Assise au bord d'une rivière presque complètement asséchée, Catalina rêvassait. Dans son moment de réflexion, elle se demandait comment en étaient-ils arrivés là. À errer dans la nature comme des chiens, à fuir à toute hâte sans jamais s'arrêter. La résistance avait peu d'aspect positif et on s'en rend compte seulement quand on y prend part, pour de vrai. Certains furent semblant et fuirent dès le premier coup de feu. Ceux-là étaient de simple lâches. En attendant, son ventre criait famine et les provisions n'étaient toujours pas là. En effet, pour s'approvisionner, la résistance s'initia à la ruse pure et simple. Un de leur homme s'était jeté en plein dans le territoire des franquistes, une demeure qui appartenait au capitaine Vidal. Tous les jeudi, il leur apportait du saucisson, du pain, du tabac et même de l'eau de vie, de quoi en rendre plus d'un heureux. Mais ce soir, rien. Marco n'est pas venu.

Catalina est persuadée qu'il a perdu sa couverture, et qu'il s'est fait abattre, mais personne ne l'écoutait, comme toujours. Ils n'allaient tout de même pas rester là à attendre que la nourriture vienne toute seule ? Non, sûrement pas. Elle se leva en direction du camp, là où un feu brûlait abondemment.

"Marta, cria le chef de la résistance, éteint ce feu, on va se faire repérer avec toute cette fumée !"

Marta s'exécuta rapidement tandis que Catalina s'approcha de son grand frère.

"Francesco, il n'est toujours pas revenu."

"Il a sans doute eu un empêchement."

"Non, ce n'est pas un simple empêchement comme tu dis."

"Qu'est-ce que tu en sais, hein ? Arrêtes de te faire du soucis."

"Francesco, on pourrait au moins allez voir si tout va bien !"

"Non, Catalina, la règle, tu te rappelles de la règle ?"

"On ne va à la rencontre de l'ennemi qu'en cas d'extrême nécessité."

"Sì, et elle est autant applicable par les autres que par toi."

"Et nous allons mourir de faim pendant combien de temps ?"

"Je ne sais pas, mais ne t'avises pas de t'approcher de ce malade de Vidal, c'est compris ? Il est prêt à tout pour accomplir son devoir, même au pire."

Il se retira sans même laisser le temps à sa sœur de répondre. Catalina savait de quoi le capitaine était capable, c'était un homme d'autorité, doté d'une vision très sadique. Elle n'en savait pas plus sur lui, mais pour elle, elle en savait déjà trop. Après une longue réflexion, Catalina établit un plan pour s'infiltrer dans le camp ennemi. Elle attendit calmement la nuit, que ses compagnons se soient endormis pour s'exécuter. Elle marcha pendant de quelques minutes à travers les arbres reflétant des ombres et se retrouva rapidement près de son objectif. Encore cachée dans la forêt, et calcule son plan à l'aide de la scène qui se trouve devant elle: quatre soldats entourent le périmètre. Ça n'allait pas être chose facile de s'infiltrer. Soudain, elle entendit vaguement un des gardes s'approcher dangereusement vers elle. Il ne fallait pas qu'elle panique. Elle recula doucement pour éviter qu'il ne la voit. Le garde entra tranquillement dans la forêt et s'arrêta brusquement. De dos à Catalina, il commença à ouvrir sa braguette quand elle lui sauta dessus tout en l'assommant brutalement à coup de pierre. L'homme tomba à terre inconscient.

"Sale chien."

Sans même réfléchir, la jeune femme lui ôta son uniforme et l'enfila. Il était un peu grand mais c'était crédible, de loin... Elle s'attacha les cheveux et mî