J'ai commencé a écrire cette fiction parce que j'avais simplement envie de parler un peu de Kiri. Et j'ai choisi de faire une sœur à Kisame parce que je n'avais pas envie de me creuser trop la tête pour trouver un nom de famille, tout bêtement. Vous allez de toute façon rapidement constater que ce lien n'est pas franchement de grande importance dans cette fic.

Là encore, la façon de raconter l'histoire n'est pas tout a fait commune : on suit la vie de Nami via les souvenirs visités pas Ino dans le cadre de l'interrogatoire de Nami par Konoha. Ils sont en italique et indiqués par des ***.

A titre indicatif Yasha se traduit par « démon femelle » si j'ai tout bon, et c'est pour ça que je l'ai choisi.

Que dire d'autre ? Heu, ça risque d'être une fic assez violente. Vous êtes avertis.

Sur ce, bonne lecture ^^


Nami Hoshigaki

La salle était prête. La chaise avait été vérifiée au moins 10 fois. Et les ninjas de la section des interrogatoires de Konoha se sentaient nerveux. Mais nul ne l'était plus que la nouvelle sous chef du service de renseignement de Konoha. Après la mort de son père lors de la 4ème Grande Guerre, Ino Yamanaka qui l'avait longtemps assisté, avait été toute désignée pour le remplacer et devenir le bras droit d'Ibiki Morino.

Elle n'imaginait pas avoir beaucoup de travail dans les mois qui suivraient la fin de la Guerre. Elle se trompait. Et pourquoi diable avait –il fallut que ça tombe sur quelqu'un comme ça ? Elle avait sentit la peur émerger dès qu'elle l'avait croisée dans le couloir. Et voilà qu'elle allait devoir fouiller dans sa tête.

- Soyez prêts, on vous l'amène, déclara Ibiki en entrant dans la salle le premier.

- Nous sommes prêts, affirma Ino avec une assurance qu'elle était loin de ressentir.

- J'attends beaucoup de toi Ino, ajouta t –il. Ton père ne tarissait pas d'éloge à ton sujet. Prouve lui qu'il ne s'est pas trompé.

Leur prisonnière entra quelques secondes plus tard, escortée par deux AMBU. Il s'agissait sans doute de la plus grande femme qu'ils rencontreraient de toute leur vie. Et la plus massive également. Nami Hoshigaki devait faire au moins 2mètres et les muscles de ses bras et de ses épaules saillaient sous sa peau comme si elle avait soulevé des poids tous les jours de sa vie jusqu'à avoir l'air d'une culturiste. Et peut –être l'avait –elle fait. Sa peau bleue virait au gris sous l'éclairage de la pièce et ses cheveux bleus foncés hérissés semblaient devenir noir.

Mais le plus impressionnant ça n'était pas ça. Des branchies, trois de chaque côté de son cou, palpitaient a chaque fois qu'elle respirait. Elle inspira profondément avant de tourner un regard noir comme des puits sans fond vers Ino. Et là, elle lui adressa un sourire carnassier qui dévoila des dents triangulaires faites pour déchiqueter.

- Ça pue la peur, fit –elle remarquer. Les shinobis de Konoha sont –ils donc tous des pleutres ?

Un frisson d'indignation parcouru le rang des interpellés et elle ne parut pas intimidée de se retrouver entourée d'ennemis qu'elle venait juste d'insulter. Elle détailla les ninjas présents avant de déclarer :

- Détendez vous mes chéris. Je ne mange que les petits enfants : ils ont une viande bien plus tendre que la votre. Et on m'a bien nourrie ce matin.

- Cesse d'essayer de nous intimider, Hoshigaki, lui intima Ibiki. Et va donc t'asseoir.

- Je paris que tu as rarement des prisonniers aussi coopératifs que moi Ibiki, répliqua t –elle en s'exécutant. Alors laisse moi m'amuser un peu.

Elle s'installa sur la chaise sur mesure qu'on avait amené ici pour elle et les AMBU refermèrent les menottes autours de ses chevilles, ses genoux, ses poignets, son buste, ses bras et son cou. L'immobilisant totalement. Du moins, théoriquement. Avec la masse musculaire qu'elle avait, elle pouvait probablement développer une force suffisante pour briser les attaches.

- Tout ça rien que pour moi ? fit –elle mine de s'étonner. Vous devez vraiment craindre que je vous morde…

- Peut –être qu'on pourrait aussi te trouver une muselière, menaça Ibiki.

La répartie fit éclater de rire la bleue. Et Ino, qui se rapprochait, put voir caché à l'arrière de la première rangée de dent triangulaires une seconde rangée de crocs plus petits, mais plus pointus.

- T'inquiète pas, mon canard, j'ai déjà dit que je préférais les gamins. Les adultes ont un goût amer.

- Tais toi, finit par soupirer Ibiki, déjà lassé. Et laisse Ino faire son boulot.

A la mention du prénom, la Hoshigaki sembla retrouver son sérieux. Elle observa la blonde, mais cette fois, on pouvait lire un intérêt poliment curieux dans ses yeux sombres.

- Alors c'est toi la gamine d'Inoichi ? s'enquit – elle. Tu ne lui ressembles pas beaucoup.

- Tu as connu mon père ?

- Plus ou moins. Tu verras bien. C'est toi qui va diriger les autres zouaves dans mon esprit, après tout. Tâchez de faire ça bien. Les amateurs sont ceux qui m'agacent le plus.

Puis, elle se tut et attendit. Les trois ninjas qui épauleraient le nouveau bras droit d'Ibiki se mirent en place. Elle aurait préféré pouvoir remplacer l'un d'eux. Là, elle était obligée de se placer face à la prisonnière et de la toucher. Comme si elle n'était pas déjà assez intimidée : la bleue était presque aussi grande qu'elle, même assise.

Elle tendit la main prudemment, mais Nami Hoshigaki ne fit aucun mouvement. Quand elle finit par toucher son front et plonger ses doigts dans ses cheveux, elle fut surprise. La peau était bien plus chaude que ce qu'elle aurait pu imaginer. Et les cheveux étaient aussi doux que de la soie alors qu'ils paraissaient rêches et désagréables au premier abord. C'était assez déconcertant.

- On est partit, annonça t –elle en fermant les yeux.

En plongeant dans l'esprit de la prisonnière, elle s'attendit à se trouver face à multiples barrières qu'il lui faudrait surmonter. Mais elle atteignit sans encombre l'endroit qui l'intéressait. Avec une inspiration mentale, elle plongea dans les premiers souvenirs.

*** Hoshigaki Nami était assise par terre dans un jardin entouré d'un haut mur. Le temps était sombre et le brouillard alourdissait l'air. Mais ça ne semblait pas perturber la petite fille de trois ans qui jouait tranquillement avec sa poupée.

Soudainement, une silhouette jaillit par-dessus le mur, retomba au sol, roula en se laissant emporter par son élan et s'arrêta devant elle. Pour lui arracher sa poupée des mains sans aucune hésitation. Le petit garçon, car c'était d'un gamin de 8 ans tout au plus qui venait d'arriver, se redressa avec un cri victorieux et brandit un kunai de son autre main.

- L'ennemi a été capturé ! clama t-il.

- Kisame, gémit la petite fille en se redressant pour tendre les bras. Rends moi ma poupée !

- On ne relâche pas les prisonniers ! répondit –il avant de la pousser au sol d'un coup de pied négligeant. On les exécute !

Et sur ces mots, il étêta proprement le jouet avant de le clouer à l'unique arbre du petit jardin, trop haut pour que Nami puisse le récupérer par ses propres moyens. Cette dernière se mit à pleurer à chaude larme, comme tout enfant dont on aurait confisqué le jouet préféré.

La baie vitrée qui donnait sur le jardin s'ouvrit alors, laissant passer une jeune femme qu'on pouvait qualifier de ravissante. Avec de longs cheveux blonds et de grands yeux noisette rieur. Elle observa la scène un moment avant de poser les mains sur ses hanches :

- Kisame, ne cesses – tu jamais d'embêter ta sœur ? lui demanda t –elle sur un ton réprobateur.

Le petit garçon se contenta d'éclater de rire et d'entrer dans la maison l'air très peu concerné par ces paroles. La femme soupira et attrapa la fillette toujours en pleure au sol.

- Maman, Kisame il est toujours méchant avec moi, dit –elle.

- Je sais ma chérie. Mais c'est ton papa qui le pousse à être comme ça. Il veut en faire un bon ninja. Je t'achèterais une autre poupée.

- Papa il fera aussi de moi un ninja ?

La femme ne répondit pas, mais on put lire sur son visage que ça ne serait pas le cas. Pour Minasoko, son mari, la seule fonction des femmes était celle de reproductrice et il n'avait que mépris pour celles qui se croyaient l'égale des hommes.

Tandis que sa petite fille s'endormait peu à peu, sa mère la serra un peu plus contre sa poitrine et lui chuchota :

- J'aimerais tellement que tu deviennes une grand Kunoichi et que tu puisses choisir ta destinée. ***

Ino sortit lentement du souvenir, tandis que la fillette qu'était encore Nami à l'époque sombrait dans le sommeil. Elle n'avait cependant pas le temps d'analyser ce qu'elle venait de voir. Elle passa au souvenir suivant.

*** Il pleuvait à verse. Et des personnes vêtues de noir se tenaient silencieusement devant une tombe. A peine une petite dizaine de gens. Et tout devant, se trouvait Nami dans une robe trop grande pour elle. Elle devait avoir 4 ans tout au plus. Elle pleurait à chaude larme devant la pierre tombale de sa mère, mais personne ne se penchait pour la prendre dans ses bras et la rassurer. Personne ne semblait prendre garde à la gamine en pleine détresse qui venait de perdre l'être qui se trouvait au centre de sa vie.

Il n'y avait nulle part trace de son père ou de son frère. Elle était seule. Abandonnée. Et chaque goutte d'eau qui martelait son corps laissait échapper une petite volute de fumée comme si entrer en contact avec elle les vaporisait instantanément, entourant progressivement la gamine d'un nuage de brume. Du chakra. C'était du chakra qui s'échappait en quantité monstrueuse de ce corps frêle et rendait l'air autour d'elle incandescent. ***

La sortie de ce souvenir là fut plus brutale que du précédent. Mais déjà un nouveau arrivait, heurtant la Yamanaka avec une certaine violence.

*** Nami errait dans les rues brumeuses de Kiri, encore habillée de sa robe de deuil qui était à présent déchirée. Ça devait faire un moment qu'elle marchait sans arriver à retrouver le chemin de la maison. Ses larmes avaient fini par sécher, laissant des sillons sur ses joues. Et elle avançait avec un air hagard sur le visage.

Elle s'arrêta quand deux hommes lui barrèrent le chemin. Des ninjas d'après le bandeau qui brillait sur leur front. Elle pencha la tête pour observer leur visage. Peut –être qu'ils allaient la ramener à la maison ? Mais il n'y avait qu'une lueur lubrique dans leur yeux. Elle pouvait sans doute sentir qu'ils étaient des méchants, même si elle n'était qu'une gamine de 4 ans. Pourtant, elle ne s'enfuit pas. L'un d'eux lui saisit la main et la souleva à bout de bras. Quant à savoir ce qu'il avait l'intention de faire après, personne ne le saurait jamais.

- Laisse ma sœur tranquille ! ordonna une voix glacée.

Debout sur une clôture, à droite des deux ninjas, se trouvait Kisame qui du haut de ses 9 ans n'était pas bien impressionnant. Mais son regard de requin était déjà marqué d'une lueur sombre.

Les deux shinobis l'ignorèrent royalement. Ils n'auraient pas dû. Le bras de celui qui avait attrapé Nami fut soudainement tranché au niveau du coude, faisant retomber la gamine au sol sans aucune douceur. Et avant que les deux adultes ne réalisent ce qu'il venait de se passer, Kisame avait bondit et enfoncé profondément son kunai dans l'œil du deuxième. Tout en brandissant sa ninjatô de l'autre main pour trancher à nouveau le premier des deux ninjas. Qui ne demandèrent pas leur reste et prirent la fuite.

Kisame se tourna alors vers sa sœur et attrapa sans aucune émotion l'avant bras coupé, dont la main était toujours refermée sur le poignet de sa sœur, pour le jeter un peu plus loin. Il secoua sa lame pour la débarrasser du sang avant de la rengainer et de tendre les bras à Nami.

- Kisame ? appela t – elle l'air surprise.

- Viens, je te ramène à la main.

Elle lui tendit les bras à son tour et il la souleva avant de prendre le chemin en sens inverse pour retourner chez eux. La gamine posa la tête sur son épaule et se recroquevilla. Mais elle ne pleura pas. Ni pour la peur que les deux adultes venaient de lui faire, ni pour les actes de son frère, ni pour ses genoux et ses mains écorchés par la chute. Qui commençaient à guérir à vue d'œil.***

*** Nami, à quatre patte, regardait par l'interstice entre la porte et le sol ce qu'il se passait dans la pièce d'à côté. On y voyait deux personnes agenouillées face à face. Un adulte et un enfant.

- Félicitation mon fil, dit Minasoko. Tu es passé Genin avec brio. Tu me fais honneur.

- Je serais devenu Genin plus tôt si l'instructeur avait laissé faire.

- Je sais cela. Mais à présent ton parcours n'est plus entravé par les restrictions de l'Académie. J'attends de toi que tu sois nommé Chuunin dans l'année.

- Bien, Père.

Le plus jeune se leva, ne laissant plus voir que ses pieds par la fente de la porte. Nami se redressa précipitamment et s'enfuit pour ne pas qu'on la trouve là.

Quelques instants plus tard, Kisame descendait l'escalier au pied duquel elle l'attendait, un air innocent plaqué sur le visage. Il la fixa d'un air mauvais qui ne sembla pas la décourager :

- Tu viens jouer avec moi grand frère ? s'enquit –elle.

- Je n'ai pas de temps à te consacrer.

- Pourquoi ?

- Parce que tu n'es rien.

Et sans attendre une seconde de plus, il quitta la maison, sans tenir compte du regard brûlant de sa sœur. Elle voulait juste ne plus être toute seule. Elle était toute la journée à la maison, tournant en rond dans les pièces, jouant toute seule. Son père s'occupait d'elle encore moins que son frère. Elle ne voulait plus être seule.

Elle regarda à nouveau l'escalier et le remonta, avant de s'arrêter dans la pièce où elle savait que son père se trouvait. Elle hésita une poignée de seconde avant de pousser la porte et d'entrer, sans trop s'éloigner de la sortie cependant.

Minasoko Hoshigaki était un homme immense, encore plus pour une enfant de 5 ans. C'était de lui que ses enfants tenaient tous les traits physiques. La peau, des cheveux bleus, les dents, les yeux, la forme du visage. Ses bras étaient presque aussi épais que Nami et une seule de ses mains pouvait suffire à faire le tour de sa taille tellement elle était frêle et lui grand.

Il tourna ses yeux de prédateurs vers elle et cligna plusieurs fois des paupières comme s'il n'arrivait pas à croire ce qu'il avait dans son champ de vision. Il poussa un grognement menaçant avant de demander :

- Qu'est ce que tu veux toi ?

- Je veux devenir ninja, marmonna t –elle.

- Quoi ? demanda t –il, sa voix baissant de plusieurs octaves.

Il avait parfaitement entendu contrairement à ce qu'il laissait croire. Il n'avait juste pas envie de réaliser ce que sa propre fille lui disait.

- Je veux être ninja, répéta t – elle plus fortement et distinctement. Je veux être ninja comme toi et Kisame.

- Misérable gamine, les femmes ne sont pas faites pour être ninja.

- Mais…

- Ça suffit ! s'exclama t –il. Les femmes, et les gamines encore plus, ne sont rien. Tu n'es absolument rien !

- Je…

- Hors de ma vue vermine !

Elle ne bougea pas. Mais quand il fit mine de se lever, elle finit par décamper et se cacher dans la cuisine. Il y avait dans un placard, un coin aménagé par sa mère dans lequel elle pouvait se cacher. Elle avait l'habitude de s'y réfugier quand son père arrivait et était en colère. C'était sa mère qui l'y mettait pour lui éviter de faire les frais de cette colère. Elle y avait dormi plus souvent que dans son lit depuis la mort de sa mère. C'était le seul endroit où elle se sentait en sécurité. ***

*** Nami se tenait au seuil de la même pièce que précédemment. Ça devait être quelques jours, ou quelques semaines plus tard.

- Encore toi ? grogna son père.

- Je veux devenir ninja !

Nami avait hurlé cette fois. Elle avait hurlé si fort que son père en avait grimacé. Hurlé à s'en faire sortir les tripes, avec toute la conviction qu'elle avait. Et dans son regard on voyait un éclat de détermination ordinairement absente chez les enfants de son âge. Comme son père ne répliqua pas, elle réitéra :

- Je veux devenir ninja !

- Très bien.

- Je…

L'enfant se tût en entendant ces mots.

- Quoi ?

- Très bien, répéta son père. Mais à une condition.

- Laquelle ? s'empressa de demander Nami, sentant la joie l'inonder.

- Que tu saches grimper aux arbres sans les mains.

La phrase la déboussola un moment. Puis son sens arriva jusqu'à son cerveau enfantin et elle déclara :

- C'est impossible.

- Si tu n'y arrives pas, je ne te laisserais jamais devenir ninja. Je t'enfermerais dans la cave jusqu'à ce que j'arrive à me débarrasser de la chose inutile que tu es. Maintenant, je ne veux plus te voir jusqu'à ce que tu y arrives.

- Mais…

En une seconde, l'homme avait bondit, l'avait attrapée par les cheveux et jetée dans le couloir avant de lui claquer sa porte au nez, sans s'inquiéter du fait qu'elle ai heurté le mur la tête la première.

Nami lutta un moment contre l'évanouissement, sa tête lui faisait mal et le monde tournait. Et il y avait quelques chose poisseux qui coulait sur son visage. Elle finit par retomber au sol et ne bougea plus. ***

*** Nami ouvrit les yeux dans un lit d'hôpital avec un mal de tête phénoménale. Elle cligna plusieurs fois des yeux sous les spots brillants et les murs blancs. Quand elle finit par tourner la tête, elle vit Kisame, son bandeau ninja rutilant sur le front assit sur une chaise à côté d'elle. Il épluchait une pomme avec un kunai et quand il remarqua qu'elle était réveillée il lui en tendit un bout.

Après une hésitation, elle l'attrapa et mangea en silence.

- Tu ne dois pas énerver Père, lui dit –il en lui en tendant un seconde. Quand je suis rentré de mission, il y avait du sang partout. Tu aurais pu mourir Nami.

- Kisame, tu peux m'apprendre à grimper aux arbres sans les mains ?

Le garçon resta un moment interdit avant de dire :

- Pourquoi ?

- Père a dit que je pourrais devenir ninja si j'arrivais à grimper aux arbres sans les mains.

Kisame éclata de rire. Mais pas moqueur. C'était un rire qui avait quelque chose de sombre et de curieusement désolé…

- Je ne sais pas encore faire ça Nami. C'est compliqué à faire. Père t'a dit ça pour que tu ne deviennes jamais ninja. ***

*** Nami avançait dans les rues embrumées de Kiri et s'arrêta près d'un groupe de ninja. Ces derniers cessèrent de parler et baissèrent la tête vers elle.

- Je veux apprendre à grimper aux arbres sans les mains, leur apprit –elle sans préambule. Quelqu'un peut m'apprendre ?

- Va ennuyer quelqu'un d'autre gamine, répliqua l'un d'eux.

Puis, ils reprirent leur conversation, refermant le cercle pour bien lui faire comprendre que leur conversation s'arrêtait là. Nami poussa un soupire las. Pourquoi personne ne voulait lui apprendre ?

Ça faisait déjà deux jours qu'elle avait quitté l'hôpital et elle avait encore la trace des points de suture sur son front. Personne n'avait manifesté d'attention à son égard quand elle était rentrée chez elle. Ni quand elle était partie chercher quelqu'un qui lui apprendre à grimper aux arbres sans les mains.

- Pourquoi tu veux apprendre ça gamine ?

Nami sursauta, regardant partout autour d'elle pour trouver l'origine de la voix. Elle finit par le voir, assit sur un banc où il n'y avait personne une seconde plus tôt. Un garçon qui devait avoir deux ou trois têtes de plus qu'elle, avec des cheveux gris comme s'il avait déjà été vieux, et de curieux yeux rosés sans pupilles qui la fixaient. En dessous du gauche, une longue cicatrice serpentait jusqu'à sa mâchoire.

- Parce que mon père m'a dit que je pourrais devenir ninja si je savais grimper aux arbres sans les mains.

- Généralement, il faut déjà être ninja pour arriver à faire ce genre de chose.

- Mais je dois apprendre ! Je veux être ninja !

Le garçon sembla réfléchir en regardant la gamine qui le fixait, ses poings serrés en signe de détermination. Puis il passa une main dans ses cheveux.

- Si tu le dis, murmura t –il pour lui-même avant d'ajouter : très bien. Moi, je veux bien t'apprendre.

- C'est vrai ? s'émerveilla t –elle.

- Bien sûr. Mais ça va être difficile.

Nami sautilla sur place poussant des cris de victoires. Puis, quand elle eut repris son sérieux, elle tendit la main :

- Je m'appelle Nami Hoshigaki.

- Je sais qui tu es. Moi, c'est Yagura. ***

Nami Hoshikage ouvrit les yeux. Cette fois, elle avait bien ses 32 ans. Elle réprima un frisson. Ça faisait longtemps qu'elle ne s'était pas remémoré ce passé là. Puis, elle reporta son attention sur la pièce ou elle se trouvait. La blonde, Ino, qui avait dirigé la fouille de ses souvenirs la fixait avec une émotion qu'elle reconnaissait sans peine.

La pitié. Cette chose écœurante qu'elle détestait ressentir, mais qu'elle détestait encore plus faire ressentir aux autres. Elle n'avait pas besoin de ça. La pitié, ça n'était bon que pour les gens qui ne pouvaient rien changer. Pas pour elle de quelque façon que se soit.

- Était –on obligés de plonger jusque dans les souvenirs de ma petite enfance ? demanda t –elle sèchement en montrant ses dents pour illustrer son propos.

- Hokage – sama a ordonné qu'on ne laisse rien au hasard. Elle veut un procès équitable.

- Un procès ? répéta lentement Nami. Tu crois qu'il y aura un procès pour quelqu'un comme moi dans un village comme Konoha ? Il fallait le dire plus tôt. On aurait pu avertir la blondasse de laisser tomber ces souvenirs là.

- Ça t'étais si pénible que ça Hoshigaki ?

- Non. Mon problème, c'est que tes hommes sont incapables de rester objectifs. Ils suintent de pitié par tous les pores de leurs misérable peau. Jamais Inoichi n'aurait été comme ça. Voilà pourquoi les amateurs me répugnent.

Quand Nami quitta la pièce, escortée par les AMBU, Ino la regarda faire avec de grands yeux. Sans parvenir à s'indigner de ses paroles. C'était dérangeant d'avoir vu une ninja comme Nami Hoshigaki pendant les premières années de sa vie. Et les gens n'aiment pas ce qui est dérangeant.


Fin du premier acte. Verdict ?