Disclaimer :

-Tous les noms des personnages (exceptés Julie, Anaïs, Steph, Victor, Hélène et Elena) ne m'appartiennent pas.

-L'histoire en elle même, de par son originalité, m'appartient.

-Mes influences évidentes sont JK Rowling, LK Hamilton, S. Meyer, PC & K Cast, H. Coben, J. Austen.

-Toute ressemblance avec les oeuvres de ces auteurs est considérée comme un hommage, un éloge plutôt qu'un plagiat.

-Toute ressemblance avec des personnes existantes serait fortuite.

Je vous souhaite une bonne lecture, n'hésitez pas à laisser des reviews ça fait plaisir, c'est ça qui me motive !!!!


Prologue

Je ne pouvais plus bouger, j'étais tétanisée. Je n'avais plus envie de fuir, je voulais qu'il s'approche. Je lui offrais mon cou. Il ne pourrait résister à cette offrande. Il s'avança.

Je contemplais ses yeux noirs. Il me désirait, il avait soif de mon sang. Ses traits si fins n'exprimaient qu'une seule chose : l'envie. Et j'étais prête à lui offrir ce qu'il voulait. Mon corps avait beau ne plus répondre à mon cerveau, j'avais encore toute ma tête. Je voulais être mordue uniquement pour devenir l'une des leurs. Je lus dans ses yeux que mon souhait allait être exaucé. J'avais tant attendu cet instant, je fermais les yeux et j'attendis. J'étais plus réceptive à ce qui m'entourait. L'atmosphère avait changé : ce n'était plus cette ambiance terrifiante du début de la soirée. Non, maintenant que nous étions tous les deux, lui et moi, perdus dans ce couloir isolé, maintenant que j'avais renoncé à lutter, l'air était devenu moite et semblait absorber nos désirs respectifs. Mon corps tout entier était tourné vers lui, et attendait dans toute sa pureté qu'il se penche vers mon cou. J'étais sienne. Penser cela me rendit triste. Hélas, c'était le seul moyen et mon corps le désirait. J'avais toujours enfoui cette vérité, mais ce soir elle surgissait de nulle part : je le désirais, j'avais envie de lui. Il était inutile de forcer le destin.

Je le sentais maintenant tout prêt de moi. Son souffle était une légère bise qui s'infiltrait dans mon cou et me faisait frissonner. Je pensais à tout ce que j'allais gagner ce soir. L'éternité s'offrait à moi. J'avais hâte.

*
**

Chapitre 1

Le panneau lumineux surplombait l'accueil de l'université. Les lettres rouges clignotantes m'agressaient les yeux. J'avais l'impression qu'elles me criaient la date et l'heure : Lundi 01/09 9h45. Comme si je ne savais pas déjà tout cela. D'un pas indécis, je pénétrais dans le petit bureau.

-Votre nom s'il vous plait ?
-Isabella Swan.

Je la regardais pianoter sur son clavier d'ordinateur. Elle avait l'air consciencieuse, je n'allais pas pouvoir la payer pour qu'elle m'inscrive sous un autre nom. Je regrettais de ne pas pouvoir utiliser le prénom Bella. Hélas, mes parents avaient choisi ce patronyme long et si horrible à porter. Heureusement que le diminutif, Bella, était mélodieux et agréable. Tout le monde m'appelait Bella, sauf lors des premières rencontres. Je déteste d'ailleurs ces premières fois embarrassées et gênées où je suis obligée d'expliquer que je m'appelle Bella. Cette année, je n'échapperais pas à cette sinécure. Je rentrais à l'université, je ne connaîtrais personne, et on viendrait sûrement me parler. Bien que je ne sois pas très bavarde, et d'un naturel solitaire, il y a toujours des gens pour me tenir compagnie.

-Vos photos d'identités.

Je lui tendis mes 4 photos fraichement développées. Je me dévisageais. Je réalisais stoïquement que j'étais vraiment quelconque. De longs cheveux châtains s'affaissaient en dégradé sur ma nuque. Ma peau était très pâle, sans couleur aux pommettes pour rehausser sa blancheur. J'aimais par contre énormément mes yeux marron. Je les trouvais d'une jolie couleur chocolat et ils étaient pétillants de vie. J'avais souvent l'impression que seuls mes yeux communiquaient avec l'extérieur. Le reste de mon corps, quant à lui, était la concrétisation physique de mon rejet des autres êtres humains. J'avais l'impression d'être fermée sur moi-même. Cela ne me dérangeait pas. Je ne ressentais pas le besoin d'avoir une tonne d'amis.

-Votre dossier d'inscription.

Je lui tendais sans un mot le résumé de ma vie. Collège à Phoenix, sous le soleil de l'Arizona. Tuteur légal : ma mère Renée, gaie, enjouée et toujours partante pour de nouvelles activités. Elle s'était remariée à un dénommé Phil, joueur de baseball semi professionnel. Les déplacements fréquents de celui-ci m'avaient convaincue de déménager. Ma mère pourrait alors le suivre et serait entièrement heureuse. J'avais donc passé mes trois années de lycée à Forks, sous les nuages de l'état de Washington. Tuteur légal : mon père, plus couramment appelé Charlie. Chef de la police de la petite bourgade de 3120 habitants. Il était comme moi, solitaire et renfermé. Ce furent trois années plutôt heureuses, bien qu'il ne ce soit pas passé grand-chose. Le temps me déprimait, mais mon meilleur ami, Jacob, me remontait le moral. Jacob était indien. Il était grand, fort et musclé et avait une énergie hors du commun. Avec lui, je ne m'ennuyais jamais, et la vie était agréable. Au fil du temps, ses sentiments avaient changés. Au début de la terminale, nous avions décidé de sortir ensemble. Hélas, je n'étais pas amoureuse. Je l'avais quitté, il avait souffert, j'avais tout perdu. Je soupirais.

-Ne vous inquiétez pas mademoiselle, les premières années sont toujours perdus au début, mais vous prenez très vite vos repères !

Je souris à la petite femme qui me faisait face. Elle avait mal interprété mon soupir. J'étais incapable de lui donner un âge, mais je la trouvais très belle. Sa peau était noir ébène et ses longs cheveux crépus étaient maintenus par un élastique en une énorme queue de cheval. Le contraste entre sa peau et la mienne était presque comique. Elle était également gentille. Je cherchai le petit panneau avec son nom : C. Esperanza. Je me promettais de retourner la voir si j'avais un problème.
Elle me tendit un dossier plutôt épais :

-Voici toutes les informations utiles. Bienvenue à Dartmouth mademoiselle!

Je sortis lentement de l'accueil, et le vent me frissonner. J'avais juste un chemisier bleu à manches courtes et un jean, et ça suffisait à peine pour ce jour de début septembre. Je dus encaisser le choc : j'allais devoir supporter le même mauvais temps qu'à Forks. Quelle idée d'avoir une fois de plus choisi le nord ! J'avais passé mes deux mois d'été à Phoenix chez ma mère, et le soleil me manquait déjà. Je n'aimais pas la pluie, le froid et l'humidité. Tout ce qui avait fait mon quotidien chez mon père, et qui le resterait ici apparemment. Le ciel était sombre alors qu'il n'était que 14 heures, et les nuages noirs annonçaient clairement un orage. Des babillages aigus me sortirent de mes pensées, et j'écoutais sans le faire exprès le bavardage incessant de deux filles :

-Je te jure Steph, ce mec est trop beau. Il doit entrer en première année.
-Oh Rose, tu me le laisses ? Tu as déjà pris Kévin !!!
-Pas question, cette beauté m'appartient. Quand tu le verras tu t'en damneras.
-Quelle spécialité ?
-Il était dans la partie C. Je suppose donc littérature…

La brune -Steph- fit un sourire complice à la blonde -Rose-. Une chose était sûre, ces deux là ne seraient pas mes amies. Ceci dit, je me rendis avec curiosité vers les bâtiments de la partie C. Ce n'est pas ma faute, mais j'avais moi-même choisit littérature.

*
**

J'arrivais en retard à la présentation de la filière. En effet, je n'avais pas trouvé le chemin du premier coup. J'avais dû sortir le plan du dossier que madame Esperanza m'avait donné. Et même avec cette aide, je m'étais trompé encore deux fois d'endroit. Le campus était immense et ça me donnait presque envie de pleurer. Je me sentais mal ici, j'étais perdue et déboussolée. Pour une fois, la solitude me pesait. Ma poitrine semblait plus lourde que d'habitude, comme si j'avais un poids à porter en plus de celui de mon corps. Je n'avais aucune envie de me confier à quelqu'un, mais je voulais que l'on m'aide, que l'on me prenne par la main et que l'on m'amène à cet amphithéâtre. Un jeune homme plutôt mignon exauça mes souhaits.

-Besoin d'aide ?

Je dévisageai celui qui avait osé me parler. C'était un grand blond qui portait un tee-shirt blanc et un bermuda à carreaux. Un casque de moto sous le bras, un blouson au bout de l'autre main. Et je maintiens qu'il était mignon. Je ne m'étais jamais spécialement intéressée aux garçons, mon père n'avait pas eut à gérer ce genre de soucis. Enfin à part avec Jacob mais de toute façon je ne m'étais pas confiée à Charlie. Cependant, les deux pies qui jacassaient avaient piqué ma curiosité et je me demandais de qui elles pouvaient bien parler. Surement pas de lui car il était mignon, mais pas canon. Enfin il m'avait proposé son aide, je n'allais pas la refuser.

-Euh oui. Je cherche le bâtiment C 226.
Il me sourit.
-Je te montre le chemin, ça sera plus simple.
-OK merci.

Il semblait ouvert, pas du tout timide. J'étais soulagée d'avoir trouvé un guide, ma poitrine semblait avoir perdue sa lourdeur. Je commençai à marcher en silence. Il l'interrompit très vite.

-Je m'appelle Mike et toi ?

Je me retins de ne pas rigoler. Un Mike au physique de surfeur. Quel cliché ! Ceci dit, ce n'était pas entièrement de sa faute, il n'avait lui non plus pas choisi son prénom.

-Bella.

Silence. Je me demandais pourquoi j'avais tant de mal à discuter. Cela ne semblait pas le gêner.

-T'es en première année ici ?

Evidemment que j'étais en première année, sinon je n'aurais jamais été perdue… Gardant mon cynisme pour moi, je répondis simplement :
-Oui.

Silence. Cette fois ci, il fallait que je parle si je ne voulais pas passer pour une autiste.

-Et toi ?

Wahou deux mots ! Bella, la reine de la conversation… Ceci dit, ça suffisait pour le faire parler.

-Je rentre en troisième année. J'aurais ma licence de maths à la fin de l'année normalement.

Un matheux, décidément, tout nous opposait. Mais il était vraiment gentil et j'appréciais sa compagnie. Sans qu'il ne me pose de questions, j'enchaînais :
-Moi j'ai choisi littérature. Les maths, c'est vraiment pas mon truc.

Il me sourit une fois de plus. C'était facile de le rendre heureux.

-Tu peux choisir certaines options facultatives… Si tu choisis maths, je te promets que je t'aiderai !

Il semblait m'apprécier lui aussi. J'étais assez heureuse de m'être fait une sorte d'ami aussi vite. Nous étions arrivés devant le bâtiment. Il me montra l'amphithéâtre, et me salua de la tête.

-A bientôt Bella ! Si jamais tu te perds, tu peux compter sur moi. Je suis dans la résidence 3.
-Merci beaucoup. A bientôt.

Je lui souris en retour, par politesse. Je n'avais pas apprécié qu'il me donne le numéro de sa résidence : avait-il des arrières pensées ? En même temps, je n'aurais jamais pu le retrouver sans cette information vu l'immensité du campus. Il ne devait avoir vu que le côté utile. Oubliant Mike un instant, je pénétrais discrètement dans la salle.

*
**

-Ah, une retardataire !

Cette remarque me fit sursauter. Je me retournai brusquement et je renversais la pile de polycopiés posée sur le bureau qui se trouvait sur mon côté droit. Une fois de plus, j'eus envie de pleurer. Tout le monde rigolait, et pour l'entrée discrète c'était complètement loupé. Lors de mon premier déménagement, j'avais espéré avoir laissé ma maladresse naturelle à Phoenix. Mais Forks m'avait apporté son lot de faux pas. Et j'avais l'impression qu'ici non plus je n'échapperais pas à cette caractéristique. Tout le monde me fixait calmement maintenant. Le professeur qui avait fait la remarque sur mon retard souriait. Une trentaine d'année, mal rasé, chemise ouverte et jean Levis coutures tournantes. C'était le genre de gars qui se la jouait jeune et cool. Dés le premier regard, je ne l'aimais pas.

-Quelle entrée fracassante mademoiselle. Je ne voulais pas vous faire peur. Asseyez-vous, vous pourrez ramasser les polys plus tard.

Je m'assis au premier banc venu en baissant les yeux. Je n'avais pas osé dévisager mes futurs camarades, mais je sentais leurs regards sur mes épaules. Les humains me pesaient.

Ce fut une présentation du campus, de la filière, des associations, des professeurs et de tout en même temps. J'étais plutôt perdue. Il y avait des tonnes d'informations à assimiler. Je n'étais pas idiote, mais j'avais du mal à m'adapter. Je me demandais pourquoi j'avais choisi un si grand campus. Peut être que la joie de mes parents (et de Phil) lorsqu'ils avaient appris que j'avais été prise à Dartmouth avait influencé mon choix. J'étais boursière, ces études ne les ruineraient pas. Et je sortirais dans quelques années d'une prestigieuse université. Je pensais au futur qui s'offrait à moi. Je ne savais pas quoi faire comme métier. J'aurais aimé enseigner, mais mes capacités orales me faisaient décliner ce choix. J'avais choisi littérature car c'est ce que j'appréciais le mieux. J'adorais lire. Je me voyais bien critique littéraire. Pourquoi pas. Ou auteure ? Je n'aurais pas à parler en public ainsi, les mots sortent tellement mieux sur le papier. Puis ce fut la fin de la présentation. Les élèves se regroupèrent par groupe de deux ou trois. Chacun semblait avoir sympathisé avec ses voisins. Sauf moi bien sûr. Une voix me ramena sur terre.

-Mademoiselle, vous pouvez ramassez les polys maintenant.

Le professeur s'était approché de moi pour ne pas avoir à crier cette phrase. Je lui souris maladroitement.

-Oui bien sûr, excusez moi pour tout à l'heure.

Je pensais qu'il allait juste me regarder me ridiculiser, mais non, il m'aida gentiment. Il n'était peut être pas si mauvais que son air suffisant le laissait croire. Les élèves discutaient tranquillement. Il me parla :

-Comme vous êtes arrivée en retard, vous ne savez pas que je suis le professeur Win. J'enseigne la littérature anglaise.

Bon sang, pourquoi avaient-ils tous des noms ridicules ? D'abord Mike le surfeur, puis M. Win... Concentrée sur son nom, je ne sus pas quoi lui répondre. Que j'étais fan de Jane Austen ? Considérait-il l'œuvre de J.K Rowling comme de la littérature ? Dans le doute, je ne dis rien. Je n'avais de toute façon pas envie de lui parler. La pile de polycopiés fut enfin reformée. Les élèves vinrent tous en prendre un. Ils me dévisageaient étrangement. Certains semblaient désespérés de ma maladresse et se moquaient, d'autres me soutenaient d'un regard. Je pris vite un dossier pour m'en aller le plus vite possible, avant que toute la promotion ne sache avec exactitude qui était réellement cette fille maladroite qui avait tout fait tomber en entrant en retard. Pourquoi ne pouvais-je pas être normale ? Hélas, je connaissais la réponse. J'étais inattentive au monde qui m'entourait. Je ne faisais pas attention aux mouvements libres de mon corps. Et finalement, il se passait toujours des choses inattendues, comme cette pile de polycopiés que j'avais faite tomber. Car je n'avais pas regardé autour de moi. Car j'avais avancé tête baissée vers la table la plus proche pour me cacher du regard des autres. J'avais de sérieux problèmes. Je me dépêchais d'aller à ma résidence. La numéro 2.