Premier OS consacré à Docteur Who que je publie ! Hou, ça me fait quelque chose, quand même...
De la question du père
River avait souvent l'impression d'avoir choisi son père.
Bien sûr, le fait qu'elle soit née était la conséquence de la rencontre et de l'amour de ses parents, et qu'elle ait assisté aux débuts de leur histoire était une aberration spatio-temporelle. Mais au final, là n'était pas le problème : par définition, une boucle n'a pas de début, pas de point d'entrée.
Non, Amy n'avait jamais vraiment compris cette histoire de wibly-wobley, timey-wimey.
L'important, c'était que Mels ne savait pas qui étaient ses parents, en fait. Ou plutôt, elle savait qu'elle était la fille d'Amy Pond, guère plus.
Ce qui n'était pas plus mal, de toute façon : Amy était super, quand elle était jeune. Sincèrement, River comprenait ce que le Docteur lui avait trouvé. Mais au quotidien, sur la durée, le véritable amour, c'était le petit Rory Williams.
Mels l'avait trouvé sympa, et avait fait en sorte de l'inclure dans leurs jeux. Elle avait vite vu son amour transi pour la flamboyante Amy. Et, convaincue d'avoir hérité son fort caractère de sa mère, elle aimait d'idée d'avoir Rory pour père. Alors, elle avait mis les pieds dans le plat. Allègrement. Fatiguée de les voir se tourner autour sans conclure.
Et elle avait eu raison.
Ce qui se serait passé si elle n'avait pas été là, si Mels n'avait pas été là pour dire à Amy que Rory était amoureux d'elle, tout le monde l'ignorait. Mais une fois encore, ce n'était pas important : elle avait été là, et donc elle avait toujours été là. Timey-wimey, quoi. Le temps, cette boule de fils emmêlés.
C'était plus tard – beaucoup plus tard – bien avant New York et bien après Demons Run – qu'elle avait compris qu'elle avait hérité bien plus de son père qu'elle ne pensait. Outre son dévouement absolu à la personne qu'elle aimait, elle lui devait un certain sens du sacrifice et une volonté de fer.
Sans compter le recul, bien sûr. Le recul sur elle, sur sa vie, sur le Docteur… Recul qui ne l'empêchait ni de vivre ni de souffrir, mais qui lui permettait au moins, quand elle prenait deux minutes pour réfléchir, de savoir pourquoi.
Pour mieux continuer.
On n'abandonne pas celle qu'on aime parce qu'elle a vieilli sans nous, ou parce qu'elle s'est enfuie avec un fou dans une boîte la veille du mariage, ou parce qu'elle a été enlevée, ou parce qu'elle ne peut plus avoir d'enfants.
On ne renonce pas à celui qu'on aime sous prétexte qu'on le rencontre à l'envers.
C'est court, mais un petit commentaire pour me dire quand même ce que vous en pensez ?
