Un rating assez élevé au cas où mais rien de très détaillé et explicite côté sexe, un peu plus côté violence.
J'utilise toujours l'imparfait du subjonctif – ne laissons pas mourir notre conjugaison – alors ne vous étonnez pas.
Pour tous ceux et celles qui aiment les grands mariages traditionnels, qui ont préparé leur mariage dans les moindres détails depuis qu'ils ont sept ans et qui pensent que ce sera/ou que ça a été le plus beau jour de leur vie… cette histoire n'est pas pour vous. Ma conception du mariage et très différente. D'autre part, comment imaginer qu'un mariage entre le docteur Watson et Sherlock Holmes puisse être traditionnel ?
Chapitre 1 :
Le jour tant attendu arriva enfin. Le jour du mariage de Sherlock Holmes et du docteur Watson. Et tout devait être parfait…
Grégory Lestrade regretta de ne plus avoir d'Ibuprofène alors que son mal de crâne augmentait à chaque pique que Sherlock lançait à son frère. Pourquoi était-il là, déjà ? Pourquoi avait-il accepté d'être l'un des témoins – l'autre étant Mycroft, sans commentaire, merci – de Sherlock ? Pourquoi avait-il bu autant lors de l'enterrement de vie de garçon de Sherlock ?
Annulez la dernière question. Evidemment qu'il avait bu à s'en liquéfier la cervelle – sans conséquence car rarement utilisée Sherlock sors de ma tête ! – lors de l'enterrement de vie de garçon de Sherlock. Et pas parce que c'était un enterrement de vie de garçon ! Mais imaginez un peu ! Sherlock ! Enterrement de vie de garçon ! Si on ajoutait à cela que les autres participants étaient Mycroft Holmes, trois cousins Holmes et Mike Stamford qui bien qu'ayant connu John lors de leurs études avait davantage affaire à Sherlock et qui était celui qui avait présenté les deux hommes l'un à l'autre – Lestrade pensait généralement qu'il devrait être canonisé pour cette action mais cette journée pourrait rapidement le faire changer d'avis. Ah oui, il avait aussi oublié la demi-douzaine de gardes du corps. Mycroft et Sherlock avaient passé la soirée à se disputer, les différents cousins Holmes en rajoutant et comme, apparemment, aucun Holmes ne pouvait être d'accord avec un autre Holmes, vous pouvez imaginer le résultat. De désespoir, Greg et Mike s'étaient saoulés jusqu'à trouver hilarant les échanges des cinq autres. Ils étaient totalement crashés.
De toute façon, Greg pensait que c'était totalement stupide de faire un enterrement de vie de garçon à Sherlock. Ou du moins pas dans un bar. A la morgue, à la rigueur, mais dans un bar ! M ais c'était une idée de « Mummy ». Elle voulait un mariage traditionnel et personne ne s'opposait jamais à « Mummy ». « Mummy » Holmes était devenue la nouvelle bête noire de Lestrade. Et donc, ils avaient organisé un enterrement de vie de garçon à Sherlock dans un bar alors que John était on ne savait où avec un groupe d'amis que personne ne connaissait ni n'avait vu, à faire nul ne savait quoi. Lestrade ne pouvait s'empêcher de penser que John avait inventé les amis en question juste pour ne pas avoir à subir une autre des lubies de « Mummy » Holmes. Et pourtant, si Greg avait pensé que dans le couple Sherlock/John, l'un des deux devait avoir un enterrement de vie de garçon traditionnel, il aurait voté pour John. Mais John montrait clairement des signes d'exaspération à l'approche du mariage et Mycroft était intervenu pour que « Mummy » Holmes lui laissât un peu de mou. Le résultat était que non seulement Sherlock et John étaient séparés – une situation que Greg avait appris à redouter – mais en plus, personne, pas même Sherlock, ne savait où était John, avec qui et ce qu'il faisait. Imaginez donc l'état de Sherlock…
Et donc, Lestrade souffrait d'une gueule de bois carabinée et devait encore supporter les piques continuelles des deux frères – piques particulièrement vicieuses du côté de Sherlock – tout cela parce que le détective consultant n'était pas capable d'avouer qu'il était stressé. Mais qui avait eu la brillante idée d'empêcher John et Sherlock de se voir ou même de communiquer pendant les vingt-quatre heures précédant la cérémonie ? Ah oui, « Mummy » Holmes…
La matinée chez Mycroft – qui accueillait le futur marié – avait été une torture et Greg ne l'avait supporté que parce qu'il avait avalé une boite entière d'Ibuprofène. Et il n'avait même pas pu profiter de l'excellent petit-déjeuner français préparé par le cuisinier de Mycroft tant sa gueule de bois jouait avec son estomac. La vie était injuste…
Et désormais, il se trouvait dans l'une des chambres d'une résidence somptueuse qui, paraissait-il, appartenait à un membre de la famille royale, pour assister à un gigantesque mariage traditionnel – alors qu'il s'agissait d'une union civile et donc aurait dû normalement être la simple ratification d'un contrat – avec un évêque pour bénir cette union – alors que Sherlock pensait que Dieu était une invention pour les faibles d'esprit et que les seules fois où Lestrade avait entendu John parler de Dieu c'était lorsqu'il avait évoqué ses pensées lorsqu'il s'était fait tirer dessus en Afghanistan et lorsqu'il jurait. Mais ce que « Mummy » veut…
Greg jeta un coup d'œil à Sherlock qui se tenait devant un miroir alors que Mycroft s'efforçait de faire un nœud de cravate à son petit frère récalcitrant qui refusait à hauts cris de porter ladite cravate. Greg devait reconnaître que Sherlock avait fière allure dans un costume qui coûtait probablement plus que ce qu'il gagnait en un an. Mais après tout, Sherlock portait toujours des costumes hors de prix et, pour un homme qui clamait que seul l'esprit avait de l'importance, prêtait un soin tout particulier à sa tenue. Sherlock avait les cheveux plaqués sur le crâne dans une coupe classique qui ne lui ressemblait pas et qui avait été aussi longue à créer que coûteuse – et le coiffeur aurait probablement besoin de suivre une thérapie à vie. Mais Sherlock avait refusé de couper ses boucles au prétexte que John les aimait ce qui était bien le seul argument qui avait fait céder « Mummy ».
« Je vais voir comment ça se passe dehors, finit par lâcher Greg en sortant sans attendre de réponse. »
Une seconde de plus avec les deux frères et la cravate serait passée d'accessoire de mode à arme du crime.
Grégory Lestrade parcourut d'interminables couloirs au sol recouvert de tapis précieux, aux murs marquetés et ornés de toiles de maîtres. Tout dans le manoir clamait le luxe et la vieille noblesse anglaise ce qui rendait Greg mal à l'aise. Ce n'était clairement pas son monde et avant ce jour, la seule fois où il s'était rendu dans une résidence moitié moins luxueuse que celle-ci était quand un pair du royaume s'était fait assassiner. Par son drogué de fils, si vous voulez tout savoir. Greg se sentait misérable, un moins que rien dans ce décor. John devait détester. Pour être tout à fait honnête, Greg pensait qu'il y avait beaucoup de choses que le bon docteur Watson détestait dans ce mariage.
La résidence était envahie de monde. S'y pressaient non seulement les invités – près de deux cents au dernier calcul – mais aussi des domestiques, cuisiniers, musiciens et gardes du corps par paquets.
Toutes ces personnes donnèrent rapidement le tournis à Greg qui n'avait vraiment pas besoin d'aider sa nausée et il dut se retrancher à l'abri d'une plante verte. Le lieu se trouvait à l'écart des regards et en même temps parfaitement situé pour observer la foule qui se pressait dans la grande salle où se déroulerait la cérémonie. C'était sans doute pour cela qu'il était déjà occupé.
« On cherche un abri ? »
Lestrade soupira de soulagement en reconnaissant Sally. Oui, le sergent Donovan ! Sherlock l'avait invitée en personne. Mais c'était moins étonnant que ce qui paraissait. En effet, leur relation s'était quelque peu améliorée depuis la chute de Sherlock et surtout depuis que Sally avait largué Anderson de manière particulièrement spectaculaire, en pleine scène de crime, en ayant fracturé le nez d'Anderson avec le premier objet qui lui était tombé sous la main – en l'occurrence le parapluie de Mycroft qui harcelait son frère jusque sur les scènes de crime pour il ne savait quel scandale. Sherlock avait applaudi et Greg avait fait comme s'il n'avait rien vu – après tout, il n'était pas censé être au courant de la relation entre ses deux subordonnés. Enfin, de l'ancienne relation. Sally continuait bien évidemment à appeler Sherlock le taré et Sherlock avait en stock tout un lot de surnoms tous plus aimables les uns que les autres. Bref, ils s'entendaient beaucoup mieux.
« J'avais besoin d'une pause, finit par répondre Greg.
_ Le taré est stressé ? Bon sang, le taré ressent des émotions ! On va probablement apprendre que l'apocalypse est pour bientôt… »
Grégory leva les yeux au ciel.
« Je te rappelle qu'il épouse John alors les émotions…
_ En parlant de John, le coupa Sally. C'est quoi ce mariage de rupins ? Il doit détester. Il est où d'ailleurs ?
_ Aucune idée. Sherlock et John ne doivent pas se voir avant la cérémonie…
_ Tu m'étonnes que le taré pète les plombs. Qui a eu cette brillante idée ?
_ « Mummy » Holmes, grinça Lestrade.
_ « Mummy » Holmes ? s'étonna Sally.
_ La mère de Sherlock et Mycroft. Elle me terrorise…
_ Rien que ça ! se moqua le sergent.
_ Tu ne l'as pas encore rencontrée ! Tout ça, s'exclama Greg en désignant ce qui les entourait d'un large geste de la main, c'est sa faute !
_ Mouais… En même temps, une femme qui a élevé le taré et son frère… On peut difficilement imaginer qu'elle soit normale.
_ Exact. »
Grégory soupira. Et dire que la cérémonie n'avait même pas commencé.
« Est-ce que cela fait de moi quelqu'un de cinglé d'espérer qu'il se passe quelque chose qui ruine ce stupide cliché de mariage ? demanda Sally Donovan, le coupant dans sa lassitude. »
Grégory soupira. Encore.
« Je dois être cinglé aussi alors. J'en suis presque à espérer qu'un des invités tombe raide mort. »
Paroles malheureuses…
