, artificielles qui m'aveuglait et m'empêchaient de me frayer un chemin vers une sortie que je n'arrivait pas à identifier. Subrepticement une échappatoire s'était présenté à moi, sans réfléchir j'avais couru. Bousculade, bruit stridant, voiture, cris, moi.

Bizarre. Je nageais dans le marasme de mes pensées quand...

« Les constantes sont bonnes, elle ne devrait plus tarder à émerger »

Ainsi je dormais...Hum...Les constantes? Cela me rappelait étrangement les paroles que j'avais pu entendre à la télé lors d'une série télévisé je crois. Le médecin d'une quarantaine d'année se mouvait à l'aide d'une canne. Drôle de réminiscence, je distinguais les contours mais quelque chose m'empêchait de nommer clairement ce contexte.

Puis quelque chose se produisit, simultanément alors que je tentais de mettre un nom sur cette série, et de me rappeler ce qu'il s'y passait, je sentis une drôle de gène dans ma gorge. Comme si quelqu'un ou quelque chose plutôt l'occupait insidieusement. La sensation était étrange, oppressante, douloureuse. Alors j'ouvris les yeux. La première chose que je vis fut une dame penchée sur moi, elle parlait. Tout en essayant de maitriser l'étouffement qui gagnait ma poitrine je réussi à distinguer quelques bribes de paroles « Hôpital, calmez vous, je vais enlever le tube »

Enlever le tube??c'est donc bien un tube qui siège dans ma gorge, Oh mon dieu je vais mourir étouffé, aidez moi...Pas le temps de m'affoler plus longtemps, en l'espace d'un instant, mes poumons furent remplis d'airs et ma gorge libérée du fardeau qui m'oppressait. Puis la dame repris sa logorrhée:

« Je m'appelle Marie, je suis médecin. Vous êtes à l'hôpital. Vous avez eu un accident, vous avez été percuté par une voiture. Vous avez quelques côtes cassées et une sérieuse commotion cérébrale. Mais ne vous inquiétez pas vous êtes tirée d'affaire. Vous allez surement ressentir une douleur dans le haut de votre corps. Vous m'entendez?»

Signe de tête affirmatif de ma part.

« Bien maintenant je vais vous demander de me dire votre nom et votre age »

Je commençais par déglutir, était-elle sure que j'en étais capable? C'est vrai le feu laissé dans ma gorge par l'arrachement du tuyau ...

« Accrochez vous, vous allez y arriver »

-J...je m'ap...pelle Vvv...Vicky Jones. J'ai 22 ans.

-Excellent Victoria. Vous semblait bien récupérer du choc, vous êtes resté dans le coma environ 48h. Votre famille est morte d'inquiétude je ne vais pas les faire attendre plus longtemps, je m'en vais leur téléphoner.

-A...attendez! Leur téléphoner? Ils ne sont pas là?

Non vos parents sont chez eux en France.

Mais, mais où suis-je?

Et bien à la clinique française de LA.

LA? LA comme Los Angeles? Mais mon dieu qu'est-ce que je fais ici?

Vous souffrez d'une commotion Vicky, il est normal que vous ayez du mal à rassembler toutes les pièces du puzzle, ne vous tracassez pas. Tout va revenir peu à peu. Je vous laisse, un certain jeune homme doit piailler d'impatience derrière la porte » Elle me fit un clin d'oeil dont je ne saisis pas la signification, nota quelque chose sur ce qui devait être mon dossier et tourna les talons.