Hey, hey, hey !

Je suis encore toute chose après les incroyables commentaires qui m'ont été adressés pour ma dernière fic. Je pense qu'ils m'ont d'autant plus marqué que c'est une fic que j'ai eu du mal à terminer.

Me revoici avec une nouvelle histoire. C'était censé être léger sur tout le long, et puis finalement, une intrigue m'est passée par la tête, donc je suppose que l'on peut dire que la romance n'est pas le seul genre de cette histoire.

Enjoy !

oOoOoOo

Café crème ou café noir ? R.

Assise à son bureau, son téléphone à la main, Beckett ne put s'empêcher de sourire. Commencer la journée avec un message de Castle, aussi simple fut-il, lui faisait toujours cet effet. Les yeux fixés sur son portable, elle sursauta lorsque quelqu'un s'installa dans la chaise à côté de son bureau. Elle tourna la tête et découvrit Josh.

Kate ne put s'empêcher de soupirer discrètement ; ce n'est pas qu'elle n'aimait pas Josh - c'était son petit ami, après tout ! - mais elle détestait que ledit petit ami intervienne, que ce soit physiquement ou par téléphone, alors qu'elle était avec Castle... ou qu'elle pensait à lui, en l'occurrence. Elle fronça les sourcils en réalisant que la logique aurait voulu que les rôles soient inversés.

- Un message de ton amant ?

Josh la regardait avec un sourire satisfait peint sur le visage. Il ne semblait pas avoir remarqué le soupire ni la froideur de Kate. Elle le fixa sans comprendre.

- Tu regardais ton téléphone avec un tel sourire...

Elle secoua la tête.

- Oh... ça... non, c'est... hum... Lanie. Lanie m'a envoyé un texto assez drôle.

Elle pinça les lèvres, agacée. Pourquoi avait-elle besoin de mentir et de se justifier ? Sans doute parce qu'elle savait qu'il n'était pas question de café dans ce message. Enfin... pas uniquement. C'était surtout un message qui disait : « Il est huit heures du matin et je pense à vous ». Elle se reprit.

- Qu'est-ce que tu fais là, Josh ?

Josh parut mal-à-l'aise ; il bougea sur la chaise. Il arrivait de plus en plus fréquemment à Kate de lui demander de justifier sa présence auprès d'elle, et ça l'inquiétait. Il la sentait s'éloigner de jour en jour. Ça avait commencé il y a un moment déjà et c'était de pire en pire. Il s'était dit qu'elle avait sans doute des soucis avec une enquête, mais ça durait depuis trop longtemps pour être la cause réelle de ce détachement dont elle semblait faire preuve dès qu'il était près d'elle.

Il essaya cependant de passer outre ce sentiment de rejet et lui offrit son plus beau sourire.

- Je viens de finir une garde de trente-six heures, pendant laquelle je n'ai fait que penser à toi, alors je me suis dit que j'allais passer te voir.

Kate ouvrit la bouche pour parler mais ne trouva rien à dire. Elle avait juste envie de répondre au texto de Castle. Elle ne savait pas encore comment elle formulerait sa réponse ; elle avait envie d'y glisser le plus de sous-entendus possible.
Allait-elle se contenter d'un simple : « La même chose que pour vous » ?

Non. Définitivement trop banal.

Peut-être : « Je vous fais confiance » ? Elle réfuta cette idée en pensant à la fois où elle l'avait vu choisir un café à la fraise avec supplément chamallows. Son nez se retroussa à cette pensée et elle s'immobilisa lorsqu'elle vit Josh se lever.

- Mais apparemment, je ne suis pas le bienvenu.

- Non, Josh...

Elle prit une profonde inspiration.

- Excuse-moi. On est sur une affaire difficile.

Josh se rassit, résigné ; il avait bien remarqué que le tableau blanc était vierge de toute photo ou de tout renseignement, mais il laissa à sa petite amie le bénéfice du doute. Kate se tourna franchement vers lui et sourit.

- Alors, tu venais pour quelque chose en particulier ?

Elle essaya de prendre un ton agréable, enjoué, mais elle savait qu'elle ne trompait personne. Josh la regarda et ses yeux glissèrent vers son téléphone.

- Ça a l'air important.

Kate suivit son regard et fronça les sourcils.

- Quoi ?

- Le message de Lanie. Tu n'arrêtes pas de le regarder. Réponds-y si tu veux ; on parlera après.

Kate le fixa un instant puis se tourna légèrement de façon à ce que Josh ne puisse pas lire ce qu'elle écrivait. Elle sentit le rouge lui monter aux joues. C'était ridicule : elle avait presque l'impression de le tromper !

Elle tapa rapidement le texte et un sourire apparut lorsqu'elle le relut. Puis elle se souvint de la présence de Josh, toujours assis silencieusement à ses côtés, et elle reprit un air neutre en validant le message. Elle se tourna de nouveau vers lui et posa son téléphone.

- Voilà, dit-elle. Je suis toute à toi. Que me vaut l'honneur de ta visite de bon matin après une longue garde ?

Elle jouait bien, pensa-t-elle. Elle arrivait presque à se convaincre d'être vraiment contente de le voir. Mais au plus profond d'elle-même, elle savait que ça faisait bien longtemps qu'elle ne ressentait plus rien en ayant Josh à ses côtés.

- Je suis parvenu à réserver une table pour deux au Gardens !

Les yeux de Kate s'écarquillèrent. Josh pensa qu'il avait fait mouche.

- Le Gardens ? Josh... mais... c'est horriblement cher, et...

Il se pencha en avant et la fit taire en déposant un baiser sur ses lèvres. Elle le laissa faire ; elle se détestait. Ça n'était tellement pas elle de s'engluer dans une relation dont elle ne voulait pas.

- La Saint Valentin, ce n'est qu'une fois par an. Et pour toi, rien n'est trop cher...

Kate grimaça malgré elle. La Saint Valentin ! Elle avait complètement oublié. Ce n'était pourtant pas faute de passer tous les jours devant des devantures de boutiques dégoulinantes de cœurs et de messages d'amour.

- Josh... Tu sais que je ne veux pas que tu te ruines pour la Saint Valentin...

Elle le pensait vraiment. Elle n'avait aucune envie qu'il dépense son argent ; pas pour elle. Leur histoire n'était pas assez solide pour ça. Il lui prit la main.

- D'accord, alors on n'a qu'à dire que demain, je t'emmène dîner au Gardens. Et le fait que ça tombe un 14 février est totalement fortuit.

Kate sourit malgré elle ; c'était du grand Josh ! Il avait la capacité de la faire se sentir à la fois merveilleuse et monstrueuse. Merveilleuse, parce qu'il semblait prêt à lui décrocher la lune ; monstrueuse, parce qu'elle n'était pas prêt à le faire pour lui.

oOoOoOo

Richard Castle ouvrit la bouche à la recherche d'oxygène. Cette femme était-elle consciente de l'effet qu'elle produisait sur lui ? La réponse avait tardé à venir, mais l'attente en valait la peine. Un instant, il se demanda si ce n'était pas lui qui avait l'esprit mal tourné. Certes, son esprit n'était pas ce qu'il y avait de plus innocent, mais dans ce cas très précis, il aurait parié tout ce qu'il avait que Kate Beckett était en train de l'allumer. Il relut le texto et sourit.

Ce que vous voulez, du moment que c'est chaud... K.

Il prit une grande inspiration, passa commande, puis il se dirigea vers le commissariat situé à deux pas de là. Il fronça les sourcils en voyant une moto garée devant le bâtiment et se surprit à presser le pas.

Il s'engouffra dans l'ascenseur et en sortit quelques secondes plus tard. Immédiatement, ses yeux cherchèrent Beckett ; il la trouva sans peine et il identifia tout de suite l'homme assis dans sa chaise. Il entendit Beckett dire « d'accord », puis elle tourna les yeux vers lui juste au moment où Josh se penchait pour l'embrasser. Elle recula vivement et le baiser du chirurgien se perdit dans le vide.

Castle choisit cet instant pour s'approcher. Il posa le café sur le bureau de sa partenaire et salua Josh d'un signe de tête.

- Du café, hein ? fut la réponse de Josh à son salut. Il n'y a pas une cafetière dans la salle de repos ?

- Josh, je t'en prie... souffla Kate.

Castle avait été un sujet sensible entre eux ces derniers temps. Le chirurgien se leva et déposa un baiser sur la tempe de Kate.

- Bon, j'y vais. Besoin de dormir. On se voit plus tard.

Kate acquiesça et le regarda partir alors que Castle s'asseyait. Elle glissa un regard vers lui, lui sourit presque timidement, et but une gorgée de café.

Dix minutes passèrent. Castle n'avait pas été très bavard depuis sont arrivée, ce qui ne lui ressemblait pas. Il n'avait même pas fait de remarque lubrique à propos du texto et Kate en était presque déçue. Il était assis sur sa chaise, les sourcils froncés, et semblait réfléchir intensément.

- Un problème, Castle ?

Il leva les yeux vers elle et sourit.

- Hum. Non, je réfléchissais.

- Je vois ça. Quelque chose dont vous aimeriez me parler ?

Elle vit ses mâchoires se contracter un instant, mais son regard se fit charmeur lorsqu'il reprit la parole.

- Détective, vous savez qu'il y a de nombreux sujets de conversation que j'aimerais partager avec vous...

Elle ne put s'empêcher de sourire et de détourner le regard.

- … néanmoins, reprit-il en mettant les mains sur les accoudoirs pour se lever, je dois vous laisser.

Elle le regarda, interdite.

- Quoi ? Mais, vous venez d'arriver...

Elle grimaça en constatant qu'elle avait presque crié. Ryan et Esposito avaient levé la tête en l'entendant et suivaient désormais la conversation avec intérêt.

- Mes obligations paternelles m'obligent à partir.

- Un problème avec Alexis ?

Dieu qu'il chérissait ce ton légèrement inquiet qu'elle avait adopté.

- Non. Il n'y a pas de problème avec Alexis.

Il prit un air faussement sérieux avant d'ajouter :

- En fait, il n'y a jamais aucun problème avec Alexis. Vous pensez que ça devrait m'inquiéter ?

Nouveau sourire.

Il faudrait qu'il les compte, un jour.

- Son professeur de littérature m'a demandé de passer pour diriger un atelier d'écriture, alors...

Il haussa les épaules et enfila sa veste. Elle le regarda s'éloigner et elle l'interpella.

- Castle ?

Il se retourna.

- Merci, pour le café.

- Comment était-il ?

- Parfait, comme toujours.

Une lueur de malice s'alluma dans les yeux de l'écrivain.

- Du moment qu'il était chaud...

Kate se mordit la lèvre et leva les yeux au ciel.

- Intéressant...

Elle sursauta en entendant la voix d'Esposito juste derrière elle et en se retournant, elle trouva ses deux collègues appuyés sur son bureau, arborant un sourire malicieux.

- On dirait que quelqu'un n'a pas envie de voir Castle partir, dit Ryan en s'adressant à Javier.

- Oh, mais peut-être que quand il reviendra, il apportera un autre café parfait, renchérit Esposito.

Kate haussa les sourcils et leur lança un regard de défi.

- Quand vous aurez fini de commenter votre sitcom, les filles, vous pourrez peut-être retourner travailler ?

Les deux détectives sourirent de plus belle et regagnèrent leur bureau. Kate ne put s'empêcher de glisser un regard vers l'ascenseur dont les portes venaient de se refermer.

oOoOoOo

Je m'ennuie. R.

L'atelier d'écriture ne se passe pas bien ? K.

Rien que des adolescents sans talent... R.

On a un corps. Venez dès que vous pouvez. K.

oOoOoOo

- Un problème, Beckett ?

Esposito avait remarqué que quelque chose n'allait pas. En fait, Esposito remarquait toujours quand quelque chose n'allait pas. Kate sortit de ses pensées et tourna la tête vers lui. Ils étaient dans l'ascenseur menant sur la scène de crime et elle avait le regard fixé sur son téléphone. Ses sourcils étaient froncés et son visage était grave. Elle releva la tête.

- Non, c'est juste que...

Les portes s'ouvrirent et elle laissa s'évanouir la fin de sa phrase. Esposito passa devant elle.

- Il va arriver ; il est juste un peu en retard, rien de grave. Si ça se trouve, il est déjà là !

Kate secoua la tête ; comment Esposito faisait-il pour lire en elle aussi facilement ? Elle laissa son regard errer dans la pièce à la recherche de Castle. Elle l'avait prévenu une demi-heure auparavant et il n'était pas sur la scène de crime. Il n'avait même pas répondu à son texto.

Elle fit quelques pas dans l'appartement et croisa le regard de Lanie. Kate sourit mais comprit que quelque chose n'allait pas quand la légiste ne lui rendit pas son sourire. Lanie était d'un naturel joyeux, malgré sa profession. Même sur les scènes de crime les plus sanglantes, elle accueillait ses collègues avec un sourire sur le visage.

Mais pas ce jour-là.

Une drôle de sensation envahit Kate. Elle n'aimait pas du tout l'air soucieux qui était peint sur le visage de son amie. Lanie avait la même expression que le jour où ils avaient retrouvé le corps de Royce.

Sans qu'elle ne s'en rendre compte, Kate recula légèrement ; sa tête faisait non et son visage était tendu. Lanie se leva d'un bond et la rejoignit.

- Kate, dit-elle d'une voix douce. Il faut que tu te prépares.

Kate fixa son amie et cligna plusieurs fois des paupières. Puis son regard se posa sur Ryan et Esposito qui affichaient un air grave. Elle regarda enfin le cadavre ; de là où elle était, elle n'apercevait que ses jambes, le lit lui barrant la vue du reste du corps.

- Kate, répéta Lanie. Quand tu verras ce corps, je veux que tu sois bien consciente d'une chose : ce n'est pas lui. Ce n'est pas Castle qui est allongé là.

Kate déglutit difficilement. Etait-il possible que tout l'oxygène ait quitté son corps sans qu'elle ne suffoque ?

Elle dépassa Lanie, lentement. Tout autour d'elle était flou ; elle était focalisée sur le corps allongé par terre, dans une mare de sang. Elle comprit vaguement que Ryan essayait de la retenir, ou de la réconforter, elle ne savait pas trop, mais elle se dégagea de son étreinte et contourna le lit. Son regard se posa sur le visage de l'homme allongé par terre et elle s'accroupit pour ne pas tomber.

C'était Castle.

Non, Lanie lui avait dit que ça n'était pas lui.

Mais en même temps, c'était tellement Castle. La même coupe, les mêmes traits. Kate inspira profondément.

- Lanie ? appela-t-elle.

La légiste fut immédiatement à ses côtés.

- Je peux... dit Kate en désignant les lunettes de soleil plaquées sur le visage de la victime.

Lanie acquiesça et Kate retira doucement les lunettes, le cœur battant. Un immense soulagement l'envahit. Sans les lunettes noires, ce n'était plus qu'un homme qui avait vaguement ressemblé à Castle. Kate se releva d'un bond et saisit son téléphone.

Elle avait besoin de lui parler.

Immédiatement.

oOoOoOo

So ?