Bonsoir à tous
J'ai un OS à vous partager. écris pendant l'après-midi.
Je sais pas si vous le savez, il y a des théories qui circulent sur le fait que John W était peut-être pire avec ses enfants (surtout avec Dean) que la série le montre. J'ai eu envie d'écrire quelque chose sur l'une d'elle qui parle d'abus sur mineur.
Warning : mention d'abus sur mineur. Rien de détaillé, bien entendu. Violence physique.
Personnages : Sam (c'est lui qui raconte). Dean, Castiel et John.
SPN et ses personnages ne m'appartiennent pas
désolée s'il reste des fautes, le texte n'est pas passé chez ma bêta.
Chanson qui m'a inspirée et dont j'ai mélangée quelques paroles au texte : Blessures du passé de Keen'V
Bonne lecture, malgré le sujet assez difficil
Les visites nocturnes
Un cri de terreur résonne dans le bunker et je sursaute dans mon lit. Je réagis au quart de tour. Je me lève d'un bond de mon lit, j'attrape mon arme laissée sur la commode, j'ouvre la porte de ma chambre à la volée et me précipite dans le couloir. Je rejoins ta chambre en quatrième vitesse, mon pistolet pointé devant moi, prêt à en découdre avec ce qui peut bien t'attaquer en pleine nuit. J'ouvre la porte de ta chambre et tu es là, étendu, endormi. Ton sommeil n'est pas calme, tu te débats, tu bouges, tu sues, tu es crispé. Tes poings sont serrés sur les draps.
- Non ! … Non… Pitié
Tu supplies, tu implores. C'est rare de ta part. Je reste là, bras ballants et je t'observe.
- Non, papa... pitié.
Je me mords la lèvre parce que je comprends ton cauchemars. Je sais ce qui se passe. Tu revois papa. Tu le revois quand il rentrait soul d'une sortie ou d'une chasse. Tu le revois quand il s'en prenait à toi. Quand il te faisait payer sa journée de merde, sa soirée pourrie ou sa chasse ratée. Je me souviens de ça. Je l'entendais. Il criait, il hurlait, il te frappait. Parfois, tu pleurais, tu l'implorais, tu le suppliais de ne pas te faire de mal et parfois, tu subissais en silence.
Je ferme les yeux pour ne pas éclater en sanglots. J'aimerais te dire pardon, Dean. Pardon de n'avoir rien fait quand j'étais petit. Pardon d'avoir juste attendu, terré sous mes draps, que la colère paternelle soit passée. J'étais ton frère et je n'ai rien fait.
Quand il te rendait visite le soir, je savais, mais j'étais impuissant. Impuissant face à tes pleurs de désespoir. Impuissant face à ce père qui était censé t'aimer mais qui te faisait vivre l'enfer.
- Papa… Fais pas ça… Je veux pas…
J'ouvre les yeux. Le ton de ta voix a changée. Tu n'es plus juste paniqué par un cauchemars, tu es terrorisé parce que tu revis la réalité de ce qui t'es arrivé.
- Dean, dis-je d'une voix étouffée.
J'aimerais poser une main sur ton front, t'apaiser, t'aider, mais j'ai peur. Peur de ta réaction. Parce que je sais que tu penses que je ne sais pas. Je sais que tu as toujours pensé que je dormais. Que je n'entendais pas. Tu ne disais rien et tu étais sûr que je ne savais rien et tu es certain que je ne sais toujours pas. Mais je sais, je sais que John te battait. Je ne le sais que trop bien, grand frère.
- Pitié… Ça fait mal… Papa. Tu me fais mal.
Tu te crispes à nouveau, encore. Tu grimaces de douleur.
Oh comme je me sens mal. Comme je m'en veux, si tu savais Dean. Tu devais avoir si peur, si mal.
- J'aime pas ça… J'aime pas ce goût, c'est pas bon.
Je cligne des yeux et je m'approche un peu de toi. De quoi peux-tu bien parler ? Qu'est-ce que papa te faisait exactement ? Ne serais-je pas au courant de tout ? A-t-il pu être plus monstrueux encore que je ne le pensais ?
- Il est trop gros dans ma bouche, ça me fait vomir. Je veux pas, papa. Je veux pas…
Je serre les poings. Dean…
- Dean.
Je te regarde, tu te recroquevilles sur toi-même, comme un enfant terrifié. Tes bras se serrent autour de ton torse. Je réalise que c'est tout ce que tu avais comme moyen de défense contre l'adulte qu'il était. Tes bras d'enfant. Ça fait mal dans mon coeur et j'ai envie de hurler. J'ai envie de frapper quelque chose, n'importe quoi. Le mur, la porte, la commode. J'ai envie de t'arracher à ce cauchemars. J'ai envie de faire tout ce que je n'ai pas fait quand on était môme.
- Pa… Pa… Non. Pas dans…. Aiiieee
Tu pousses un cri aigu en serrant les poings. Je m'agenouille à côté de toi, prêt à te réveiller, mais j'ai pas le temps, parce que tu ajoutes :
- Pitié, ça me fait trop mal dans les fesses !
Ce que je redoutais, ce que j'espérais être faux, a été réel et tu viens de me le confirmer. Tu viens de dire ce que je craignais. John a vraiment été un monstre pire que je ne croyais. Je fonds en larmes à tes côtés.
- Je suis désolé, Dean, dis-je en passant une main sur ton front. Tellement désolé.
Je pleurs pendant que tu subis encore ton cauchemars.
Je me relève et sors de ta chambre. Je prie Castiel, ton ange. Il est soudain là, en face de moi.
- Sam, qu'est-ce qui ne vas pas ?
Il penche la tête sur le côté, comme il le fait très souvent. Je tente de contenir mes larmes et je lui dis, la voix brisée par le chagrin.
- C'est Dean, il… Il fait un cauchemars. Je… J'ai quelque chose d'important à faire… Peux-tu-
Je ne termine pas ma phrase. Castiel n'en a pas besoin. Il pose une main sur mon épaule et disparaît dans ta chambre. Je pars dans la mienne et frappe, frappe, avec les mains, les pieds. Je frappe tout ce que je peux frapper pour calmer ma colère.
Je comprends soudain beaucoup de choses sur toi. Sur l'homme que tu es. Sur comment tu as grandis.
J'arrête de frapper les murs et quitte ma chambre. Castiel est debout au milieu du couloir. Il me regarde étrangement et je comprends qu'il sait, lui aussi.
- Sam, si je peux faire quelque chose pour vous.
- Si tu peux faire descendre cet enfoiré du Paradis, ce serai-
Et Castiel a disparu en un battement d'ailes.
Je longe le couloir et ouvre la porte de ta chambre. Tu es mieux, cela se voit tout de suite. Tu dors, détendu, apaisé. Je referme la porte. Je pose mon front contre le bois dur et un bruissement d'ailes me fait sursauter. Je me retourne et il y a Castiel qui tient fermement notre père. John qui est étonné, les yeux ronds, la bouche bâillonée par un scotch, qui ne comprend pas ce qui se passe.
Castiel le pousse vers moi et je le tiens fermement.
- Tu ferais bien de l'éloigner de moi, Sam. Ne me laisse pas y toucher. Je ne sais pas ce que je serais capable de lui faire.
Il passe à côté de moi et entre dans ta chambre pour te rejoindre. Je traîne notre père le long du couloir, je l'amène à la salle à démon, l'assoit sur la chaise et l'enchaîne à celle-ci, puis d'un coup sec, je lui retire le scotch de sur la bouche.
- Mais enfin, que…, s'étonne-t-il.
- C'est moi qui parle ! Bonjour papa.
Je lui écrase mon poing dans la face.
- Sa-m.
- Écoute bien parce que je le répéterai pas. T'es un monstre, une ordure. Une des plus horribles âmes ayant existées sur Terre. Comment t'as pu finir au Paradis après ce que tu as fait à Dean, ton fils ! Comment arrivais-tu à dormir la nuit ? Comment t'as osé ?
Il blêmit. Il se tasse sur lui-même, preuve qu'il sait de quoi je parle. Preuve que les accusations sont fondées et qu'il le sait.
Il ouvre la bouche, mais je le frappe avant qu'il n'ait le temps de parler.
- Rien de ce que tu pourras dire ne pourra justifier ce que tu as fait subir à Dean. J'ai cru, toute ma vie, qu'il n'y avait eu que les coups, mais tu as fait pire que ça. Co-comment t'as pu ?
Je fonds en larmes et je le frappe encore et encore jusqu'à ce qu'il crie grâce.
- Ta place est en Enfer. J'ai un ami là en bas, il va se faire un plaisir de t'accueillir chez lui et de te punir comme tu le mérites.
Je frappe encore une fois père qui tombe dans les pommes et je l'abandonne là, seul, dans le noir. Je ferme la porte et j'appelle un ami. Enfin, pas vraiment un ami, mais sur le coup, il sera peut-être quand même aussi précieux qu'un ami pour me filer un coup de main.
- Salut Crowley, dis-je, déterminé. J'ai besoin de toi !
alors, ça faisait un moment que je voulais écrire sur cette idée et surtout, reprendre quelques paroles de la chanson citée au début.
Je me suis lancée cet aprèm.
J'espère que ça vous a plu
à bientôt
KitsuneA
