Auteur ; lapetiteallemande
Source : Harry Potter
Disclamer : les personnages ne sont pas a moi mais à JK Rowling.
Note : Cette histoire est grandement inspiré d'un livre que j'ai remixé à la sauce yaoi et harry potterienne.
Chapitre 1 :
Le taxi ralentit dans la nuit pluvieuse à l'angle de la 26ème rue et de la 11ème avenue devant une galerie d'art éclairée comme une attraction de fête foraine. Le chauffeur, un afro-américain à la voix de basse, était intarissable sur le quartier de Chelsa, ou plutôt sur ce qu'il avait été « à la grande époque de Manhattan ».
- Mon beau frère avait son garage juste là-bas. Et à coté, il y avait une voyante extralucide, et plus loin encore un coiffeur. La Cisaille, qu'on l'appelait, parce qu'avant d'être coiffeur, il avait été jardinier municipal. Mais c'est bien fini tout ça. Les galeries d'art ont tout remplacé. Essayez donc de vous faire couper les cheveux ou de trouver un hamburger digne de ce nom par ici !
- Je n'aime ni les hamburgers ni les coiffeurs, rigola Harry Potter en sortant son porte feuille pour régler le montant de la course.
- Quoi ? Comment est ce qu'on peut ne pas aimer les hamburgers ? s'étonna le chauffeur.
Harry lui tendit deux billets de vingt dollars en lui disant de garder la monnaie.
- Merci bien, Monsieur, dit-il en empochant l'argent.
Au même instant, on cogna nerveusement à la vitre arrière. Harry tourna la tête et aperçut à travers la vitre mouchetée de gouttelettes d'eau une grande brune en tailleur noir qui grimaçait sous un parapluie orange.
- Hermione… Bon, je crois qu'on m'attend, commenta-t-il en haussant les sourcils.
Il ouvrit la portière et fut aussitôt douché par la pluie glacée.
- Mes amitiés à la Cisaille, lança-t-il au chauffeur en descendant. Et n'abusez pas des hamburgers.
Il referma la porte derrière lui, étouffant du même coup le rire asthmatique du conducteur.
- Tu as plus d'une heure de retard, Harry, râla aussitôt Hermione Granger, son agent artistique, en s'accrochant à son parapluie comme à un mât de bateau pris dans la tourmente. Tu exagères, vraiment. Tu sais combien de personnes j'ai invitées ce soir ? Toute la presse new yorkaise est là, bon sang ! Laisse-moi te rappeler que tu n'es pas encore assez célèbre pour te permettre de snober ton monde.
Harry se blottit contre son amie, autant pour couper court à ses récriminations et se faire pardonner que pour se protéger de la pluie.
- Bonsoir, Mione, dit-il d'un air amusé en lui donnant un baiser sur la joue. Mmmm, tu sens merveilleusement bon. Oh, pour toute réclamation, je te conseil d'appeler la direction de American Airlines. Mon avion avait une heure de retard. Je n'y suis pour rien.
Il arrivait de Philadelphie, où il était allé rendre une visite éclair à sa sœur Ginny, hospitalisée pour un coccyx fêlé lors d'une manifestation anti-Bush réprimée par la police.
- Tu aurais pu prévenir, dit Hermione. Tu ne peux pas t'offrir un téléphone portable, et faire enfin parti des connectés, comme tout le monde ?
- Je ne suis pas comme tout le monde, tu le sais bien.
Hermione Granger soupira en secouant la tête avant de demander :
- Comment va ta sœur ?
- Bien. Enfin, elle s'en remettra, dit Harry en enlaçant son amie par la taille. Tu sais comme elle est. Elle fait déjà de sa blessure un titre de gloire.
Il leva les yeux au ciel et vit briller dans la nuit l'enseigne de la Galerie Poudlard, au dessus de laquelle une inscription au néon proclamait : Manhattan is modern again « Manhattan est à nouveau moderne »
- Eh bien, on dirait qu'a défaut de faire parti des connectés je fais parti des modernes de cette ville, commenta-t-il d'un air satisfait.
La galerie Poudlard, une ancienne imprimerie reconvertie en galerie d'art par Hermione Granger, avait été louée pour la soirée et la quinzaine suivante par la Fondation de l'Ordre du Phoenix, liée a l'empire bancaire Gringotts, qui, pour changer son image, s'était lancée dans une action de mécénat artistique. Un double vernissage y avait lieu ce soir, qui présentait les œuvres de Harry en même temps que celles d'un peintre d'origine anglaise nommé Draco Malfoy, que le jeune homme n'avait jamais rencontré.
- Et ton nouveau protégé anglais, comment est-il ? demanda Harry en se dirigeant avec son amie vers l'entrée de la galerie.
- Il est Londonien, précisa Hermione. Et pour répondre à ta question, il est très bel homme.
Harry sourit. Mione savait parfaitement qu'il préférait la gente masculine.
- Je parlais de ses qualités d'artiste, précisa-t-il. C'est bien pour ça que tu l'as choisi, non ?
- Evidemment, tu me connais, se défendit aussitôt la jeune fille brune en écarquillant les yeux d'un air indigné. Qu'est ce que tu insinues ?
- Rien du tout. Je pose la question, c'est tout.
- Eh bien, elle est offensante ta question, lui renvoya Hermione. D'ailleurs, il y a Blaise, tu as l'air de l'oublier.
Blaise, c'était Blaise Zabini, un agent immobilier de Greenwich Village, qui était a la fidélité et à la vie de couple en général ce que l'humour est à la religion : une incompatibilité. Harry s'abstint néanmoins de tout commentaire sur ce point.
- Laisse moi t'arranger un peu, lui dit Hermione en essayant vainement d'arranger sa chevelure noir rebelle a toute coiffure. Il y a une armée de photographes là-dedans. Ils vont te mitrailler à peine entrée.
Elle baissa les yeux et secoua la tête d'un air dépité en notant le jean taille basse délavé, les tennis bleu style sprinter et le blouson en cuir noir ultra souple.
- Tu aurais pu faire un effort vestimentaire. On dirait un ado attardé.
Harry glissa les mains dans la ceinture de son jean et fit mine de le remonter.
- En retard, oui. Attardé, non, se défendit il.
- Très drôle.
Les deux jeunes gens pénétrèrent dans la galerie bondée qui résonnait du brouhaha des conversations et des rires, et où scintillait les coupes de champagne et les flashs des photographes. Mais ce qui frappait surtout le regard en entrant, outre la foule chamarrée et bruyante des amateurs d'art, c'était le partage qui avait été fait de l'espace d'exposition en deux zones distinctes. D'un coté, une zone blanche et lumineuse, dans laquelle étaient accrochées les grandes toiles colorées de Draco Malfoy, une trentaine de vues de New York dans le style « expressionniste » ; de l'autre, un espace obscur au murs couverts de velours noir, semblable à une salle de cinéma, qui présentait un alignement de moniteurs vidéo couleur, une cinquantaine en tout, diffusant en boucle l'œuvre « conceptuelle » de Harry, une série de courts métrages sur le thème des objets du quotidien, d'un étrange voyage à l'intérieur d'un réfrigérateur à l'exploration microscopique de la structure d'une éponge à vaisselle. Le buffet avait été dressé au milieu, afin que les invités se répartissent aussi bien d'un coté que de l'autre.
- Qui va l'emporter ? plaisanta Harry en découvrant les lieux, le jour ou la nuit ?
- Ce n'est pas un concours, dit Hermione. Oui, je sais, c'est un peu extrême comme opposition, mais c'est ce qui est intéressant justement, c'est une expérience… comment dire ?...
- Schizophrène ? risqua Harry.
Hermione secoua la tête d'un air affligé, à la façon d'un proviseur désespérant des blagues de mauvais goût d'un élève multirécidiviste.
Au même instant, un photographe s'approcha et mitrailla littéralement les deux jeune gens. Harry fit mine de tressauter sous les flashs éblouissants et leva les mains en signe de reddition. Le photographe déconcerté baissa son appareil et s'éloigna en secouant la tête.
- Cesse de faire l'imbécile, tu veux bien ? dit Hermione en souriant d'un air crispé à un groupe d'invités qui semblait réclamer leur présence près du buffet.
D'autres flashs crépitèrent autour d'eux tandis qu'ils traversaient la galerie pour rejoindre le groupe.
- Harry, je te présente Severus Snape, l'administrateur de la Fondation de l'Ordre du Phoenix, sans qui cette exposition n'existerait pas, dit Hermione en désignant au jeune homme un homme d'une quarantaine d'année à l'aspect sévère.
- Mais vous, vous existeriez quoi qu'il en soit, monsieur Potter, répliqua-t-il, flatteur, en lui tendant la main. J'admire beaucoup votre travail.
- Moi aussi, je l'admire beaucoup, plaisanta Harry, déclanchant le rire haut perché d'une grande brune desséchée, critique d'art à ses heures, à qui on aurait pu compter les côtes sous sa robe grand soir échancrée comme un string.
Hermione échangea quelques mots polis avec le petit groupe, avant de prétexter un coup de fil urgent à donner.
- Harry, je te laisse bavarder avec monsieur Snape et ces dames, dit elle en plantant là, déloyalement, le jeune homme. Je compte sur toi pour expliquer un peu ton travail, si tant est qu'il y ait besoin d'explications.
- Mais oui, mon cher, intervint une plantureuse sexagénaire aux énormes lunettes d'écaille griffées Gucci. Nous avons hâte de vous entendre parler de vos éponges a vaisselle et de vos cloches à fromage, précisa-t-elle avec un rien d'ironie.
Harry plissa les yeux en fusillant Hermione d'un regard qui semblait dire : tu me paieras ça, oui, tu peux y compter.
La galeriste s'éloigna. Harry s'empara d'une coupe de champagne sur un plateau en priant le ciel de lui donner la force d'affronter cette soirée. La rançon du succès, mon petit, songea-t-il amèrement en se tournant vers Severus Snape, au bras duquel s'accrochait maintenant celle qui semblait être sa femme, un grand saucisson à qui Harry trouvait une ressemblance avec la maléfique Endora, la mère de Samantha, dans Ma sorcière bien aimée.
- Je comparais vos œuvres, tout à l'heure, à celles de Lothar Baumgarten, dit « Endora » Snape.
- Qui ?
- Baumgart… Oh, je vois, très drôle. Très cruel aussi de votre part.
Harry renonça à expliquer qu'il ne voyait réellement pas qui était ce Lothar Baumgarten qui, dans les années soixante dix, expliqua « Endora » avait placé des papillons tropicaux dans son réfrigérateur et coincé une plume rouge entre les lames de son plancher.
Durant quelques minutes, la conversation se poursuivit presque sans lui, ou plutôt sans qu'il parvienne à répondre autre chose que des banalités ou des phrases toutes faites. Il n'écoutait pas vraiment d'autant moins qu'importun derrière lui n'arrêtait pas de le tamponner dans le dos , reculant en même temps qu'il bavardait de son côté avec d'autres invités ; par deux fois déjà il avait failli lui faire renverser sa coupe de champagne. Il s'était bien excusé chaque fois, mais avec si peu de conviction, et d'un air si distrait, qu'il l'avait trouvé encore plus grossier. Et il détestait cette façon de ratisser ces cheveux blonds presque blancs du bout des doigts en les ramenant en arrière. Pathétique, songea-t-il, agacé, en le voyant faire une nouvelle fois du coin de l'œil.
- Vous êtes l'un des fers de lance de notre politique de mécénat, soyez en bien convaincu, monsieur Potter, dit Severus Snape, qui parlait toujours au nom de la Fondation de l'Ordre du Phoenix.
Harry lui sourit avec cet air qu'il savait le mieux adopter : l'air flatté qui était en soi une réponse et permettait de ne rien dire de plus.
Mais, tandis que Snape continuait d'évoquer les grands desseins de la Fondation, il ne put s'empêcher, distrait maintenant, d'essayer de saisir des bribes de conversation derrière lui. Son gêneur aux manières indélicates bavardait avec une femme qui semblait être journaliste, et il se piquait de parler d'art d'une manière aussi désinvolte et péremptoire qu'étaient crispants ses drôles de balancements incessants. Harry l'entendit démolie en trois phrases trente ans d'art contemporain, avant de commenter apparemment, les œuvres exposées.
- Vous avez des yeux d'une couleur extraordinaire, lui dit soudain « Endora » Snape, relayant son mari qui venait de prendre un appel sur son téléphone portable.
- Je vous demande pardon ? fit Harry.
- Vos yeux, on dirait deux émeraudes. Vous portez des lentilles ?
- Non… C'est leur couleur naturelle.
- Quelle chance !
- Oui, n'est ce pas ?
Au même instant, il entendit le rustaud derrière lui demander :
- Comment s'appelle-t-il déjà ? Harry Potter ?
Cette fois, Harry tourna instinctivement la tête, saisit vaguement son profil et le vit a nouveau jouer les jardiniers ratisseurs avec ses cheveux.
- Je porte des lentilles bleues glacées améthyste, continuait « Endora » en papillonnant coquettement des paupières dévoilant ses pupilles d'un bleu délavé. Je crois que je vais y rester fidèle.
- Bleu quoi ? demanda Harry, incapable de détourner son attention de la conversation engagée derrière lui, et dont il semblait maintenant devenir le sujet.
- Bleu glacé améthyste. C'est poétique, non ?
- Oh… oui, très, approuva-t-il distraitement.
Avant de sursauter en entendant celui qu'il avait maintenant baptisé Le Jardinier dire, en parlant manifestement de lui :
- Je ne sais qu'une chose, tout cela sonne tellement creux que j'en ai mal aux tympans !
Et à partir d'un grand rire de gorge, imité par la journaliste qui semblait trouver la remarque très spirituelle.
Comment osait-il parler ainsi de son travail ? C'était cruel et gratuit. Il ne connaissait rien de lui. Avait il seulement pris la peine de regarder ses vidéos ? Pour qui se prenait il, au juste ?
Hermione, revenant près du petit groupe à cet instant, allait involontairement fournir une réponse à sa question.
- Draco ! Je te cherchais partout, lança la galeriste dans leur direction.
Avant d'ajouter d'un air stupéfait, en prenant la mesure de la situation :
- Je n'en reviens pas que vous vous tourniez le dos, tous les deux. Personne ne vous a présentés, ou quoi ?
Dans un sursaut, l'air effaré, Harry fit brusquement volte-face, pour se retrouver nez à nez avec Draco Malfoy, avec qui il partageait les honneurs de cette soirée… à défaut d'avoir celui de le connaître.
- Draco, Harry Potter. Harry, voici Draco, dit fièrement Hermione en exhalant un soupir de satisfaction, ses yeux écarquillés allant de l'un à l'autre presque avec gourmandise.
Le peintre s'excusa auprès de la journaliste avec laquelle il bavardait, ratissa à nouveau ses cheveux et adressa à Harry son plus beau sourire.
-Ravi, dit-il en lui tendant la main cependant qu'un photographe opportuniste immortalisait la rencontre avec un flash aveuglant.
- Je n'en crois rien, dit Harry, les deux mains lovés autour de sa coupe.
- Je vous demande pardon ?
- Je dis : vous êtes tout sauf « ravi » de me connaître. N'ajoutez pas l'hypocrisie à la goujaterie.
- Qu-quoi ?
- Ho-ho, j'ai dû manquer un épisode, constata Hermione d'un air à la fois ébahit et consterné.
- A vrai dire, moi aussi, avoua Malfoy, incrédule.
- Il y a deux minutes, mes oeuvres vous abrutissaient pourtant les tympans, asséna Harry.
- Les tymp… ? Oh, seigneur, j'y vois clair maintenant, soupira le peintre en secouant la tête d'un air navré. Sérieusement, ne me dites pas que vous avez cru que je parlais de… de votre travail ?
- Mais non evidemment, vous parliez de musique. Non, tenez, mieux, d'ORL.
Severus Snape et sa femme suivaient l'échange avec un air gêné. Prétextant l'arrivée de « vieilles connaissances venues de Boston », ils s'éloignèrent en direction de l'entrée, les épaules légèrement rentrées, comme s'ils venaient de voir la foudre tomber à quelques mètres d'eux, et qu'ils en avaient rétrospectivement des frisons de terreur. La sexagénaire aux lunettes Gucci et la critique d'art leur emboîtèrent le pas.
- Harry, il s'agit à l'évidence d'un malentendu, se risqua à tempérer Hermione. Draco n'aurait jamais osé te… enfin, je veux dire, il ne se serait jamais permis de… n'est ce pas, Draco ? bredouilla-t-elle en adressant un regard suppliant au peintre qui avait du mal à dissimuler son amusement.
- Quoi ? fit-il soudain en regardant Hermione d'un air rieur. Il faut vraiment que je réponde à ça ?
- Non, inutile, dit Harry. Donnez vous une chance. Evitez de vous rendre réellement détestable.
Au même moment, un journaliste, ignorant tout de ce qui se passait, s'approcha et lui demanda :
- Bonjour, je m'appelle Colin Crivey, de la Gazette de Manhattan. Accepteriez-vous de répondre brièvement à quelques questions pour notre journal ?
- Colin, croyez-vous aux ondes négatives ? demanda Harry
- Euh… je ne sais pas. Peut-être bien.
Harry arqua un sourcil désapprobateur. Draco et Hermione observait la scène d'un air incrédule.
- Oui, oui, j'y crois, s'empressa de corriger le jeune journaliste, soucieux de plaire à son interlocuteur.
- Vous ne dites pas ça pour me faire plaisir ?
- Oh non, je… non, sincèrement, assura Colin en se mordillant les lèvres.
- Moi aussi, avoua Harry. Et que faites-vous quand vous en rencontrez ?
- Des ondes négatives ? Ma foi, je… je m'éloigne d'elles. Oui, c'est ça, je les fuis, répondit Colin comme si il avait dix ans.
- Bonne réponse, Colin. Mione, ma chérie, je te retrouve plus tard.
Puis, s'adressant de nouveau à Colin en l'entraînant à l'écart :
- Venez, fuyons.
A suivre…
