Calling out your name
Aujourd'hui ça va faire 2 ans... 2 longues années à survire, à continuer à avancer, tel une coquille vide, à près tout à quoi bon... il n'est plus là.
Mon coeur se serre à cette pensée, aujourd'hui encore je vais le voir, c'est plus fort que moi, comme une pulsion malsaine qui me pousse inconsciament à constater qu'il ne sera plus vraiment là... Je ne verrais plus son regard océan s'intensifier sous la passion, son sourrire, tout ce qui faisait de lui un soleil bien trop brillant pour moi, comme Icare qui ne peut que s'émerveiller devant cet astre, j'étais devenu dépendant de lui, de sa présence à mes côtés, et comme Icare je sombre à présent...
Mes pas s'arrête, je relève la tête et comme à chaque fois, mon coeur se serre devant lui. J'ai tout essayer dans l'espoir de le faire réagir, tout, mais aujourd'hui plus que d'habitude, j'éprouve ce besoin de continuer... Je commence à te parler comme je le faisais avant, puis n'obtenant toujours pas de résultat, je m'énerve, je crie, t'ordonne de revenir, je ne suis plus Caporal mais ça je m'en fou bien, je ferais tout pour qu'une fois, rien qu'une tu revienne et que tu me regarde en souriant comme tu le faisais auparavant... Mes poings sur la prison de cristal, une prison que tu t'es toi même construite pour éciter la vision de ton corps pendu à tes proches, je suffoce, j'étouffe de ce trop plein de sensation, je me détourne et cours à l'écurie prendre un cheval et galope à bride abattue. Mon cheval ne pouvant pas faire un pas de plus, je descens et fonce droit vers le premier arbre que je vois et frappe, encore et encore, je ne sens même pas la douleur, la douleur physique n'a plus aucun sens face à la douleur de son abscence. En nage, respirant difficilement, je m'arrête tremblant, sentant vagement le sang couler de mes mains.
C'est là que je l'entend...un son caratéristique qui fait ratter à mon coeur un battement. De tout les endroits où il à fallu que j'échoue, il à fallut que ça soit à côté de...l'océan. Je ralentis ma course arriver dans le sable et m'arrête au sommet d'une dune. Seul le bruit du mouvement des vagues et de mon souffle saccadé parvient à mes oreilles, je tombe soudainement à genoux et des sanglots trop longtemps contenu débute dans ma poitrine et je laisse enfin exploser tout ce trop plein, tout cette vie à garder en moi ces émotions... Des sanglots déchirants brisent le silence et son nom franchit mes lèvres, comme trop contenu, devenu presque tabou depuis son départ. Je hurle ton nom...Eren... m'entends-tu? Tu vois? Voilà ce que ça me fait de vivre sans toi...
Je me sens vide... tellement vide, plus rien n'a de sens, pas qu'avant il n'ai eu beaucoup de sens mais j'avais un objectif, et tu es arrivé, tu as chamboulé ma vie, y ramenant un souffle que je croyais perdu à jamais... J'aurais du être égoïste et faire mien tant que tu étais encore là mais j'avais peur...peur de te salir, de t'emmener dans les profondeurs de mon enfer...mais maintenant...maintenant...
Je sors mon couteau de ma botte, même si il n'y a techniquement plus de menace, la vie dans la rue m'a toujours appris à avoir un moyen de me défendre et aujourd'hui en regardant le couteau je souris, je ris nerveusement. Qui aurait cru que cette chienne de vie allait me servir aujourd'hui... je place le couteau devant mon coeur, et plongeant mon regard dans l'océan, je me transperse la poitrine, ça fait un mal de chien mais peu m'importe... je vais enfin le retrouver. Je souris et ton nom s'échappe de mes lèvres comme une caresse...Eren...J'arrive.
