Bonsoir,
En ce 17 décembre, je reviens vers vous, avec un écrit, le premier en solo, sur le fandom qui enchante mes nuits, mes jours et mes mots.
Issue de nulle part, cette idée de mini-série m'a traversée, alors je la partage. Celles qui me connaissent un peu n'ignorent rien de mon amour pour les arts mystiques, l'astrologie et les cycles de lune (Val, coeur).
J'ai donc décidé d'essayer de valoriser quelques personnages qui me tiennent à coeur. En quatre courts chapitres, chacun d'eux centré sur un personnage, les serpentards seront associés à une carte du tarot. Commençons par Pansy.
Merci à Aki, tu sais pourquoi, pour tout, Val, acolyte du meilleur signe et Nott In Shape, meilleure collaboratrice sur les verts et argents.
Bonne lecture,
Je demande pas grand chose, je voulais seulement devenir immortel avant de mourir, survivre à tous mes ennemis mortels, avant de mourir.
Nos sourires n'étaient que lueurs, façades mensongères et apparences trompeuses ; l'obscurité triomphait rieuse, masquant au monde nos facettes pourtant multiples et parfois si brillantes.
Nous étions les astres isolés, tant éloignés de la lune que de vos coeurs, éclairant puissamment l'autre face d'une planète si belle à découvrir et que vous ne connaissiez en fait que trop peu.
Nos coeurs se gonflaient et se tordaient successivement, sans nous épargner, laissant nos esprit brouillés, déchirés, chaque jour plus purs et paradoxalement un peu plus foncés.
Nous n'étions que des enfants, perdus dans un monde sans nuances, violemment bousculés, écartés soudain et jugés pour un étendard à la teinte émeraude, nous étions les Serpentards.
L'amoureuse.
L'amoureux est associé à l'altruisme, au dévouement et à la confiance. Il peut aussi représenter les doutes, l'instabilité et les choix impossibles.
Le teint pâle et l'âme noire.
Furieusement, par une succession de gestes frénétiques, imprécis, trop larges, presque violents, elle essuyait son visage pâle et finalement trop commun, triste et même un peu banal. Meurtrissures cachées sous un teint parfait, douceur dissimulée derrière une indécente cruauté, fragilité balayée par la tempête destructrice des années, elle rit aux éclats. Et ce fut en éclats que son coeur se brisa, organe vital en miettes, étalé sanguinolent sur le marbre émeraude de la salle de bain.
Pansy était l'amoureuse, debout droite et fière sous l'étendard maudit.
Mais ce soir, la bannière de jade ne claquait plus dans le vent, et la reine n'était plus qu'une jeune femme imparfaite, hésitante, plus humaine que jamais. La brune balaya sa frange foncée sur le côté et tenta un sourire. Un peu de travers mais diablement sincère, la courbure labiale s'échappa la pièce en silence.
Pansy la perdit de vue, tandis qu'elle s'envolait, toucher quelques autres princes, les frappant en plein coeur.
Et lorsqu'elle regagna la salle commune des odieux serpents qu'elle aimait tant à mourir que silencieusement, des prunelles liquoreuses, métalliques et feuillages la caressèrent avec une tendresse débordante.
Droit, éclaboussant le monde alentour de sa prestance animale, Blaise Zabini se départit du mépris, qui semblait pourtant ancré dans son attitude comme la haine l'était dans les yeux du monde. Précis et acéré comme la dague qu'il avait à la place de langue, il attrapa une bouteille et la lança vers la belle brune, qui l'attrapa habilement au vol.
Elle était la force, la résistance, imperméable même à son magnétisme. Elle tenait, à bout de bras, un groupe disloqué et abîmé, supportait sans fléchir la tâche ingrate et peu juste dans laquelle la vie semblait l'avoir projetée. A sa manière, taquin et joueur, Blaise lui manifestait une reconnaissance infinie.
Affalé dans un fauteuil de belle facture, emmuré dans un de ses mutismes énigmatiques, Draco Malfoy semblait avoir les yeux clos. Pourtant, chatouillé par le parfum floral familier de la brune, il jeta sa main en avant, attrapant au passage ses phalanges fines. Elle se retrouva assise sur les genoux pointus du blond, qui lui piqua une bise sur la joue. Un sourire fleurit, imperceptible, sur le visage anguleux de Draco tandis qu'elle se relevait en pestant, faussement indignée.
Elle était l'amour, la puissance, la féminité transpirait d'elle à chaque seconde. Indifférente aux obstacles, elle jouait avec le monde, déployant une beauté limpide et un charme trouble, congédiant ses peurs d'un gracieux mouvement de tête. Dédaignant les mots, conservant toutefois une réelle intensité, Draco lui signifiait, parfois, fugacement un amour dédié, fraternel et immuable.
Discret, à son habitude, intriguant au possible derrière son livre, Théodore Nott suivait la scène de ses yeux dont le vert transperçait les abîmes les plus obscurs. Avec une grâce féline, il se décala, ménageant une place ou la brune s'assit sans mot dire. Alors qu'elle rivait ses propres prunelles vers les lignes du livre complexe qu'il lisait, Théodore rabattit la couverture de soie sur les épaules menues de la jeune femme.
Elle était l'esprit, l'intelligence, le trait de lumière sur les questions sombres. Juste dans ses réflexions, elle tirait des flèches qui ne manquaient jamais leurs cibles. Elle régnait ingénieusement sous sa bannière. Et en lui laissant pénétrer un espace privé et chéri, Théodore l'observait, une lueur admirative dans son regard éclairé.
Ils étaient les serpentards, toujours meurtris mais fiers. Ils étaient les serpentards et leur reine volait parfois en éclats. Ils étaient les serpentards et ils étaient ensemble envers et contre tout.
Merci, à très vite pour notre cher Zabini...
