Ceci est ma première fanfiction (ou du moins la première qui soit publiée...), alors ne soyez pas trop durs avec moi!

Tout appartient à J.K.Rowling, sauf les personnages que j'ajouterai moi-même et qui sortent donc de mon imagination.

Et surtout, n'oubliez pas qu'une review fait toujours du bien...



Harry Potter et la montre à douze aiguilles

Chapitre 1 : Le secret de Dumbledore

Il faisait chaud et humide ce soir-là. Dumbledore travaillait depuis déjà plusieurs heures à l'élaboration d'une potion, mais celle-ci étant très compliquée, il était loin d'en voir la fin.

Il déboucha un petit flacon de poudre verte et vida la moitié de son contenu dans le chaudron. Il touilla doucement le mélange puis s'assit dans son grand fauteuil en chêne.

La mixture devait reposer durant dix minutes; temps que Dumbledore aurait habituellement utilisé pour nourrir Fumseck, prendre connaissance des derniers mauvais coups faits dans l'école (quoiqu'il y en avaient beaucoup moins depuis le départ des frères Weasley) ou bien répondre aux lettres qu'il recevait de ses amis, qui étaient de plus en plus nombreux à lui demander conseil.

Mais il ne fit rien de tout cela.

Assis dans son bureau, il poussa un long soupir en se demandant s'il pourrait un jour y arriver. Les blessures infligées par Voldemort lors de l'ultime combat n'étaient toujours pas guéries, mais il n'avait pas le temps de penser à cela, pas plus qu'aux centaines d'innocents sauvagement assassinés par le seigneur des ténèbres. Des centaines, oui, dont Hagrid, Lupin et Arthur Weasley. Ce dernier, cependant, ne laissait aucun de ses fils dans le deuil, la seule ayant survécue étant Ginny. Ron était mort dans la bataille en voulant protéger Hermione, qui mourut de toute façon quelques minutes plus tard.

Tout cela s'était passé le douze juillet. Harry était présent, mais contraint à ne rien faire, Voldemort ayant trouvé la façon la plus subtile et la plus efficace de le tuer. Le seigneur des ténèbres avait de toute évidence lancé le sort de l'impérium sur Pétunia Dursley et l'avait obligée à verser un très puissant somnifère dans le verre d'Harry. Voldemort était ensuite passé chez-eux, avait pris Harry et l'avait amené au lieu de bataille où il avait dû assister, attaché donc impuissant, à la fin cruelle de ses proches.

Dumbledore avait toujours commis des erreurs, mais cette fois, il avait presque atteint son but. Le problème était là. Presque. Il avait réussi à guider le jeune Harry Potter une année de plus cette fois-ci, mais il avait eu tord de le laisser à nouveau chez les Dursley.

Combien de retours dans le temps devrait-il effectuer avant d'anéantir le seigneur des ténèbres? Et puis qu'arriverait-il s'il mourait un jour au combat et que personne ne puisse préparer la potion?

Les dix minutes s'étaient écoulées et le vieux directeur se leva pour aller ajouter une sauterelle vivante dans le chaudron. Le liquide à l'intérieur devint plus blanchâtre durant quelques instants, mais reprit très vite sa couleur initiale, un bleu profond.

Il y ajouta ensuite trois gouttes de rosée, cinq de sa propre salive et huit de sève de bidrenma, un arbre étrange né du croisement entre un pin et un plant de tomates.

Dumbledore recula d'un pas et, après s'être assuré que le mélange était correctement préparé, retourna s'asseoir derrière son bureau. Il avait une heure devant lui avant l'ajout de nouveaux ingrédients.

Il approcha de lui une petite bassine de pierre contenant une substance argentée. Cette bassine portait le nom de Pensine et servait à stocker les quelques pensées qu'on avait parfois en trop. Dumbledore marmonna quelques paroles incompréhensibles et la substance devint rouge vif. À présent, il pouvait non seulement voir ses propres souvenirs, mais aussi ceux des autres.

– Heureusement, dit-il pour lui-même, que je suis le seul à savoir faire ça! Si ça tombait entre les mains de Voldemort...

C'était en effet une formule uniquement connue de Dumbledore. Elle permettait de fouiller la mémoire des autres à la recherches de moments précis, de bouts de souvenirs qui pourraient être importants, mais, bien évidemment, on ne pouvait s'en servir sur n'importe qui. Si ça avait été le cas, Dumbledore aurait depuis longtemps extrait de la mémoire du seigneur des ténèbres ses plans futurs ainsi que le nom de tous ses mangemorts...

Elle lui permettait uniquement de prendre possession des souvenirs des gens qui avait déjà regardé dans sa propre Pensine, et ce sans sa permission, et ces personnes étaient très rares. Heureusement pour le directeur, cependant, Harry Potter faisait partie des gens qui avait au moins une fois dans leur vie commit ce délit.

Cette fois-ci, Dumbledore ne pouvait plus se permettre d'erreur. Il avait déjà cent soixante-quatre ans... Tout le monde passait son temps à dire à quel point il avait l'air vieux, mais personne ne se serait même douté qu'il revivait les même cinq ans depuis un siècle. Il avait en effet volé quelques fragments de la pierre philosophale avant de la détruire lors de la première année de Harry; la vraie, alors que le directeur n'était encore jamais revenu dans le passé.

Depuis, il gardait une quantité considérable d'élixir de vie dans un endroit bien dissimulé, à l'intérieur d'un des murs du château. Personne ne l'avait jamais découvert. Dumbledore en buvait une gorgée chaque matin, l'élixir ne prolongeant la vie que de vingt-quatre heures, aussi se devait- il donc de garder une petite fiole de liquide sur lui en permanence, au cas où il aurait besoin de partir en urgence.

Vieillir était le plus grand désavantage du retour en arrière, car si les gens et les objets reprenaient exactement la place qu'ils avaient eue dans le passé, celui qui lançait le sort continuait de vieillir tout de même chaque fois qu'il revenait en arrière. C'était ainsi, si le directeur désirait garder la sagesse et la mémoire d'un homme de cent soixante-quatre ans, il devait aussi en garder le corps...

Dumbledore effleura le contenu de la Pensine avec sa baguette. Il cherchait des souvenirs précis, des réflexions qu'aurait pu faire Harry à propos de son directeur. Il vit alors le dortoir des garçons de Gryffondor au centre du liquide. Il toucha alors celui-ci et, dans un tourbillon de bruit et de couleurs, il arriva lui-même dans le dortoir. Il était couché sur un des lit, les rideaux du baldaquin étaient tirés. Pas de doute, il ne voyait pas Harry, il était Harry.

Il ne mit pas longtemps pour entendre ses pensées.

– Voldemort, il voulait mon père. Il a dit qu'il voulait tuer mon père et moi. Mais alors, pourquoi ne pas vouloir prendre ma mère aussi? « Cela fait partie des questions auxquelles je ne peux te répondre pour l'instant car tu es trop jeune ». Mais j'ai douze ans, enfin! Je viens d'affronter le seigneur des ténèbres et je ne serais même pas assez fort pour affronter la réalité? C'est Ron qui a raison. Par moment, le directeur est cinglé!

Tout devint flou autour de Dumbledore. Il ne s'en inquiéta pas, car il avait changé de souvenirs très souvent déjà, dans sa propre Pensine.

Le vieil homme arriva très vite dans un couloir. Après un rapide coup d'œil aux alentours, il jugea qu'il devait se trouver quelque part dans la tour nord. Il se tourna et vit le chevalier du Catogan brosser son cheval dans son tableau et fut alors très heureux de ne pas être réel. Il n'était pas d'humeur à parler des exploits de celui-ci; ou plutôt à l'écouter parler de ses exploits qui, comme ceux de l'ancien professeur Lockart, étaient plus souvent qu'autrement inventés de toutes pièces.

Il entendit des voix dans l'escalier. Des gens descendaient vers lui. Il reconnu tout de suite (quoiqu'il fut très loin) la voix de Harry et de ses deux amis, Ron et Hermione.

Quelques instants plus tard à peine, ses pensées furent confirmées; le trio tournait le coin du mur. Voir les trois jeunes Gryffondor lui faisait si mal qu'il eut du mal à retenir ses larmes. Les images de la dernière bataille lui revenaient à l'esprit avec une netteté spectaculaire. Les cris retentissaient dans ses oreilles aussi fort que s'il avait été sur les lieux. Il se ressaisit et reporta son attention sur le trio. Ron et Harry avaient l'air furieux, mais ce n'était rien en comparaison avec Hermione.

– Tu vas mourir, Harry! disait-elle en reprenant avec une justesse surprenante la voix du professeur Trelawney. Je le vois dans ta tasse de thé! Comme si elle arrivait vraiment à lire l'avenir comme ça. Tu me le diras, Harry, quand tu voudras que je prédise le futur en regardant dans ton verre de jus de citrouille!

Les deux garçons éclatèrent de rire, mais ça ne dura pas longtemps.

– On en aura pour des heures à faire tous ces devoirs, dit Harry en soupirant.

Comme les trois amis venaient de le dépasser, Dumbledore se hâta de les suivre le long de l'escalier.

– Je me demande quelque chose, pourtant, intervint Ron.

– Quoi? demandèrent ses deux amis d'une même voix.

– Le professeur McGonagall fait des métamorphoses très réussies et le professeur Chourave peut faire pousser n'importe quoi… Pourquoi alors n'a-t-on pas un professeur de divination qui puisse réellement lire l'avenir?

– J'en sais rien, répondit Harry, mais Dumbledore doit avoir ses raisons. J'imagine que…

Mais Dumbledore n'eut pas la chance de savoir ce qu'Harry imaginait car le petit groupe venait de croiser nul autre que leur directeur lui-même… Puisque celui-ci avait quelque chose à leur dire, Ron, Hermione et Harry ne poursuivirent pas leur conversation et Dumbledore se dit qu'il était temps de revenir dans son bureau.

Ainsi, se dit-il, Harry a eu quelques fois du mal à me comprendre, mais il ne s'en ait jamais trop fait avec ça. Enfin…presque jamais. Je tenterai de l'informer de certaines choses un peu plus tôt, cette fois.

Dumbledore posa un regard fatigué sur la grande horloge grand-père qui décorait son bureau. Minuit quarante-cinq. Il avait passé en tout quinze minutes dans la Pensine.

À nouveau, il prononça une formule dans un murmure quasiment inaudible et la substance magique à l'intérieur de la petite bassine de pierre reprit sa couleur argentée.

Dumbledore se leva, mais se rassit aussitôt. Sa hanche blessée le faisait énormément souffrir. Il s'étira pour attraper un deuxième chaudron, beaucoup plus petit que celui utilisé pour la potion du retour en arrière. Il y versa de l'eau, qu'il amena à ébullition. Il entreprit ensuite de couper des oignons et de broyer quelques carapaces de scarabées.

Cette potion était très facile à préparer et ne prenait pas beaucoup de temps, mais elle demandait des ingrédients difficiles à se procurer, telles un bézoard et trois ailes de Sombrals. Mais Dumbledore était quand même un des plus grands sorciers de l'histoire de la magie, et ces ingrédients se trouvaient en grande quantité dans ses nombreuses armoires où il entreposait son matériel.

La préparation de ce mélange lui avait prit une quarantaine de minutes, il décida donc de revenir à sa première occupation avant de l'ingérer. Non sans difficultés, il se rendit à son plus grand chaudron, où bouillonnait une mixture épaisse et foncée.

Il y ajouta les os d'une patte de souris qu'il avait depuis longtemps réduits en poudre et attendit un peu, question de laisser la fumée opaque et bleue se dissiper. Puis, il la retira du feu. Elle devait reposer ainsi durant encore une demi-heure. Ensuite, il ne lui resterait qu'un seul détail à accomplir, ajouter une dizaine de gouttes de son sang et un cil, afin d'empêcher quiconque de voir cette perturbation dans le cours du temps.

Il se laissa tomber dans son fauteuil, prit une grande tasse et l'emplit complètement de potion dans le petit chaudron. Il la porta à ses lèvres et la vida d'un trait. Doucement, toutes ses blessures cicatrisèrent et il ne sentit bientôt plus aucune douleur. Il regarda avec satisfaction ses membres guéris et entreprit de nettoyer son bureau.

Quand il eut fini, il fut temps d'ajouter les derniers ingrédients. Mais au même moment, il renversa la tasse de thé qu'il s'était fait pour chasser le goût de la potion de guérison et il fut déconcentré durant quelques secondes. Sans oublier que la potion de retour en arrière devait être préparée avec une infinie précision, il se tourna très rapidement, se coupa le bout du doigt et laissa tomber dix gouttes de son sang dans le mélange. Il revint ensuite éponger le thé avant qu'il n'en tombe dans le chaudron. Tout de suite après, il entra complètement dans le chaudron comme on entre dans une baignoire, ne laissant que sa tête en dehors de l'eau.

– Si l'on apprend de ses erreurs, dit-il, que je n'apprenne plus! J'ai essayé une première fois d'atteindre mon but, je n'ai pas réussi. Que j'aie maintenant la chance de réessayer! Si l'on apprend de ses erreurs, que je n'apprenne plus!

Il enfonça ensuite sa tête sous la surface en se remémorant la nuit où Harry était arrivé chez les Dursley. Tout comme lorsqu'il était entré dans la Pensine, les bruits et les couleurs se mélangèrent autour de lui. Il se sentit aspiré vers une autre époque, vers un autre moment auquel il pensait tellement fort qu'il en oublia le cil.