Note de l'auteur : Une petite idée qui a germé dans mon esprit ... Avant de commencé à lire, je dois émettre quelques préambules. Korra n'est pas l'Avatar (Il n'y a d'ailleurs aucun Avatar). L'histoire prend en compte certaines parties du livre IV de la légende de Korra (qui ne m'appartient pas) mais ne prend en aucun cas en compte les autres livres. Si j'ai le courage de le faire, je la traduirais en anglais car j'ai remarqué qu'il y avait peu de lecteurs/écrivains francophones ici. Je vous souhaite une agréable lecture et vous dis à la prochaine. Lasolitaire.
Renaissance
- Pas de rapprochements physiques!
Asami posa ses mains sur le métal froid de la cellule. Le même métal que celui ornant son annulaire gauche. Le platine. Elle fixa la personne à l'intérieur de la cellule ayant reculé d'un pas suite à la réprimande de son gardien. Elle n'avait pas beaucoup de temps. Tout au plus trente minutes. Asami avala la boule dans sa gorge.
- Korra ...
- Tout va bien.
Korra se réinstalla sur son lit fixant le mur devant elle. Asami remarqua un léger hématome sur sa joue droite. Malgré qu'elle en avait demandé l'origine, Korra ne lui avait pas donné d'information là-dessus. Elle ne pensait pas qu'une personne pouvait autant être pâle malgré un teint d'origine mate. Elle ne pensait pas revoir Korra de cette manière. Amaigrie et surtout vide. Même son regard avait perdu en intensité.
- Parles-moi Korra.
- Je m'attendais à ce verdict ...
- Korra nous pouvons faire appel.
- C'est inutile ... La sentence sera toujours la même.
- Nous ...
- Tout ira bien Asami.
Korra entendit un léger gémissement et se décida enfin à regarder l'autre femme. Elle vit des larmes couler sur le visage d'Asami. Korra essaya de restreindre sa propre douleur tout en se relevant.
- Ne pleures pas s'il te plaît.
L'officier au côté d'Asami reprit d'un ton ferme lorsqu'il vit Korra poser une main sur celle d'Asami accrochée aux barreaux.
- Restes en arrière!
Korra refusa de réaliser la demande et murmura à l'égard d'Asami.
- Je t'aime Asami ... Et je te remercie pour ces cinq ans ensemble. Mais tu ne peux plus faire cela. Souffrir de cette manière. A cause de moi ...
- Mais ...
- Revenir chaque jour ... Trois mois que tu viens sans relâche et à chaque fois tu repars triste ... Tu ne peux pas continuer comme cela jusqu'à mon exécution ... Tu as une vie à l'extérieur qui demande que tu y sois ...
Le garde claqua son bâton métallique sur les barreaux écrasant les doigts de Korra. Pour autant celle-ci les laissa malgré un léger filet de sang sur l'un de ses doigts. Korra caressa doucement le visage d'Asami et approcha ses lèvres près de celui-ci. Là où elle devrait sentir pleinement les lèvres de sa moitié, le froid du métal fut ce qui l'accueillit ainsi qu'un léger contact. Un dernier contact. Tout en essayant de rester sûre de sa décision, elle murmura à l'égard du garde.
- J'ai désobéit aux ordres. Ecris cela dans ton rapport. J'ai consciemment touché ma fiancée et l'ai embrassé malgré un avertissement plus que sonore de mon gardien. Ce qui amène à l'interdiction de toutes visites. Et qui met fin à cette visite. Alors emmènes-là.
- Korra non .. Lâchez-moi! Korra ...
Korra se recula puis tourna le dos à Asami.
- Adieu Asami ...
Asami essaya de se dégager de la prise mais bientôt deux autres gardes vinrent en renfort à leur collègue. Traînant Asami en dehors des cellules, les épaules de Korra chutèrent d'un seul coup. Après plusieurs minutes à entendre les cris et les pleures d'Asami, le silence revient d'un seul coup.
- Hey meurtrière!
Korra soupira face au titre qu'utilisait son garde. Elle fixa néanmoins le jeune homme qui porta un léger sourire.
- Il fallait du cran pour faire cela.
Korra hocha la tête perdue un instant dans ses pensées.
- C'est au contraire une preuve de grande lâcheté ce que je viens de faire ... Mais merci de l'avoir congédié.
Le garde balança un crayon en platine dans sa cellule puis un bloc-note.
- Tout condamné à mort à le droit de rédiger une lettre avant son exécution. Elle sera envoyée à la personne concernée lorsque tu seras morte alors ... Choisis judicieusement la personne recevant tes dernières pensées. Pas plus de deux pages. En un an, tu auras sûrement du temps pour y réfléchir.
Korra ramassa le bloc ainsi que le crayon et le posa sur son lit. Elle se mit en position de méditation et essaya de se concentrer sur sa respiration. Respirer tant qu'elle le pouvait encore.
Asami ... Ma douce et tendre Asami. Je ne te dirais jamais à quel point, je suis désolée. Non pas à cause de la tornure des évênements mais à cause de mes mensonges. Je ne regrette en rien mes actions. Et je ne regrette pas non plus de t'avoir protégé. Car malgré l'absence d'anneau métallique à mon doigt, je ressens toujours la présence de mon alliance. De mon engagement à ton égard. Je ne regrette rien de mon arrivée à la Cité de la République. Rien de ma vie avec toi. Et je t'aimerais jusqu'à mon dernier souffle. Et bien au-delà. Mes regrets se portent sur mon passé. Et je pense que tu dois le savoir. Que tu as le droit de savoir mon passé. Moi qui a toujours été évasive ou fermée à ce sujet. C'est ma dernière preuve d'amour pour toi. Et j'espère me libérer de ce fardeau. De cette douleur qui me ronge depuis plus de quinze ans. Je ne sais pas par où commencer ... Et le temps presse. Je pourrais simplement te dire de but en blanc que je ne suis pas la personne que tu crois. Que je ne suis pas originaire du Sud, que mes parents ne sont pas morts suite à la guerre contre le Nord. Et que je ne suis pas fille unique mais ... ça serait te manquer de respect de te dire les informations sans que tu ne puisses les comprendre. Alors je vais te raconter mon avant Cité de la République. Des souvenirs lointains ... Des souvenirs que je ne voulais pas ressasser. Surtout après ce que tu m'as dit, lors de ton dernier passage. Mais je n'ai pas le choix. Et je remercie le Daï Lï de refuser ta présence dans cette pièce maintenant que j'ai été transférée dans le Royaume de la Terre. Car je ne veux pas que tu me vois aussi faible ...
J'avais treize ans lorsque tout a basculé ... Moi et ma famille vivions ici à Omashu ... Mon père était l'héritier du trône Tonraq Omashu. Ma mère, la spirituelle Senna. De sorte à nous protéger, ma naissance et celle de ma soeur ont été tenues sous silence. Le Royaume connaissait la naissance de deux héritières mais ne pouvait mettre ni un prénom ni un visage sur nous. Seuls les proches de mes parents le savaient. Déjà là ... Mon père doutait d'un éventuel coup d'état. Nous avons vécu dans une partie du château que seuls les hauts dignitaires pouvaient connaître. La Reine de la Terre était l'un de ses dignitaires. Une personne que mon père avait congédié suite à une vision bien néfaste du pouvoir. Et je n'avais pas repensé à elle jusqu'à la voir prendre la place de mon père, le soir de sa mort, plusieurs cadavres encore frais dans les couloirs. Le soir où le Daï Lï s'est infiltré dans notre zone privée et a tué tout ce qu'il a trouvé. Mes parents sont morts ce soir là. Mon père en temps de combattant de son idéologie ... Ma mère poignardée sans aucun état d'âme.
Je me suis enfuie avec ma soeur et l'ai confié à une de nos nourrices. Pour qu'elle la mette en sécurité. Mais surtout qu'elle lui efface sa mémoire en bloquant son chi. C'est pour cette raison que tu n'as pas à connaître l'identité de ma soeur car ... Elle ne sait même pas qui je suis. Et même qui elle est. Et c'est mieux ainsi. Je ne savais d'ailleurs pas si ... Pema, notre nourrice, avait réussi à la protéger. A la faire sortir de ce qui était jadis un Royaume pour tous. J'ai tout perdu ce soir là. Mais j'avais toujours espoir. Après plusieurs mois à traverser les lignes de contrôles du Royaume de la Terre, j'ai réussi à sortir. Et je n'avais qu'une idée en tête ... Retrouver ma sœur.
J'ai cherché pendant sept longues années. En vain. Parcourrant la Nation du Feu, la Nation qui pour moi était la plus sécurisée, les différents temples des nomades de l'Air mais aussi le pôle Nord et le pôle Sud. En vain. J'avais entendu que la cité de la République était enfin un endroit calme et en paix. Qu'elle accueillait tous les spirituels dans un sanctuaire de l'Air. Alors j'ai quitté le Sud pour m'y rendre, afin de retrouver Pema. Mais les choses ont quelques peu dévié. J'ai traversé des forêts et même des marais mais le marais au Sud de la Cité de la République est celui le plus extraordinaire. Interdit aux hommes. Pourtant, je n'avais plus rien à craindre. Ni à perdre. Et j'étais fatiguée de vivre. De voir la mort de mes parents à chaque fois que je fermais l'oeil. D'entendre ma soeur me suppliait de revenir vers elle. De ne pas la laisser. Toute cette peine et sollitude ... J'ai marché et me suis retrouvée face à un étang. Un étang étincelant. Et un esprit est apparu. Il m'a alors demandé ce que je voulais pour être autant prête à mourir. Je n'avais que faire de ma vie ... Je lui ai demandé la seule chose qui m'importait. Ma soeur. Je lui ai demandé d'assurer la protection de ma petite soeur. Et il m'a répondu simplement que mon souhait était déjà exaucé. Que ma sa soeur était protégée et aimée. Et cela m'a suffit pour me dire que je devais enfin la laisser aller.
Je lui ai alors fais part de mon passé et ai fini sur une phrase simple. "Je ne veux plus voir les choses telles que j'ai pu les percevoir". L'esprit a posé sa main autour de mon crâne et j'ai senti une douleur atroce. J'ai hurlé au sommet de mes poumons et me suis probablement évanouie de douleurs. Parce que lorsque je me suis réveillée ... J'étais aux portes du marais. Avant d'arriver à la cité de la République, je me suis arrêtée dans une auberge, espérant qu'une âme charitable m'offrirait un couvert. Un doux rêve. J'ai voulu boire de l'eau car ma gorge était sèche alors je suis partie dans les toilettes et c'est là que je me suis vue pour la première fois depuis plusieurs mois. Mon regard ... L'esprit avait semble-t-il un certain humour. Je ne percevrais plus les choses de la même manière en effet.
Et la suite ... Tu la connais mon amour. Saches que c'est dans ton regard vert émeraude que j'ai pu oublié ma peine, ma douleur. Que ton regard est la chose qui m'a amené à devenir ce que j'ai été durant notre vie à tes côtés Asami. Et je ne te remercierais jamais assez pour m'avoir rappelé que le vert était ma couleur de prédilection. Une couleur chalereuse et aimante. Comme toi. Mon garde m'a signalé que je ne pouvais pas écrire plus de deux pages alors je finirais sur ces quelques mots. Moi, Korra Omashu première du nom vais rejoindre Tonraq et Senna Omashu, au côté de mon ailleul et créateur de la ville d'Omashu ... Celui qu'on appelait autrefois le Prince Esclave d'Omashu. Et saches qu'il y aura une place à mes côtés pour toi ma femme Asami Sato.
Aiwei fronça les sourcils lorsqu'il parcourra de nouveau la lettre. ça ne pouvait pas être vrai. Il fixa la personne devant lui depuis plusieurs minutes. Il finit par s'inviter à sa hauteur, se révélant à ses yeux. Un message bien douteux avait été envoyé à Zaofu. Suyin Beifong, n'étant pas à même de prendre davantage de choses en mains au vue des difficultés actuelles, avait demandé à Aiwei de vérifier les dires. Après tout ... Il était le seul à pouvoir connaître la vérité. A sentir là où une personne mentait. Bien que Suyin était convaincue que tout ceci était mensonges.
- Bonjour, je suis le premier conseiller de Suyin Beifong, gouvernante d'une entité libre du Royaune de la Terre. Je suis ici pour représenter Zaofu. Pouvez-vous me rappeler votre nom?
- Korra.
Elle ne ment pas ...
- Korra ... Qu'en est-il de votre nom de famille?
- Peu importe ... Je ne m'en souviens pas.
Mensonge.
- Pour quelle raison êtes-vous ici?
- La loi de la Terre.
Evasif ...
- Vous allez devoir répondre de vos actes devant le Prince Wu, héritier de la Reine de la Terre. Héritier de la famille royale du Royaume de la Terre ...
Pourquoi son chi est aussi dur ... Hum ... C'est pourtant la vérité.
- ... j'aimerais vous poser une dernière question ... Que savez-vous du Royaume de la Terre?
- Je ne sais rien. Je suis originaire du Sud.
Mensonge.
- Je vous remercie de votre temps.
- Savez-vous quand est prévue mon exécution?
Son chi est tellement trouble. Douleurs ... Peurs. Colère?
- Je n'ai pas de renseignements à ce sujet mais je pense que la date est proche étant donné que l'on vous a transféré au sein même d'Omashu.
- Merci.
Soulagement? Cette femme est bien difficile à cerner. Malgré tous ses sentiments, son chi reste ... Dur ... Est-elle à ce point résolue de mourir?
Aiwei s'inclina légèrement puis sortit du couloir de la prison l'amenant vers l'entrée principale. Il fit alors face au commandant de l'ordre Daï Lï. Tout en sortant la lettre de sa poche, il s'adressa à ce dernier.
- Est-ce-que vous l'avez lu?
- Oui. Nous avons coutume de lire les écrits des condamnés à mort de sorte à s'ensurer ce qui pourrait porter offenses à la monarchie.
- Tout est une offense à la monarchie dans cette lettre alors pourquoi ne pas l'avoir simplement brûlé?
- Parce que tout est vrai. Le Daï Lï n'a pas toujours eu des ordres clairs et ... A fait des erreurs. Il s'avère que les actions d'antan étaient des erreurs.
Aiwei fronça les sourcils ne distinguant aucunes marques de mensonges chez son acolyte. Celui-ci reprit tout en désignant la lettre.
- Voilà pourquoi nous, Membres du Daï Lï, voulons que votre leader soit présente lors de la sentence. Le monde a besoin de savoir qui il s'apprête à exécuter. Qui plus est ...
- Qui plus est ?
- Nous devons trouver un moyen pour arrêter la Grande Unificatrice ... Et c'est peut-être la seule chose qui pourra la faire s'arrêter. Combattre la monarchie autrement que par un bain de sang.
Aiwei fixa la retraite du garde et s'intéressa de plus près au contenu de la lettre.
- Il semblerait qu'une autre personne doit le savoir. Espérons que Miss Sato soit prête à se déplacer à Zaofu ...
