La matheuse paumée et le footballeur branché.

« On catalogue deux types de femmes les libérées qui couchent avec tout le monde et les petites princesses qui attendent le prince charmant les cuisses fermées. Et puis des mecs qui ont toujours la braguette ouverte jusqu'à ce que, ô miracle! Ils tombent amoureux! Mais non chérie mon passé de queutard et bien c'est du passé je n'y pense même plus, je n'aime que toi J'ai vraiment du mal à y croire on est dans un monde parallèle complètement stéréotypé. »


Chapitre 1

Edward Cullen était assis sur son tabouret face à la paillasse carrelée de blanc. Edward Cullen, grand, finement musclé, les yeux verts, allait avoir 19 ans dans quelques mois.

Edward Cullen détestait les filles qui se maquillent trop, les gens qui passent des heures devant leur ordinateur et le Fast- Food qui lui donne terriblement envie de vomir rien qu'en y mettant les pieds.

Edward Cullen aimait fumer une clope dans le bois derrière chez lui le soir avant d'aller se coucher. Il aimait les seins de Loren Mallory, les œufs brouillés fait par sa mère tous les dimanches. Il aimait aussi le parfum de la nouvelle qui ne parle pas et qui s'assoit à côté de lui en biologie.

Mais il adorait surtout le piano et le football et se réjouissait d'être le capitaine de l'équipe.

La nouvelle qui ne parle pas et qui s'assoit à côte de lui en biologie, c'est Isabella Swan. Elle venait de rentrer dans le grand labo et regrettait d'avoir mis ses baskets aujourd'hui. A cause de la pluie, elle avait les pieds trempés.

Bella Swan était une fille très timide, qui n'aimait pas se faire remarquer. Elle pensait avoir un physique banal mais elle était plutôt grande, bien proportionnée et même si elle pensait l'inverse, elle avait un visage de poupée avec ses grands yeux marron et son teint pâle.

Bella détestait les gens superficiels, que son père hurle de rage quand les Mariners perdaient un match, la pluie constante de Forks et le regard d'Edward Cullen qui la mettait toujours mal à l'aise.

Bella aimait la grande littérature, le sourire de Jacob Black, le quater back de Forks High qui ne lui avait jamais adressé un regard et les musiciens indépendants.

Isabella, qui préférait qu'on l'appelle Bella, s'installa à côté d'Edward Cullen aux yeux étranges en grommelant après Mike Newton, le crétin qui avait laissé trainer son sac dans l'allée ce qui l'avait fait trébucher elle. Ce qui avait fait ricaner Jessica Stanley. Ce qui avait donné une excuse à Mike pour s'excuser en lui souriant niaisement.

Edward regardait la brunette avec curiosité. Il se demandait ce qu'il pouvait bien se passer dans sa tête pour qu'elle soit si hermétique aux contacts humains. Et si c'était à cause de cela que tout le monde se moquait d'elle en riant dans son dos.

Monsieur Banner inscrivait Mitochondrie sur le tableau blanc et Edward cessa son questionnement. Il avait bien plus important à penser qu'à la pauvre fille paumée qui venait de débarquer dans sa petite ville. Il devait absolument décrocher un A dans cette matière pour pouvoir rentrer dans l'école de ses rêves.

Elle n'avait aucune idée de ce qu'elle ferait plus tard mais elle savait qu'elle quitterait ce trou pluvieux dès qu'elle en aurait l'occasion. Elle passa l'heure à comprendre le fonctionnement de la cellule eucaryote tout en entortillant ses cheveux nerveusement autour de son doigt.

La sonnerie retentit, Edward se leva précipitamment et alla rejoindre Loren pour aller déjeuner. Bella, elle, prenait son temps et espérait que Newton l'oublierait pour une fois. Mais peine perdue, elle avait beau prendre tout son temps, il l'attendait. Comme tous les midis, elle devrait subir ses déballages verbaux incessants et inintéressants. Elle espérait qu'il ne lui proposerait pas de sortir en tête à tête ce week-end. Elle n'avait plus d'excuse crédible à lui fournir.

Elle s'installa devant son plateau pratiquement vide et joua un long moment avec ses quelques chips. Elle le cherchait du regard, le grand brun à la peau mate qui la faisait fantasmer depuis qu'elle l'avait vu pour la première fois. Pour faire court, elle était en haut des marches qui mènent à l'entrée du lycée. Elle allait passer les portes quand un vrombissement de moteur l'avait fait se retourner. Elle avait alors vu un homme sublime enlever son casque et passer doucement sa main dans ses cheveux d'une façon si sexy que ses yeux sont restés grands comme des soucoupes.

-Tiens, la nouvelle a bloqué sur Black! La voix pleine de dédain de la grande blonde derrière elle l'avait ramenée à la réalité et, rougissante, elle était rentrée en ignorant le ricanement des deux cheerleaders. Depuis, elle avait appris que les deux bécasses étaient l'une Tanya Denaly, fille du banquier de Forks et certainement la plus jolie fille du lycée même si Bella lui trouvait un air niais. L'autre, Loren Malory, capitaine des cheerleaders, et probablement la fille la plus influente en termes de mode, de comportement et d'activités au sein des jeunes du lycée. Elle savait aussi depuis lors que le magnifique brun qui l'avait laissée bouche bée était Jacob Black, le quater back de Forks High et petit-ami officiel d'Irina Denaly, la jumelle de la sulfureuse Tanya.

Bella ne prêtait pas beaucoup d'importance aux ragots de la petite bourgade mais grâce, ou à cause de Mike, elle savait en gros que les jumelles étaient des garces, que Mallory avait la palme de la pétasse et que, malgré ça, tous les mecs du lycée se battaient pour elles. En tête de liste, Tyler Crowley et Edward Cullen les deux meilleurs joueurs de l'équipe.

Bella croqua dans sa pomme et jeta un nouveau coup d'œil à la porte par laquelle, elle le savait, il allait bientôt faire son entrée. Et aujourd'hui, jeudi, ça ne dérogea pas à la règle. Jacob Black, Jake comme ceux qui pouvait lui adresser la parole l'appelaient. Il remonta le col de sa chemise et Bella frissonna face à son sourire parfait. Elle se détestait d'accorder de l'importance à ce genre de mec et c'était sa première pensée censée de la journée.

Parfaitement habillé, parfaitement musclé, parfaitement coiffé, parfaitement superficiel. Le stéréotype même de l'adolescent populaire et beau-gosse qui le sait parfaitement et qui en joue. Et pourtant, elle n'arrivait pas à décrocher ses yeux de lui, de sa veste en cuir parfaitement ajustée, de son jean baggy brut qui tombait avec précision sur ses baskets blanches.

Edward avait le nez dans le décolletée de Loren et la demoiselle n'avait pas l'air de s'en plaindre. Il avait beau loucher sur ses nibards, il n'ignorait pas les doigts de Victoria qui trainaient dans sa nuque. Emmet, un des piliers de l'équipe de foot pelotait sa copine, Rosalie, en lançant des blagues graveleuses qui faisaient tordre de rire Edward. Son pote Jasper mangeait dans l'assiette de sa copine Alice qui, comme Victoria, tripotait les cheveux de son mec en souriant niaisement. Edward se sentait bien.

Il savait qu'après l'entrainement ce soir, il irait chez la rouquine et qu'elle lui ferait passer un bon moment. Tout semblait tourner normalement. Jacob s'installa à leur table à coté d'Irina et lui fourra sa langue dans la bouche, Tyler essaya d'attirer l'attention de Tanya mais celle-ci s'évertuait à faire du pied à Edward sous la table. Même s'il savait que ce n'était pas sympa vis-à-vis de Victoria, il se sentait vraiment excité par ce contact qui avait un goût de défendu. Enfin, il savait aussi qu'il ne se priverait pas longtemps. Il passerait la voir le lendemain soir, peut-être. Ça avait toujours été comme ça avec Tanya. Il allait et venait avec d'autres filles, mais il revenait toujours vers elle parce que la grande blonde était amoureuse de lui depuis la plus tendre enfance et qu'elle le connaissait parfaitement. Hé ouais, c'était presque pire que les Feux de l'Amour.

Tanya attendait juste le moment où il serait prêt à se poser, le laissant profiter de sa jeunesse. Mais il revenait toujours et il n'était jamais vraiment avec les autres filles. Ça ne la dérangeait pas de le partager pour le moment. C'était ça ou rien de toute façon, il avait été assez clair avec elle. Et lui, il en profitait. Tout tournait rond dans le monde d'Edward. Il avait la beauté, la jeunesse et le talent. Mais, malheureusement, Edward rêvait de faire médecine comme son père et la faculté de Seattle était très exigeante et il savait qu'il avait raté son interrogation de maths la semaine dernière. Il savait qu'il avait des lacunes qu'il devrait rattraper. Mais avec ses sorties, ses entrainement et toutes les autres activités plus ou moins respectables qu'il avait, il savait qu'il n'aurait pas le temps. Mais pour l'heure il s'avança un peu plus sur le bord de sa chaise pour que le petit pied de Tanya effleure ses parties intimes de façon vulgaire mais au combien excitante.

Quelques heures plus tard, Bella était installée au premier rang de la salle de classe 202 et attendait patiemment que le cours de maths commence. Elle écoutait, sans vraiment le vouloir, la belle Rosalie Hale, assise derrière elle, expliquer à Alice Brandon le programme de la soirée du lendemain. Bella regrettait Phoenix. Là-bas, même si elle n'était pas parmi les populaires adulés, elle avait quelques amis et était parfois invitée aux soirées. Ici, elle avait l'impression d'être complètement transparente mais, finalement, ça ne la dérangeait pas tant que ça. Les étudiants de Forks High étaient vraiment trop étranges.

La vieille prof de maths entra comme une bombe dans la salle, faisant taire le rire cristallin d'Alice Brandon du même fait. Dans un geste, que Bella trouva désespérément théâtral, la prof jeta un gros paquet de copies sur son bureau. Bella était sereine, elle avait suivi un programme avancé à Phoenix et elle savait qu'elle aurai A+. L'interro lui avait vraiment paru très simple. L'enseignante avait beau être âgée, elle ne manquait pas d'énergie pour remonter les bretelles des vilains petits canards qui n'avaient pas eu la moyenne. Et aujourd'hui, c'était le très bel Edward Cullen qui recevait ses foudres. Le grand châtain foncé aux reflets roux assis nonchalamment dans le fond de la salle semblait accepter les remontrances avec un calme olympien. Bella ne connaissait pas son niveau scolaire antérieur, mais de ce qu'elle pouvait entendre, la vieille femme semblait vraiment déçue. Rosalie lança un commentaire à voix basse à sa voisine sur le manque de tact de l'enseignante et la petite brune au rire communicatif qu'était Alice ne prit pas de pince pour dire que c'était bien fait pour lui et qu'il n'avait qu'à réviser davantage au lieu de sauter tout ce qui bouge. Bella pensa qu'elle n'aurait pas dit mieux qu'Alice.

C'est à ce moment-là qu'elle se ferma à tout ce qui l'entourait et regarda les annotations de la prof sur sa copie qui affichait un gros A+ en rouge dans le coin à droite. Elle avait essayé de ne pas rougir quand elle l'avait félicitée pour son niveau d'excellence. Mais au fond d'elle, cela lui avait fait énormément plaisir.

Les logarithmes népériens n'avaient aucun secret pour Bella et elle s'ennuyait un peu. Alors, pour passer le temps, elle gribouilla sur le coin de sa feuille de cours. Sans vraiment s'en rendre compte, elle avait reproduit la grosse cylindrée noire de Jacob. Quand la cloche retentit, elle se sentit enfin soulagée. Soulagée de pouvoir aller retrouver la chaleur de sa maison, de mettre ses pieds au secs et de pouvoir se plonger dans un bouquin et vivre par procuration au travers d'un personnage romanesque.

-Mademoiselle Swan? L'interpela l'enseignante avant qu'elle ne quitte la salle. Elle se retourna les yeux pleins de questions.

Edward près du bureau se triturait les doigts en réfléchissant à la proposition de la vieille folle. Il regarda Bella approcher et soupira d'agacement. Il ne voulait pas travailler avec elle. Il ne savait même pas si elle savait parler. Enfin, si ce n'était pas le cas, ça serait une bonne excuse pour trouver quelqu'un d'autre, mais avait-il vraiment le choix ?

-Oui madame? Demanda la petite brune timidement, les yeux braqués sur le bureau.

-Mademoiselle, votre niveau est excellent. Seriez-vous d'accord pour aider Edward à rattraper son retard? Quelques heures? Ça serait bien sûr noté dans votre dossier et ça ne serait que temporaire. Edward est un très bon élève, il s'est juste un peu laissé déborder.

-Heu… voilà ce qu'entendit Edward sortir de la bouche d'Isabella et il se demanda ce qu'il la retenait. Car lui, il aurait bien besoin d'avoir des bons points sur son dossier scolaire.

-D'accord, mademoiselle Swan, je vous laisse en discuter avec Monsieur Cullen et vous me dites lundi ce que vous avez décidé. Dans tous les cas Edward, je n'accepterai plus ce genre de résultat de votre part. Si vous ne décrochez pas au moins un B+ la semaine prochaine, c'est la colle!

-Non! Madame s'il vous plaît…

-Ce n'est pas négociable. En colle, vous aurez le temps de réviser!

Sans se formaliser d'avantage la prof de maths quitta la salle et Bella se retrouva bêtement plantée face au grand Edward.

-Alors Isabella? Tu veux bien m'aider?

-Je ne sais pas. Couina-t-elle, ne sachant pas vraiment en quoi elle pourrait l'aider. Qu'est-ce que tu n'as pas compris?

-Tout! S'écria-t-il content qu'elle porte de l'intérêt à ses lacunes et surtout qu'elle ait un organe vocal en état de marche. C'est du chinois, tout ce qu'on fait depuis le début de l'année. J'ai l'impression d'être face à des hiéroglyphes.

-Je ne sais pas si je serai capable de t'expliquer. Je comprends mais je ne pense pas avoir des capacités pédagogiques.

-On peut faire un essai. Une petite heure, si je vois que je comprends mieux avec toi, on s'y met pour de bon. Sinon, on laisse tomber et je ne t'en voudrai pas. S'il te plaît Bella, insista-t-il voyant qu'elle ne réagissait pas. Tu es super bonne en maths et, moi, je suis un gros tocard. Je te promets, je te le rendrai. Tout ce que tu veux.

-Tu as l'air vraiment désespéré, souffla-t-elle, se laissant convaincre par son ténor doux et enjôleur.

-Oui, je le suis. Je ne veux pas que ma moyenne chute à cause d'une seule matière.

-D'accord, va pour un essai mais si tu vois que ça ne t'apporte rien, dis-le moi, ne me fais pas perdre mon temps.

-Oui, ok, alors on peut commencer quand ?

-Le plus tôt sera le mieux je crois. La prochaine interro, c'est mardi et je crois que tu n'as pas le droit à l'erreur.

-Si elle me fout en colle, je suis mort. Je ne pourrai pas jouer. J'ai entrainement ce soir, mais demain après les cours, si tu veux. À moins que tu sortes, c'est vendredi.

-Non, je n'ai pas de sorties de prévues. Va pour demain.

-Super, merci Bella. T'es une chouette fille.

Sans plus de politesse Edward s'éloigna à grand pas car Victoria devait l'attendre. Il jubilait d'avoir de l'aide pour comprendre ses symboles compliqués. Il était soulagé que ce soit Isabella parce qu'elle avait l'air trop sérieuse pour le distraire et, de toute façon, elle n'était pas à son goût physiquement. En fait, il n'en savait rien puisqu'elle arborait toujours des vêtements amples, pas du tout féminins et ne se mettait pas du tout en valeur. Mais, pour l'heure, il inspectait la peinture métallisée de sa Volvo en attendant la rousse.

Bella, après avoir récupéré quelques bouquins dans son casier, quitta Forks High se maudissant à chaque pas, parce que le chuintement de ses baskets trempées l'agaçait au plus haut point. Comme prévu, après avoir regagner le domicile du shérif à temps plein et père par intérim, elle gagna sa chambre, se changea pour un survêtement en coton chaud et confortable pour se laisser tomber dans son gros fauteuil devant le bow-window, son exemplaire d'Orgueils et Préjugés dans la main droite et sa mèche favorite dans la gauche.

Edward cherchait des yeux Bella à travers le self. Il ne l'avait pas croisée dans les couloirs ce matin. Il n'avait surement pas fait attention en réalité et c'est quand Rosalie lui avait rappelé l'altercation avec la prof de maths la veille, que ça lui était revenu en mémoire. Elle devait lui donner son premier cours ce soir et, aussi étrange que cela puisse paraitre, Edward mettait de gros espoirs sur les petites épaules voutées de l'intello de service. Il espérait que par un miracle elle allait lui donner la clé de ce casse-tête qu'était devenu les maths pour lui.

Il la repéra finalement, non sans mal parce que Tanya continuait de l'allumer vulgairement, et il hésitait à délaisser sa blonde, sa poupée. Mais son projet d'avenir lui revint en tête et il trouva ça dommage de gâcher son avenir pour une partie de jambes en l'air. Alors, sans vraiment faire attention à ce qui se passait autour de lui, il se leva et traversa le self pour gagner la table du fond où la fille qui ne parle pas mais qui sent bon, grignotait face au débile Newton, roi des ringards.

Sans jeter un regard au blondinet stupide, il demanda à Bella la faisant sursauter :

-Toujours Ok pour ce soir?

-Heu… Bah … euh… Bella se maudissait de ne pas réussir à faire une phrase mais l'intégralité de la cantine avait les yeux braqués sur elle. Pas étonnant, pourquoi Edward Cullen s'adresserait-il à elle ?

-Bon, si t'es d'accord, dis-moi juste où et à quelle heure ? Enchaine-t-il, trop pressé de retrouver sa table et la blonde en chaleur au déhanché assassin.

-J'allais demander à Bella de m'accompagner au ciné ce soir. Le coupa Newton sans laisser la brune répondre.

-Ha ? Voilà le dilemme, c'était vendredi soir, en même temps il ne pouvait pas lui en vouloir de vouloir sortir, surtout que les rencards ne devaient pas se bousculer pour elle.

-J'ai déjà dit oui à Edward, souffla-t-elle enfin, le faisant soupirer de soulagement. Je n'ai pas d'impératifs horaires, sourit-elle contente d'être sortie de son mutisme sous la menace d'une soirée avec Mike.

-Ok, bah disons 18h, chez moi ou chez toi, comme tu veux.

-Chez-toi, si ça ne te dérange pas. Bella n'avait pas du tout envie de faire rentrer un étranger dans sa maison.

-Ok, sans perdre une seconde Edward sortit son téléphone de sa poche et tapota rapidement son adresse sur un message. Il arqua un sourcil vers Bella, avant de lui demander son numéro de portable. Mal à l'aise, Bella lui récita deux fois. Tanya, de l'autre côté du self, se demandait bien ce que son amant pouvait trafiquer avec la Swan, elle l'interrogerait plus tard quand il passerait la voir, ce qu'il avait promis de faire le lendemain, en toute discrétion bien entendu.

-Ok je t'envoie mon adresse, à ce soir. Bonne aprèm' ! Edward s'éloigna aussi vite qu'il était arrivé et se réinstalla à côté de son pote Jake qui s'empressa de lui montrer un magazine qui vantait les performances de la nouvelle Ducati S1000. Edward fit mine de s'y intéresser pour continuer de se faire tripoter sous la table par Tanya. Il adorait quand elle faisait ça.

Bella resta un long moment le visage caché sous ses grandes mèches brunes. Elle avait conscience que beaucoup de gens avait vu Edward Cullen prendre son numéro et elle avait clairement vu les regards interrogatifs des garçons et ceux meurtriers des filles. Bella avait bien compris qu'à Forks High, il y avait la Team Jacob et la Team Edward. Ils étaient tellement différents physiquement que, bien sûr, ils répondaient à eux deux à 99% des goûts féminins. Bella faisait partie de celles qui avaient un penchant pour le grand brun baraqué mais c'est vrai qu'Edward n'était pas vraiment repoussant. Elle pensa d'ailleurs, à juste titre, qu'Emmet Masen était aussi beau que les deux autres mais elle avait bien compris qu'avec Rosalie Hale accrochée à son bras, il ne valait mieux pas laisser trainer ses yeux sur le pilier de l'équipe de foot, sous peine de devenir déficient visuel par attaque d'ongles parfaitement manucurés direct dans l'iris.

Belle ignora Mike quand il la harcela de questions relatives à son rendez-vous avec Edward et elle quitta le self sans finir sa pomme. C'est Jessica Stanley qui lui fit prendre conscience qu'elle traversait le couloir principal pour se rendre en histoire quand son épaule heurta la sienne.

-Regarde où tu marches Swan, grogna-t-elle.

Bella s'excusa la voix basse et tenta de la contourner, jurant contre sa maladresse qui la mettait mal à l'aise une fois de plus. La cheerleaders fit alors un geste que Bella ne comprit pas. Se retrouvant saisie par l'anse de son sac à dos, elle recula de quelques pas, puisque la blonde la poussait. Son dos heurta les casiers, lui coupant le souffle de surprise.

-Ne-t'approche-pas-de-Cullen. Articula-t-elle exagérément, en plantant ses ongles dans l'épaule de Bella et lui jetant un regard assassin.

-Je l'aide juste pour les maths, se défendit-Bella en essayant de se dérober car l'haleine chewing-gum aux fruits et ses yeux bleu acier remplis de haine lui donnaient la nausée.

-Ne songe même pas à faire autre chose, on a toutes pris des options sur lui bien avant toi. Et Bella découvrait en même temps que Jessica s'éloignait qu'il y avait même un ordre de passage dans cette jungle de femmes Puma.

Elle se traina jusqu'en histoire ne sachant pas si elle devait rire ou pleurer. Les adolescentes étaient vraiment stupides et cela lui faisait plutôt peur pour l'avenir. Comment ces bécasses seraient une fois adultes ? Elles étaient la prochaine génération et le niveau culturel de ces femmes s'apparentait plus à la loi de la jungle qu'à la libération de la femme. Si l'ascension sociale de la femme dans la société dépendait de ses pintades, autant revenir aux temps des cavernes. Bella se mit à penser qu'elles ressemblaient plus à des animaux qu'à des êtres humains et elle les imagina dans tout un tas de situations dégradantes pendant les cours de l'après-midi. Son image préférée restant Jessica Stanley dans le rôle de la lionne qui apprend à ses petits à chasser. Bella voyait une quantité indéfinissable de petites Jessica, habillées vulgairement, jouant de leur charme pour appâter des mâles dominants dans une troupe de banquiers, de médecins ou de politiciens.

Edward tournait en rond dans sa chambre, il avait hâte que Bella arrive et qu'ils se mettent au travail. Il ne voulait pas être collé, il ne pouvait pas être collé. Elle n'était pas encore en retard mais, dans quelques minutes, elle le serait alors il profita de cet instant de tension pour faire un peu de place sur son bureau en rangeant les cd qui trainaient partout, en remettant en place son presse-papier et son sous-main. Une voiture bruyante remonta lentement l'allée et il ne put s'empêcher de rire quand il reconnut le pick-up orange ridicule qui était souvent garé devant Forks High. Il s'était souvent demandé qui pouvait conduire ce genre de véhicule. Isabella Swan bien sûr! Qui d'autre?

Bella gara son véhicule devant l'imposante bâtisse en pierres blanches qui semblait venir d'un autre temps. Timidement, elle s'avança vers la grande porte en détaillant l'architecture fascinante de la demeure. Une fois qu'elle eut gravi les quelques marches qui la séparaient de la grande porte, elle se sentit bien petite et se félicita intérieurement de ne pas avoir donné rendez-vous à Edward chez elle. Il aurait ri en voyant sa minuscule maison.

Elle n'eut pas le temps d'attraper le gros heurtoir en fer forgé que la porte s'ouvrit et Bella découvrit une très belle femme menue aux boucles caramel et aux yeux verts invitant. La couleur singulière de ses iris lui permit d'identifier la génitrice d'Edward sans risque de se tromper.

-Bonjour Madame Cullen, je suis Isabelle Swan.

-La camarade d'Edward qui vient l'aider pour ses maths ?

-Exactement.

-Je suis ravie de vous rencontrez Mademoiselle Swan et je vous remercie de vous être déplacée pour aider mon fils. Entrez ! Entrez ! Bella fut surprise de l'accueil chaleureux de la mère d'Edward par rapport à son fils qui ressemblait à un glaçon insensible la plupart du temps.

-Merci Madame Cullen, vous avez une très belle maison, s'exclama Bella en découvrant le luxe et la simplicité de l'intérieur.

-Merci Isabella, vous êtes gentille, mais c'est mon métier. Je rénove des maisons depuis plus de vingt ans.

-Oh d'accord, souffla Bella toujours aussi subjuguée par la sérénité qui émanait du salon dans lequel elle avait suivi Esmée.

-Installez-vous, je vais chercher Edward. Elle désigna un canapé en cuir blanc à Bella avant de s'éclipser. Celle-ci n'osa même pas l'effleurer, tellement il paraissait immaculé.

-Hey Isabella ! La voix d'Edward la fit sursauter. Elle quitta la grande cheminée en pierre du regard et se tourna vers lui. Ses yeux verts allèrent rapidement de haut en bas sur son corps, ce qui la mit mal à l'aise et elle baissa instinctivement les yeux. Voilà ce qu'elle n'aimait pas chez lui, cette façon qu'il avait de déshabiller quelqu'un de son regard vert clair profond et perçant.

-Tu vas bien Edward ? Souffla-t-elle espérant qu'il regarde ailleurs quand elle relèverait les yeux.

-Ouais, ça va tranquille, on monte, on va s'y mettre ?

-Oui bien sûr.

-Travaillez-bien les enfants ! Résonna la voix sympathique de Madame Cullen depuis une pièce sur la droite.

Bella resserra sa prise sur son sac et suivit Edward dans le grand escalier en pierres blanches couvertes d'un tapis rouge retenu à chaque marche par une barre dorée. Cela lui fit penser à la cérémonie des Césars, à Cannes. Elle secoua la tête en souriant chassant ses pensées ridicules.

-Qu'est-ce qui te fait rire, souligna Edward, amusé par son comportement étrange.

-Le tapis rouge dans l'escalier, répondit-elle franchement, c'est très glamour.

-Ouais, ma mère et ses délires. Laisse tomber. Il ouvrit la double porte qui séparait sa chambre du hall et Bella entra dans l'immense pièce complètement happée par le charme de l'endroit. Edward jaugea sa réaction tout le monde avait la même et s'extasiait un long moment sur sa collection de CD, ses deux grands canapés en cuir, son écran plat, sa chaine hifi dernier cri et son lit de deux mètres sur deux le long de la baie vitrée. Mais Bella ne poussa pas de cri d'étonnement, ses yeux ne s'écarquillèrent pas, non. Il la vit faire le tour du regard et, une fois qu'elle repéra le bureau sur la gauche, elle alla y poser son sac, elle se ravisa un millième de seconde avant que la toile ne touche le manguier massif et Edward soupira de soulagement lorsqu'il vit ce geste. Elle le déposa finalement au sol et sortit délicatement son manuel et ses cours.

-Alors on commence par quoi ? Demanda-t-elle doucement alors qu'il amenait une chaise pour elle et allumait la petite lampe de travail. Il lui sortit sa dernière interro et Bella la visualisa en quelques secondes.

-Veux-tu qu'on la refasse ensemble ? Interrogea-t-elle doucement ne sachant pas vraiment comment s'y prendre.

-Allons-y. Edward sortit du papier, sa calculatrice et la feuille de questions. Bella lui expliqua patiemment l'énoncé. Il écouta religieusement. Elle se demandait si elle s'y prenait bien et lui appréciait la façon qu'elle avait de tourner les choses afin qu'il les comprenne. Le premier exercice ne posa pas trop de difficultés et Bella prit confiance. Quand ils attaquèrent le second, Edward avait assimilé deux petites règles de calcul mais néanmoins fondamentales et il les mit immédiatement en application. La difficulté de l'évaluation allant crescendo, Bella reprit plusieurs fois les explications sur le troisième et Edward ne réussit pas à dérouler le raisonnement de lui-même. Bella lui montra une première fois puis, trouva deux exercices similaires dans le manuel. Ils firent le premier ensemble, elle lui laissa faire le second seul. Pour ne pas le déstabiliser, elle se leva et se dirigea vers la fenêtre pour observer le magnifique parc qui entourait la propriété.

Edward, eut du mal à se concentrer car il n'aimait pas qu'une inconnue fouine dans sa chambre mais, quand il s'aperçut que Bella ne portait pas vraiment attention à ses affaires personnelles mais qu'elle était focalisée sur l'extérieur, il se plongea dans le problème posé. C'est satisfait de lui qu'il posa son stylo plume et qu'il appela Bella.

-C'est bon Isa' j'ai fini.

- Bella, si tu veux utiliser un diminutif, appelle-moi Bella.

-D'accord, excuse-moi, lui rendit-il doucement, mis mal à l'aise par son regard ambre foncé qui, il ne l'avait jamais remarqué, était vraiment déstabilisant.

Elle s'approcha et son épaule effleura la sienne, cela ne le dérangea pas. Il détailla son visage pendant qu'elle, sans s'en douter, détaillait sa copie. Elle attrapa le crayon, se pencha sur le bureau. Edward ne cessait de la regarder, il n'avait pas remarqué combien son nez était fin et droit, combien ses sourcils avaient une ligne parfaite. Il n'avait jamais fait attention à la forme légèrement en amande de ses yeux. Et, quand elle porta le stylo à ses lèvres, en pleine réflexion, il s'aperçut qu'elle avait une bouche sublime. Il resta fasciné par son profil et quand elle déposa la feuille et le crayon et se redressa en repoussant ses mèches de cheveux en arrière, tournant dans le même mouvement son visage vers lui pour lui offrir un sourire de félicitation. Son cœur à lui rata un battement.

-Ce que t'es belle ! Souffla-t-il, la voix remplie de surprise de la découvrir ainsi.

Elle sentit douze litres et demi de sang affluer dans ses joues et son cœur accéléra. Les picotements qu'elle ressentait dans le bas de son dos ressemblaient grandement à une décharge d'adrénaline. Il vit qu'il venait de la mettre foutrement mal à l'aise. En tout cas, autant qu'il l'était d'avoir dit ça tout haut.

-Euh excuse-moi, je ne sais pas pourquoi j'ai dit ça. Elle haussa les épaules et baissa les yeux rapidement laissant implicitement comprendre qu'elle l'excusait, sans vraiment savoir de quoi d'ailleurs.

-C'est bon ton exercice, sauf là, tu devrais décomposer encore une fois. L'équation est simple dans ce cas là mais, sur une plus dure, tu risques de te tromper.

Le sang ne repartait pas de ses joues, elle sentait encore son regard sur elle et elle avait envie de partir. Elle voulait pas qu'il la trouve belle, en fait, si, ça lui faisait plaisir, ça gonflait son égo et peut-être plus encore mais c'était Edward Cullen et elle ne voulait pas que ce chasseur de femmes soit attiré par elle. Elle doutait fortement que ce soit possible mais même, elle n'était pas prête à prendre le risque parce qu'elle était vierge, parce qu'il était un coureur invétéré et parce qu'elle n'était pas sure de pouvoir lui résister et parce qu'elle s'en voudrait de céder à un homme comme lui, qui n'attachait pas beaucoup d'importance aux sentiments amoureux dans le sexe.

-Bella ? Je ne voulais pas te mettre mal à l'aise.

-Ca va, ne t'inquiète pas. Rougit-elle encore, ouvrant son sac pour, d'une part, ignorer son regard et, d'autre part, lui donner un nouvel exercice que la prof leur avait fait faire en cours. Elle sortit son paquet de feuilles. Il la regarda faire, tout en se demandant à quoi elle pourrait ressembler avec une petite jupe, des escarpins, un brushing et un peu de maquillage. Il imagina ses lèvres charnues couvertes d'une couleur prune et il se dit que c'était définitivement une jolie fille.

-Pourquoi tu ne te mets pas plus en valeur ? Bella braqua ses yeux sur lui un mélange de questions et de colère dans le fond de son regard et Edward sut qu'il était allé trop loin. Pourquoi il parlait à tort et à travers avec elle ? C'était elle qui lui faisait oublier de réfléchir ?

-Parce que j'ai autre chose à faire que de passer des heures dans une salle de bain juste pour avoir l'air d'une gourde. Tu veux qu'on finisse ce chapitre ou pas ? Séché par sa réplique Edward resta plusieurs secondes avant de réaliser que c'était la première fois qu'elle prononçait autant de mots. Cela le fit sourire, cette fille était trop étrange, ça le fascinait.

-Oui, le chapitre tu as raison. Il se pencha sur la feuille. Et, une fois que Bella fut sûre de plus être dans son champ de vision, elle fronça les sourcils de mécontentement. Elle inspira un grand coup pour se calmer, ce n'était peut-être pas une attaque directe sur son manque de look, juste une constatation et une vraie envie de savoir pourquoi elle n'accordait pas plus d'importance que ça à son image. Elle se dit aussi, et cela finit par la détendre complètement que pour un garçon comme Edward, toujours à la pointe de la mode, dans le détail de son apparence, cela devait être assez difficile de comprendre qu'elle n'y attache aucune importance.

Il lut le cours de Bella plusieurs fois et Bella prépara un exercice sur une autre feuille, elle recopia l'énoncé pour ne pas qu'il voit les réponses et le lui tendit. A nouveau, elle se leva pour porter son attention dehors et ne pas peser de son regard quand lui, de son côté, se remettait au travail. Il sécha sur la deuxième partie, sa capacité de concentration commençant de lui faire défaut. Il posa le crayon et s'octroya une pause.

-Au fait Bella ? Tu ne m'as pas dit ce que tu voulais en dédommagement ?

-Dédommagement de quoi ? Demanda-t-elle sans porter vraiment attention à lui, car un rossignol venait de se poser sur le bout d'une branche de pin et Bella le trouvait absolument fascinant. Elle pensait à la nouvelle magnifique de Wild le rossignol et la rose.

-Du temps que je te prive, du fait que tu doives venir ici, parce que tu vas revenir ? Demanda Edward, la suppliant implicitement.

-Si tu trouves que je t'apporte quelque chose oui, c'est ce qu'on avait prévu il me semble.

-Tu as raison, alors qu'est-ce que tu veux en échange ? Tu veux que je te paye ?

- Non, merci Edward, je ne fais pas ça pour que tu me donnes quoi que ce soit. J'aurai un bon point dans mon dossier, si tu réussis tes prochains contrôles, ça sera déjà une excellente récompense.

Edward s'enfonça un peu plus dans sa chaise et feuilleta machinalement les feuilles de cours devant lui.

-Il y a encore pas mal de boulot, tu crois que tu me supporteras ? En attendant sa réponse, son attention se porta sur les petits dessins en haut de la page et il distingua, parmi les nombreuses fleurs, les petits soleils et la lettre J qui revenait sous différentes calligraphies et une moto. Il arqua un sourcil en lui montra la page.

-T'aimes la moto ?

Bella ne s'était jamais sentie aussi gourde de toute sa vie. Allait-il faire le rapprochement avec son pote ? Elle mourrait de honte si tel était le cas. A ce moment-là, Edward se demanda pourquoi elle venait de virer au rouge mais, surtout, pourquoi elle ne répondait pas. Il trouvait Bella de plus en plus étrange. Il examina à nouveau le dessin plutôt précis d'ailleurs, elle avait même inscrit le numéro du modèle et la marque.

-Oui, j'aime bien, finit-elle par dire et Edward fit le rapprochement.

-C'est le même modèle que celle de Jake.

-Ah oui ? Bella fit volte face vers la fenêtre pour cacher ses rougeurs qui trahissaient le ton détaché qu'elle avait essayé de prendre. Edward ne mit pas longtemps à faire le rapprochement avec les petits J qu'il y avait un peu partout et il se mit à imaginer qu'elle en pinçait pour lui. Il ne put s'empêcher de la taquiner.

-Dis-donc Bella t'en pincerais pas un peu pour le quater back ?

-Quoi ? Couina-t-elle mortifiée d'être si facilement démasquée. N'importe quoi ! Ajouta-t-elle. Edward éclata de rire car, vu la façon dont elle s'était crispée, il avait visé juste.

-Allez t'es grillée railla-t-il hilare.

-T'es un grand malade toi, nia-t-elle avec véhémence. Jacob Black ? Non mais t'es sérieux ?

-Bah pourquoi pas ? Il est beau mec !

-Oui très, mais pas du tout mon genre.

-Mon œil ouais, continua-t-il juste pour le plaisir de l'agacer. Il n'en avait absolument rien à foutre qu'elle s'intéresse à lui ou non, tout ce qu'il voulait c'était la taquiner un peu.

-Tu te fais des idées. Bon, tu le finis cet exercice ? Ca fait plus d'une heure que je suis là. J'aimerais bien rentrer chez moi.

-Oh allez, le prends pas comme ça. Il voyait qu'elle commençait à vraiment s'énerver. Une heure de plus et je t'arrange le coup.

-Quoi ? Non !

-C'est un bon pote, je peux lui en toucher deux mots.

-Tu es complètement dingue, Jacob a une copine, évite de me mettre dans une sale histoire s'il te plaît. J'en ai déjà assez avec tes copines.

Edward cessa immédiatement de rire, elle avait piqué sa curiosité.

-Comment ça ?

-Laisse-tomber, finis ton exercice et ne parle pas de moi à Jacob, il ne m'intéresse pas du tout.

-Non, non, non, Bella, c'est quoi cette affaire ? Qui te fait des histoires à cause de moi ? Edward ne comprenait vraiment pas cette phrase et elle regrettait profondément d'avoir été si spontanée. Mais, après tout, il serait peut-être content de savoir que ses femelles le protégeaient bec et ongles.

-Jessica, m'a clairement mise en garde, je te vois juste pour les maths.

-L'idée d'autre chose ne m'avait pas effleuré l'esprit mais pourquoi t'a-t-elle dit ça ?

-Probablement parce que tu as pris mon numéro en plein milieu du self. Elle mit une pointe de rancœur dans sa voix. Edward ne comprit pas pourquoi elle semblait lui en vouloir. Après tout c'était juste pour les maths et s'il voulait prendre son numéro ça ne regardait personne.

-D'ailleurs ? Demanda-Bella, tu sors avec laquelle? J'ai cru que tu étais avec Victoria et c'est Jessica qui est jalouse? Elle se moquait de lui, il le sentait et cela le blessait sans vraiment savoir pourquoi.

-Aucune, je suis célibataire.

Bella fit les yeux ronds, elle l'avait pourtant encore vu ce matin dans le couloir rouler une pelle magistrale à Victoria.

-Si tu le dis, coupa-t-elle, se désintéressant finalement de sa vie amoureuse. Tu t'y remets ou pas ?

Il n'insista pas et reprit son crayon. Il resta plusieurs minutes face à la feuille mais il réfléchissait à ce que venait de lui dire Bella et, quand elle s'approcha pour l'aider, il la regarda avec une intensité qui la mit vraiment mal à l'aise. Il avait des yeux magnifiques mais terriblement troublants et lui, de son coté, il avait de la peine pour elle. Il savait que cette fille, aussi jolie soit-elle, ne serait jamais en phase avec les jeunes de son âge, elle était bien trop étrange et marginale et un gars comme Jacob Black ne lèverait jamais les yeux sur elle.

Il écouta religieusement ce qu'elle lui dit et il réussit, enfin, à finir. Il souffla un bon coup et elle le félicita.

-On continue quand ? Demanda-t-il avec entrain. Parce qu'en un peu plus d'une heure, il avait compris plus de choses grâce à elle qu'en plusieurs semaines de cours. T'es une super prof, trouva-t-il bon d'ajouter.

-Merci et bien demain, si tu veux.

Edward réfléchit un petit moment pour passer en revue son planning du lendemain et, mis à part son match dans la soirée, il n'avait rien de prévu.

-D'accord, demain après-midi, vers 15h ou 16h, ça te va ?

-Très bien, acquiesça Bella en bouclant son sac. Bon bah à demain alors, bonne soirée.

-Attends, je te raccompagne. Il la suivit jusqu'au rez-de-chaussée et sa mère salua et remercia longuement Bella.

Une fois chez elle, elle prépara rapidement le diner pour Charly, il était presque vingt et une heures et elle s'inquiétait de ne pas le voir rentrer. Elle lui passa un coup de fil et fut soulagée qu'il soit en chemin. Ils dinèrent tous les deux et il fut ravi d'apprendre que sa fille prodige, son petit génie, donne un peu de son temps pour la bonne cause. Il en profita pour lui glisser qu'elle devrait en profiter pour se faire de nouveaux amis. Cette réflexion ne plut pas vraiment à Bella, parce qu'elle se sentait bien, même si elle était seule, elle n'allait pas avoir des connaissances juste pour être normale.