Disclaimer : Tout à J.K.R. Je ne gagne rien en ecrivant sinon le plaisir d'écrire.
Résumé : Quand on se pose des questions existentielles sur qui suis je, ou vais je et surtout suis je une sorciére ? Et ben, on attend l'arrivée de Dumbledore, meilleur avocat de son monde s'il en est !
Au bord de la mer.
Je cours. Depuis … je ne sais pas combien de temps. Mon corps me brûle, criant sa fatigue mais je ne l'écoute pas. Et je continue ma course. Pour ne plus penser, ne plus entendre ces mots qui tournoient dans ma tête. Alors je continue. Mon cerveau n'a plus une seule pensée cohérente, j'ai le cœur au bord des lèvres et je ne sens plus mes jambes. Mais je ne m'arrêterais pas, ça non ! Mes yeux me piquent, je les essuie d'un geste rageur. Je. Ne. Vais. Pas. Pleurer ! Bon d'accord, je suis dans une drôle de situation, et en plus, je me suis barrée de chez moi sans rien dire. J'ai couru droit devant moi sans savoir où j'allais. Et je ne sais vraiment pas où je suis. Pas trop fait attention autour de moi, trop concentrée. A courir. A ne pas pleurer. A ne pas penser. Ben ouais, ça fait déjà pas mal de choses sur lesquelles réfléchir ! Mes jambes ralentissent d'elles mêmes. Hé mais je veux pas moi ! Allez, mes jambes, on continue !
" …"
Bon d'accord, on arrête. Mais pas tout court, hein ? Il faut marcher … Quoi ? Plus ? Bon, d'accord. Je me laisse tomber par terre, serrant les dents pour ne pas hurler de douleur lorsque mon postérieur touchera le goudron et oh … surprise ! C'est mou. Du sable. Pas si bête que ça mon corps ! Il a bien compris que c'était mieux, le sable, pour se laisser tomber comme une masse quand on est vraiment fatigué. Mon souffle se calme et mon regard, brouillé par les larmes, s'éclaircit. Je suis sur une plage. Bon, bon, bon. Mais quelle plage ?
"…"
Ok. Je suis perdue. Seule sur une plage avec le ciel et la mer pour seule compagnie. Après réflexion, ça me va parfaitement. Je crois que les gens m'auraient pris pour une folle autrement. Echevelée et tout ça. Pas le look pour draguer. Le sable est chaud et on est super bien, allongé là. Suffit qu'il y ait pas trop de vent.
"Alors, je suis quoi ?"
"…"
… Folle, ça c'est sûr. Confirmé. Demander ça au ciel, à voix haute, en attendant une réponse. Mon brillant esprit m'a abandonné. Adieu connaissance, bonjour camisole de force ! Pfff. Une petite voix insidieuse, que j'avais réussie à faire taire en courant comme une dératée, revient s'insinuer dans mon esprit, balayant toute autre pensée, emplissant ma tête de quatre mots : Tu es une sorcière.
"Même pas vrai", je marmonne.
Et tant pis pour la réputation. Je suis déjà folle. Donc je peux aggraver mon cas. J'espère juste que la bouffe n'est pas trop dégueu à … Sainte Mangouste. Hum … Ca doit être le nom de l'hôpital psychiatrique de ma ville. Il est vrai que je ne le connaissais pas, je n'ai jamais eu besoin d'y mettre les pieds avant.
Tu es une sorcière me re-murmure la petite voix que je baptise Sam.
"Impossible !" je tranche d'une voix forte.
Mon esprit, qui était très brillant (Si ! Si ! Je vous assure) et très logique, ne peut trouver une explication logique au fait que je serais une sorcière. C'est … c'est une impossibilité génétique. Voilà ! Apparemment, j'ai cloué le bec à Sam. Je m'autorise un sourire victorieux et m'asseoit pour regarder la mer. C'est vachement apaisant la mer, mine de rien. Ca clapote doucement, ça scintille de mille feux sous le soleil et ça s'agite sous la brise d'été dans un éternel flux et reflux.
" T'as pas de problèmes existentiels, toi !" Je lui lance d'un ton rageur.
"…"
Mouais. Sûrement pas. Mon sourire s'efface, Sam est revenue à la charge.
Tu es une sorcière.
"Admettons, ma p'tite ! Et c'est quoi une sorcière ? Hein ?"
Ha ! Je lui ai cloué le bec ! Je suis la meilleure ! Nouveau sourire victorieux. Mesdames et Messieurs, voici le retour de mon brillant cerveau sur le devant de la scène. Yessss ! Je ferai bien quelques entrechats si j'étais pas aussi crevée.
"Bonjour mademoiselle".
Je sursaute. Mince ! Moi qui croyait être tranquille. Je me retourne, prête à chasser l'importun. Et les mots se coincent dans ma gorge. Le monsieur en face de moi est d'âge vénérable et ma mère m'a toujours dit de garder ma langue dans ma poche quand j'en croise un. Oui, elle a toujours eu peur de mes remarques ma mère. Même si elle m'adore. Bon, revenons au vieux. Bien que je trouve ça incongru de l'appeler ainsi; malgré la longue barbe blanche et les lunettes de vieillard. Il me regarde amusé, ses yeux bleus pétillants de malice.
"Je peux m'asseoir ?".
J'hausse les épaules. Y a pas écrit réservé donc la plage est à tout le monde.
"Merci."
Il s'asseoit dans un frou-frou de robe … frou-frou de robe ! N'importe quoi. Je le regarde et effectivement, il porte une robe. Plutôt extravagante, avec des étoiles partout. Il sourit.
"Moi aussi j'aime beaucoup la mer. Je la trouve apaisante."
Il y a un autre truc qui cloche. Il a un oiseau sur l'épaule qui me regarde gentiment. C'est un magnifique oiseau dont je ne connais pas la race. Etrange.
"Qu'est ce que c'est comme oiseau ?"
"Un phénix".
"Ha."
Un phénix … Quoi ! Mais il me prend pour quoi ? Une folle ? Ok, je suis sensée en être une mais là. Quand même. Tout le monde sait que les phénix sont des légendes.
"Je vois que tu ne me crois pas ?"
Non, c'est vrai ?
"Et c'est pourtant un vrai phénix".
Et moi je suis une sorcière ! Pan, dans les dents !
"Et tu es une sorcière."
"…"
J'aimerais bien lui répondre mais quelque chose m'en empêche. Il émane de lui une certaine puissance. Ce doit être un puit de connaissance et j'ai un profond respect pour ceux qui savent. Mais il y a des limites.
"Heu, excusez moi ?"
Sans un mot, il me tend l'enveloppe que j'ai reçue de Poudlard. Qui était chez moi. Que j'ai laissé tombé sur le sol de ma cuisine. Qui est à mon nom. Avec la déchirure là où je l'ai ouverte. Si c'est une plaisanterie, elle est de très mauvais goût ! Il soupire. Et fait un geste pour que je m'assoie, ce que je fais aussitôt, ce qui m'étonne. Je n'aime pas obéir si promptement, d'habitude. Et surtout je ne me rappelle m'être levée.
"Je m'appelle Albus Dumbledore. Je suis le directeur de cette école."
Hum …
"Tu n'es pas convaincue ?"
Très bonne déduction.
Il soupire et tire une baguette de bois de sa manche.
Heu ?...
Il marmonne une formule et des étincelles jaillissent de sa baguette, vont toucher le sable et le sable bouge. Il en sort … une souris ! Il y a un truc, c'est un prestidigitateur et mes potes doivent être morts de rire cachés derrière la frondaison des arbres. Je ne lirais plus d'histoires de sorcières, promis, juré ! Il me sourit.
"Qu'en penses tu ?"
Que je ne suis pas la seule à être bonne pour l'asile !
"Tu veux un bonbon au citron ?"
Et puis quoi encore ? C'est un pervers ce type ou quoi ? Il hausse les épaules et le mange.
"Tu n'es toujours pas convaincue ? Bien."
Il m'attrape la main, j'ouvre la bouche pour hurler et le son reste coincé dans ma gorge. Je suis devant la tour Eiffel, à Paris. Alors que je suis anglaise. Pure souche. Y a un truc ! C'est forcé. Il hausse les épaules et nous sommes à New York, devant la statue de la liberté. Et j'ai toujours la bouche ouverte. Il me prend la main une troisième fois et nous sommes de retour sur la plage.
"Comment vous avez fait ça ?"
"Je suis un sorcier"
"Ca n'existe pas !"
Ha ! Tu t'y attendais pas à celle là!
"Bien sûr que si.- Son sourire est confiant et sincère.- Nous sommes, toi et moi, deux représentants du monde magique."
"C'est impossible, je n'ai pas de pouvoir."
"Tu n'as jamais eu de phénomènes bizarres autour de toi ?"
A bien y réfléchir … si. Notamment un problème de gonflement d'une fille de ma classe qui était une vraie peste. Personne n'avait rien compris à l'époque. Hum.
"Mais y a pas de sorciers dans ma famille."
"Si ton arrière grand-mère maternelle. Helga. Une gentille poufsouffle."
C'est bon, je suis convaincue. Peu de monde connaît le deuxième prénom de mamy et lui, il vient de le citer.
"Ok, je vous crois."
Il me sourit.
"Je crois qu'il est temps de rentrer à la maison."
Il me prend la main et je suis devant le perron de ma maison. Je vois mes parents inquiets, tourner en rond. J'ai la gorge serrée et je me retourne pour remercier le vieux monsieur, mais il a déjà disparu. Peut être pour aller convaincre un autre de mes condisciples ? Je pousse la porte, la tête pleine de questions que je me promets d'aller poser à Mamy. Mais pour l'heure, je suis dans les bras de mes parents et c'est tout ce qui compte.
Je me le promets. Je vais devenir la meilleure sorcière de tous les temps. Pour me venger de ce vieillard qui m'a entraîné dans sa folie douce et m'a fait croire à son rêve. Et si ce n'est qu'un rêve, je préfère ne pas me réveiller.
