Auteur: Nicole Pavlovna (mais vous pouvez m'appeler Nicky)
Genre: Songfic
Rating: K
Groupe: Tokio Hotel
Disclaimer: Non, je ne suis pas détentrice de l'image de TH... Et je ne gagnerai sûrement pas un rond avec cette fic.
Bla bla: Voilà ce que je fais au lieu d'écrire le chap 7 d'Ordinary World... C'est mal! TT Mais comme je bloque un peu (pour cause déprime causée par chômage technique (-- fac en grève)), je me rabats sur autre chose... Et puis comme en ce moment je suis en plein trip Star'Ac (pas taper, je sais, j'ai des références toutes pourries)...
Voilà, j'espère que ça vous plaira quand même.
Fan Trip
J'attends dans les coulisses et je suis plus nerveuse que je ne l'ai jamais été. J'ai très chaud puis très froid, envie de vomir, d'aller pisser. D'habitude les primes me font plutôt marrer ; on n'est quand même qu'à la Star Academy ! Le niveau n'est pas horriblement élevé, et de toute façon, le public beugle tellement qu'il n'entend pas grand-chose. C'est pourquoi, d'habitude, je me marre en coulisse et je débarque complètement détendue sur scène.
Mais pas ce soir.
Parce que ce soir, ils sont là.
Honnêtement, j'ai eu du mal à croire les profs quand ils nous ont annoncé leur venue – Bill, Tom, Gustav et Georg, oui, les quatre. J'ai eu encore plus de mal à croire – mais là c'était mon orgueil qui provoquait cette réaction – qu'ils ne voulaient pas que je passe les essais pour « 1000 Meere ».
« T'es pas assez rock pour ce genre de duo. »
Bande d'enfoirés ; je vais vous montrer, moi, ce que c'est que le rock.
En plus, la candidate choisie s'est plantée de façon magistrale il y a une demi-heure, et même Bill, pourtant adorable, a eu du mal à faire croire que c'était pas bien grave. C'est pour ça que je suis encore plus énervée.
Moi, on m'a refilé « Fan », d'Obispo. Pourquoi donc ? Je vous le donne en mille : la chanson est un hommage à Polnareff, et ce soir, il est là. Sauf que moi, Polnareff, à part « Goodbye Marilou »… Enfin bref. Pas vraiment rock, hein ? C'est ce qu'on va voir.
J'avoue, j'ai été vache avec la costumière ; à peine a-t-elle eu fini de me pomponner que j'ai couru remettre les fringues dans lesquelles j'étais venue : converses, jean, chaussette rayée et veste militaire qui planquait mon t-shirt. Et c'est ainsi que je m'apprête à monter sur scène.
Ce que je fais, alors que Nikos, toujours lisse et mielleux, annonce :
« Et voici Margaux, dans un hommage à Polnareff : « Fan » de Pascal Obispo. »
Je rentre.
Avec la connerie que je m'apprête à faire, ou je bousille ma carrière, ou je rentre dans les annales de la Star'Ac.
J'ai vécu sous des posters
A me croire le seul à connaître
Tout de vous
J'en ai refait des concerts
En rêvant de voir apparaître
Marilou
J'inventais des lettres à France
En solitaire en silence
Si je n'ai pas su l'écrire
Je voulais simplement te dire
Que si…
Alors que j'entame le premier couplet, plantée devant mon micro, je regarde Polnareff. Il est absolument impassible, et je le trouve assez vieux. Les Tokio Hotel sont à côté, sur le même gradin – lequel gradin est cerné par les gardes du corps – et ont l'air de s'ennuyer sérieusement, surtout Gustav chez qui c'est une habitude.
Je suis très calme.
Jusqu'au premier refrain. Et là, j'arrête définitivement de regarder Polnareff.
Si j'existe
J'existe
C'est d'être fan
C'est d'être fan
Si j'existe
Ma vie
C'est d'être fan
C'est d'être fan
Sans répit
Jour et nuit
Mais qui peux dire je t'aime
Donc je suis
Je sors de ma veste un bracelet-éponge Tokio Hotel et je l'enfile. Les invités sur les gradins ont d'abord tous l'air surpris, puis je vois un début de sourire sur les lèvres des quatre allemands. Bien sûr ils ne connaissent pas la chanson, mais le mot « fan » est répété pendant tout le refrain et s'inscrit derrière moi en grandes lettres lumineuses.
J'en ai connu des hôtels
En attendant un signe un geste
De ta part
J'en ai suivi des galères
Pris des trains, fais des kilomètres
Pour te voir
Mettre un nom sur un visage
Derrière une vitre un grillage
Quelque chose à retenir
Faire comprendre avant de t'enfuir
Que si…
Au deuxième couplet, je plonge mes yeux dans ceux de Bill, que je ne quitterai plus . Je ne regarde toujours que lui lorsque je retire ma veste, laissant voir mon débardeur sur lequel sont imprimés leurs visages.
Si j'existe
J'existe
C'est d'être fan
C'est d'être fan
Si j'existe
Ma vie
C'est d'être fan
C'est d'être fan
Sans répit
Jour et nuit
Mais qui peut dire je t'aime
Donc je suis
Qui peut dire qu'il existe
Et le dire pour la vie
Et je le regarde toujours quand, au dernier refrain,
Si j'existe
J'existe
C'est d'être fan
C'est d'être fan
je soulève le débardeur d'un geste imitant celui de Bill pour faire admirer le logo « TH » que je me suis laborieusement dessiné à l'eye-liner sur le ventre.
Si j'existe
Ma vie
C'est d'être fan
C'est d'être fan
Sans répit
Jour et nuit
C'est d'être fan
C'est d'être fan
Si j'existe
J'existe
C'est d'être fan
C'est d'être fan
C'est d'être fan
C'est d'être fan
Mais qui peut dire je t'aime, donc je suis
Je t'aime, donc je suis
Qui peut dire
Qui peut dire
Pour la vie
« Je suis fan »
Alors que je susurre « je suis fan », les derniers mots de ma chanson, j'ai soudain très peur.
Alors ? Est-ce que la Star'Ac se rappellera de moi pour les générations à venir ou est-ce que j'ai définitivement saboté ma carrière ? Je passe pour un génie ou pour une groupie débile ? J'ai l'impression de ne plus rien entendre, je meurs de chaud – je n'ai pas arrêté de sautiller pendant toute la chanson –, et je dévisage le groupe avec anxiété.
Et puis j'ai une réponse : ils se lèvent et m'applaudissent. Je salue, je tends une main vers eux et je les remercie autant que je le peux avec mon allemand très approximatif.
Alors, Bill me sourit, tend le bras vers moi et me dit quelque chose que je suis trop loin pour entendre.
Mais je m'en fiche ; car à ce moment, c'est comme si nos mains se touchaient, et comme si je pouvais l'entendre. Je me mets à penser de toutes mes forces.
Je vous aime.
Merci.
